Avis
: nous ne pouvons pas vérifier toutes les informations transmises
par les lecteurs. Nous rappelons que les courriers des lecteurs
sont publiés sous leur seule responsabilité et que
l'action de l'ARDHD se limite à les insérer dans ces
colonnes en ajoutant la mention 'Lecteur". Pour des raisons
de sécurité les publications sont anonymes, mais l'ARDHD
conserve le double des messages E-Mail. L'ARDHD s'engage en contrepartie
à publier les réponses à ces courriers et/ou
les rectificatifs.
05/10/01
Ah, l'ingratitude de ceux qui prétendent incarner l'opposition
djiboutienne !
J´ai été un peu ému de lire votre
lettre ouverte aux responsables de l'opposition à Djibouti.
Tout les partis politiques présents à Djibouti
vous doivent une reconnaissance sans précédent
pour le journal de L´ARDHD et ils savent très bien
que sans L´ARDHD, ni leur cause, ni leurs difficultés
n'auraient été diffusées dans le monde
entier où elles ont eu un retentissement important.
Vous avez donné quelques exemples : la tuerie d´arriba
et les emprisonnements des responsables de l´opposition
tel que Moussa Ahmed,
Moumine Bahdon, Aden Robleh, Ali Mohamadé, Ismail
Gueddi, Ali Meidal, Yacin Yabéh en passant par Maître
Aref, les enseignants et leurs syndicat.
Ces partis d´oppositions sont les mieux renseignés
qui soit des affaires courantes du pays. N'oublions quand même
pas que ce sont ces soit-disant leaders de l´opposition
d´aujourd´hui qui ont nommé, dans le passé,
pour des raisons "d'équilibre ethnique",
pendant qu´ils occupaient les fonctions de Ministres ou
de Généraux les trois-quart des hauts cadres de
l´Etat djiboutien.
Le fait qu´ils ne participent pas activement à
la diffusion d'idées ou d'informations pour permettre
l´élaboration du journal de L´ARDHD nous
blesse profondément, nous les Djiboutiens vivant á
l'étranger.
Ce n´est pas par manque de moyens que ces hommes ne participent
pas l´informations du journal de l´ARDHD mais bien
par hypocrisie. Les hommes cités ci-dessus n'étaient
pas des fonctionnaires au service de l'Etat, mais des agents
au service de leurs clans respectifs. Critiquer les dirigeants
d'aujourd'hui reviendrait au fait de se critiquer eux-même
et ils en sont bien incapables.
Ces soit disant leaders d´aujourd hui disposent des moyens
financiers suffisants pour faire bouger le pays dans la bonne
direction de la démocratie et d'une gestion transparente
mais leur égoïsme et leur avidité les ont
conduit à perdre tout sens critique : IOG l'a bien compris
et il s'est attaché avec succès à les marginaliser.
Ils considérent que le journal de l'ARDHD est un journal
concurrent au lieu de le considérer comme un moyen supplémentaire
à leur service pour diffuser leurs idées et pour
faire connaître la détresse du peuple djiboutien
: car la finalité devrait-elle celle-là !
En revance, lorsque ces personnes se trouvaient en difficulté,
souvent envoyées derrière les barreaux de Gabode
à juste raison ou non, ils n'ont jamais manqué
de faire appel immédiatement par fax ou par E-Mail au
journal de l'ARDHD, qui les a toujours soutenues. Lecteur de
la première heure, j'en suis témoin !
Merci à vous pour vos actions en notre faveur.
____________________
________________
04/10/01
D'après l'un de nos lecteurs au Canada, un Djiboutien
serait interrogé par la police dans le cadre de l'enquête
sur les attentats du 11 septembre.
"Un
premier djiboutien a été arrêté à
Ottawa par la gendarmerie
canadienne et le FBI en relation avec l'attentat du 11 septembre
2001.
M A.A.A. été arrêté vendredi dernier
à son domicile à l'ouest d'Ottawa. Le F
B I l'interroge actuellement a la prison de Héness."
Etre interpellé
et interrogé par la police ne signifie pas que la personne
soit coupable.... Si l'information est vérifiée,
nous laisserons l'enquête se dérouler.
____________________
________________
04/10/01
- Le site Arhotaba lance une opération de solidarité
en faveur d'Abdallah Leh.
L'ARDHD
se joint à cet appel et elle publiera toutes les informations
qui lui seront adressées sur cet artiste et sur les manifestations
de solidarité organisées en sa faveur.
Abdallah
Leh, lenfant prodige de la variété djiboutienne
serait tombé malade. Un grand mouvement de solidarité
sorganise au pays afin de récolter de largent
pour une évacuation sanitaire. Un concert serait même
organisé à cette fin, regroupant tous les artistes
que compte Djibouti. Arhotaba est en contact avec les organisateurs
du concert dont Abezid Badri pour suivre de très près
la situation de Abdallah Leh.
Quant à
nous la diaspora, nous ne devons pas rester en dehors de cet
élan de solidarité. Quel soutien apporter ?
Dores
et déjà, Arhotaba a pris les devants en décidant
de produire un CD - intitulé LEH -
Nous avons
ouvert un compte spécial à cette fin. Votre contribution
est importante. Nous nous engageons à remettre la totalité
de la somme recueillie à lépouse de Leh
pour subvenir aux besoins de son ménage durant labsence
de lartiste.
Pour tout
dépôt supérieur à $10 US, nous allons
vous envoyer le nouveau CD produit par Arhotaba.
Toute suggestion
en faveur de laide à Leh serait la bienvenue.
Je crois
que vous conviendrez avec nous que nous ne pourrions nous passer
de Abdallah.
Aussi, prions
Allah pour quil se rétablisse au plus vite.
Nous vous
remercions davance.
Site
Arhotaba
____________________
________________
03/10/01
Lettre ouverte aux responsables de l'opposition à Djibouti Jean-Loup
SCHAAL
L'ARDHD
a été créée immédiatement
après l'arrestation de nos amis : Ali et Mohamed Aref
pour les soutenir et surtout pour éviter un drame qui
était possible dans les geôles d'Hassan Gouled.
Elle a beaucoup communiqué à l'époque par
voie d'informations transmises à la presse et elle a
suscité des envois massifs de fax vers l'administration
djiboutienne et vers les grandes entreprises. Il ne fait aucun
doute que ces actions ont certainement fait réfléchir
les dirigeants de l'époque et que l'épisode n'a
pas eu la fin tragique et sanglante que l'on pouvait craindre.
Par la suite
l'ARDHD a suivi la situation à Djibouti, en intervenant,
jusqu'en 1998, en faveur des prisonniers politiques et en particulier
ceux du FRUD, en faveur des victimes du régime et des
victimes d'Arriba, etc. .
En 1998/1999,
la suppression du passeport de Me AREF et son incarcération
nous ont conduit à imaginer une nouvelle réponse
: ce fut le site Internet qui a connu rapidement un succès
en terme d'audience. Il nous a surtout permis de communiquer
facilement, plus largement et proportionnellement à moindre
frais, de participer à la défense de tous les
prisonniers politiques et de dénoncer toutes les violations
des Droits de l'Homme.
Parallèlement
l'Association a continué à aider ceux qui avaient
besoin d'obtenir le statut de réfugié en Europe
et au Canada en fournissant aux autorités des pays concernés,
le maximum d'information (tout en essayant de les mettre en
garde contre les faux-réfugiés). Elle s'est beaucoup
investie pour organiser des manifestations devant l'Ambassade
à Paris, à chaque anniversaire du drame d'Arriba
et pour obtenir la libération des prisonniers politiques.
Lorsqu'en
septembre 1999, le pouvoir a emprisonné tous les journalistes
et interdit la presse d'opposition, nous avons imaginé
d'ouvrir un journal sur Internet pour permettre à tous
les opposants politiques de s'exprimer sans censure : 'Le journal
de tous les opposants politiques'
Ce journal
est devenu une référence importante puisque certains
mois, nous avons dépassé les 200.000 pages consultées
et que de nombreuses administrations (djiboutiennes et internationales)
le consultent chaque jour, y compris le FMI et la Banque mondiale.
Il a été
nécessaire d'alimenter constamment ce journal, ce qui
a représenté un effort important estimé
entre trois et quatre heures chaque jour, mais le résultat
est là puisque nous savons qu'il dérange la dictature
et tous ceux qui se conduisent comme des tortionnaires ou qui
abusent de leur pouvoir.
Nous pensions
que l'opposition djiboutienne (ODU, FRUD, PND, PRD, )
participerait à l'alimentation du support en lui adressant
des informations et en l'utilisant pour véhiculer ses
idées : nous avons été fort déçus
!! Bien que le site ait connu un fort taux de consultation,
l'opposition ne l'a jamais utilisé, comme cela lui était
offert, pour communiquer. Quelques discours d'Aden Robleh, quelques
communiqués pour demander de l'aide lorsque le pouvoir
focalisait ses moyens de répression sur l'une ou l'autre
des personnalités, mais rien de plus. Aucune idée,
aucun projet, aucune proposition pour remettre le pays en état
de marche, ne nous sont parvenus. Seuls la LDDH et son Président
nous ont fait parvenir des informations régulières
.
Pour pallier
cette carence de communication de l'opposition et pour ne pas
décevoir tous ces lecteurs assidus / avides d'information
sur leur pays, nous avons utilisé les informations des
agences de presse et nous avons été contraints
de nous impliquer personnellement dans la rédaction d'articles
pour dénoncer la dictature, ce qui n'était pas
notre vision du journal.
Effectivement,
aujourd'hui notre principale source d'informations vient des
lecteurs. Nous n'avons absolument pas les moyens de vérifier
toutes les informations, d'autant plus que des renversements
d'alliance et de nouvelles négociations en cours (dont
nous ne sommes pas toujours informés en temps opportun)
jettent la confusion. Il est vrai qu'entre le pouvoir qui aimerait
bien étrangler ce site et qui utilisent ses proches pour
nous désinformer ou pour nous insulter et l'opposition
qui joue le plus souvent en ordre dispersé sous une apparente
unité, nous sommes pris en otage de tous les côtés.
Des informations fiables émises par l'opposition auraient
certainement permis d'avoir une meilleure visibilité
et une fiabilité renforcée. Nous en sommes conscients
et nous le regrettons, mais pour nous aussi c'est un peu un
échec, car nous n'avons probablement pas su motiver les
gens à communiquer, même si c'était pour
leur bien (c'était au moins notre vision et notre but)
Aujourd'hui
l'opposition djiboutienne semble avoir adopté une nouvelle
stratégie. Nous n'avons aucune raison ni surtout aucune
légitimité pour critiquer ce choix et nous le
ferons surtout pas, même si nous pensons (et cela n'engage
que nous) qu'une négociation avec le pouvoir est vouée
à l'échec, car le dirigeant n'a jamais respecté
sa parole dans le passé. On peut craindre lorsqu'il ouvre
un peu la porte, que ce soit uniquement pour trouver des solutions
(financières) à ses difficultés. Lorsqu'il
les aura résolues, nous sommes prêts à parier
qu'il oubliera ses promesses et qu'il incarcérera de
nouveau, certains de ses interlocuteurs. L'avenir dira si nous
nous trompons . (En tout cas à titre d'exemple,
les promesses concernant la réintégration des
militaires partis avec le FRUD, ne semble pas encore être
mise en application concrètement, etc
Et puis
vue de l'extérieur, nous ne pouvons pas jeter un mouchoir
pudique sur le passé, sur les victimes, sur les spoliations
ni sur les injustices qu'il a commises.
En conclusion,
comme nous l'avons dit à tous ceux que nous avons rencontrés,
il nous semblerait plus utile que l'opposition djiboutienne
travaille à la construction d'un programme de
reprise en main du pays sur les différents plans : économique,
judiciaire, social . La France (que ce soit critiquable
ou non, mais c'est une réalité) a les moyens de
jouer un rôle important dans la politique du pays. La
culture européenne et occidentale est fondée sur
l'écrit et il nous semblerait essentiel que l'opposition
puisse présenter un programme cohérent et réaliste
: les autorités françaises (et internationales)
seraient certainement rassurées de constater que la relève
du dictateur pourrait être assurée par des dirigeants
reconnus, solides et ayant des objectifs clairs. Décideraient-elles
alors qu'il y a lieu de leur faire confiance ? On pourrait l'imaginer.
A mon sens,
cela serait préférable à la situation actuelle
où l'opposition donne l'impression de palabrer mais de
ne jamais rien proposer ni d'agir (je me limite à l'image
donnée à l'extérieur et non à la
réalité des choses que je ne connais pas puisque
les discussions, s'il y en a, sont toujours secrètes).
Je prends pour exemple de déficit de communication, les
timides remarques qui ont été présentées
avec retard aux quelques observateurs étrangers qui étaient
présents lors de l'élection présidentielle.
Les jeunes générations djiboutiennes (émigrés
- par obligation comme vous le signalez justement - pour la
plupart) en sont conscientes et nous sentons au travers de nombreux
courriers reçus qu'ils contestent la légitimité
des grandes figures de l'opposition . Il faut en tenir
compte, d'autant plus que nombre d'entre elles ont participé
aux Gouvernements sous l'ancien Président. Les jeunes
ne se laisseront pas facilement convaincre par une nouvelle
alliance avec le nouveau dictateur.
En conséquence,
nous regrettons que le site soit, dans certaines circonstances,
pris 'en otage' par des gens parfois malintentionnés.
Mais comment faire la part des choses si ceux pour qui il était
fait ne l'utilisent pas . et vont même, dans certains
cas, jusqu'à véhiculer des informations alarmantes
sur nos personnalités et sur nos engagements personnels
(comme par exemple d'être des agents de la DGSE ou des
supporters exclusifs de l'un ou de l'autre).
Cela nous
donne parfois le sentiment que l'opposition ne participe pas,
sauf pour se plaindre ensuite dès qu'une information
ne lui convient pas . Certains (pour quelles raisons mystérieuses
?) ont préféré faire du site la cible de
leurs attaques, plutôt que de l'utiliser comme cela leur
était offert Certains évoquent la crédibilité
du journal ou nous menacent de ne plus le lire . Il nous
arrive de nous demander si les Djiboutiens ont vraiment compris
que ce site ne rapporte rien (pas de publicité, seulement
des charges que nous assumons) et qu'il n'a pas d'enjeu ni de
pouvoir, ni commercial (à court comme à long terme).
Ses animateurs bénévoles sont entièrement
dévoués à la cause de la Liberté,
de la Justice et de la Démocratie, sans aucun retour
attendu : est-cela qui étonne ?
Nous devons
vous avouer que nous pensons parfois mettre un terme aux mises
à jour du journal. Mais ce serait considéré
comme une victoire du pouvoir et cela est moralement impensable,
d'autant plus que le site a servi indirectement l'opposition
en contraignant le Président à lui proposer des
ouvertures dans l'espoir de faire diminuer le niveau de nos
critiques.
Nous avons
essayé de transférer la connaissance à
des djiboutiens pour qu'ils puissent prendre le relais. Même
si nous avons obtenu des résultats avec la création
de plusieurs sites d'information d'opposition ou d'information
sur les Droits de l'Homme, les conditions pour transférer
la responsabilité de la mise à jour du support
ne sont pas encore réunies.
____________________
________________
03/10/01
Regroupement des dossiers rwandais en France Source : Diplomatie judiciaire
Chroniques et reportages sur la Justice pénale internationale
Anxiété
tenace au Quai dOrsay
Les instructions
ouvertes en France à lencontre de rwandais résidents
sur le territoire seront désormais regroupées
entre les mains dun seul juge dinstruction. Une
petite victoire pour les parties civiles, même si lheure
nest pas encore à louverture dun procès.
Sept ans
après le génocide et quelques plaintes plus tard,
Paris désigne enfin son « Vandermeersch »...
En clair : Un seul juge dinstruction aura désormais
la charge dinstruire les plaintes déposées
contre des rwandais résidents en France. Depuis 1994,
les plaignants se voyaient obligé de localiser les personnes
contre lesquelles ils décidaient de se porter parties
civiles, puis déposer leur dossier devant la juridiction
concernée. Les juges de Laon, Bordeaux, Strasbourg et
Troyes... furent, tour à tour, saisis. Désormais,
en donnant droit, le 27 septembre, à une requête
visant le regroupement de tous les dossiers entre les mains
du seul tribunal de Paris, la Cour de cassation change la donne.
Si la décision constitue une victoire importante pour
les parties civiles, elle est, une nouvelle fois, obtenue au
terme dune longue course dendurance. Car dans les
affaires rwandaises, une constante habille laprès
génocide : Sans pour autant sopposer, Paris na
pris et ne prendra aucune initiative. Il appartient donc aux
victimes de se porter parties civiles, et à leurs avocats
de dresser requêtes sur requêtes pour obtenir, à
petits pas, de bien maigres avancées.
Conscientes du fait, les associations Survie et Communauté
rwandaise de France déposaient donc une requête,
le 6 avril dernier, devant le procureur général
de la Cour de cassation demandant « le renvoi des différentes
procédures (...) au profit des juridictions de Paris.
» Leur avocat, Me Bourdon, défendait alors qu
« il est indiscutable que la quantité et la nature
des investigations qui doivent être menées (...)
exigent une disponibilité particulière du juge
dinstruction désigné ainsi quune connaissance
intime des différents instruments juridiques internationaux
applicables, outre bien entendu une certaine familiarité
avec la situation politique existant dans la région des
Grands Lacs. » Pour parfaire sa démonstration,
William Bourdon abordait alors le crime organisé, le
génocide, auquel, les juges saisis aux quatre coins de
France, devaient difficilement se confronter. Pour lavocat,
« il est acquis également quil existe entre
certaines des personnes susceptibles dêtre poursuivies
et/ou qui sont déjà poursuivies, soit des liens
particuliers, soit des liens tenant au fait que les crimes qui
leur sont reprochés ont été commis dans
le même espace temps et parfois dans une même région
donnée. »
Le
juge trouve le temps long
Lavocat désigne alors et pour conclure un favori
en la personne de Roger Le Loire. William Bourdon estime que
le juge « a acquis un savoir-faire spécifique tenant
au fait quil lui a été confié depuis
plusieurs années la totalité des dossiers dinformation
visant des personnes suspectées davoir commis des
crimes contre lhumanité. » Outre les affaires
argentines et chiliennes, le juge est aussi saisi de laffaire
Munyeshyaka labbé soupçonné
de participation aux massacres de la Sainte Famille - depuis
octobre 1999. Dores et déjà, Roger Le Loire
a, en septembre et octobre 2000, demandé deux commissions
rogatoires au Rwanda pour laudition de près de
soixante-dix témoins. Plus dune année est
désormais écoulée... A Paris, le juge commence
à trouver le temps long et sinterroge. Mais à
lambassade de France à Kigali qui relançait
le ministre rwandais de la Justice en juin dernier - on se refuse
à voir dans cette attente un quelconque embarras de Kigali
en rapport avec le dossier instruit par le juge anti-terroriste
Jean-Louis Bruguière, relatif à lattentat
présidant à la mort de Juvénal Habyarimana.
On se contente simplement de rappeler qu « en droit,
il faut éviter de faire des amalgames ». Droit
et politique font, certes, douloureusement bon ménage.
Quoi quil en soit, les différentes plaintes déposées
devant différentes juridictions françaises depuis
1994 ont connu des sorts divers. Contre lex-préfet
Renzaho ou le colonel Serubuga, les juges respectifs décideront
dun non-lieu pur et simple. Plus complexe, laffaire
Munyeshyaka a connu moult rebondissements, jusquau 6 janvier
1998, où la Cour de cassation ordonnait la reprise des
poursuites engagées contre le prêtre pour génocide
et torture.
Evoquant la plainte déposée à lencontre
du gynécologue de Bordeaux, Sosthène Munyemana,
William Bourdon estime que « différents juges dinstruction
se sont succédés sans quil napparaisse
quen létat des investigations aient été
significatives ». Si linstruction se poursuit depuis
plusieurs années, lhomme nest cependant,
à ce jour, pas mis en examen. A Laon, une plainte contre
un ancien fonctionnaire suit son cours. A Troyes, lancien
préfet de Gikongoro, Laurent Bucyibaruta était
mis en examen pour génocide et crimes contre lhumanité
puis arrêté, le 6 juin 2000, avant dêtre
finalement libéré six mois plus tard par le juge
Créton, qui avouait alors les difficultés inhérentes
à linstruction dun dossier aux contours politiques
et historiques complexes. Il appartiendra désormais au
juge de Paris de décider, ou non, si ces différents
dossiers devront être joints dans une même procédure.
Ne
pas renverser la charge de la preuve
La décision du 27 septembre 2001 nest quune
suite donnée aux différentes affaires ouvertes
depuis 1994. Le 17 septembre, lors dune conférence
organisée par la Coalition française pour la Cour
pénale internationale, maître William Bourdon,
batailleur impénitent et pour le moins endurant, regrettait
que « jamais le parquet nai engagé doffice
la moindre procédure », il en a pourtant lobligation
précisait t-il.
Sur plainte conjointe de la Ligue des droits de lHomme
et de la Fédération des droits de lHomme
déposée en décembre 2000, lavocat
demandait que le procureur de la République de Paris
accepte « douvrir une enquête préliminaire
aux fins que soient localisées, identifiées, celles
des personnes responsables davoir participé au
génocide au Rwanda et dont la présence était
dénoncée en France. » Une nouvelle fois,
il tentait de faire en sorte que ne soit plus « renversée
la charge de la preuve ».
Car malgré lavis rendu par la Commission nationale
consultative des droits de lHomme, le 19 décembre
1995, Paris restait sur la défensive. Les plaignants
devaient non seulement « traquer » toute présence
à leurs yeux « suspectes » sur le territoire
français, mais encore, localiser précisément
ceux quils soupçonnaient davoir trempé
dans le génocide. Les consultants consultés demandaient
alors que la loi dadaptation française aux tribunaux
internationaux « soit accompagnée dinstructions
du ministre de la Justice aux Procureurs généraux
afin dengager sans délais des recherches de sorte
que soient identifiés et poursuivis les auteurs du génocide
(...) présents sur le territoire français et ce,
sans que les actes denquêtes et de poursuites soient
subordonnés à laction des victimes. »
Les juges... consultatifs conseillaient encore « que toutes
les mesures dorganisation judiciaire et policière
soient prises sans délai pour que puissent être
effectués les actes denquêtes et de poursuites.
»
Si Paris ne prend toujours pas linitiative dengager
des poursuites, en revanche, les parties civiles nauraient
plus, lors du dépôt dune plainte, à
joindre à celle-ci un dossier constitué, se substituant
en partie au travail du juge dinstruction.
Malaise,
amertume, rancur
Si sensibles quils soient, les dossiers rwandais en France
provoquent encore, et tour à tour, malaise, amertume
ou rancur... Voir anxiété.
Lors de sa visite à Kigali, en août 2001
dans le cadre du soutien quapporte la France à
la mise en oeuvre des accords de Lusaka, précisait avec
insistance le Quai dOrsay - le ministre des Affaires Etrangères
français affirmait haut et fort que « toutes les
personnes qui sont poursuivies peuvent être traduites
en justice, ajoutant quaucune exception [ne prévaudrait]
à ce principe. » Il ne manquait cependant pas dajouter
que « le sentiment répandu en France est que la
politique française a été injustement présentée.
» A Kigali ou à Paris, même longueur donde
: difficile de tourner la page des anciennes amitiés
de la françafrique.
Face à son voisin belge, Paris agit toujours un peu moins
fort, un peu plus tard. Quand Bruxelles lance une commission
denquête sénatoriale, Paris sengage
deux ans plus tard dans une mission dinformation.
Lancien tuteur a su shonorer dun premier procès,
en juin dernier, à lencontre de quatre rwandais
arrêtés en Belgique. Si politique et médiatisé
quil fut, il démontrait aussi dune volonté
de cicatriser un passé à vif. Cette volonté
saffichait dès mars 1995, lorsque le juge Damien
Vandermeersch se voyait saisi, sur ordre du ministre de la Justice,
de toutes les affaires relatives au génocide rwandais.
La décision fut là-bas politique. Six ans après,
le Juge français arrive au même résultat,
par la voix juridique. A lambassade du Rwanda en France,
un laconique « mieux vaut tard que jamais », salue
la décision.
Stéphanie
Maupas
Le 3 octobre 2001
____________________
________________
3/10/01
Affaire Borel : le juge Parlos, bientôt à Djibouti
?
Selon
des sources judiciaires françaises, nous apprenons que
le voyage du juge Parlos à Djibouti se précise.
Il emménerait dans 'ses bagages' des avocats et des représentants
de la presse. Les conseils de la partie civile seront invités
à se joindre à lui. On peut le supposer.
L'affaire
Borel gène terriblement le dictateur .... L'année
dernière, il avait fait défiler le peuple (sous
la contrainte ?) pour que les Djiboutiens se portent garant
de sa non-implication dans ce qui pourrait bien être un
assassinat et non un suicide.
Guelleh
va-t-il accepter d'être interrogé par le juge ?
Va-t-il ouvrir toutes les portes au juge ou bien va-t-il le
promener ?
____________________
________________
2/10/01
L'action, unique recours pour mettre fin à la tyrannie
?
Bonjour
! Je suis un lecteur assidu, et j'ai voulu profiter de votre
site pour mobiliser les Djiboutiens.
C'est
pourquoi si vous le voulez bien, je vous transmets un article
pour une éventuelle publication.
L'article
peut paraitre violent et je suis conscient, cependant nous avons
voulu dire simplement notre revolte à l'inertie et à
l'inefficacité des Djiboutiens.
Enfin
vous mettrez à la fin de l'article mon email pour que
les gens puisent nous ecrire s'ils le souhaitent.
Nous
vous remercions beaucoup et longue vie à votre lutte
et à votre journal.
======================================================================= 2/10/01
L'action, unique recours pour mettre fin à la tyrannie
?
Nous écrivons
cet article en réponse à la création du
PDDE ( Parti en exil ). Comme vous savez, aujourd'hui, notre
pays ne manque ni des partis politiques, ni des associations,
ni des syndicats qu'ils soient implantés à Djibouti
ou à l'étranger.
Aujourd'hui,
notre pays ne manque ni d'intellectuels ni des gens honnêtes.
Aujourd'hui, les djiboutiens ne manquent pas d'informations
et d'idées.
En constatant l'état actuel des choses, nous nous posons
deux questions : Les djiboutiens sont-ils résignés
face à la situation du pays qui ne cesse de se dégrader
?
Y a t-il
un remède ?
Si
nous essayons de répondre à la première
question, hélas tout semble indiquer une certaine résignation
due à l'inertie, l'inefficacité des certains et
surtout à l'esprit fossoyeur des autres.
Tout d'abord
l'inertie, comment ne pas parler d'inertie quand la majorité
silencieuse ne voit rien venir.
En effet depuis un certain temps, on ne cesse de répéter
les mêmes choses : Pillage du pays, hold up électoral,
tortures et assassinats sur des personnes innocentes, dégradation
générale de la situation.
Face à
cette situation, beaucoup de nos compatriotes sont partis à
l'étranger pour une situation meilleure. Certains de
ces exilés mènent une vie difficile et ne vivent
que des minima sociaux. Mais comme disait un ami, c'est mieux
que « Place Goumayo ». Beaucoup de ces compatriotes
ont été victimes des atrocités de la tyrannie
locale et pourtant personne n'a jusqu'à présent
porter plainte.
Tout le
monde critique la situation actuelle et personne ne bouge. Certains
que nous jugeons sérieux ( Freeman, Radio trottoir, Mohamed
Ainaché, Ali Dahan et les nombreux anonymes ) écrivent
des articles
intéressants.
Nous les
remercions pour leur travail, mais cela reste insuffisant pour
libérer la patrie.
Donc tout
semble indiquer une certaine résignation, et des beaux
jours pour la tyrannie, sauf pour certains.
Nous pensons
que seule l'action pourra nous libérer de cette dictature.
Il faut savoir appliquer les remèdes qui peuvent marcher
chez nous. N'oubliez pas chers compatriotes que nous sommes
djiboutiens avant tout, et appliquer chez nous certaines méthodes
qui ont fait mouche à l'étranger n'a pas de sens.
Aujourd'hui l'existence des partis politiques n'a pas empêché
la dégradation de la situation.
Attention, nous ne remettons pas en cause l'action de DAF et
Aden Robleh Awaleh (1). Le
constat est le même pour le Frud Armé, attention
encore nous ne remettons pas en cause Mohamed Kadamy.
Les partis
politiques ou le Frud Armé n'ont pas beaucoup de moyens
et nous pensons si les Djiboutiens les aidaient si souvent et
massivement, la situation aurait peut être changé.
La réalité montre que beaucoup de nos compatriotes
mènent de débats interminables pour soit disant
changer la situation du pays, en étant souvent à
l'étranger et coupés de la réalité.
Nous pensons
que ces genres de débats ne mènent nulle part
ailleurs.
Plutôt
que critiquer inutilement, il est préférable de
comprendre pourquoi un tel échec et de prendre les mesures
nécessaires pour rectifier le tir. Nous pensons que les
méthodes employées ( partis politiques, frud armé)
jusqu'à présent sont inadaptées. Prenant
d'abord les partis politiques, à part des discours tenus
régulièrement lors des célébrations
(fête nationale, l'Aid, etc.), leur bilan est maigre et
leur marge de manoeuvre réduite.
Les adhérents
des partis sont systématiquement limogés s'ils
travaillent et traînés dans la boue. Beaucoup de
ses militants ont tout perdu, le plus connu étant Amir
Adaweh. Le but de ces intimations est de dissuader aux gens
d'avoir une activité politique autre que celle pronée
par « Boogta »(2).
Malgré les sacrifices des militants, les dirigeants des
partis politiques n'ont pas entrepris des actions concrètes
qui pourraient montrer à chacun que son sacrifice n'est
pas inutile. Pire certains de ces dirigeants sont parfois tentés
par un rapprochement avec « Boogta », plongeant
ainsi leurs militants et le peuple dans le désarroi.
Prenons
ensuite le Frud Armé, beaucoup des personnes avaient
cru auparavant une victoire du Frud. Cette vision sera démentie
plus tard par les événements douloureux dont chacun
d'entre nous se souvient. Cette guerre a fait des nombreuses
victimes djiboutiennes ( civil, militaire, Frud ). Malgré
ce bilan lourd, aujourd'hui tout le monde est d'accord pour
dire que cette guerre est un échec.
Beaucoup
de nos compatriotes sont morts pour rien :
Des jeunes afars qui ont cru aux idées des dirigeants
du frud et des soldats engagés pour gagner leur vie sont
sacrifiés. Depuis la situation n'a guère changer
au pays. Pire encore, les victimes sont oubliées et Dini
s'est rendu.
Face à
ces échecs cuisants et permanents, nous pensons qu'il
y a une alternative qui nous permettra à rebondir : S'attaquer
aux vrais coupables. Pour
nous, la raison de cet échec tient au fait que les coupables
ne sont pas encore touchés. Ils courent toujours et chacun
d'entre nous peut les croiser sans
réagir.
Nous sommes
convaincus que la seule manière de sauver notre pays
est d'attaquer directement les coupables et ceux qui sont à
leurs ordres partout où ils se trouvent. A l'intérieur
du pays, nous ferons tout pour rapprocher nos mots et nos actes.
Quand à l'extérieur, nous ne voyons rien si ce
n'est que des
déclarations sporadiques.
La dernière
provenait du PDDE ( Parti en exil ) . La lutte ne peut aboutir
que si les Djiboutiens
ou plutôt ceux qui ont des convictions solides passent
à l'action. Sans entrer dans le détail, nous voudrons
que les Djiboutiens exilés se regroupent au sein des
associations pour défendre les intérêts
du pays et poursuivre les coupables du régime en justice.
Mais surtout
avoir des contacts très étroits avec nos compatriotes
qui luttent à l'intérieur du pays.
L'action
à l'étranger est aussi très importante,
et nous laissons ce rôle à tous ceux qui s'illustreront
par des actions concrètes ( écrire ou dire c'est
une chose, appliquer c'est une autre ).. Nous sommes contre
la mort des innocents, et notre objectif est de limiter les
dégâts collatéraux en s'en prenant uniquement
aux coupables rien qu'aux coupables.
Nous sommes
conscients que notre démarche peut heurter la conscience
de ceux qui prônent la non violence. C'est à contre
coeur que nous avons pris cette décision, malgré
le risque qu'elle représente pour nous, nous n'avons
pas trouvé mieux. Cela dit, nous sommes ouverts à
toute démarche qui nous débarrassera de cette
tyrannie pourvu qu'elle minimise les dégâts.
Nous vous
quittons sur ces mots en espérant voir beaucoup des Djiboutiens
agir.
(1) Si notre souvenir est bon, Adan Robleh a une seule nationalité,
celle de notre pays.
Il a tout sacrifié et a pris beaucoup de risque pour
sa vie. Les Djiboutiens sont reconnaissants pour tout ce qu'il
a fait pour le pays, même si l'après indépendance
son action a été moins bonne.
Aujourd'hui, nous ne pouvons lui demander plus. Nous dirons
simplement de ne pas remettre en cause toutes ses années
de lutte en évitant de s'afficher à coté
du dictateur, et de tenir des propos qui affirmaient que la
tyrannie locale manifeste une certaine sincérité
et un certain changement.
(2) : terme
péjoratif pour designer IOG ( boogta est un mot somali
qui désigne plaie )
____________________
________________
29/09/01
FAIRE ILLUSION
LA
VOIX AU CHAPITRE : par AÏNACHÉ le 27.09.01.
L'entretien avec Le chef de l'Etat, annoncé
avec un grand renfort de publicité comme l'évènement
de la rentrée politique de l'année, se solde par
un bide total. Dans ce contexte difficile, cet entretien semble
" décalé " pour l'ensemble des Djiboutiens
errants et étrangers dans leurs propres pays, qui cherchent
désespéramment une terre d'accueil à l'exil.
-: des annonces génériques sans explication crédible
ni compréhensible.
D'ailleurs pouvait-il en être autrement
?
Nous savons tous, que malheureusement le journaliste
de service sert de faire valoir et se trouve prié de
poser les questions en concordance avec les réponses
préparées à l'avance par les conseillers.
Ces questions lui sont remises à son arrivée dans
le bureau du Président.
Même les non initiés, remarquent sans peine à
la lecture de cet entretien, que le journaliste ne peut pas
se permettre de demander la moindre précision ni expliciter
une phrase obscure.
Prenons quelques petits exemples. Lorsque Le
Président affirme que : " Les choses se mettent
lentement en place " on est naturellement tenté
de demander de quelles " choses " parle-t-il ? La
suite de cette réponse appel à d'autres précisions.
Car Le Président poursuit : " A ce jour, des projets
ont été réalisés, d'autres sont
en phase d'exécution et beaucoup sont en études
", bigre ! Rien que ça. Nous aimerions connaître
quelle sont les projets réalisés ? Quels genres
d'autres projets sont en cours d'exécution ? Pour ceux
qui sont en études, là ce n'est même pas
la peine de demander. Tous les Djiboutiens savent que les placards
de la Présidence de la République et ceux de tous
les Ministères sont remplis d'études des projets
annoncés avec armes et fracas mais hélas jamais
exécutés.
Dans cet entretien, Le chef de l'Etat affiche
un avenir radieux et affirme être très optimiste
pour l'avenir. A le lire, les Djiboutiens doivent se demander,
s'il parle d'eux. Ceux-là mêmes qui subissent un
retard considérable de salaire de six à sept mois.
Eux qui n'ont pas pu comme à l'accoutumée envoyer
leurs enfants en vacances durent la période caniculaire
par manque de moyens et surtout par la fermeture de la frontière
avec le pays de leur villégiature habituelle.
A ce propos, on sent la difficulté du
chef de l'Etat à répondre à cette simple
question :
Question : Pour terminer, la frontière est fermée
depuis quelques temps et la population civile semble en souffrir.
Quand allez-vous rouvrir la frontière ? Lisez bien la
réponse du Président. : Nous ne demandons rien
d'autre que la paix et la sécurité dans nos frontières.
Si nous nous sommes barricadés de leurs méfaits
c'est tout simplement pour rester en paix. Nous ne voulons faire
souffrir aucune population. Nous ne voulons mettre personne
sous embargo. Fin de citation.
Bien sûr nous sommes tous d'accord de
vivre en paix et en sécurité, encore faut-il qu'il
y ait paix et sécurité dans le pays. Mais ce n'était
pas la question. Là aussi et surtout on sent la difficulté
du Président et ses Conseillers. Ils occultent le sujet
et sont très embarrassés pour justifier cette
fermeture que beaucoup de Djiboutiens qualifient d'arbitraire.
(Cf. la lettre de HABIBA -ARDHD- bulletin n°103). Ne ditons
pas : !!Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement
et les mots pour le dire arrivent aisément !!
FAIRE LEUR TRAVAIL
Sachant parfaitement qu'il ne craint rien des
médias locaux à son service, Le Président
se paye le luxe de les humilier en leur disant de faire leur
travail. Je cite encore " Il appartient aux observateurs
que vous êtes, de vous exprimer et de nous dire ce qui
ne va pas, ce qui n'est pas conforme à la ligne politique
ou de montrer du doigt s'il y a dérapage ". C'est
du sadisme. Quel journaliste-fonctionnaire se permettra d'émettre
la moindre critique ? Malheureusement, chacun d'eux sait ou
il se trouvera à l'heure qui suit sa tentative de faire
simplement son métier. Il est parfaitement inutile d'exiger
de ceux qui craignent quotidiennement de perdre leur emploi,
d'émettre des objections encore moins de formuler des
critiques.
L'intervention d'un chef de l'Etat, quelle qu'en
soit la forme : Radiodiffusée, Télévisée
ou par l'intermédiaire de la presse écrite, déclenche
partout dans le monde un véritable débat passionné
et enrichissant. Les journalistes et les observateurs analysent,
décortiquent et descellent le message du chef de l'Etat.
Que l'on soit partisan ou adversaire politique ! Chez nous,
rien de tout cela. Les interventions de nos politiques n'ont
jamais passionné les Djiboutiens qui affichent une indifférence
totale. Les Djiboutiens sont persuadés, que quoiqu'ils
disent, les pouvoirs leurs mentent. Alors à qui la faute.
A force de nous mentir nous avons fini par ne plus les croire,
mais hélas les subire. Et pour cause.
Par contre, les classes politiques aux ordres
sont priées de manifester leur enthousiasme sans connaître
ni le contenu du discours, ni l'objectif poursuivi. Elles sont
priées d'approuver, un point c'est tout.
Récemment, un très haut personnage de la République,
(par son titre) à qui j'ai demandé pourquoi utilise-t-on
les mensonges systématiquement, m'a répondu le
plus tranquillement du monde qu'ils n'ont que le mensonge pour
faire illusion, d'avoir l'air de servir à quelque chose
!
Pour nous Djiboutiens, rien de nouveau à
l'horizon. Inutile d'attendre que notre Président nous
montre le cap, ou rassure son peuple désespéré,
le programme de notre gouvernement reste invariablement le même
: Immobilisme agrémenté du mensonge. On ne risque
pas le dépaysement.
AÏNACHÉ
____________________
________________
L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.
Dans
cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale,
celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures,
exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols,
assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction
d'écoles ou de centres de soins, etc. .
Auront-ils
à répondre un jour
de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?
LA
LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF Ministre
déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.
LA
LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL, Ministre
de la Justice, conjointement avec
M Mohamed Ali ABDOU, procureur
général de Djibouti (2ème nomination)
LA
LIBERTÉ - bulletin N° 42 M.
Idriss Arnaoud Ali, Directeur
de Publication du Journal le Progrès, Président de
la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire
Général Adjoint du Parti RPP.
Les
principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.
En
attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes
des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols,
de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons
à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires
qui ont été le plus souvent cités par les
victimes.
Certains
se seraient déjà réfugiés à
l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités,
mais ils sont placés sous surveillance, par les polices
locales.