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LA
LIBERTÉ N° 33
Journal
indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition.
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La résidence
personnelle de M. Guelleh à Djibouti.
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Toutes
les informations
que le régime dictatorial
de M. Ismaël Omar GUELLEH
cherche à vous cacher...
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SOMMAIRE
N° 33 du 6 au 12 mai 2000
-
DEMENTI TRAGIQUE DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI AU SUJET
DES ENFANTS MINEURS INCARCERES.
- AFFAIRE BORREL : UN NOUVEAU PAS VERS LE NON-LIEU.
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COURRIER
DES LECTEURS
nous reprenons de façon
anonyme en général (pour garantir la sécurité
des auteurs)
le contenu intégral des lettres qui nous sont adressées.
Pour éviter toute polémique nous avons volontairement choisi
de ne pas répondre aux critiques.
Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent
répondre.
L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages
de cette rubrique.
L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la paix et des Droits de l'Homme
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BRUITS
ET RUMEURS
12/05
: Fortes tensions diplomatiques entre le Somaliland et Djibouti
D'après la Lettre de l'Océan Indien, les relations entre
Djibouti et le Somaliland se dégraderaient fortement. La compagnie
Air Djibouti n'aurait plus le droit de survoler le territoire du Somaliland
ni de s'y poser.
Par ailleurs,
nous avons été informés des bruits qui circulent
et selon lesquels les autorités du Somaliland auraient conseillé
à M. Guelleh "de nettoyer" dans son propre pays avant
de s'occuper de celui des autres ...
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08/05
LE SCANDALE DES ENFANTS MINEURS, INNOCENTS : INCARCERES ET VICTIMES
DE SEVICES DANS LA PRISON DE GABODE A DJIBOUTI.
LES REACTIONS
CONTINUENT
MORE
THAN 30 MINORS (18 0F THEM ETHIOPIANS)
IN DJIBOUTI'S GABODE PRISON -
COMITE
DE SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES ETHIOPIENS.
Solidarity Comittee for Ethipian Political Prisoners
Lien
avec le site : http://www.socepp.de/
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09/05
: AFFAIRE BORREL : LES JUGES FRANCAIS
SUR LA VOIE DU CLASSEMENT DE L'AFFAIRE.
Les juges français
vont conclure, si ce n'est pas déjà fait, au suicide du
juge Borrel. Depuis le déplacement des juges Borrel à
Djibouti en Mars 2000, ntus avions prévu et annoncé cette
décision.
Elle nous consterne. D'abord parce qu'elle porte une atteinte grave
à l'indépendance et à la droiture des magistrats.
C'est d'autant plus regrettable que la grande majorité d'entre
eux sont intègres : ils accomplissent leur métier en toute
indépendance et ils jugent en leur âme et conscience. Comme
le fait certainement Madame BORREL, magistrate elle-même.
La décision
des juges LE LOIRE et MORACCHINI est choquante à plusieurs titres
et elle pose de nombreuses questions.
- Elle constitue
un déni de justice, car les faits maintes fois relatés
dans notre journal, tendent à contredire la possibilité
d'un suicide : un juge mettant fin à ses jours et parcourant
une certaine distance enflammé, sans respirer et sans se blesser
les pieds .... puis mort, se relevant pour se donner un coup ultime
...
- Elle pourrait
confirmer que certains juges français ne sont pas indépendants.
(Après d'autres affaires qui s'ajoutent à celle-ci,
les autres magistrats risquent désormais de perdre leur crédit
et de rencontrer quelques difficultés pour faire admettre leur
autorité et leur indépendance ...),
- Elle confirme
que l'Etat français ne peut pas reconnaître la thèse
du meurtre : porterait-t-il alors une part de responsabilité
dans cette affaire et pour quelles raisons ? Que cherchent à
câcher les autorités françaises ? Sur quels dossiers
le juge Borrel enquêtait-il pour risquer sa vie ?
- Elle laisse
supposer des liens étroits (de connivence) avec le Gouvernement
djiboutien dans cette affaire où le Président de la République
lui-même a été mis en cause par deux témoins.
Après
avoir suivi le déplacement des juges à Djibouti et leur
stratégie pour conduire les interrogatoires, nous avions déjà
compris qu'ils ne prendraient pas d'autre décision. Qu'ont ils
fait sur place ? Interroger des djiboutiens pour leur demander ce qu'ils
pensaient du témoin réfugié en Belgique. N'auraient-ils
pas été plus inspirés de demander aux témoins
d'autres informations ?
Les affaires
passent et s'oublient. Nous sommes peinés pour Madame Borrel
et pour ses enfants qui vont devoir affronter de nouvelles épreuves,
car ils continueront leur combat. Nous en sommes persuadés et
nous les soutiendrons.
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27/04
: ENFANTS PRISONNIERS : UN DEMENTI TRAGIQUE DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
DE DJIBOUTI.
Nous
publions ci-dessous le texte d'un communique de M Ali Mohamed Abdou,
procureur de la République de Djibouti. Non seulement ce démenti
est consternant, mais il soulève de nombreuses interrogations
dont nous nous faisons l'écho à la fin de l'article
RÉPUBLIQUE
DE DJIBOUTI, DJIBOUTI
LA NATION DU
27 AVRIL 2000
JUSTICE
Démenti
du procureur général
Dans une déclaration
faite à la presse, le procureur général, M. Ali
Mohamed Abdou, a apporté un démenti formel et catégorique
contre les allégations mensongères qui font état
de procédure illégale à la Prison Civile de Gabode,
dernièrement par RFI et certains Sites internet :
En Réalité,
il sagit dans cette affaire des jeunes personnes qui ont été
arrêté à la suite dune opération de
rafle des délinquants et des attaquants des passants entreprise
par la FNP aux quartiers 1et 2. Ces jeunes qui avaient siniffé
de la colle et des produits psychotropes, étaient également
en possession des stupéfiants en loccurrence du cannabis.
Ils étaient aussi en situation de séjours irrégulières.
M. Ali Mohamed
Abdou précise, en outre, que le Code de Procédure pénal
djiboutien permet à la Justice djiboutienne lincarcération
des personnes âgées de moins de 18 ans. Si elles ont agis
avec discernement et cétaient leur cas, cétait
des récidivistes. Ils ont été placé, poursuit-il,
suivant lordonnance de placement provisoire comme le texte le
permet au Centre dÉducation surveillé de la prison
et traduit devant le Tribunal de flagrant délit suivant la procédure
réservée aux mineurs à lissue du procès,
ces jeunes ont reconnus la matérialité des faits qui leurs
étaient reproché.
Le Tribunal correctionnel
a délibéré et a condamné chacun deux
à la peine dun an demprisonnement ferme, le 14 juillet
1999, ils ont été placé détention préventive
et condamné le 8 juillet 1999.
Le procureur
général informe que la peine prévue pour ce genre
de délit est de 5 ans de prison ferme et que ces jeunes ont bénéficié
de circonstance atténuantes.
Actuellement,
ils jouissent dun traitement qui les mets à lécart
des adultes et ils sont assisté par un enseignement, ils font
du sport, des promenades et reçoivent même la visite de
leur famille.
A propos des
allégations, le procureur générale a lancé
une mise en garde : La justice ne peut laisser passer ce genre
dinformation et ce pourquoi, désormais, la justice djiboutienne
et notamment le Parquet de Djibouti se réserve le droit dintenter
des poursuites contre toute personne qui propage des fausses nouvelles
ou porte le discrédit sur la Justice Djiboutienne telle quelle
est prévue par le Code Pénal et le Code des Procédures
djiboutiens.
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Note
de l'ARDHD
C'est la première
fois, à notre connaissance, que les autorités djiboutiennes
s'expriment sur la condamnation de ces enfants mineurs. C'est un premier
pas que nous saluons, car il tranche avec le silence observé
depuis six semaines
Monsieur Ali
Mohamed Abdou raconte comment ces enfants ont été condamnés
en flagrant délit à UN AN DE PRISON FERME, pour avoir
"SNIFFE DE LA COLLE" et avoir été surpris avec
du Canabis. Il estime qu'ils ont agi avec discernement, certainement
le discernement de leur âge : rappelons-nous
que ces enfants sont âgés de 10 à 15 ans ; leur
capacité de discernement a certainement été vérifié
par les forces spéciales de police !
Ces enfants seraient
traités dans des conditions en relation avec leur âge dans
un centre de détention pour mineurs : le seul problème,
c'est que ce centre n'existe pas à Djibouti et qu'ils sont incarcérés
avec les prisonniers de droit commun auxquels ils servent de "bonne
à tout faire" et probablement plus ...
En poursuivant
la lecture de ce tableau idyllique, nous apprenons que ces enfants disposent
d'un enseignant et qu'il recoivent la visite de leur famille. Le seul
petit problème, c'est que le Procureur avait affirmé quelques
lignes plus haut, qu'ils étaient en situation irrégulière.
Légitimement, on peut se demander par quel miracle, le juge aurait
accordé des permis de visite à des familles en situation
irrégulière...
Le Procureur
fait certainement un amalgamme entre les enfants djiboutiens et les
Oromo ...
Les
enfants auraint été condamnés en flagrant délit
après avoir reconnu les faits : ont-ils été assisté
d'un avocat indépendant qui a eu le temps d'étudier leur
dossier ? Comment ont-ils avoué : sous la torture ou sur la base
de pressions psychologiques "amicales" ? Ont-ils signé
des dépositions qu'ils ne pouvaient pas comprendre ? En quelle
langue (CERTAINS ONT DIX ANS ET SONT REFUGIES ! ) Ont-ils été
informés du fait qu'ils pouvaient interjeter appel de la décision
? etc .....
Il
y a fort à parier que toutes les réponses à ces
questions sont "NON" !
Lorsqu'elles
sont poussées dans leur retranchement, les dictatures aiment
à se draper dans la dignité juridique, pour couvrir des
actes ignobles et scandaleux. Et lorsqu'elles n'ont plus d'arguments,
elles menacent les tiers des "foudres de la Loi". Le scénario
est respecté...
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09/05
L'HOMME
DE LA SEMAINE.
ALI
MOHAMED ABDOU
PROCUREUR GENERAL DE DJIBOUTI
Dans
cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle
ou celui qui s'est distingué(e) soit pour soutenir la dictature,
soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions
sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction
de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres
de soins, etc..
Cette
semaine, nous décernons le titre
au PROCUREUR GENERAL DE DJIBOUTI
ALI
MOHAMED ABDOU
Monsieur Ali Mohamed ABDOU est une "vieille
connaissance". Il avait signé fin janvier 2000 le communiqué
commun "de la famille judiciaire" qui prétendait que
Djibouti était un état de Droit.
Cette
fois, il persiste, mais il est le seul signataire ...
Il
ose prétendre que des enfants âgés entre 10 et 15
ans ont le discernement suffisant pour juger de leurs actes ... et que
leur condamnation à un an de prison ferme pour avoir "SNIFFE
de la COLLE" est une mesure douce, puisqu'ils encouraient CINQ
ANS ...
Il
ose prétendre que des réfugiés ont pu reconnaître
"librement" les faits qui leur sont reprochés, alors
qu'ils ne parlaient probablement pas la même langue que les policiers
et qu'ils ne savent probablement pas lire ...
Monsieur
le Procurer Général, vous gagnez le titre cette semaine.
Nous espérons simplement que vous n'avez pas d'enfants, car vous
pourriez avoir du mal à leur expliquer un jour vos actes honteux
sur des mineurs ...
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NOUVELLES BRÈVES ET REVUE DE PRESSE
Affaire
Borrel: la veuve du magistrat reçu
par les juges d'instruction
PARIS
(AP) -- Les deux juges d'instruction qui enquêtent sur les conditions
du décès en 1995 à Djibouti d'un magistrat français
ont reçu mardi sa veuve et lui notifié les dernières
expertises qui concluent au suicide de son époux, a-t-on appris
vendredi de sources judiciaires.
Le corps de Bernard
Borrel a été retrouvé carbonisé le 19 octobre
1995 au lieu dit ''Le Goubet'', face à l'île du Diable.
L'enquête confiée à la brigade criminelle a conclu
à la thèse du suicide alors que la veuve du magistrat
est persuadée que son mari a été victime d'un assassinat.
''Nous avons
critiqué ce rapport d'expertise dénué de tout fondement'',
a déclaré à l'Associated Press, Me Olivier Morice,
l'avocat d'Elisabeth Borrel qui va solliciter ''une contre-expertise''.
Une première expertise, réalisée à la demande
de Mme Borrel, estimait que son mari était mort avant son immolation
car aucune trace de suie n'avait été relevée dans
les bronches.
Dans leur rapport
remis le 5 avril, les Drs Lecomte et Guy Nicolas soutiennent que le
magistrat français s'est suicidé par immolation. Les experts
éliminent l'hypothèse selon laquelle Bernard Borrel aurait
pu être précipité par ses assassins de la falaise
qui surplombe ''Le Goubet'', comme le soutiennent les avocats de son
épouse.
Un ancien militaire
de la garde présidentielle, aujourd'hui réfugié
en Belgique, entendu au mois de janvier par les juges français,
a accusé sans apporter d'éléments probants, l'actuel
président de la République de Djibouti, Ismaël Omar
Guelleh, ainsi qu'un terroriste libanais et un restaurateur corse, d'être
les commanditaires de l'assassinat du magistrat français.
Les deux juges
se sont rendu au mois de mars à Djibouti. Aucunes preuves ou
témoignages ne sont venu conforter ces accusations.
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21/04
: Juge Borrel: la thèse du suicide confortée
La dernière expertise conclut à l'immolation.
Extrait de LIBERATION - Article écrit par KARL LASKE
Le vendredi 21
avril 2000
L'enquête
avait rebondi en février, avec l'audition d'un ex-officier djiboutien
affirmant que le juge avait été victime d'un commando.
Dans l'enquête
sur la mort du juge Bernard Borrel, à Djibouti, en octobre 1995,
il y a ceux qui semblent croire résolument au suicide et ceux
qui croient dur comme fer au meurtre. Un rapport remis récemment
aux juges Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire par la directrice
de l'institut médico-légal, Dominique Lecomte, conclut
au suicide du magistrat par auto-aspersion d'essence. Une immolation.
La dernière expertise en date (30 août 1997), du Pr Lazarini,
réalisée à la demande de la partie civile, excluait
au contraire une mort consécutive aux brûlures, compte
tenu de «l'absence de produits de carbonisation» dans les
poumons de Bernard Borrel.
Les experts sont
donc divisés. Et ils ne sont pas les seuls. Quand les juges,
enclins à croire au suicide, sont allés à Djibouti,
début mars, Elisabeth Borrel et ses avocats, partisans de la
thèse du meurtre, ont vivement déploré d'être
restés en France. C'est que l'enquête avait rebondi, début
février, par l'audition d'un nouveau témoin, un ex-officier
djiboutien, Mohammed Saleh Alhoumekani. L'ancien membre de la garde
présidentielle affirmait avoir entendu l'ancien chef de cabinet
du Président - mais actuel président de la République
- évoquer les détails de la liquidation du juge français
devant ses tueurs. Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire s'étaient
donc déplacés pour vérifier les dires de l'officier
et visualiser la cour du palais présidentiel, où la réunion
de l'après-meurtre aurait eu lieu.
Personne n'imaginait
qu'une contre-expertise médico-légale se préparait.
Dominique Lecomte, qui a accompagné
les juges, fonde son expertise sur l'audition du Dr Nuzzaci, qui a pratiqué
l'examen médico-légal après la mort du juge. Il
affirme avoir vu sur des radios des traces de carbonisation dans les
poumons de Bernard Borrel. Hélas, ces radios ont disparu. Hélas,
et très curieusement, l'autopsie n'a pas été faite
sur place. Ce n'est qu'en France, en février 1996, qu'elle est
réalisée, quatre mois après le décès
du juge. Le corps est en mauvais état, mais les médecins
ne trouvent pas de suie dans les poumons. Il y a aussi la question des
pieds. Ceux de Borrel, retrouvé pieds nus, n'avaient aucune écorchure.
S'il s'était promené au bord d'un ravin, avant de s'immoler,
il aurait dû en avoir. Début mars, un procureur adjoint
a prêté ses pieds à la contre-experte. Il a marché
aux bord du ravin, sans égratignure. Ce qui n'est pas une preuve
pour autant. L'enquête avance à petits pas.
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8/05
LES AUTORITES PORTUAIRES DE DUBAI obtiennent la concession de l'Exploitation
du PORT de DJIBOUTI pendant les vingt prochaines années.
D'après
une dépêche AFP du 8 mai, les autorités du Port
de Dubai (DPA) ont obtenu de M. Guelleh une concession de 20 ans pour
l'exploitation du Port de Djibouti. Les DPA ont déjà obtenu
des accords pour gérer les ports de Beyrouth et de Djeddah. La
dépêche ne précise pas les conditions de l'accord,
ni le montant obtenu par M. Guelleh en échange de cette concession.
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LIGUE
DJIBOUTlENNE DES DROITS HUMAINS
(LDDH)
Siège : Quartier V, boulevard De Gaulle n°66
Tel. Bureau : ++ (253) 36 78 04
Tel./ Fax Domicile : ++ (253) 35 80 07
Note
d'information N°7/LDDH/2000
QUELLE
ANALYSE PEUT-ON TIRER DE L'ACCORD CADRE ?
I- INTRODUCTION
L'accord-cadre
du 7 février 2000 signé entre le FRUD et le Gouvernement
de Djibouti stipule explicitement dans son article trois relatifs à
la démocratie :
" Qu'il
n'y a pas de république viable sans démocratie, ni démocratie
sans équilibre des pouvoirs, pluralité de l'opinion, liberté
d'en faire état et droit d'agir pour les faire valoir ".
Cet article bien
que " transcris " généralement dans les dispositions
constitutionnelles de 1992 mérite d'être discuté
à mains égards car il reflète, au fond, l'état
de fonctionnement de nos institutions, l'exigence de l'application de
la loi fondamentale garantissant entre autres la Séparation des
Pouvoirs, et en particulier l'indépendance d'une Justice réellement
déconnectée du Joug de l'Exécutif. Or, dans la
pratique, le résultat escompté est loin d'être atteint
si l'on se réfère à la litanie des abus perpétrés
encore par le système politico-judiciare inhérents au
non-respect de la dite disposition :
Il est source des difficultés auxquelles est confronté
aujourd'hui le pays. Crise multiforme : institutionnelle politique,
économique et sociale.
II- DU PRÉAMBULE
Au vu des paragraphes
6 et 7 on constaterait qu'il s'agit là de la principale argumentation
qui pose une fine analyse politique pour deux raisons :
1) Le pouvoir issu de l'élection Présidentielle du 9 avril
dernier reconnaît tacitement et sans détour que pendant
les 22 ans précédents, le peuple de Djibouti a souffert
et a fait d'énormes sacrifices. Ce qui revient à dire
qu'il s'agissait d'un régime du type dictatorial.
2) En contrepartie, le FRUD dirigé par le Président Ahmed
Dini Ahmed reconnaît le pouvoir en place issu de la dernière
élection présidentielle du 9 avril 1999.
Partant de là,
cette reconnaissance mutuelle bien que relativement différente
dans son appréciation et dans sa portée politique devient
la base de départ pour la restauration de la Paix civile et de
la concorde nationale dans un pays démocratique, respectant la
dignité de la personne humaine, et garantissant l'épanouissement
de l'Homme, fondement de tout progrès économique et social
par :
· La réforme des institutions de l'État
· Une gestion saine des affaires publiques
· Une transparence dans les actions de l'État
DES POINTS OBJETS
DE L'ACCORD CADRE
Ils portent
essentiellement sur 2 (deux) volets :
1) Le volet militaire
2) Le volet institutionnel
LE VOLET MILITAIRE
Portant sur
l'arrêt des hostilités, il pose les conditions indispensables
à un retour à la paix civile et à la libre circulation
des biens et des personnes. La garantie sécuritaire adossée
à l'indemnisation des victimes du conflit, à la réparation
des préjudices causés par la guerre, et enfin à
l'insertion professionnelle des combattants armés ou civils.
III- LE VOLET
INSTITUTIONNEL
Ce volet dont
le socle est la mise en place une Démocratie effective, laquelle
trouve sa pérennité dans l'équilibre des pouvoirs,
à la pluralité de l'opinion, etc
, nécessite,
bien entendu des réformes institutionnelles. Ces réformes
tout en réaménageant les grands équilibres démocratiques
doivent dégager et garantir une véritable décentralisation
donnant aux régions une large autonomie et une participation
active et responsable au développement de la Nation. De plus
tout développement repose sur la transparence dans les actions
de l'État et notamment la gestion saine des affaires publiques
d'où un contrôle en amont comme en aval fait par une Cour
des Comptes à mettre en place (du moins à mettre en application).
Les obstructions
et autres entraves diligentées par le pouvoir en place contre
les organisations politiques et organisations syndicales ont toujours
constitué une entorse au " processus démocratique
". Une constante de ces pratiques demeure être l'inéligibilité
qui frappe encore sur le plan politique, les leaders de l'Opposition
et au grand dam de l'Indépendance de la Justice et ce en dépit
de la liberté d'expression, d'entreprise, d'association, le droit
de grève etc
L'instauration
d'une Justice impartiale et indépendante désintéressée
de " toutes influences extérieures " et veillant à
l'application stricto sensu des lois et règlements en vigueur
permettra, de baliser sans équivoque à ces méandres
politico-judiciare frappant encore les citoyens et les hommes politiques
dans l'exercice de leur citoyenneté pleinement consentie.
Aussi l'évocation
de la problématique par les deux parties suppose déjà
une prise de conscience et une responsabilité engagée.
Par conséquent, elle doit et elle ouvre une perspective nouvelle
et courageuse pour la Nation tout entière.
IV- UN RÉSUME
DES ARTICLES DE L'ACCORD CADRE
Article 1er :
Toutes les victimes du conflit doivent bénéficier des
réparations et des indemnisations dans les mêmes conditions.
Article 2 : Autonomie
régionale
Les diverses régions bénéficieront d'une large
autonomie par la réforme instituant une véritable décentralisation.
Article 3 : Réforme
démocratique
1) Réaménagement de grands équilibres démocratiques
par des dispositions légales et un multipartisme plus satisfaisant
sont conditionnés par des libertés d'associations, d'opinion,
d'expression, de réunion, de presse.
2) Limite chaque pouvoir, dans l'exercice de ses fonctions par des institutions
démocratiques républicaines qui résultent d'un
véritable consensus national fondé sur l'équité
d'un équilibre national.
Article 4 :
Mettre fin à l'opacité de la gestion des deniers publics
: lutter contre la corruption généralisée par la
mise en place d'une cour de comptes.
Article 5 :
Nécessité de mettre en place une paix civile et la sécurité
par :
- Mise en place des réformes garantissant la cohésion
nationale et la préservation du patrimoine nationale commun.
- Réintégration des militaires dans leurs positions postérieures
au conflit.
- Suspension des hostilités
- Libération mutuelle des prisonniers des deux camps ;
- Réintégration de tous les membres du FRUD dans leur
fonction occupée avant la guerre.
Article 6 :
Application honnête, intégrale et conjointe du contenu
de toutes autres mesures entreprises ou en rapport avec ses objectifs.
Questions subsidiaires
Actuellement,
on peut considérer que ces deux points sont résolus à
savoir : la suspension des hostilités et la libération
des prisonniers civils et militaires par les deux parties.
Au
vu de cet accord cadre, les cinq premiers articles fixent les grandes
orientations des discussions et des négociations. Mais la question
fondamentale, que l'on est en droit de se poser est : " est-ce
que le Gouvernement et le FRUD mèneront à eux deux et
à huis clos toutes le négociations et décideront
seuls des réformes et de la gestion de la chose publique ? "
Est-ce que les
négociations seront des négociations à deux avec
tous les risques du dialogue, au lieu des négociations globales
?
Il
est facile de comprendre que dans une première phase, des négociations
préalables, afin d'approfondir des points spécifiques,
se déroulent uniquement entre le FRUD et le Gouvernement, mais,
il serait difficile de comprendre que l'ensemble de l'opposition djiboutienne
qui n'a pas pris les armes soit écarté des discussions,
il serait aussi difficile de comprendre sur l'ensemble des négociations
se passent à huis clos sans transparence aucune et débouche
sur des décisions brutales et finales.
V- COMMENT SE
DÉROULENT LES NÉGOCIATIONS DEPUIS LE RETOUR d'Ahmed Dini
?
1) Faits positifs
a) Présentation
des condoléances au président de la République
lors du décès de son père par une délégation
unifiée de toute l'opposition djiboutienne conduite par le président
Ahmed Dini.
b) Début des négociations par la rencontre de deux commissions
Ad Hoc pour la désignation de 4 commissions co-présidées.
c) Répartition de différents points de l'accord entre
les 4 commissions désignées et début de travaux.
2) Les observations
a) Pour le choix
du président de la délégation gouvernementale,
il serait plus souhaitable que la conduite des négociations soit
confiée du côté gouvernemental, à "
la primauté " entourée de certains ministres et des
techniciens en charge des dossiers. A cet égard, la présence
des députés, en particulier celle d'un président
de l'Assemblée Nationale (lors des " négociations
" de 1994) et actuellement du président de la commission
permanente de l'Assemblée Nationale est inadmissible et contraire
à l'article 20 de la Constitution sur la Séparation des
Pouvoirs (il ne faut pas confondre le Gouvernement et l'Assemblée
Nationale et plus exactement le Pouvoir exécutif et le Pouvoir
législatif).
b) Lors des déclarations successives des chefs des délégations,
il est à noter, malheureusement l'emploi des termes dévalorisants,
par le chef de la délégation gouvernementale (dans le
journal télévisé en langue somali).
c) Partialité de l'organe officiel de la presse écrite
: le Journal " La Nation " qui n'a pas, jusqu'à présent,
publié le droit de réponse de l'autre partie, en l'occurrence
celui du président de la délégation du FRUD.
d) Sur la disparité des libérations des prisonniers politiques
la LDDH n'avait pas manqué de dénoncer les risques de
dérapage et de faire des propositions concrètes, notamment
la révision des procès.
VI- CONCLUSION
GENERALE
La ligue djiboutienne
des Droits Humains est convaincue de la nécessité d'une
paix globale qui s'ouvre avec des accords entérinés par
les signataires du Document Cadre et veillera scrupuleusement aux modalités
d'application des dispositions prises en vue d'accompagner la fin de
l'état de belligérance et le retour à la cohésion
et la concorde civile.
La LDDH est consciente
et soucieuse des difficultés et des embûches qui peuvent
à chaque fois surgir. La Ligue déclare qu'à chaque
fois, dans la mesure de ses moyens, elle sera toujours présente
pour accompagner la Paix tant espérée.
La LDDH demande
au Gouvernement de faire plus d'efforts durant les négociations
vers une politique d'ouverture démocratique et surtout vers la
réalité d'une Justice indépendante.
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AVERTISSEMENT
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- l'utilisation
de tous nos articles est autorisée,
(à l'exception des extraits de presse, et ce, pour des raisons
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