LA LIBERTÉ N° 17

Journal indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition.

Toutes les informations que le régime dictatorial
de M. Guelleh cherche à cacher.

SOMMAIRE N° 17 du 16 au 22 janvier 2000
- ARRESTATION DE JEAN-NOEL ABDI,
PRÉSIDENT DE LA LIGUE DJIBOUTIENNE DES D.H.
- RELAXE DE MOUMIN BAHDON ET DE 13 CO-INCULPES
- M GUELLEH ACHETE DES TOYOTA BLINDÉES VIA UN CONSEILLER DE LA VILLE DE CANNES
- LISTE DES MORTS : ÉPIDÉMIE MYSTÉRIEUSE DANS LE NORD

15/01 Reporters Sans Frontières : nouvelle condamnation d'un journaliste en Éthiopie.
15/01 : Les nombreux voyages de Monsieur GUELLEH, alors que le pays en plongé dans une situation extrêmement grave. (Extraits AFP)
15/01 : Courrier des lecteurs - Les voix d'Outre-Tombe - Qu'est devenue la piste Gadabourcie ?

20/01 DISTRIBUTION DE KATH ET DE BILLETS DE BANQUE

20/01 : LA COUR D'APPEL DE DJIBOUTI A PUREMENT ET SIMPLEMENT RELAXE M. MOUMIN BAHDON ET SES 13 CO-INCULPES.

20/01 : M. GUELLEH A-T-IL VRAIMENT PEUR : ACQUISITION DE 4 TOYOTA BLINDÉES VIA LA SOCIÉTÉ DE SON FILS POUR SES DÉPLACEMENTS !

20/01 : LISTE DES MORTS DE LA FIÈVRE MYSTÉRIEUSE DANS LE NORD (Cf n° 16 de LA LIBERTÉ et l'appel international de la LDDH).
17/01 : L'ACHARNEMENT SUR LES PRISONNIERS POLITIQUES : deux inculpations après 27 mois de détention illégale dans des conditions atroces
21/01 : AVIS DE RECHERCHE - DANS QUELLES BANQUES M. GUELLEH DÉPOSE-T-IL LES FONDS QU'IL PRÉLÈVE SUR L'ÉTAT DJIBOUTIEN ? 21/01 : L'accès à notre site INTERNET de nouveau interdit à tous les résidents djiboutiens
21/01 : Madame LEILA, un juge très efficace. Inféodée au pouvoir dictatorial, elle se fait remarquer dans de nombreux dossiers en appliquant une méthode simple : incarcérer d'abord les prévenus à Gabode et laisser dormir le dossier ensuite.  
Sommaire de 'LA LIBERTÉ'
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COURRIER DES LECTEURS
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Pour éviter toute polémique nous avons volontairement choisi de ne pas répondre aux critiques.

Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent répondre.
L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages de cette rubrique.
L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la paix et des Droits de l'Homme

 

LES VOIX D'OUTRE-TOMBE

Un accord de défense Djibouto-Ethiopien vient d'être signé. Les ministres n'en savaient rien, les députés, éminents représentants du peuple, n'en savaient rien et le peuple n'en savait rien. Aucune information n'a été publiée dans le journal unique et inique, dirigé par Amin Mohamed Robleh, ancien Secrétaire Général du Gouvernement qui prend, pourtant, trois grandes pages du journal pour défendre son maître attaqué, jeté à base de son piédestal, et accusé d'homicide.

Il monte au créneau, le prou chevalier, la voix de son maître, pour pourfendre la veuve et les orphelins éplorés. Il n'a pas changé les vieilles "bonnes recettes" de son prédécesseur Ismaïl Houssein TANI, cet ancien communiste reconverti à l'Islam intégriste pur et dur, depuis la chute du mur de Berlin, propulsé au poste de Directeur du Cabinet de la Présidence.

Tous ceux qui ont élu, le mal élu, sont hébétés aujourd'hui, d'avoir appris la nouvelle de l'accord de défense Djibouto-Ethiopien, nouvelle bien plus fracassante que celles attaquant directement ce "Chef d'État" porté au pouvoir par une parodie d'élection préfabriquée.

Depuis, je ne dors plus, troublé et réveillé fréquemment de mon sommeil par des cauchemars incessants. Tantôt, c'est Idris Omar Guelleh, paix à son âme, qui vient me dire : "Avez-vous oublié l'extermination des Issas, à AICHA'A, par les soldats d'Hailé SELASSIE ? "

Tantôt, c'est Miguil, paix à son âme, cet ancien pilote, Adj. Chef de l'Armée, qui m'interpelle : "Est-on soudain devenu fou, pour signer un accord militaire de défense avec l'Éthiopie . Signe-t-on des accords de paix avec un loup ?"

Oui, je me souviens, Idriss O.G. était très jeune et avait fui AICHA'A, pour la Somalie qui lui avait donnée une bourse d'étude. Quant à Miguil, plus jeune que lui, le pauvre, il s'était caché sous les jupons d'une vieille charcharie, afin d'échapper à la mitraille. Il avait fui vers Djibouti par le train.

Et combien d'autres personnes inconnues, fauchées par la mitraille des soldats de l'Empereur, qui ne seront jamais évoquées par les enfants ingrats de ce pays ingrat, et dont les tombes inconnues accuseront inlassablement, bien qu'elles soient enfouies dans les profondeurs de la terre, ces vautours qui se repaissent du sang des autres. Les peuples djiboutiens et éthiopiens n'ont rien à voir dans ces sordides histoires, ce sont les gouvernements qui rendant compte.

A.X.

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A La Liberté ... Tous mes meilleurs voeux ????

Liberté, Liberté chérie, heureusement que tu existes. Sinon à qui aurions-nous eu recours ? puisque comme le disait Aden Robleh dans son discours à l'occasion de la fête du ramadan, Djibouti est revenu : "au système du parti unique, en stoppant net la timide ouverture politique qui a vu le jour en 1992 .. La Constitution de Djibouti est constamment foulée au pied. Syndicat unique, radiotélévision unique, journal unique".

Qu'est donc devenue la piste Gadabourcie ?

Le 27 septembre 1990, un attentat se perpétrait au Café de Paris, tuant un enfant, Olivier, de nationalité française.

Dès 23 heures, dans la nuit, les gendarmes se ruaient dans la tribu gadabourcie pour en arrêter plus de 210 à 230 personnes, toutes innocentes, qui ne savaient pas d'où leur tombait cette malédiction. C'est à peine, si on ne leur avait pas accroché une étoile jaune sur la poitrine tant cela ressemblait, ethniquement, à ce qui s'est passé à Varsovie, en son temps. Toutes ces personnes arrêtées, pour ce qu'on sait, avait subi des traitements cruels et inhumains.

Les gendarmes n'avaient pas lésiné sur les moyens et beaucoup de ces personnes portent des traces, des séquelles jusqu'aujourd'hui.

Un irréductible continue, malgré vents et marées, de poursuivre l'État djiboutien pour arrestation arbitraire, séquestration arbitraire, tortures et voies de fait.

Il en est, oh ! stupeur, à son 14ème renvoi au Tribunal. Et tenez-vous bien, son avocat désigné d'office, n'est autre que Madame Martinet, avocat du Gouvernement !

Dans ces conditions, quelle chance peut avoir ce jeune homme qui a porté plainte contre l'État djiboutien et qui a pour avocat le maître Martinet du Gouvernement ?
Blessé par le Loup, on vous dit que le Loup sera votre défenseur

Au fait pouvez-vous nous rafraîchir la mémoire sur la chronologie de cette sulfureuse histoire, on oublie très vite, ici.

D'autre part, il paraît que le suicide du juge Borrel n'en est pas un, et qu'il aurait été suicidé par quelqu'un qui se trouve à la tête du Palais. D'ailleurs les interviews de Radio-Trottoirs se sont transformées en Télé-Trottoirs, mais pourquoi veut-on mêler le peuple djiboutien à toutes ces sombres histoires d'attentats et d'assassinats, alors qu'il n'est pas informé du tout ? Il est tout simplement manipulé. Pour la preuve, la signature de ce fameux accord de défense qui lierait Djibouti à l'Éthiopie Il paraît même que les ministres et les députés n'étaient pas au courant. On fait tout sur le dos du peuple, et quand ça sent le roussi, on veut soulever le peuple contre un autre peuple, en le manipulant puérilement.

Par où commence à pourrir un poisson, m'avait demandé mon père, quand j'avais 10 ans ? par la tête lui avais-je dit tout naturellement. Mais heureusement, le peuple n'a pas 10 ans. Ici c'est la tête qui est malade.

A.X.

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20/01 DISTRIBUTION DE KATH ET DE BILLETS DE BANQUE

Distribution de Kath et distribution de billets de banque, aux toxicomanes qui ne demandent que ça, pour s'acheter une botte de kath ou un paquet de cigarettes pour " passer " l'après-midi dans l'euphorie, en échange " il faudra porter des pancartes et des banderoles et des posters du président de la République, parce qu'il aurait été traité d'assassin par les médias français. Mot d'ordre " manif demain 15 janvier sur le Bd. De Gaulle ".

Le 14 janvier toujours, mêmes heures HACHI ABDILLZHI ORAH, dit HACHI AF WEYNE faisait ses patrouilles dans le quartier 5, flanqué du Chef de quartier et d'un chauffeur de l'éducation nationale. Le Cow-Boy menaçait les pauvres habitants du quartier, que s'ils ne sortaient par pour manifester, le lendemain, ils verraient ce qu'ils verraient. " Tous dans la rue, les traîtres seront punis ". La violence à l'état pure.

Finalement, le lendemain les gadabourcis du Q5 et les Issack du Q3, ne sont pas sortis, au grand dam du ministre-banquier et du conseiller technique-cowboy. Argent et violence n'ont rien fait. On a dû sortir les enfants des écoles, les fonctionnaires et fermer les boutiques pour que les gens qui vendent et ceux qui achètent sortent dans la rue comme de vulgaires badauds.

Tout être humain peut céder devant les menaces d'un plus fort que lui, c'est un peu naturel ; tout être humain peut succomber aux espèces sonnantes et trébuchantes, c'est aussi un peu naturel, mais de là à faire n'importe quoi, il y a des limites. Surtout, lorsqu'on sait que c'était les Gadabourcis qui ont payé les pots cassés dans cette histoire d'ignobles assassinats, qu'on leur a mis injustement sur le dos. Café de Paris, juge Borrel, où est-donc passé la piste gadabourcie ?

L'argent et la force ou la violence ne sont pas tout. La dictature se raidira davantage, la répression sera plus féroce, les licenciements de salariés seront pléthores, les dénonciations et les délations seront reines très bientôt. On emprisonnera à tour de bras, mais tout cela conduira-t-il ce CEAUCESCU en puissance ? Il finira comme ce dictateur, avec sa securitate. L'argent et la force ne sont pas tout.

A X

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14/01

Reporters sans frontières
International Secretary

5, rue Geoffroy Marie
75009 Paris-France
Tél : (33) 1 44 83 84 84
Fax : (33) 1 45 23 11 51
E-mail : afrique@rsf.fr
Web : www.rsf.fr

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URGENT - LIBERTÉ DE LA PRESSE
14 janvier 2000
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Éthiopie. : Un journaliste condamné à un an de prison


Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Wolde Woredewolde, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la condamnation à un an de prison d'Abera Wogi, rédacteur en chef de l'hebdomadaire privé Maebel. RSF a rappelé qu'une condamnation à une peine de prison pour délit de presse est considérée par les instances internationales en charge des droits de l'homme, comme "disproportionnée" par rapport au préjudice subi par la victime. "C'est pourquoi aujourd'hui plus aucun État démocratique ne prononce de peine d'emprisonnement dans des affaires de presse", a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.

Selon les informations recueillies par RSF, le 23 décembre 1999, Abera Wogi a été condamné à un an de prison. Il est détenu depuis le 12 mai 1999 à la prison centrale de Kerchiele (Addis-Abeba), et devrait être libéré en mai 2000. Le journaliste est accusé de "diffamation" et de "fabrication et diffusion de fausse nouvelle". Dans son journal, il avait fait état des propos d'un ancien général en exil au Soudan, qui accusait le Premier ministre, Méles Zenawi, d'avoir tué 80 personnes quand il était dans la rébellion.

Jean-François Julliard
Bureau Afrique / Africa desk

Reporters sans frontières
5, rue Geoffroy-Marie
75009 Paris - France
Tel : 33 1 44 83 84 84
Fax : 33 1 45 23 11 51
e-mail : Afrique@rsf.fr
web : www.rsf.fr

 

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BRUITS ET RUMEURS

 

18/01 : CONCERNANT LES RÉVÉLATIONS METTANT EN CAUSE
LE PRÉSIDENT GUELLEH DANS L ASSASSINAT
DU JUGE FRANÇAIS BERNARD BORREL.



Certains informations provenant de personnalités appartenant à l'entourage proche de la Présidence de la République de Djibouti et de la Garde personnelle du Chef de L'ÉTAT, souhaitant conserver l'anonymat pour d'évidentes raisons de sécurité, ont rapporté que l'un des deux " étrangers " non identifiés par le témoin qui a mis en cause ISMAÏL OMAR GUELLEH serait MAHDI AHMED ABDILLAHI.


Selon ces sources MAHDI AHMED ABDILLAHI ferait partie des " exécutants " qui ont assassiné le juge Borrel pour le compte d'ISMAÏL OMAR GUELLEH alors chef de la police et directeur de cabinet de l'ancien chef de L'ÉTAT GOULED.

MAHDI AHMED ABDILLAHI a été condamné par la justice française à la prison à vie en octobre 1998 pour l'attentat du " Café de Paris ".

Dès sa condamnation par la justice française ISMAÏL OMAR GUELLEH l'a appelé à ses côtés et l'a nommé illégalement président du Parti National Démocratique (PND).

Il s'agissait pour ISMAÏL OMAR GUELLEH non seulement de contester et de discréditer la justice française mais aussi d'apporter sa protection à son homme de main en le plaçant dans une situation de totale impunité.

MAHDI AHMED ABDILLAHI a appartenu à l'armée djiboutienne avant d'en être radié pour avoir été convaincu de vol au service de l'intendance dont il avait la responsabilité.

MAHDI ABDILLAHI est connu comme un homme sans scrupule et dangereux, acceptant de prêter la main à toutes les actions illégales guidées par le pouvoir.

L'A.F.A.D.D.





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20/01 : Monsieur GUELLEH semble avoir vraiment peur pour sa vie :
4 TOYOTA BLINDÉES

Il a commandé 4 TOYOTA LAND CRUISER BLINDÉES à la société CIMEX (?), dirigée par son fils qui aurait fait affaire via le Conseiller des relations extérieures de la Ville de Cannes, pour procurer 4 TOYOTA blindées à son père.
Avec quel argent ? Celui de la France ou du FMI ? Les circuits de commande semblent assez étonnants : pourquoi ne pas passer la commande en directe à TOYOTA ou à ses représentants ? Quel est le rôle exact de ce responsable de la Mairie de Cannes ? La première des TOYOTA serait utilisée pour précéder le cortège et condamnée à sauter en cas d'attentat.... Merci pour le chauffeur !

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AVIS DE RECHERCHE

nous avons été informés de nombreux transferts de fonds effectués sur instruction de M. GUELLEH. Ces fonds seraient déposés sur un compte bancaire en Suisse - on nous a signalé dès 1998 des montants de l'ordre de 1 million de US$ par mois.

Nous aimerions vérifier ces informations et nous demandons à nos lecteurs, s'ils en ont la possibilité de nous confirmer ces points et de nous apporter des éléments/précisions complémentaires.

Ces informations concernent le peuple djiboutien, car il s'agit de son argent et elles pourraient intéresser la justice internationale dans l'avenir, qui pourrait décider de les bloquer.

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NOUVELLES BRÈVES ET REVUE DE PRESSE

 

Visite éclair du président djiboutien à Addis Abeba.
(Extrait AFP)

"ADDIS ABEBA, 14 jan (AFP). Le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh a effectué vendredi une visite éclair à Addis Abeba, où il s'est entretenu avec le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, a-t-on appris dans la soirée de sources diplomatiques arabes.
MM. Guelleh et Meles ont notamment évoqué durant quelques heures le processus de paix pour la Somalie ainsi que les questions liées à la Corne de l'Afrique, a-t-on indiqué de mêmes sources....
... Le président djiboutien doit également se rendre samedi au Yémen avant de poursuivre sa route pour des discussions au Caire avec les autorités égyptiennes, ont conclu ces diplomates."


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Visite du président djiboutien au Yémen.
(Extrait AFP)

"SANAA, 15 jan (AFP). Le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh est arrivé samedi à Sanaa où il a été immédiatement reçu par le président yéménite Ali Abdallah Saleh, a constaté l'AFP. Selon des sources yéménites autorisées, les deux hommes doivent évoquer les développements en Somalie et les moyens de soutenir l'initiative de Djibouti pour ramener la paix dans ce pays. ...
.... Après sa visite de trois jours au Yémen, le président djiboutien doit également se rendre au Caire pour des entretiens avec les responsables égyptiens. "

 

Note de l'ARDHD

M GUELLEH voyage beaucoup actuellement : Kenya, Éthiopie., Yémen, Égypte ... sous le prétexte de régler le problème Somalien; De nombreux observateurs s'interrogent sur les véritables raisons de cette activité frénétique : M, Guelleh dont la situation personnelle à Djibouti est largement contestée et de plus en plus précaire, n'est-il pas en train de demander de l'aide à ses voisins ... (Ce qu'il a déjà fait en signant le traité djibouto-ethiopien).

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ANTENNE 2

Antenne 2 devrait passer deux sujets aux 20 heures : le mardi 18 (affaire Borrel) et le mercredi 19 (reportage sur place). La programmation des sujets du journal télévisé peut être modifiée par la rédaction, en fonction de l'actualité. ....

20/01 : les sujets sont passés, mais avec un jour de retard... Un grand bravo aux journalistes qui ont eu le courage de montrer des images prises dans la prison de Gabode et de s'exprimer librement.

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20/01 LIBÉRATION DE JEAN-PAUL NOËL dit ABDI, PRÉSIDENT DE LA LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS.

Nous avons été informés de la libération de Jean-Paul dans la soirée du 19. Nous publierons d'autres informations ultérieurement.

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RELAXE EN APPEL DE M MOUMIN BAHDON ET DE 13 PERSONNES

Selon nos informations, ce jeudi 20 janvier matin, la Cour d'appel aurait relaxé M Moumin Bahdon et 13 de ses co-inculpés. L'inculpation de "complot contre L'ÉTAT" avait été modifiée par le juge en "tentative de démoralisation de l'Armée". Ce motif semble ne pas avoir été retenu par la Cour d'Appel.

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17/01 : L'ACHARNEMENT DU POUVOIR
CONTRE LES PRISONNIERS POLITIQUES


NOUVELLE INCULPATION
DE DEUX PRISONNIERS POLITIQUES DJIBOUTIENS




Après 27 mois de détention provisoire, trois prisonniers politiques détenus sans jugement à la prison de Gabode à Djibouti depuis septembre 1997, MM. Mohamed Kadamy Youssouf, Ali Mohamed Makki et Kamil Mohamed Ahmed dit Kabir, se sont vus signifier une nouvelle inculpation ce 17 janvier 2000 par le Juge d'Instruction, Madame Leïla, pour :
· participation à un mouvement insurrectionnel,
· association de malfaiteurs,
· complot.



Ces faits sont prévus et réprimés par les articles 145, 192 et 144 du Code pénal. Quant à l'inculpation, elle a eu lieu en vertu du réquisitoire supplétif de Monsieur le Procureur de la République en date du 09 avril 1998.

 

Note de l'ARDHD :

Ces trois prisonniers politiques ont été arrêtés en Éthiopie. où ils séjournaient, munis de titre de séjour en cours de validité. Après leur arrestation (sur demande de Djibouti) ces hommes ont été remis par les éthiopiens aux autorités djiboutiennes.

Ils ont été incarcérés immédiatement et à ce jour, aucune instruction n'avait été diligentée par un magistrat djiboutien. Cela fait 27 mois qu'ils sont enfermés dans la prison de Gabode, dans des conditions épouvantables (cf La publication de la FIDH, à l'issue de la mission effectuée à Djibouti - Antenne 2 - jeudi 20 janvier au J.T. de 20 h, etc..).

aujourd'hui le gouvernement de M. Guelleh tente de se donner bonne conscience en faisant délivrer une inculpation à leur encontre. Après 27 mois de détention arbitraire, est-ce crédible ?

Madame Leîla, juge d'instruction totalement dévouée aux ordres du pouvoir, s'est déjà distinguée dans de nombreuses affaires judiciaires (voir exemple ci-dessous) pour faire condamner des innocents et/ou envoyer de nombreuses personnalités de l'opposition dans la Prison de Gabode ou dans les centres de torture. Nous la recommandons avec une mention spéciale à l'opinion publique internationale.


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21/01 M. GUELLEH fait interdire de nouveau l'accès à notre site INTERNET à tous les résidents djiboutiens.

La société INTNET, qui appartient à la famille de M. GUELLEH, est la seule à fournir des accès internet aux résidents djiboutiens. Monsieur Guelleh a de nouveau fait interdire l'accès à notre site (probablement avec la complicité d'ingénieurs informatiques français). Il est vrai que la censure est courante à Djibouti : les journaux étrangers qui contiennent des informations de nature à déplaire au Président-dictateur, ne sont pas diffusés : par exemple Le Monde, Le Figaro et La Lettre de l'Océan Indien sont régulièrement censurés.

Nous renouvelons notre offre d'abonnement gratuit à tous les djiboutiens qui utilisernt un E-Mail géré par un service international, hors de djibouti. Nous leur adresserons le journal tous les samedis soirs. Informations : cliquez ici. Transmettez cette information à vos amis / familles qui vivent à Djibouti.

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Association pour la Démocratie et le Développement (ADD)
(Résident Djiboutien en France)
6, rue d'Oslo - Appt 45
72000 LE MANS
Tel/fax : 02.43.76.20.31

Paris, 10 janvier 2000


COMMUNIQUE DE PRESSE


Fidèle à sa réputation de va t'en guerre et de jusqu'au-boutiste, Ismaël Omar Guelleh en accédant à la Présidence de la République de Djibouti, au lieu d'amorcer une véritable négociation avec l'opposition en général et le FRUD-COMBATTANT en particulier, même le pays inexorablement à la catastrophe et à terme à sa disparition en tant qu'entité indépendante jouissant d'une souveraineté internationale reconnue.

En effet, depuis son arrivée rocambolesque au pouvoir, Ismaël Omar multiplie les actes de guerre face aux combattants de FRUD, accentue la répression à l'encontre des membres de l'opposition interne et pratique une politique de génocide sur la population civile. Au mois d'Août 1999, c'est-à-dire, quatre mois après son élection entachée d'irrégularité à la présidence, il lance l'armée nationale composée pour l'essentiel des mercenaires, à l'assaut des zones par le FRUD-COMBATTANT, ces assauts se sont soldés par des échecs cuisants ; les sections antiaériennes de FRUD ayant eu le luxe d'abattre deux hélicoptères de combat et de transport des troupes. Malgré ces défaites qui ont eu raison du moral de l'armée nationale, il continue de planifier et d'organiser d'autres offensives. La dernière en date est celle du mois de Novembre 1999 et là aussi l'armée nationale a subi des lourdes pertes en hommes et en matériels ; plus d'une soixantaine (60) de soldats tués et plusieurs dizaines d'autres blessés. Cette situation de guerre imposée à Djibouti par Ismaël Omar, a des conséquences dramatiques sur la population civile du Nord du pays, décrété zone de guerre et soumis à un blocus alimentaire et sanitaire. Outre des déplacements massifs dont ils font l'objet, les civils de cette région sont frappés par des maladies endémiques comme le paludisme, le choléra et bien d'autres dont l'origine reste suspecte. C'est une véritable catastrophe humanitaire qui se déroule dans le Nord de la République de Djibouti dans l'indifférence générale.

Parallèlement, à Djibouti Ville, l'opposition interne est réduite au silence : les journaux interdits de publication, ses droits aux manifestations publiques supprimés, ses dirigeants tantôt emprisonnés tantôt soumis à des tracasseries et des surveillances policières draconiennes. Le cas des dirigeants et responsables du FRUD livrés manu-militari par l'Éthiopie de Meles Zenawi ainsi que des procès dans des conditions plus que déplorables. Malgré l' appel de plusieurs pays, malgré l'appel de l'Union Européenne, malgré l'appel d'organismes internationaux et des associations de défense des droits de l'homme en leur faveur, rien n'a changé dans leur situation si ce n'est qu'elle se dégrade de plus en plus.

Ismaël Omar reste sourd à tout cela et continue sur sa lancée guerrière en signant un accord de coopération militaire susceptible de finir en un accord de défense mutuelle avec l'ÉTHIOPIE. Que fait la France à Djibouti ?

L'Association pour la Démocratie et le Développement qui regroupe une très grande majorité des résidents djiboutiens en France, ne peut s'empêcher de dénoncer cet accord qui ouvre la voie à une main mise totale de l'Éthiopie sur Djibouti et par conséquent un risque d'aggraver le conflit dans notre pays et même au-delà de nos frontières.

Les militants et sympathisants de l'ADD, persuadés du fait que le FRUD ne sera jamais vaincu militairement et convaincus que la solution à la crise est d'ordre politique, affirment qu'il est temps de penser en terme de paix.

Consciente de la nécessité, en ce début de siècle, d'impulser un nouveau souffle qui permettrait à notre pays de prendre en en marche le train de développement et de la démocratie, l'ADD avance l'idée de la tenue d'une Conférence Nationale qui regrouperait le gouvernement djiboutien et l'opposition en général et le FRUD-COMBATTANT en particulier.

Il n'y a que la paix, rien que la paix qui peut mettre un terme à la souffrance du peuple djiboutien qui mérite amplement d'envisager l'avenir avec sérénité.
L'ADD lance un vibrant appel à la Communauté Internationale, à l'opinion publique et au gouvernement français d'user de leur influence auprès du Gouvernement de Djibouti pour qu'il ouvre enfin des pourparlers avec l'ensemble de l'opposition et engage ainsi le pays sur le sentier de la paix.

Pour créer un climat de confiance et permettre ainsi le bon déroulement d'un éventuel processus de paix, Ismaël Omar serait bien aviser de procéder :
- A la libération de tous les prisonniers politiques,
- A la levée du blocus alimentaire et sanitaire qui frappe le Nord du pays,
- A l'arrêt des offensives militaires en cours,
- au retrait des officiers et militaires éthiopiens de Djibouti.


Association pour la Démocratie et le Développement
A.D.D Djibouti
Le président
LLASSAN MOKBE

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Lettre ouverte à M. L'Ambassadeur de France à DJIBOUTI

 

SE Patrick Roussel
Ambassadeur de France à DJIBOUTI


Excellence,

Je suis une mère de famille, djiboutienne de père - que Dieu garde son âme en paix - mais encore sans papier et apatride avec une mère qui n'a jamais eu de pièce d'identité depuis sa naissance au quartier carton (ancienne poudrière).


je me sens autodidacte après les pénibles labeurs d'un commerce informel à grands risques pour une femme fragilisée d'autant plus que mon mari a rejoint le Frud combattant et cela depuis 1992.


Excellence, ce n'est qu'un simple curriculum vitae, non pas pour vous demander des pièces d'identité françaises, ni un emploi dans l'un des secteurs français sous votre coupole, encore moins pour vous demander une quelconque faveur.


Excellence, je vous présente tous mes vœux à vous et au grand peuple ami que vous représentez.


Excellence, cette lettre ouverte s'adresse à vous et c'est une femme qui accepte sa souffrance qui vous saisit, une femme qui respecte les morts car elle a peur pour son mari, une femme qui a foi en Dieu et respecte autrui, une femme révoltée et qui se battra dans l'ombre pour stopper les goujateries d'un journal qui " bouffe " les impôts des travailleurs djiboutiens et étrangers en s'arrachant toutes les miettes avec une radiotélévision digne d'un Etat-Dictature et loin d'un État de Droit.


De grâce, de grâce Excellence, sortez de votre silence en décidant de porter plainte contre le journal de L'ÉTAT " LA NATION " du 13 janvier 2000 (voir caricature blasphématoire, ainsi que les termes diffamatoires surtout dans les pages 2 et 3). je sais que vous pouvez, Excellence, que l'article 407 du Code Pénal djiboutien protège le respect des morts.


Excellence, je reprends cet article tout simplement pour vous réconforter et vous encourager à défendre moins mollement les intérêts de votre pays et de vos concitoyens vivants ou décédés.


Excellence, c'est votre droit , et surtout c'est votre devoir de saisir la Justice djiboutienne et j'ai le pressentiment que les juges djiboutiens se ressaisiront, car trop c'est trop.


Au regretté Bernard BORREL, les juges djiboutiens lui restent sensibles.


Faisons confiance au Pouvoir judiciaire, pour nos deux pays : Djibouti et la France, que le glaive de la vraie justice étincelle à jamais.


Excellence bon courage.

Mme IRDHO OSMAN GOULED -IOG-
Société Civile.

 

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AFADD
Association Française des Amis des Démocrates Djiboutiens


COMMUNIQUE
Le 18 janvier 2000



ARRESTATION DE L'ANCIEN DÉPUTE DE L'OPPOSITION
JEAN-PAUL NOËL, PRÉSIDENT DE LA LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS DE L'HOMME.



A 16 heures 30, heure locale, l'ancien député de l'opposition Jean-Paul Noël, président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme a été arrêté et transféré au poste de gendarmerie de Djibouti.


Aucune information n'a été donnée par les autorités sur les faits qui lui seraient reprochés.

Demain, 19 janvier, aura lieu l'audience d'appel concernant l'ancien ministre Moumin Bahdon Farrah qui sera défendu par un avocat commis d'office, les avocats choisis n'ayant pas été autorisés à plaider.

Enfin, les récentes révélations mettant en cause directement le président Guelleh dans l'assassinat du juge français Bernard Borrel en 1995, mettent sérieusement en doute la thèse du suicide qui avait été initialement avancée.

Une fois encore, le gouvernement de Djibouti démontre par de tels agissements sa volonté manifeste de réduire au silence toutes les forces vives du pays qui militent en faveur de la mise en place d'un État de Droit.

Le gouvernement tyrannique de Djibouti, aux abois depuis bien des mois, tente vainement et par des moyens lamentables de discréditer les responsables et militants des Droits de l'Homme à Djibouti comme ailleurs.

L'A.F.A.D.D. demande la libération immédiate de Jean-Paul Noël, dénonce les conditions iniques dans lesquelles va se dérouler le procès de Moumin Bahdon Farrah et exige que toute la clarté soit faite sur l'assassinat du juge Borrel.
LE PRÉSIDENT,

Roger-Vincent Calatayud
Président de l'AFADD

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20/01 LISTE DES MORTS A CAUSE DE FIÈVRE ET DU SANG SANS DIARRHÉE DANS LES DISTRICTS D'OBOCK A118Km d'Obock dit RANDALI

Note de l'ARDHD : nous rappelons que la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) avait lancé un appel international aux ONG pour demander de l'aide afin de lutter contre cette épidémie curieuse (naturelle ou provoquée ?). Notre association et LA LIBERTÉ avait relayé l'appel au sein de la communauté internationale.

1) ALI MOHAMED AHMED
2) ALI MOHAMED ALI
3) ABDALLAH Med ALI
4) FATOUMA AHMED ADEN
5) ASNOUM MOHAMED ALI
6) FATOUMA ALI MOHAMED
7) GASS ALI Med
8) ASSAWKA ALI Med
9) Med ALI DATONA
10) KAMIL HANFAREH FARADA
11) MARIAM DATONA
12) FARDI OMAR
13) LAKO Med
14) MOMINO AHMED
15) BARRI AHMED GASS
16) MOHAMED AHMED HOUMED
17) AHMED MOHAMED YAIDI
18) ALI MOHAMED Y YABEH
19) MOHAMED ALI YABEH
20) MARIAM DATONA ALI
21) AISSILO OMAR YAIDI
22) MOMINA AHMED OMAR
23) FATOUMA ALI YAID
24) ASSAWKA ALI YAIDI
25) AHADI ALI MOHAMED
26) ROUMANA AHMED ADANI
27) LAKHO MOHAMED GAAS
28) HANFARE KAMIL MOHAMED
29) HANFARE AHMED FARADA
30) FATOUMA ALI GAMA
31) ABDALLAH MOHAMED ALI
32) ETNENI AHMED HANFARE
33) AHMED HOUNED SAID
34) MOHAMED AHMED SAID


 



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21/01 Mme le juge LEILA fait plus que du zèle. Elle s'acharne !
Elle se fait remarquer dans de nombreux dossiers
et nous tenons à ce qu'elle soit mieux connue
de l'opinion internationale,

qui lui demandera peut-être des comptes un jour ?



A-t-elle déjà entendu parler des Droits de l'Homme et des Droits de la Défense ?

D'une sévérité peu commune, elle instruit les dossiers avec une rapidité et une efficacité surprenantes. Aussitôt reçues les instructions de la Présidence, elle convoque et elle signe un mandat de dépôt. Le prévenu est conduit dans la sinistre prison de Gabode. Peu importe les faits et les preuves qu'il apporte, il suffit à Madame le Juge de choisir une qualification pénale...

Pour Mme Leila, l'essentiel étant fait, elle range soigneusement le dossier. Le détenu ne pourra pas s'échapper, le Président Guelleh est content : elle a toutes les raisons d'avoir bonne conscience et de passer à un autre dossier.

On peut se poser quelques questions ? A titre d'exemple voir l'affaire ci-dessous et la nouvelle inculpation de trois détenus politiques

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ABOULFATAH MOUSSA AHMED
Prison civile de Gabode
République de Djibouti

Djibouti, le 11 janvier 2000

 


S.E. Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme
S/C Monsieur le Régisseur de la prison civile de Gabode


 

Objet : détention arbitraire et illégale
P.J. : lettre de mon Conseil et une note d'information




C'est avec un profond sentiment d'injustice que j'ai l'honneur de saisir votre autorité sur les abus de droit dont je suis victime dans l'affaire qui m'oppose au Ministre de l'Économie, des Finances et de la planification.
Ce dernier a porté, à l'encontre de ma personne, des accusations dénudées de tout fondement.
Dès ma garde à vue, les charges portées à mon encontre n'ont pas résisté à l'examen. L'enquête préliminaire de gendarmerie, les documents versés au dossier ont permis d'établir rapidement qu'il n'y avait pas de détournement de fonds dans cette affaire (pour plus d'informations, lire la lettre de mon Conseil ci-jointe).


Maintenant qu'il n'y a plus de détournement de fonds, il semblerait qu'on me reproche d'avoir effectué des dépenses de fonctionnement pour le projet Bawarqo avec une partie des recettes de ce projet prévue d'ailleurs à cet effet par les bailleurs de fonds. Est-ce cela une infraction pénale ? Vous conviendrez, Monsieur le Ministre, que c'est là une question qui ne figure pas dans la table des matières du Code de procédure pénal.

En d'autres termes, mon incarcération à la prison civile de Gabode est une bavure judiciaire, tout comme mon maintien en détention est arbitraire et illégal.
Mon Conseil, Maître Alain Martinet, un des meilleurs avocats de Djibouti, a toutes les peines du monde à faire admettre et prévaloir les Droits de la défense.
On peut légitimement s'interroger sur le rôle des avocats à Djibouti. Les demandes de mise en liberté formulées par mon Conseil sont rejetées sans motif sérieux.


Ainsi donc, mon maintien en détention n'a aucun rapport avec le Chef d'inculpation pour lequel je suis à mon septième mois de détention préventive mais plutôt avec la candidature de mon père, Monsieur Moussa Ahmed Idriss, à l'élection Présidentielle du 09 avril dernier.

Vous devez, Monsieur le Ministre, intervenir dans cette affaire et mettre fin à cette détention d'un autre âge, si toutefois il existe encore un État de droit à Djibouti.

Dans l'attente de vous lire prochainement, veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l'expression de mes sentiments les meilleurs.















Copies : Monsieur le Ministre de la Fonction Publique
Madame la Présidente de la Cour Suprême de Djibouti
Monsieur le Président de la Cour d'Appel
Monsieur le Président du Tribunal de Première Instance
Monsieur le Procureur Général
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)
Maître Alain Martinet et les avocats de Djibouti
Toutes personnes et organisations concernée ou intéressées


 

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NOTE D'INFORMATION



Projet Barwaqo : réalisation de 1000 logements sociaux à Balbala.


Compte tenu de l'absence de crédits budgétaires de l'Etat Djiboutien pour le projet Barwaqo, les bailleurs de fonds (FNUAP, Fonds des Nations-Unies) ont prévu l'imputation des dépenses de fonctionnement sur les recettes du projet. Raison pour laquelle ils ont crée une rubrique " frais divers " de fonctionnement, alimentée par un pourcentage des recettes.


Peut-on sérieusement me reprocher d'avoir effectué des dépenses puisque les crédits ont spécialement été prévus et destinés à être dépensés pour les besoins de réalisation du projet.

Les caissiers du service des Domaines de l'Enregistrement et du Timbre (EDT) dont j'avais la charge effectuaient les dépenses, conservaient soigneusement toutes les pièces justificatives.
Les dépenses étaient engagées tantôt à l'initiative du Chef de service de la voirie, tantôt à l'initiative du Chef de service des Domaines.


La rubrique " frais divers " était laissée par les bailleurs de fonds à l'appréciation des responsables du projet. Il n'existe aucun texte à caractère législatif ou réglementaire, concernant ce projet, disant le contraire.

Ainsi, je ne suis contrevenant à aucun texte puisqu'il n'en existe aucun pour ce projet.

Les dépenses de fonctionnement se répartissaient en deux catégories : les dépenses de matériel (fournitures consommables) et les dépenses de personnel, limitées à l'octroi de primes à quelques agents. La crise budgétaire de l'Etat Djiboutien ne permettait guère le recrutement d'agents extérieurs.

Au service de la Voirie, plus de sept personnes, dont le Chef de service, percevaient des primes directement sur les transferts des bailleurs de fonds. Au service des Domaines, seulement trois personnes, dont le Chef de service et l'adjoint, étaient rémunérées sur la rubrique " frais divers " de fonctionnement pour le travail réel et régulier qu'ils fournissaient dans l'exécution de ce projet.

Ce projet a été bouclé en moins de quatre ans. Sa gestion a été la plus transparente possible. En fin de projet les dépenses de fonctionnement ont été inférieures à celles prévues par les bailleurs de fonds dans le cadre de la rubrique " frais divers ".
Toutes les pièces justificatives des dépenses ont été versées au dossier d'instruction.


Maintenant que la situation a été clarifiée, pourquoi les demandes de mise en liberté de mon Conseil font-elles systématiquement l'objet d'un rejet ? Pourtant cette affaire n'a rien de pénal.

Rien ne saurait justifier mes près de sept mois de détention. Et mon maintien en prison est une négation de mes droits les plus élémentaires, tels que la présomption d'innocence.


Aboulfatah


 

P.S. Pour information les conseils de M Aboulfatah ont demandé le 28 novembre 1999 la mise en liberté de leur Client, en arguant du fait qu'il n'y avait aucun détournement et que l'affaire ne pouvait pas être qualifiée pénalement.


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