06/07/01
La famille Guelleh se pavane au Claridge tandis que les enfants
djiboutiens souffrent de la faim et que l'opposition s'est encore
fait 'avoir' !
Freeman
a déjà tout dit mais rien que le fait de le redire
me fait encore tomber de rire.
Quand
je pense à tous les pseudo opposants qui aspiraient à
un poste ministériel et qui en étaient arrives à
lécher les bottes du chef qui excelle dans l'art d'une-heure-de-séance-de-khat-et-vous-êtes-ministre-et-vous-êtes-"craché",comme
ce qui me reste dans la bouche à la fin du broutage,c'est
franchement hilarant.
Dini,
Aden Robleh Awaleh, Moumin Bahdon, Gabayo, Meidal, Moussa Ahmed,
DAF, et les autres qui font semblant de ne se souvenir de rien
et/ou qui tiennent à leurs maigres biens(maisons...) et/ou
qui en veulent plus, se sont encore une fois fait remarquer.
Même
Me Aref, malgré le fait qu'il ait timidement avoué
dans son échange avec Leterrier son scepticisme quant à
la réelle volonté du truand d'appliquer l'Accord
Cadre, m'a décu.
Quand
comprendront-ils que l'histoire se répète et qu'à
Djibouti elle se répète très très
rapidement...
Quand
comprendront-ils qu'IOG se joue d'eux comme d'un enfant?
Un
vieux sage a dit un jour que si un arbre pousse de travers, il
est impossible de le redresser. IOG est foncièrement tordu
et il est très imprudent voire dangereux de s'associer
avec lui.
Aujourd'hui,
en nommant son nouvel ancien gouvernement, et par le même
coup balayant la pseudo opposition, IOG a fait en sorte de perenniser
son règne. Peut-être qu'il a une vision de son lendemain
politique plus radieuse que la mienne, mais moi je ne vois pas
du tout comment il espère avoir des fonds de la part du
FMI ou d'autres bailleurs de fonds après la reconduction
de l'insolent voleur Yacin Elmi Bouh. Et tout le monde sait que
sans argent, il ne peut plus acheter qui que ce soit...sans oublier
que le peuple, la masse des citoyens exige de sortir de la misère.
L'aumône que balancera l'ambassadeur Roussel couvrira à
peine les frais de séjour de Madame et des enfants dans
ce luxueux hôtel des Champs-Elysées (Claridge), où
la famille du premier des citoyens passe habituellement ses vacances
d'été alors que nombre et nombre d'enfants n'ont
rien à se mettre sous la dent, présentent ces symptômes
de malnutrition : ventre ballonné, yeux vitreux,diarrhée...
Au
malheureux peuple djiboutien si meurtri, il ne lui reste plus
qu'un sursaut de dignité pour mettre fin à cette
comédie douloureuse.
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06/07/01
Pas de compromis avec le dictateur. Seul son départ permettra
de changer les choses (lecteur)
Une
fois de plus le "petit génie" de la corne de
l'Afrique a trahi les espoirs des tous
les djiboutiens. Nous avons espéré que le nouveau
gouvernement reflèterait le paysage réel de toute
la classe politique djiboutienne. IOG a préféré
reconduire les mêmes ministres en procédant à
quelques minimes changements. Il faut remarquer que Yacin Elmi
Bouh (le ministre le plus contre versé à Djibouti)
reste le bras droit de IOG malgré ses récentes malversations
mises en lumière par des journaux indépendants.
Il y a des similitudes entre tous les dictateurs que la terre
ait connue dont voici quelques unes:
-Mensonges
-promesses non tenues
-aucunes compromis
-pilleurs des biens publiques
-et surtout tribalisme
IOG
répond parfaitement à toutes ces critères
dès lors on peut facilement prévoir sa fin inéluctable.
Et ces dictateurs finissent tous un jour devant des tribunaux
pour répondre
de leurs actes.
Pour
que cela devienne possible il faut un soulèvement de la
population djiboutienne
comme c'était le cas récemment en yougoslave. Nous
constatons que avons en vain
porté nos espoirs pendant très longtemps sur les
actions (politiques et militaires) de
l'opposition unifiée entre autres Dini, Aden Roblet, Moussa
Idriss etc. Le résultat est
aujourd'hui catastrophique parce que les négociations étaient
mal parties dès le début.
Au
lieu de demander le départ de IOG comme la condition sine
qua non, ils ont au contraire pactisé avec lui ce qui
se confirme maintenant comme ayant été une grave
erreur.
Désormais
il revient la lourde tâche de se débarrasser de ce
dictateur IOG aux jeunes
djiboutiens qui doivent prendre la relève. La question
est de quelle façon ?
Il
faut que la solution vienne d' un soulèvement du peuple
et prenne d'assaut le parlement, la présidence et la télévision.
Un lecteur
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A
lire dans LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 05/07/2001
06/07/01 DJIBOUTI - Légère
modification du gouvernement
Le ministre de la justice, Ibrahim Idriss Djibril
, a tout juste eu le temps dinaugurer aux côtés
du président Ismaïl Omar Guelleh les nouveaux locaux
de son ministère, le 24 juin, avant dêtre relevé
de ses fonctions, le 4 juillet, dans le cadre dun mini-remaniement
ministériel. (...).
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05/07/01
LA BONNE DIRECTION... ?
Lors
de la cérémonie du 27 juin dernier, célébrant,
le 24ème anniversaire de notre accession à la souveraineté
nationale, nous avons vécu un moment émouvant, comme
nous aimerions en voir le plus souvent.
Il nous a été donné de voir à cette
cérémonie, un certain nombre de personnalités
de l'opposition.
Il fallait se pincer pour le croire. Malgré la médiocre
qualité technique (images et sons hachés) j'ai été
saisi d'une véritable émotion en suivant cette cérémonie
par le net et je pense que beaucoup de mes compatriotes, contraints
à l'exil comme moi, ont vécu les mêmes sensations.
Le plaisir est instantané. Savourons le comme il se doit.
SE
HÂTER LENTEMENT
Pour
parachever les processus vers la démocratie, j'ai lu par-ci
par-là qu'il faut attendre encore quelques temps.
Décidément,
nous nous enfermons sur cette fâcheuse habitude de se hâter
lentement :
- Dix ans de guerre civile larvée pour comprendre que ce
n'est pas la bonne issue.
- Quinze mois de négociations « secrètes »
ou les plus intéressés sont mis à l'écart
pour signer un accord.
- Et voilà qu'on nous dit d'attendre « dix huit mois
» pour la mise en application de cet accord.
A
ce rythme là on ne risque pas de s'essouffler.
Peut
être qu'il serait plus sage, enfin de comprendre que le
peuple Djiboutien est suffisamment adulte, qu'il a fait preuve
des beaucoup de patience, supporté plus que
raisonnablement assez de souffrance et qu'il ne faut plus lui
marchander le bonheur de vivre dans la dignité.
Est-ce
que nous nous dirigeons dans la bonne direction ?
Je
l'espère.
Bien
entendu, nous nous sommes tous réjouis de cette initiative.
Beaucoup de personnes considèrent tout à fait banal,
la présence de l'opposition à cette réception.
Il
faut tout de même saluer cette initiative comme il se doit,
compte tenu du climat politique qui a régné jusqu'à
présent dans notre pays.
Il
n'y a pas si longtemps, l'évocation de certains noms ou
le rappel des fonctions, de tel ou telles personnalités,
conviés à cette réception, du rôle
grand ou même minime
joué par l'un d'eux, déclenchait les foudres du
tenant du pouvoir. Et je vous assure, je sais de quoi je parle.
Voici
la preuve, qu'il ne faut jamais désespérer.
Faut-il
croire que nous avons trouvé la bonne direction ?
Il n'est pas inutile de se reposer la question. Lors qu'on apprend,
avant même que l'encre de la signature de l'accord du 12
mai soit sèche, l'arrestation du journaliste Daher
Ahmed Farah, pour la simple raison d'avoir écrit un article
sur les agissements du Ministre des Finances. Ce vieux réflexe
sème le doute dans l'esprit du simple citoyen.
Enfin,
gardons l'espoir, et encourageons cette petite tentative vers
la démocratisation.
Alors un petit effort encore. Il ne faut pas refroidir cet élan
de démocratisation, continuions. Tordons le cou à
cette habitude de déficit de dialogue et l'absence
chronique de communication érigée en système
de gouvernement. Il n'est pas plus compliqué d'admettre
que les Djiboutiens sont des adultes responsables capables
d'apprécier la politique menée par ses dirigeants
et d'évaluer sans intermédiaire les propositions
de l'opposition.
Il n'y a pas de peuple plus dangereux qu'un peuple qu'on infantilise.
Pour
apaiser les esprits, il faudrait que le pouvoir présente
ses excuses auprès de ceux qui ont souffert en perdant
des proches, ceux qui ont subi des souffrances physiques, morales
et matérielles. Reconnaître publiquement, qu'il s'est
trompé qu'il a été dans l'erreur depuis si
longtemps, que le temps de la répression est révolue,
et faire le plus naturellement du monde son mea culpa .
Il n'y a pas plus noble que de reconnaître ses
fautes.
Dans
nos traditions, rappelez-vous, ceux qui reconnaissent leurs erreurs
sont reconnues comme des sages.
Cela ne guérira peut-être pas les blessures mais
les apaisera sûrement. Enfin c'est à espérer.
AÏNACHÉ
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05/07/01
UNE MASCARADE DE PLUS ! (Freeman)
Il
est vraiment infernal notre Génie de la Corne (IOG). On
prend les mêmes et on recommence. Les plus lâches,
les plus corrompus, les plus serviles, les plus voraces (ex: Yacin
Elmi Bouh) sont reconduits pour continuer à exécuter,
en tant que Ministre Larbins, leurs basses besognes de détrousseurs
et de fossoyeurs de la Nation. Messieurs vous êtes la honte
de l'Afrique et de l'espèce Humaine !
IOG
qui soit disant a changé selon Aden Robleh, Dini, Aref
et consorts de l'opposition n'a même pas démontré
un début de commencement de réel changement. On
pouvait espérer un gouvernement d'Union Nationale! Les
Aden Robleh, Dini et les autres n'ont pas manqué de faire
de nombreux signes auxquels IOG est resté insensible et
sourd. Bien Fait pour ces girouettes. Je parie un franc Djibouti
que les déçus de ce remaniement vont à nouveau
endosser leur costume d'opposant de circonstance pour dénoncer
cette nième
mascarade du Génie de la Corne (IOG). Pourtant ils devraient
avoir l'habitude!
Je
suis désolé, mais de tels comportements me confortent
dans mon scepticisme vis à vis de l'accord du 12 mai avec
le FRUD et m'incitent à penser que le changement ne viendra
que du peuple. Il doit "foutre" toutes cette racaille
à l'eau à coup de pieds aux culs pour nourrir les
requins. Je suis sur que la patience des djiboutiens n'est pas
éternelle; viendra le jour ou ils sauront se défaire
de leur chaîne et demanderont des comptes aux uns et autres.
La
leçon à méditer par les girouettes de l'opposition
(Aden Robleh, Dini, Moussa Ahmed et l'ODU en général
...) :
"
PAS DE COMPROMIS POSSIBLE AVEC UN HOMME DONT LA DUPLICITE , LA
TRAHISON ET LA MANIPULATION SONT UNE SECONDE NATURE. "
FREEMAN.
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05/07/01
Je partage l'esprit et l'analyse des écrits de Freeman
et de E.B. quant à l'action politique de Mr Ahmed Dini.
(lecteur)
Il est pathétique de voir Dini réduit à se
demander mais qui diable est ce Freeman...C'est la voix des sans-voix
djiboutiens, la voix de sa conscience, c'est la voix de Celui
qui a demandé à Caïn"qu'as-tu fait à
ton frère Abel?"
Dini a déçu certains mais ceux qui le connaissent
bien ne sont point étonnés.
IOG fait partie de ceux-là, il a su jouer sur ses points
faibles et l'agenouiller.
A-t-il un soupçon de regret? Se dit-il parfois:
"ô rage! ô desespoir! ô vieillesse ennemie!
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?...
ô cruel souvenir de ma gloire passée!
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée!" Le Cid.
Le Vieux ( j'emploie ce terme respectueusement ) il parait que
tu as demissionné de ton poste de Premier Ministre parce
que Gouled au-desssus de toi dans tous les domaines, ça
heurtait ton orgueil. Tu avais choisi!
Maintenant, compte-tenu de ta signature sur ces accords de paix
et tout le bien qui devrait s'en suivre, si dans les prochains
jours le peuple ne voit pas un changement radical de la vie politique,
sociale et humaine, il faudra qu'on se rende à l'évidence
et que l'Histoire te place cette fois-ci "avant" Gouled
dans l'ordre des fossoyeurs de la Nation. Une fois de plus, le
choix t'appartient.
ADI/DJIB/1194/299
MOTS
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05/07/01 La
composition du nouveau gouvernement
DJIBOUTI
(ADI)-4 juillet- Le Président de la République et
Chef de Gouvernement a procédé mercredi à
un remaniement ministériel dont voici la composition :
Premier
Ministre M.Dileita Mohamed Dileita
Ministre
de lEmploi et de la Solidarité M.Mohamed Barkat Abdillahi
Ministre
de lEducation Nationale M.Abdi Ibrahim Absieh
Ministre
de la Justice des Affaires Pénitentiaires et
Musulmanes, Chargé des Droits de lHomme M.Ismail
Ibrahim Houmed
Ministre
de la Jeunesse, des Sports, des Loisirs et
du tourisme M.Otban Goïta Moussa
Ministre
de la Santé Dr Mohamed Ali Kamil
Ministre
de lHabitat, de
lUrbanisme de lEnvironnement et
de lAménagement du Territoire M.Abdallah Abdillahi
Miguil
Ministre
de lEconomie, des
Finances et de la Planification Chargé
de la Privatisation M. Yacin Elmi Bouh
Ministre
des Affaires Etrangères et
de la Coopération Internationale,Chargé
des Relations avec le Parlement M. Ali Abdi Farah
Ministre
de lIntérieur et de la
Décentralisation M. Abdoulkader Doualeh Waïs
Ministre
de la Défense M. Ougoureh Kifleh Ahmed
Ministre
de lEquipement et
des Transports M. Elmi Obsieh Waïs
Ministre
de lEnergie et des
Ressources Naturelles M. Mohamed Ali Mohamed
Ministre
de lAgriculture, de
lElevage et de la Mer M. Dini Abdallah Bililis
Ministre
du Commerce et
de lIndustrie M. Saleban Omar Oudine
Ministre
de la Communication et
de la Culture, Chargé des Postes et
des Télécommunications, Porte
Parole du Gouvernement M. Rifki Abdoulkader Bamakhrama
Ministre
des Affaires Présidentielles M. Osman Ahmed Moussa
Ministres
délégués :
Ministre
délégué auprès du Premier
Ministre, Chargé de la Promotion
de la Femme, du
Bien-être Familiale et des Affaires
Sociales Mme Hawa Ahmed Youssouf
Ministre
délégué auprès du Ministre
des Affaires Etrangères,
Chargé
de la Coopération Internationale M. Mahamoud Ali Youssouf
Ministre
délégué auprès du Ministre de
la Justice Chargé des Biens Wakfs Cheik Mogue Dirir Samatar
ADI
- 16h30 GMT - 4 Juillet 2001
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04/07/01-
La course aux portefeuilles est-elle relancée ?
Papa, quand est-ce que l'on mange, j'ai faim !
De
tous côtés, nous recevons des messages qui nous informent
que la course aux maroquins ministériels serait lancée.
Plusieurs membres historiques de l'opposition feraient même
'patte de velours' pour montrer leurs nouvelles et bonnes intentions
oubliant les supplices et les sévices qui leur avaient
été infligés par IOG à l'époque
où ils étaient encore jeunes et turbulents.
Mais
depuis, en particulier grâce aux enseignements de l'éminent
professeur DINI, ils auraient appris à se tenir (bien)
devant Guelleh et ils seraient devenus sages..... en retour, ils
peuvent espérer de hautes responsabilités et une
miette de pouvoir. Qui seront les prochains bénéficiaires
? A la Justice, par exemple ? Les paris sont ouverts.
Rassurez-vous,
si cela devait vraiment arriver, chacun nous expliquerait alors,
avec la plus grande sincérité, qu'il ne fait que
son devoir pour le bien du peuple (qui a toujours bon dos à
cette occasion). Il nous expliquerait aussi qu'il n'a accepté
cette lourde charge que pour pouvoir apporter des changements
(profonds) au mode de fonctionnement du système autoritaire
et personnel de Guelleh.. Auront-ils aussi le courage de démissionner
dès que Guelleh leur demandera de prendre solidairement
une décision révoltante ou de couvrir un abus de
droit ou un détournement d'argent public, car cela arrivera
forcément ?
Ils
ne démissionneront pas tout de suite et ils nous expliqueront,
toujours avec sincérité, qu'un homme politique doit
savoir lâcher un peu de lest pour mieux atteindre ses objectifs.
Les
enfants djiboutiens auront encore tout le temps de crier : "Papa,
quand est-ce que l'on mange, car j'ai faim ?"
En
conclusion : peu de changement à attendre (sauf ?). Guelleh
aurait réussi un joli coup le 27 juin 2001 .. puisque les
membres de l'opposition ont accepté l'invitation et qu'en
retour il lui adresse des félicitations.
ARDHD
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04/07/01
Condamné hier à six ans de prison avec sursis et
à une lourde amende par le régime dictatorial, dans
le cadre d'un attentat terroriste avec mort d'enfant, Aden ROBLEH
est encensé aujourd'hui par l'ADI, organe officiel de communication
du régime ....
Nous
avons découvert sur le site de l'ADI, site officielle de
la propagande de la dictature, une dépêche très
flatteuse à l'égard de Monsieur Aden Robleh, dans
laquelle de nombreuses phrases de son discours du 27 juin ont
été reprises et en particulier les passages où
il encense littéralement le chef de l'Etat pour son courage
politique et pour son intelligence.
Ce
spectaculaire retournement de situation méritait d'être
signalé. Peut-être sera-t-il suivi par une distinction
ou une nomination spécifique ? De notre coté pour
ne pas être en reste, nous pourrions penser à une
éventuelle nomination dans l'Ordre des Brosses à
Reluire.
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04/07
Dini est-il pris dans le vortex du système dictatorial
d'IOG?
Vive
la paix ! peut-on s'écrier à la fin des hostilités
militaires dans le pays.
C'est
un sentiment naturel chez des gens qui ont beaucoup souffert de
la guerre, des exactions de l'armée dite nationale et de
la répression qu'exerçaient militaires gouvernementaux
et rebelles sur leurs biens.
Mais
vive la paix est une expression qui a une valeur relative, celle
que lui accordent les deux belligérants. Pour qu'une paix
soit durable, il faut définir les conditions requises :
dans les dispositions de l'accord du 12 mai, je n'ai rien lu qui
puisse s'en approcher.
L'état
de paix est toujours idéalisé par les personnes
; ensuite il prend un sens qui va au-delà d'un simple texte.
Je
crois que la personne humaine ne vit pas en paix tant que ses
droits fondamentaux, comme le droit de vivre dignement en subvenant
à ses besoins primaires de façon libre, sans pression
ni contrainte exercées par qui que ce soit, sont bafoués
quotidiennement.
Ce point posé, il permet de relativiser l'apport d'un texte
plus ou moins négocié entre les deux parties. En
effet, il ne faut pas oublier que les forces vives de la Nation
- comme on dit communément - ont été exclues
de la négociation. Je pense à l'opposition politique
qui a toujours appelé au dialogue, aux mouvements associatifs
comme la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme... Les deux
parties affirment qu'elles ont signé l'accord pour le bien
du peuple. Mais de quel peuple parlent-elles ? Celui qui est opprimé
quotidiennement ou un autre qu'elles ont imaginé dans leurs
têtes?
Un
accord a été signé, le fameux accord du 12
mai 2001 dernier entre le Frud dit radical et le gouvernement
djiboutien du dictateur IOG. Il ne serait pas faux non plus de
le présenter comme un accord personnel entre deux hommes
/ ennemis. A mon avis, si la paix ne dépendait que d'un
accord, certes signé avec solennité sous les lustres
de la République, il ne serait pas nécessaire d'évoquer
un autre accord : celui qui avait été signé
entre une moitié de la rébellion, qualifiée
de radicale et le même acteur : le gouvernement illégitime.
Je
ne prédis pas l'éclatement de nouvelles hostilités
armées entre une rébellion /résistance -
que j'ai du mal à qualifier - et ce qu'on appelle les forces
gouvernementales, pour simplifier les choses. Encore qu'il ne
faille rien exclure dans cette Corne de ... sang selon l'expression
de Abdourhaman A. Wabéri.
Donc
conscient des conséquences sociales et juridiques 'toutes
relatives' des dispositions de l'accord en faveur de la majorité
silencieuse, je vais tenter de comprendre la position d'Ahmed
DINI. A cette fin, je m'appuierai sur ses propos publics et sur
les interviews qu'il a données.
Vous
comprendrez que mon analyse, mesurée, est quand même
marquée par la déception que je ressens à
l'égard de Dini ; déception qui est sans doute la
conséquence d'une surestimation de cette personne, que
j'appelais affectueusement le Vieux. C'est aussi une sorte de
thérapie personnelle pour m'aider à démystifier
une personnalité politique qu'une propagande politique,
bien orchestrée, avait distillé en moi, récepteur
naïf !
Ahmed Dini est connu par ceux - qui s'intérresent un minimum
à l'histoire de leur pays - comme l'opposant éternel,
titre qu'il partageait avec un autre homme, prématurément
disparu : Mohamed Ahmed Issa dit Ckeiko. Pour marquer sa différence
avec les autres hommes politiques, il a toujours démissionné
de ses fonctions ministérielles et de Premier Ministre,
avec raison - il faut le reconnaître ! Alors, est-il fatigué
? Ou devenons-nous attendre un acte politique fort de l'énigmatique
Dini ? Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, me direz-vous,
mais de quel changement véritable, sommes-nous les spectateurs
?
Revenons
au fameux accord. A la différence du contexte qui prévalait
avant la signature de l'accord du 26 décembre 94, celui
du dernier accord se déroulait dans une autre configuration
politique.
Cela
a commencé par la signature de l'accord cadre en février
2000 à Paris entre Dini et les représentants du
dictateur IOG, à la suite d'un premier contact dont Dini
revendique l'initiative. Puis un cycle de négociation a
commencé à Djibouti-ville pour aboutir, par miracle
à un accord en bonne et due forme au titre lénifiant
d'"Accord de Reforme et de la Concorde Civile". Le terme
"paix" n'y est même pas mentionné. C'est
à croire que "réforme et concorde civile"
sous-entendent, dans l'esprit des négociateurs, une connotation
beaucoup plus forte et beaucoup plus prometteuse pour tous les
citoyens de ce pays. Ah, la force des mots et " l'insupportable
légeretè de l'être humain " pour paraphraser
Milan Kundera.
Une
première question me vient à l'esprit. Trois est
un nombre chargé de symboles. Trois étapes est-ce
un symbole choisi volontairement pour forcer la réussite
de l'oeuvre politique des deux parties ou est-ce un simple étalement
dans le temps d'un épiphénomène dans la scène
politique et sociale djiboutienne ? Je pencherais pour la seconde
option en essayant d'expliquer mon choix.
A
mon avis, la lecture de l'interview accordée par Dini aux
Nouvelles d'Addis en mars-avril 2000, c'est-à-dire à
peine un mois après la signature de l'accord-cadre, explique
beaucoup la position du chef de la rébellion, sa pensée
politique et le moment particulier que vit la République
de Djibouti.
Il
commence par une banalité, tellement évidente pour
tout le monde. "Je crois que cet accord mettra fin à
la lutte armée" et il poursuit "parce qu'il permet
d'examiner les causes de la lutte armée et d'organiser
la réparation des conséquences...". Voilà
une vision naïve pour un politicien expérimenté
comme il aime à se décrire. C'est une manière
de justifier et de surcroît de surestimer des dispositions
qui ne produiront pas automatiquement d'effets positifs pour la
majorité des citoyens, par le seul fait qu'elles sont écrites
dans un texte, aussi solennel soit-il. Il est indispensable d'organiser
en parallèle un processus politique, matériel et
humain pour les mettre en oeuvre, sans négliger la mauvaise
ou la bonne volonté des personnes chargées de son
application effective (on pourrait ajouter l'arrogance des fonctionnaires
et des agents qui, au motif d'exercer une parcelle du pouvoir
sur les citoyens qu'ils maltraitent déjà, peuvent
faciliter le processus ou le freiner)
Symboliquement,
l'article premier dudit accord-cadre fait écho aux propos
de Dini. Mais là aussi on peut dire que "les réparations
et les indemnisations" sont la moindre des choses qu'on peut
écrire dans un tel texte. C'est de l'ordre de la symbolique,
de l'émotion. Il ne demande pas d'efforts aux parties pour
la mise en pratique des dispositions convenues.
Les causes de la lutte armée sont la conséquence
de l'attitude et des actions du pouvoir à l'encontre d'une
"partie de la population, les Afars..." exprime-t-il.
Et il revient à un objectif : un traitement égal
de toutes les communautés, c'est-à-dire le droit
de tous les citoyens de ce pays " à bénéficier
des mêmes droits, et à assumer les mêmes devoirs".
Donc
d'après Dini, le pouvoir dictatorial et autoritaire a exercé
des traitements de faveur à l'égard de certaines
communautés nationales. Je précise qu'il ne désigne
pas formellement les communautés concernées. Je
lui rappelle que si la guerre s'est déroulée dans
une partie du pays, à dominante ethnique forte et qui a
particulièrement souffert, la dictature et l'autoritarisme
de Hassan Gouled puis/et de IOG ont étouffé tout
le monde sans distinction, tout comme les bourreaux appartiennent
aux trois communautés. Il est temps que nous nous départissions
/ débarrassions d'une idée reçue qui voit
la simple opposition entre deux ethnies ou entre deux régions.
Pour
moi, il y a d'un côté, un pouvoir autoritaire, dictatorial,
répressif, violent et j'ajoute sanguinaire, incarné
collectivement par des hommes connus publiquement, quelle que
soit leur responsabilité individuelle, et de l'autre une
population meurtrie dans sa chair, dans sa dignité, dans
son quotidien...
La
démocratie, le pluralisme, la liberté d'opinion,
d'expression, d'association, de manifestation dont Dini parle
fort justement sont des droits inaliénables. Le pouvoir
les a refusés à tout le monde et pas seulement à
une partie de la population. La question de savoir "qui était
là avant l'autre" n'a aucun sens ; le pays appartient
à tous ceux qui se sont battus, qui le construisent, qui
ont mis tous leurs efforts humains, intellectuels et matériels
pour offrir un avenir radieux aux générations futures.
Comment
Dini explique-t-il politiquement la signature de l'accord du 7
février 2000 ?
Aussi
surprenant et paradoxal que cela puisse paraître, Dini fait
l'éloge du dictateur IOG. Peut-on parler dans son cas du
syndrome de Stockholm, c'est-à-dire 'de l'otage qui prend
la défense de son bourreau'.
Il
tente de nous convaincre de la différence entre "l'offre
actuelle et les multiples offres précédentes"
sans aucun exemple concret, en dehors du fait que les acteurs
sont différents et que les circonstances internes et externes
le sont aussi. Pour mieux nous convaincre, il recourt à
une démonstration emprunte d'une logique philosophique
et surtout d'une approche cartésienne qu'il résume
ainsi "c'est une ère nouvelle parce que c'est un nouveau
Président".
Oui,
c'est un nouveau président dans le sens où il porte
officiellement le titre de président de la République.
Mais personne n'est dupe, cet individu, espion et sanguinaire
de fait, a co-dirigé le pays à côté
d'un éternel malade. On peut même affirmer qu'il
l'a pleinement gouverné à certains moments. De ce
fait, les qualités de "nouvelle ère et nouveau
Président" sont inadaptées pour conforter la
démonstration.
Dini
assure dans les faits la promotion politique d'un individu décidément
en mal de légitimité populaire (Cf le site republique-djibouti.com
où l'ère nouvelle rime avec l'institutionnalisation
de l'image du dictateur, du corrompu, du sanguinaire).
Décidément,
Dini ne tarit pas d'éloges sur le dictateur IOG ; il insiste
sur sa jeunesse et surtout sur le fait qu'il aurait une "formation
intellectuelle", ce qui n'a de valeur que si l'on juge en
comparaison de son prédécesseur. Mais là
aussi, le fait de lui attribuer ces deux qualités, ne constitue
aucune garantie du respect des valeurs humaines : droits et libertés
fondamentaux. C'est ce que le pouvoir politique doit garantir
en premier lieu aux citoyens.
Ceux-ci
ne vivent pas de discours, ni de vent comme dirait l'autre, mais
il faut du pratique et du concret.
Ou
bien Dini s'est honnêtement trompé ou bien il cache
habilement son jeu. J'ignore en tout cas ce qui l'a aveuglé
à tel point qu'il puisse affirmer que "les dictatures
ont été éliminées de plusieurs continents
[...] On fait attention aux violations des droits de l'homme,
au développement humain". Remarquez qu'en fin politique,
il n'utilise pas le terme 'dictateur'. Car cela identifierait
la personne à l'état de dictature. Le mot dictature
a l'avantage d'être un terme général, qui
ne désigne pas de responsable.
Or
il suffit d'observer et d'apprécier la nature du pouvoir
exercé par IOG et par les 'obligés alimentaires'
qui l'entourent. N'en déplaise à Dini, c'est un
pouvoir autoritaire et dictorial. Une constitution, des élections,
ni un référendum ne changent en rien la nature du
pouvoir quand ceux qui le détiennent ne veulent pas changer
de mentalité, lorsqu'ils sont obnubilés par la corruption
et par l'argent et que pour parvenir à leurs fins, ils
sont responsables des pires ignominies.
Donc
au lieu de s'appuyer sur des actes concrets par exemple en matière
de Droits de l'Homme ou de Justice, Dini a fondé son "confiance"
sur une simple intention, exprimée tout au plus de façon
verbale. Il le dit lui-même. "Je crois que le fait
que le Président ait dépêché son Chef
de Cabinet montre bien qu'il attache une importance au fait de
signer cet accord avec moi". Remarquez qu'il ne dit pas avec
le FRUD ; cela s'appelle "personnaliser" un problème
qui concerne toute la population djiboutienne.
Le
dictateur-sanguinaire IOG n'a jamais déserré l'étau
répressif sur les opposants et sur les simples citoyens
avant ni surtout après le 7 février 2000.C'est une
affirmation qui se vérifie sur le terrain. Depuis l'acord-cadre,
la violence contre les Droits de l'Homme n'a jamais diminué.
Il
a fallu attendre cette date pour obtenir la libération
des prisonniers politiques. Cela confirme la nature dictatoriale
du pouvoir à Djibouti. En décembre 1994, des prisonniers
avaient aussi été libérés. Mais qu'est
qui a changé réellement après ? Rien, la
dictature a eu tout le loisir d'écraser d'autres opposants,
des simples citoyens, et de refuser le minimum de liberté
et pouvoir économique aux Djiboutiens...
Comment,
dans ces conditions, Dini a-t-il pu avoir suffisamment confiance
pour prendre l'initiative d'un premier contact avec ce pouvoir
? Quelle garantie a-t-il reçu ? Sa réponse me laisse
perplexe. Il dit qu'"il n'a reçu aucune garantie",
et il poursuit "nous n'avons pas demandé de garantie
parce qu'il n'y en a pas". Quelle inconscience de la part
d'un homme responsable comme lui, d'un fin politicien, d'un chef
d'un mouvement qui a payé pour les idéaux de "justice",
"d'unité" et de "démocratie"-
qui sont partagés par la majorité silencieuse. Connaissant
la nature du pouvoir, il aurait dû exiger des garanties
en contrepartie de ses propres engagements. Non il s'est contenté
de la présence à ses côtés d'un "courtisan"
du dictateur.
Lorsque
l'on se bat pour une cause ou pour plusieurs, c'est pour les faire
triompher. Comment garantir la mise en application effective des
accords sur le plan politique et social, si le pouvoir ne donne
aucune garantie ?
Dini,
lui, de façon unilatérale a donné sa garantie
au pouvoir autoritaire et dictatorial : l'arrêt des affrontements
avec ses forces armées. Mais cela pourrait résulter
tout simplement d'un cessez-le-feu prolongé. Ce qui est
affligeant pour beaucoup de gens, c'est la réduction de
la garantie une lutte quotidienne que doivent mener les gens.
Ecoutons-le "la seule garantie qui vaille c'est que ceux
qui doivent bénéficier de ces principes (lesquels?)
luttent sans relâche, voilà la seule garantie".
Et ce "sans relâche".
Comment
lutter contre un pouvoir dictatorial et autoritaire qui s'appuie
sur un puissant système répressif, un pouvoir qui
affame les individus, qui élimine les forces vives du pays
: jeunesse, jeunes cadres, hommes d'idée... Si la lutte
doit être un facteur de vie, et elle l'est dans toutes les
sociétés, il y a quand même un minimum réalisable
: le respect de la personne humaine, sa dignité. Concrétement,
la garantie que Dini devait exiger, c'est l'arrêt de l'arbitraire
du pouvoir sur les opposants, les manifestants, bref sur la population,
et non pas seulement la libération des opposants politiques
incarcérés illégalement dans les sinistres
cellules de la prison de Gabode. Exiger, mais ne pas obtenir une
garantie est tout à différent que de ne pas en demander
du tout.
Quoi
qu'il en soit, l'exigence de la garantie est un élément
important dans toutes les négociations, exigence valable
pour les deux partenaires en présence, parce qu'il y a
une méfiance au départ. A moins que la guerre meurtrière
n'a été qu'un épisode normal de la vie politique,
et dans ce cas les négociations ont été inutiles,
puisqu'elles n'apportent rien de meilleur par rapport à la situation
antérieure
Il
y a une contradiction permanente dans sa position sur ce point
crucial. Il nie l'importance de la garantie alors que pour lui
un accord, même temporaire, en constitue une, du moins un
engagment de son partenaire à réaliser ceci ou cela.
Il ne le dit pas textuellement, mais c'est facilement perceptible
dans ses propos. C'est en fait la seule croyance qu'il a dans
les négociations avec le diable. Suivant une formule célèbre,
il faut quand même s'accrocher à quelque chose dans
une telle situation.
Alors
soit il est conscient de ce qu'il affirme et dans ce cas, la lutte
armée, les vies brisées et perdues et surtout la
recherche de la dignité de la personne humaine n'ont été
plus qu'un simple épisode de la vie des hommes, des femmes
et du pays. Un idéal qui vole en éclats.
Et
au fond, c'est un accord personnel qu'il cherchait avec le dictateur.
Soit, il est conscient, mais garde pour lui la signification attachée
à ses propos. Une signification herméneutique et
donc difficillement accessible et compréhensible au commun
des mortels.
Enfin
un dernier point a retenu mon attention dans cette interview.
C'est sa réflexion sur l'opposition et la démocratie.
Voilà un autre point intéressant dans cette période
particulière de la vie politique djiboutienne. En fait
ce qui est posé, c'est la place de l'opposition politique
et sociale dans un régime autoritaire et dictatorial, qui
se couvre d'"une voile démocratique" par l'organisation
(et l'institutionnalisation) d'élections vraiment insignifiantes
sur le plan des enjeux socio-politiques pour la société
et par la simple tolérance de l'existence d'un groupe d'opposants.
Opposants considérés d'ailleurs comme des délinquants,
des voyoux qu'une justice aux ordres du dictateur les condamnent
de la manière la plus lâche (6 ans de sursis par
exemple pour Aden Robleh).
Dini
tente de nous expliquer comment devraient être les rapports
entre l'opposition, à laquelle il dit appartenir, et le
pouvoir autoritaire en place. Son explication est simple, même
simpliste : paix d'abord - alors que le pouvoir illégétime
parle de paix depuis 1994 -, ensuite négociation entre
ce dernier et l'opposition pour dit-il "règler les
caractéristiques civiles de la chose politique".
On
ne peut rester qu'admiratif sur le sens profond de ces propos,
mais l'homme qui les dit a fait tout autre chose. En refusant
de s'associer avec certains membres de celle-ci, il n'y a aucun
doute qu'il a participé à la marginalisation de
celle-ci. Dans une négociation avec le pouvoir, toute l'opposition
a sa place. Dini est sorti de ce groupe en tournant le dos à
l'ODU. A partir de ce moment-là, il n'est pas comme les
autres opposants; il est dans une situation de "ni-ni".
Quoi
qu'il en soit, il a oublié un peu vite qu'il est avant
tout un opposant au régime, et donc qu'il doit avoir une
solidarité avec les membres de cette opposition, qui a
tant souffert de la division de ses leaders depuis 1992. L'avenir
du pays, le débat sur des questions aussi importantes que
les "réformes démocratique" (qui n'ont
aucune signification depuis qu'on en parle à tout bout
de champ et dans n'importe quel contexte) ne doivent pas uniquement
être le fait d'un petit groupe de personnes qui s'autoproclament
responsables publics, et qui s'allient pour un moment avec d'autres
comme le cas des "ex frudistes" de décembre 1994
ou de ceux de 2001.
Je
rappelle que les leaders des partis légalisés en
1992 font partie de l'ODU; ce sont donc des hommes qui se sont
présentées aux différentes élections
depuis 1992. Ils ont du soutien dans l'opinion nationale que le
pouvoir autoritaire refuse de reconnaître. C'est aussi ce
qui explique son refus d'opérer une décentralisation
sérieuse, c'est-à-dire qui passe par des élections
locales. Ils font l'objet de répression physique, financière
et judiciaire sans précédent. On peut résumer
en une équation l'attitude d'un pouvoir autoritaire : refus
de l'ordre constitutionnel et légal + pratiques répressives
= permanence de l'autoritarisme et de la dictature, telle est
la réalité qu'on ne doit pas ignorer, quelles que
soient les arguties juridico-politiques et même affectives
qu'on peut avancer. Et tout le monde en souffre, sauf ceux qui
en tirent des bénéfices substanciels en premier
IOG.
Les
membres de l'ODU ne sont pas des gens qui cherchent la division
du pays, contrairement à ce qui est écrit dans les
torchons diffusés par les sbires du dictateur à
travers Internet. Non, ils veulent simplement le respect d'un
contexte constitutionnel et légal, approuvé théoriquement
par le peuple en septembre 1992, que là aussi le pouvoir
refuse de mettre en pratique. La prise en considération
de ces éléments de fait l'auraient amené
à proposer à son partenaire la participation inconditionnelle
de certains membres de celle-ci.
Ce
sont eux qui l'ont accueilli à son retour de Paris en mars
2000; Guelleh et sa bande ne sont pas déplacés sous
le soleil pour, ne serait-ce, le saluer.
Les
négociations avec le pouvoir autoritaire auraient une forte
signification sur le plan politique avec la participation des
membres de l'opposition; elle concernerait toute la collectivité
et non seulement les intérêts égoïstes
d'une élite "rapace" et très corrompue.
Dans une démocratie, comme il le dit fort bien, l'opposition
a son mot à dire sur les projets, les lois; mais plus encore
elle interpelle le gouvernement au Parlement et à travers
sa presse sur des points précis. Je lui rappelle que pour
négocier, il n'est pas nécessaire d'être deux.
De
vraies négociations portant sur des sujets importants pour
une collectivité doivent accueillir plus de deux parties.
Sur ce point, il se place plutôt dans une exclusivité
en matière de négociations politiques avec le pouvoir
autoritaire. Et il n'y a aucune surenchère à voir
dans les revendications des membres de l'ODU. Bien au contraire,
elles encourageraient les parties en négociation à
dépasser le simple cadre d'un texte qui remodèle
un système foncièrement autoritaire, et à
trouver une solution plus globale, même si les effets ne
sont pas immédiats pour la majorité silencieuse.
Alors
en négociant seul avec le pouvoir autoritaire, Dini l'a
légitimé et l'a renforcé. Ceci lui a donc
permit de mieux manipuler le Frud et son principal dirigeant.
Contrairement à ce qu'il disait l'opposition et le pouvoir
n'ont pas discuté "pour régler les caractéristiques
civiles de la chose publique". A moins que la chose publique
soit la relation plus que trouble entre une opposition armée
et le pouvoir en place - toujours le même. Et dans ce cas
précis, il est malhonnête de parler qu'il y a eu
qu'"une seule partie".
Confrontons
ce commentaire pessimiste à l'interprétation neutre
de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme, publiée
sur l'ancien site Liberte-aref.com. Elle dénonce à
juste titre l'attitude d'un pouvoir toujours autoritaire un an
après la signature de l'accord-cadre. Ses observations
sur "les entraves diligentées par le pouvoir en place
contre les organisations politiques et organisations syndicales
ont toujours constitué une entorse au "processus démocratique"
sont toujours d'actualité. "L'esprit à la prééminence
de la légalité constitutionnelle, ... le respect
des droits de l'Homme et du pluralisme des opinions, des convictions
et des idées" annoncé dans le préambule
de l'accord-cadre sont resté une intention très
verbale, sans suite.
Que
retenir de ces observations? D'une part que le Frud, aile radicale
de Dini n'a obtenu aucune garantie de la part du pouvoir autoritaire
sur des points aussi importants que le respect des libertés
publiques. D'autre part avec un tel accord, le gouvernement et
le dictateur IOG peuvent se targuer d'avoir "maîtrisé
leurs passions" pour arriver à une paix. Mais laquelle
et de quelle manière?
Dans une deuxième partie, je vais essayer de montrer comment
Ahmed Dini explique l'accord signé le 12 mai 2001.Quels
arguments a-t-il pour convaincre un homme très déçu
comme moi? J'espère que je ne suis pas le seul. A-t-il
renouvellé son discours et comment? Peut-il réagir
aux propos des uns et des autres maintenant qu'il n'a plus d'épine
sur le dos?
Pour
se faire, je m'appuierais là aussi sur un autre entretien
de Dini toujours au même organe d'information Les Nouvelles
d'Addis en date du 12 juin, soit un mois après la signature
du fameux accord, et des oppositions qu'il n'a pas manqué
de soulèver au sein même de son mouvement,le FRUD.
D'entrée
de jeu, il écarte l'idée de précipation dans
la signature dudit l'accord; il préfére le terme
"lenteur". La première traduit une action ou
une décision rapides alors que la seconde retarde l'événement
politique ou social. Et chacune a ses vertus (lire le libre de
Milan Kudera sur la lenteur). Soit.
Mais
c'est un jeu de mots, qui n'explique rien du tout à mon
avis. Il aurait quand même expliqué par exemple les
vertus de la lenteur. Il n'en est rien. Or la précipation
de la signature de l'accord du 12 mai est un fait indiscutable,
on ne peut l'ignorer. Celle-ci est liée par le facteur
international que le dictateur ne maîtrise pas, malheureusement
pour lui. Qu'il y ait juste une simple coincidence, pour Dini,
entre l'agenda international du dictateur IOG - participation
à la réunion internationale sur les PAM à
Bruxelles le 14 mai 2001- et le fait de signer un l'accord (deux
jours avant ladite réunion), on ne peut nier les pressions
internationales sur le gouvernement djiboutien. Son chef devait
être "présentable" à cette réunion.
Plus clairement, cela veut dire que le dictateur devait apporter
une information nouvelle sur la situation de "ni-ni"
de son pays pour reprendre une formule célèbre d'un
ancien président français. On ne peut oublier ou
minimiser une reprobation du parlement européen à
propos de la situation des droits de l'homme à Djibouti,
ni la compagne menée par le député socialiste
Arnaud de Montebourg, et au-délà d'une partie de
la gauche plurielle, contre le dictateur IOG au Parlement français.
En
fait, il passe sous silence des pressions extérieures sur
le gouvernement. Il ne dit aucun mot sur les moments difficiles
au niveau des commissions entre les deux parties en février
dernier. Mohamed Kadamy a bien exprimé sur les ondes RFI
le 10 février 2001 les obstacles à surmonter pour
arriver à un accord sérieux avec le pouvoir autoritaire.
Ce dernier faisait cas de la réticence dudit pouvoir face
aux propositions du Frud. Si l'affaire était simple, je
ne crois pas que le ministre de l'Intérieur, chef de la
délégation gouvernementale dans les négociations,
aurait réagit sur le ton de l'inquiétude et n'aurait
pas interpellé le chef du Frud, Dini lui-même. L'ex
représentant du Frud en Europe, Kadamy, a manifesté
son opposition à l'accord et il l'a prouvé sur le
terrain à Bruxelles.
Face
à ces propos et les réactions qu'elles ont suscitées,
Dini est resté silencieux, impassible, insuceptible. Pourquoi?
Ne trouvait-il pas utile de donner sa version des choses à
ce moment-là? Ou la réservait-il pour un autre moment?
Y avait-il pour lui un droit à ne pas réagir alors
que tout le monde attendu sa position, même ceux qui écrivent
des torchons à la faveur du dictateur sur le Net(republique-djibouti.com)?
En effet, ces derniers n'ont pas hésité à
le critiquer. On pourrait lire ce texte, daté de février-mars
2001: "Ahmed Dini s'engage pour des raisons qui lui personnelles
dans des maneouvres politiciennes risquant de compromettre le
processus de l'accord-cadre signé, il y a un an de cela
à Paris" ou encore "... à croire que nous
avons l'opposant le plus destructeur".
C'est
normal qu'une partie soit amenée à plus de réticences,
qu'elle ne réponde pas aux proposition de l'autre. Mais
qui a dit que négocier, c'est aussi facile que de tirer
sur des populations civiles par exemple.
Dans
cette interview aucun de cet épisode. En termes psychologiques,
on dirait qu'il y a refoulement d'un moment gêneant ou très
trouble de la personne. Il s'attarde plutôt sur des considérations
d'ordre général par exemple en faisant un lien entre
la "paix civile à Djibouti, la paix régionale
et la sécurité internationale". Mieux encore
il affirme que "la paix à Djibouti (est) l'unique
chance de sortir de la crise économique dont souffre le
pays [...] la paix désenclave ces régions".
Il y a un mélange des genres dans son discours, confusion
des ordres des priorités. On a du mal à le comprendre.
Mais
alors qu'est-ce qui a changé pour signer un accord en mai,
et comme il dit de rémedier à une situation dommageable
pour la population, mais dont ils (les hommes politiques) ne sont
pas responsables (d'après eux)? Il explique d'abord par
l'inopérabilité de "l'issue militaire"
pour les deux parties et ensuite par une formule lapidaire : "il
y a eu acquisition de convictions". Encore une fois une expression
à forte "valeur significative". J'aimerais bien
savoir comment cette acquisition de conviction a pu cheminer dans
les têtes de ces hommes engagés dans un conflit armée,
il y encore qu'un peu plus d'an. Il aurait été mieux
de parler, à mon avis, de changement de conviction durant
les négociations pour justifier la signature. Or en l'employant
ainsi sans lui donner une couverture ou un contexte explicatifs,
le mot "conviction" ne produit aucun sens, aucune émotion.
Qu'en
est-il de la revendication démocratique du Frud dans l'accord
du 12 mai? Sur cette question, Dini reste très évasif
alors qu'elle était l'une des revendications mobilisatrices
du Frud dès 1991 (certains diront bien plus tôt).
Il évite l'expression "réformes démocratiques"
et parle plutôt de la démocratie. Or qu'elle soit
l'expression, le débat politique et social tourne autour
de l'éternelle question des réformes démocratiques.
Elle est tellement utilisée par tout le monde et dans toutes
les situations depuis 10 ans à tel point qu'elle a perdu
totalement son sens, et surtout du fait de l'absence des démocrates
dans cette classe politique ultracorrompue.
Mais
tout de même, si on en parle, c'est parce que le système
politique djiboutien est loin de réfleter les idéaux
de la démocratie et en premier lieu le respect de la liberté
sans laquelle on est dans un régime autoritaire et dictatorial.
Compte tenu de la réalité d'aujourd'hui le bon sens
ne peut ignorer, et je ne vois pas quel autre adjectif peut-on
qualifier le régime djiboutien. Donc sur cette question,
Dini s'empètre dans des considérations qui n'ont
aucun sens quand il nous dit que "Pour nous, la démocratie,
c'est de pouvoir choisir ceux qui vont gérer la chose politique
et, s'ils ne donnent pas satisfaction en ne faisant pas leur travail
ou en le faisant mal, ou encore en en profitant personnellement,
c'est de pouvoir les remercier pour mettre d'autres à leur
place. Pour nous, la base de la démocratie, c'est cela".
Il ne nous indique pas comment ceux-ci (les citoyens) peuvent-ils
remercier ceux-là (les dirigeants)? A moins qu'il ne pense
à un autre moyen plus performant et démocratique
que l'élection; celle-ci reste jusqu'à nos jours
dans les régimes démocratiques le seul moyen à
la disposition des citoyens, en dehors des autres formes de participation
politique par exemple la manifestation. Mais être à
la disposition ne signifie pas forcément qu'elle ait une
effectivité sur le plan politique pour les dirigeants et
les citoyens.
Dans
notre pays, il y a toujours eu des élections pour soi disant
élire des dirigeants politiques. Et ces derniers n'ont
jamais satisfait le travail pour lequel ils ont été
théoriquement élus. Au contraire, ils en ont largement
profité sur le plan personel (voir les richesses et les
fortunes personnelles visibles et invisibles des hommes politiques
et ceux qui gravitent autour de la classe politique). Alors comment
ce système peut-il fonctionner comme il le dit?
Le
paroxisme de l'inconscience est atteint surtout quand il affirme
que "l'accord donne satisfaction". Or à la lecture
des dispositions contenues dans le fameux accord du 12 mai dernier
et particulièrement sur la question des réformes
démocratiques, on ne constate aucune réelle avancée
démocratique. Le titre 4 relatif à ce point se compose
de 8 articles. Mais est-ce le nombre d'articles qui est vraiment
important? La forme doit-elle l'emporter sur le fond?
Cette
partie est très disparate sur le plan des sujets, elle
traite de la question brûlante de la nationalité
(art.10) et du droit à l'éducation (art.17) en passant
par le conseil constitutionnel (art.11), le multipartisme (art.12)
ou encore de la liberté de la presse (art.14). C'est comme
disent les juristes un chapitre fourre-tout, qui, à mon
avis, satisfait bien le pouvoir et berce de manière éloquente
les rebelles et en premier lieu l'opposant "éternel".
Disons clairement que ces dispositions sont des simples intentions
de la part des parties, il n'y a pas de garantie dans le futur.
Toutefois,
pour Dini, le texte est bon, et il accuse l'homme comme ceux qui
disent que "la nature est bonne, ce sont les hommes qui sont
mauvais". Pire encore, il critique injustement les magistrats
ou les professionnels de la loi. Un magistrat, dit-il, au lieu
de résister, préfère exécuter l'instruction
reçue du ministre, la justice n'est plus indépendante.
Mais, ajoute-t-il, ce n'est pas dû aux textes, c'est dû
au magistrat lui-même. C'est une accusation très
déplacée et très grave pour une majorité
de juges et d'avocats, qui jouent consciemment leur rôle
dans la société, font sérieusement leur métier.
Parce que s'il existe des magistrats et avocats corrompus et soumis
à la loi du pouvoir autoritaire, il y a d'autres qui ont
perdu leur métier et même tout avenir professionnel
dans ce pays pour avoir cherché à appliquer la loi.
N'en
déplaise à Dini, ceci est une réalité.
Les
textes sont presque parfaits selon Dini. Il y a une hésitation
dans sa phrase, le presque introduit une certaine réserve
ou un soupçon de la pensée de ce dernier. Car que
signifie des "textes presque parfaits"? Pourquoi ne
parle-t-il pas d'amélioration de ceux-ci? Des textes peuvent
bons ou mauvais, mais tout dépend de la manière
dont les hommes, qui sont aménés à les appliquer,
de les mettre en oeuvre, bénéficient ou non d'une
liberté d'action de la part de ceux que l'on considére
des dirigeants responsables d'un pays.
Il
ne critique pas l'action de ceux-là, qui détruisent
les équilibres sociaux, la solidarité naturelle
des Djiboutiens entre eux ou tout simplement la vie de ce pays.
Ils sont connus de tout le monde. Bien au contraire, il reste
modéré et très mesuré pour ces derniers.
On peut même dire qu'il ne aucun mot sur la corruption,
les coups bas que le dictateur IOG est passé maître
depuis ... plus de trente ans. Par exemple, à propos de
l'arrestation du président du PRD et Directeur de la publication
du journal Le Renouveau, Daher Ahmed Farah, à la suite
de la révélation des malversations financières
impliquant le ministre de l'économie et des finances (encore
lui), il se contente d'une réponse lapidaire " C'est
un déficit dans l'appréciation par le gouvernement
de ses méthodes d'intervention, et de la limite qui sépare
le secret du public". C'est quand même grave, il s'agit
d'une atteinte avérée de la liberté d'expression
et au-délà de l'expression de l'autoritarisme et
de la dictature du pouvoir en place. En tant que "combattant
éternel de la liberté et de la justice", on
ne peut répondre par "je ne comprends pas". Tout
est clair; il n'y a pas lieu de chercher une quelconque raison.
Un
démocrate réagit autrement.
Le
dernier aspect qui a retenu mon intention dans cette interview
est le changement de sa position institutionnelle et donc les
pouvoirs du Premier ministre. Il tente assez maladroitement un
volte-face. D'entrée de jeu, il nous dit que "nous
avons une des meilleures constitutions", mais la faute ce
sont les hommes. Et d'ajouter comme pour mieux nous convaincre,
sans doute pour nous convaincre de son volte-face plus ou moins
attendu. Qu'est-ce qu'insinue sa formule " ce sont les hommes"?
Qui sont-ils, ceux du pouvoir? Ou ceux de l'opposition donc lui
aussi? Mais tous ne peuvent pas être mis sur un même
plan.
Sur
la question de la constitution, il y a encore un peu plus d'an,
il la critiquait. Il avait appelé au boycott lors du référendum
en septembre 1992. Or depuis lors il n'y a pas une nouvelle. Cette
position crée un vertige chez le simple citoyen djiboutien.
Il a cette phrase très intéressante, et qui, à
mon avis, résume son changement sur le plan institutionnel
et particulièrement sur la place du Premier ministre dans
la vie politique du pays ""est-ce que la démocratie
est incomplète parce que le Premier ministre n'est pas
le Chef du gouvernement".
Sur
un point on peut aller dans le sens que lui, car la démocratie
ne se réduit pas uniquement à l'existence d'un Premier
ministre; il existe bien des régimes démocratiques
qui ne connaissent pas un tel poste titre, les régimes
présidentiels comme aux Etats-Unis. Mais à cette
différence que la distribution des pouvoirs politiques
entre les institutions est bien ordonnée et qu'un contrôle
est institué et donc l'existence d'un Premier ministre
est inutile. Il n'ajoute en rien à ces deux importants
éléments dans la vie politique d'une pays et d'une
sociéte étatique.
Mais
cela étant dit, l'erreur volontaire ou involontaire qu'il
fait est de se livrer à des considérations dénudées
de sens par exemple quand il dit que "si la fonction du chef
de gouvernement est donnée au chef de l'Etat, il remplit
les deux fonctions". Il feigne d'ignorer dans une telle situation
le monopole des pouvoirs entre les mains d'un seul homme.
Ce qui est encore plus invraisemble, c'est de faire des comparaisons
fallacieuses entre des situations vraiement opposées sur
le plan de la construction de la société politique
en Afrique, et surtout de porter atteinte à l'honneur d'une
grande figure de l'indépendance de l'ex Zaïre, Patrice
Lumumba. L'intérêt des telles comparaisons est d'aboutir
finalement à cette affirmation tout aussi invraisemblable
et insensée"l'unité du centre de décision
dans certains pays d'Afrique en transition vers la démocratie
peut être une nécessité, elle n'est pas anti-démocratique".
Bien sûr même quand il y a une pluralité des
centres de décision, on aboutit toujours un centre unique,
comme on dit un tel a le dernier mot. Oui, mais s'il y a plusieurs
niveaux de contrôle, il y a des sanctions quand ça
ne marche pas.
Alors
si pour lui, l'unité du pouvoir l'emporte sur sa répartition,
il serait simple de proposer la suppression du poste de Premier
ministre, c'est plus clair et ceci mettrait fin au vieux "débat"
entre ceux - groupe qu'on trouvait jusqu'à ce jour un certain
Dini - qui sont pour des pleins pouvoirs sur le plan constitutionnel
pour le "premier des ministres" selon l'heureuse formule
de Laudouze, qui est plus que janais administratif, et ceux qui
se contentent d'une situation lâche et dévalorisante
pour son occupant.
Mais
il ne s'arrête pas sur cette affirmation. Il essaie de jusitifier
sa position parce qu'il est conscient que son schéma institutionnel
idéal ne peut fonctionner sans un contrôle. Voilà
une idée très intéressante dans un régime
démocratique. Toutefois pour lui, ce qui importe le plus,
c'est un contrôle sur "la manière d'exercer
cette fonction de chef de gouvernement", lequel contrôle
se fait par une "transparence électorale". Et
pour vraiment nous convaincre, il use une expression inconnue
dans le discours politique djiboutien "la vigilance citoyenne".
Celle-ci passe par les urnes, autrement dit par les élections.
On peut constater seulement la nouvelle signafication qu'il donne
à l'acte de vote, l'idée n'apporte aucune nouveauté
sur le plan politique.
A
n'en pas douter, c'est un argument très limité et
inapplicable dans la mesure où il se réduit à
une technique qui n'a jamais servi aux citoyens dans un régime
autoritaire et dictatorial. Elle a plutôt fait l'objet d'une
manipulation assez rôdée de la part du pouvoir autoritaire,
ce qui a enlèvé tout le sens et le symbole qui lui
sont attaché. Une transparence par l'élection est
toujours un but à atteindre, même dans les démocraties
dites consolidées. Dans un régime autoritaire elle
constitue un combat permanent pour les démocrates. Dans
le régime politique djiboutien, elle est complétement
inconnue par la classe politique dirigeante, corrompue, et qui
ne peut détenir le pouvoir de façon malhonnête.
Quant
à la vigilance citoyenne, elle est une de ces expressions
empruntées aux discours politiques des sociétés
dites développées, où a lieu un débat
entre les courants politiques opposés. Elle est du même
ordre que celle qu'a utilisée le dictateur IOG la bonne
gouvernance. Et qu'en a-t-il été de cette idée
lumineuse? Rien. L'autoritarisme et la dictature d'IOG et de sa
bande mafieuse continue à sévir sur la population.
Faut-il
lui rappeler que le contrôle découle d'une pratique
politique qui privilègie le respect de l'ordre constitutionnel,
un système politique où chaque institution, nouvelle
ou ancienne, joue pleinement son rôle, un système
politique où tout simplement les libertés publiques
et politiques sont respectées par les autorités
administratives, policières et militaires et garanties
par des juridictions libres, impartiales et compétentes.
Quel
intérêt d'avoir une juridiction constitutionnelle
quand elle est très partisane, quand elle justifie les
victoires volées du pouvoir autoritaire lors des consultations
électorales? Quelle signification peut-on avoir des élections
organisées dans des conditions douteuses, des conditions
qui annoncent déjà la couleur, en fait le vainquer,
comme on dit dans le jargon journalistique? Aucune sur le plan
politique. Même le mot plébiscite ne conviendrait
pas pour désigner une telle situation.
Pour
conclure, je constate d'une part que Dini a vraiment perdu le
sens de la mesure et de l'observation. Il est rentré dans
un moule où il n'est qu'un élément manipulé
par un système, par un groupe d'occultes et d'inclutes,
qui ne croient au pactole qu'ils décrochent par la position
qu'ils occupent un moment donné dans l'Etat plus que néo-patrimonialisé.
D'autre part, il y a chez lui, des remises en cause sérieuses
sur ce qu'on pourrait appeler ses convictions. C'est vrai que
l'homme peut changer, mais pas de cette manière, c'est-à-dire
aller jusqu'à renier des principes qu'on croit parce qu'ils
sont justes et partagés par d'autres, ce n'est vraiment
pas changer. C'est se compromettre avec la dictature que l'on
dénonçait.
A
mon avis, Ahmed a vraiment râté un rôle : celui
de rechercher le respect de l'ordre constitutionnel et plus encore
de l'améliorer pour le bénéfice.
Mais
il est juste de se poser aussi cette question : avait-il vraiment
les moyens de faire fléchir un pouvoir plus qu'autoritaire?
Cependant,
ceci ne le dédouane pas des critiques qu'on peut lui faire
à juste titre, en tant qu'homme politique, en tant qu'opposant
et surtout pour sa position particulière de chef d'une
rébellion qui a négocié avec un pouvoir autoritaire
et dictatorial. Il a créé un espoir, qui s'est transformé
en désespoir. Car tout est remis à plus tard dans
l'accord.
E.B.
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04/07
(lecteur)
Bonjour,
Je vous envoie un texte sur un commentaire à propos de
l'inauguration du nouveau édifice du ministère de
la justice le 24 juin dernier.
La dictature et linjustice
encore mises en scène
Quel lien existe-t-il entre un bâtiment dun ministère
et le troisième pouvoir de lEtat ? Apparemment aucun.
Mais pour certains il y en a. Oui, cest sûr.
Si
le ministère, dans notre cas, celui de la justice, est
un des composants du gouvernement; le pouvoir judiciaire comme
le dit dailleurs la constitution du 15 septembre 1992, doit
être indépendant des deux autres et particulièrement
du pouvoir exécutif. Cest tout simplement ce quon
appelle la séparation des pouvoirs. Mais celle nexiste
pas dans un régime autoritaire.
Le dictateur en chef IOG et un obscure acolyte trouvent un lien
entre un bâtiment, aussi vieux et daucune estéthique
architecturale, et les services de la justice. Le bâtiment
accueille le ministre et son administration centrale tandis que
les services de la justice constituent toute lactivité
judiciaire du pays.
Alors comment justifient-ils ce lien? Aucune explication nest
donnée. Jusquà la construction de ce nouveau
bâtiment du ministère, la question de la séparation
physique entre le ministère, cest-à-dire un
ensemble de bureaux, et les lieux de décision des juges
et autres avocats na jamais été dans lagenda
du dictateur actuel, comme de son prédécesseur.
Ni le dictateur IOG ni le ministre de la justice nexpliquent
les problèmes résultant de la cohabitation entre
le département gouvernemental responsable, théoriquement
de ce domaine et une justice qui doit être normalement impartiale,
neutre et rigoureuse dans ses décisions. Officiellement
le ministre ne sest jamais plaint de la nuissance quauraient
créé les juges et autres avocats dans leur travail,
dans la défense de la société et des citoyens.
Noublions pas aussi la défense de la cause du dictateur
IOG par cette justice. Je ne comprends pas vraiment cette décision
inutile, et même coûteuse pour les pauvres finances
publiques, déjà mises à mal par un ministre
arrogeant et une administration corrompue à tous les niveaux.
Mais alors comment expliquent-ils cette décision de séparation
physique ? Le dictateur IOG donne une explication vaseuse. Cette
décision résulterait de la réforme de la
justice. Il remet à la surface un mot qui a perdu de sens
depuis 10 ans que les dictateurs luse et labuse dans
leurs apparitions discursives. Il précise "leur justice",
cest-à-dire celle des Djiboutiens. Laquelle réforme
est voulue par les Djiboutiens. Comment ont-ils décidé?
Ils nont pris part daucune réforme. Quelle
hypocrisie de parler de réforme quand tout est soumis à
un contrôle plus quétouffant.
Le ministre de la justice donne une autre version à cette
décision ingénieuse. Daprès lui, le
bâtiment était étroit et fort peu fonctionnel
pour les différents services de son ministère, lequel
aurait des nombreuses contributions. A croire que ladite réforme
a accordé encore plus dactivités à
des fonctionnaires qui sennuiaient, surtout du fait quils
nétaient pas libres de leurs actions et soumis par
le contrôle pressant et insupportable des zélateurs
du dictateur IOG.
Mais de façon un peu plus juridique, et emprunte de démagogie,
il évoque que la situation antérieure "nétait
pas conforme au principe de la séparation du pouvoir exécutif
et (du pouvoir) judiciaire". Voilà une signification
du principe de séparation des pouvoirs, qui est affirmé
pourtant dans la "Loi fondamentale" comme dirait le
dictateur IOG. Mais la pratique politique et constitutionnelle
na jamais fait cas dun tel principe. Parce que dans
une dictature, la règle dor est la concentration
de tous les pouvoirs dans un but unique et précis : contrôler
puis mieux opprimer.
Le dictateur IOG peut dire à ceux qui veulent lécouter
et à ceux qui veulent accorder un sens à ses disgressions
quand il affirme qu"en aucun cas, il na été
question de profiter dune quelconque position de force pour
subir à lautre lusage de la force pour lempêcher
dexercer les prérogatives conférées
par notre Loi fondamentale".
Il
est inutile dexpliquer aux Djiboutiens avertis que la justice,
dans un régime autoritaire et dictatorial, constitue un
puissant moyen doppression ignoble, au même titre
que la police, la gendarmerie et larmée. La justice
a été utilisée dans la lutte politique entre
les membres du RPP. Je pense à un certain Moumin Bahdon
Farah, ministre de la justice dans ses états et le principal
dictateur IOG de 1995 à 1996, donc jusquà
lexclusion du parti et à lemprisonnement du
premier dans la sinistre prison de Gabode.
Cest encore une affirmation gratuite, dite durant un jour
et qui na aucune suite, quand on établit un lien
entre linauguration dun bâtiment et la gestion
des affaires publiques pour une "une société
fondée sur létat de droit". Un tel mélange
est le langage dun régime autoritaire dont la gestion
des affaires publiques et plus encore lidée détat
de droit nont aucune signification.
LEtat
de droit ne se réduit pas à une gestion des affaires
publiques, saine fusse-t-elle, quand bien même elle serait
un des éléments de ingénieuse idée.
Non lidée détat de droit place au rang
des principes : le respect de lordre constitutionnel, les
droits de lhomme et surtout une justice libre, donc un juge
qui joue parfaitement son rôle de régulateur des
conflits de la société. Et non pas comme laffirme
le dictateur IOG "la fonction judicaire suppose que le juge
observe quelques distances par rapport aux turbulences de la société
au service de laquelle il est appelé à servir".
Quelle incohérence? En fait, le dictateur choisit entre
lidée de létat de droit et ses conséquences
juridiciaires, pratiques. On ne peut pas à la fois faire
un éloge à la justice et dans le même temps
dire que ceux-là mêmes qui sont chargés ne
doivent pas simpliquer dans les affaires. Il est clair que
ce dictateur veut un juge qui soit à ses ordres. Certains
lont été dailleurs. Comment expliquer
des jugements aussi incohérents quinjustes contre
des innocents.
Pourquoi le juge doit observer quelques distances? Cest
une manière de confier le juge à certaines affaires
et de léloigner dautres plus néfastes
pour la société, pour son développement,
des affaires criminelles dont on trouve le nom dIsmaël
Omar Guelleh et ses amis. Je pense à la corruption dont
il est le principal moteur et le principal bénéficiaire.
Je pense aussi aux assassinats et autres attentats meurtriers
auxquels on attribue à des innnocents alors que IOG et
sa bande en sont les premiers responsables, les premiers commanditaires
de ces faits et actes odieux pour discréditer dautres
personnes.
Une séparation physique entre les services du ministère
et ceux de la justice ne crée aucune indépendance
à celle-ci par rapport à lexécutif.
Si le ministre ne peut pas frapper à la porte du juge tous
les jours, il peut tout de même lui téléphoner,
le menacer de prendre telle décision dans cette affaire,
aller dans telle direction pour cet autre cas. Il peut aussi utiliser
le fax, cest encore rapide.
Non si on se limite aux symboles, puisque cet acte dinauguration
nest quun symbole parmi tant qui restent insignifiants,
le dictateur IOG et le ministre de la justice ne doivent pas plus
être membres du Conseil Supéríeur de la Magistrature.
Faut-il rappeler que le premier préside et lautre
est le vice-président de cet organe. Alors quelle indépendance
y-a-t-il dans ce cas?
Quand arrivera-t-on à cette autre séparation ? Elle
est aussi importante que des pièces obscures où
tout est dissimulé. Si cette étape est franchie,
ces deux messieurs rentreront vraiment dans lhistoire politique
et judiciaire du pays par la grande porte. Ils auront fait un
grand pas dans linstauration de létat de droit.
Cest
un rêve me dira-t-on. Mais lactivité sociale
et politique dans une société a aussi cette part
de un rêve. Il faut essayer de passer un tant soit peu à
une certaine réalité. Or cette tentative nexiste
dans le régime autoritaire et dictatorial de Djibouti.
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04/07/01
(lecteur)
Drogue
: un fait similaire s'était déjà produit
avec un ivoirien
Dans
une dépêche de ce matin, vous parlez d'affaire de
trafic de drogue impliquant la famille du dictateur IOG en France.
Je
vous juste rappaler un fait similaire qui s'est pasé dans
un aéroport parisien il y a un plus de 10 ans.
Le
chanteur Ivoirien, Alpha Blondy est arrêté par les
douaniers français en possession de stupéfiants
ou comme on dit de la drogue. Il est interrogé dans les
locaux la police française. Comme les commentaire ont expliqué
le chanteur se tire de cette affaire grâce à l'intervention
de l'ancien président ivoirien, feu Félix Houpheite
Boigny. On ne peut ignorer le poids ce monsieur dans le système
franco-africain que dénoncent beaucoup d'auteurs et particulièrement
par François-Xavier Vershave dans son livre La Françafrique.
Il
a été une pièce maitresse de ce système
occulte, et qui plus est, était au-dessus des lois de la
République française en considérant que les
républiques africaines sont bannières.
Donc,
je prends cet exemple pour répondre à votre question
sur l'existence d'une justice à double vitesse.
La
justice française, dominée par une classe politique
corrompue, avant les réformes de la fin des années
quatre-vingt, n'a jamais entrepris une enquête sur certaines
affaires impliquant les réseaux franco-africains.
A
propos de Djibouti et du khat, ce n'est pas la première
fois qu'il y a une telle affaire. Je rappelle qu'un des conseillers
de l'ambassade djiboutienne à Paris a été
arrêté par les policiers français au moment
où il recupérait une valise contenant du khat. Malheurement
ce conseiller avait oublié de porter avec lui la carte
d'accréditation, qui permet aux membres des corps diplomatiques
d'échapper à tout contrôle, elle permet aussi
de dissimuler tout dans ces valises.
Le
conseiller a été renvoyé à Djibouti.
Il n'y a pas eu de suite.
La
femme du président c'est est autre chose. Elle bénéficie
du statut de son mari.
Le
système françafricain continue. Pas de justice égale
pour tout le monde.
A
bientôt
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3/07/01
Aéroport de Paris : saisie de drogue en provenance de DJIBOUTI
?
On
nous signale que Mme Guelleh est arrivée à Paris
où elle s'est installée en grande pompe au Claridge
avec ses enfants. Très rapidement, ils se seraient précipités
dans les boutiques luxueuses pour effectuer, selon les observateurs,
des achats importants.
Avait-elle aussi parmi ses bagages plusieurs cartons contenant
de la drogue : du khat ? Il semble en tout cas que l'ambassade
ait aussitôt dépêché Mohamed Robleh,
membre du service de sécurité intérieur,
pour récupérer des cartons. Toujours selon nos sources,
la Police française ou les Douanes auraient pu avoir saisi
le Khat sans procéder à aucune arrestation.
Protection
spécifique de la famille Guelleh ?
Si
l'information est confirmée, on peut s'interroger pour
savoir si la Police française et/ou les douanes pourraient
avoir reçu des instructions spécifiques pour protéger
la famille de Guelleh et pour ne pas mettre en application des
mesures habituelles qui auraient été prises à
l'encontre de n'importe quel citoyen, en toutes circonstances....
c'est à dire au minimum une interrogation dans les locaux
de la police pour connaître la provenance des substances
interdites et ensuite s'il y a lieu, la présentation des
'trafiquants" ou des "passeurs" à un juge
d'instruction.
Pourrait-il
y avoir, aussi, en France un système de justice à
deux vitesses qui permettrait d'appliquer des procédures
particulières et protectrices, dès lors que des
faits concernent le Président Guelleh et/ou sa famille
? Nous rappelons que Guelleh, déjà mis en relative
difficulté dans l'affaire de l'assassinat d'un juge français,
pourrait être soupçonné un jour de crimes
contre l'humanité : tortures, exécutions sommaires,
arrestations arbitraires, etc.. et de corruption aggravée.
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Le
27 juin 2001: réconciliation effective ou de circonstance
?
Selon
les informations et les témoignages reçus, il semble
que cette date puisse marquer une réconciliation "intelligente"
entre IOG et l'opposition.
En
effet, la majorité des membres de l'opposition se sont
rendus à l'invitation du Président et des phrases
'calmantes' ont été prononcées de part et
d'autre pour reconnaître les mérites passés
et actuels de chacun.
Soit
Après tout, comme le disent de nombreux commentaires,
les termes de l'accord constituent un cadre qui pourrait tout
à fait permettre au pays de se 'refaire une santé',
à condition qu'il y ait une volonté réelle
et honnête de les mettre en uvre.
Il
ne nous appartient pas de critiquer ni ce mouvement ni ce fantastique
et inattendu retournement de part et d'autre. Il ne reste plus
qu'à espérer que la mise en uvre des conditions
(Justice, démocratie, renouveau économique) soit
réelle et qu'elle ne soit pas un feu de paille motivé
par le besoin de convaincre les donateurs des soi-disant bonnes
intentions du dictateur.
Nous
restons vigilants, car toute cette comédie jette un voile
trop pudique sur des années de torture, de corruption,
d'injustice, de fraude électorale et de privations économiques.
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PND
PARTI NATIONAL DEMOCRATIQUE
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LIBERTE - RESPONSABILITE - SOLIDARITE
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B.P : 10204
Tel : 34 21 94
Adresse internet : awaleh@intnet.dj
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DJIBOUTI
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Discours
du Président du Parti National Démocratique
(PND), M. ADEN ROBLEH AWALEH, à l'occasion du 24ème
anniversaire de l'Indépendance
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Mercredi 27 Juin 2001
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Militantes,
Militants,
Chers frères et sours,
Nous
sommes aujourd'hui à la 24ème année de notre
indépendance.
C'est
le 27 Juin 1977 que la lumière de la liberté a brillé
au-dessus de notre peuple. C'était la fin de la longue
nuit coloniale, une nuit qui avait duré cent vingt ans.
Cette
liberté n'a pas été un cadeau. Elle ne nous
a pas été offerte sur un plateau d'argent. Elle
a été conquise de haute lutte. Elle a été
le résultat d'un combat héroïque. Des hommes
et des femmes se sont sacrifiés pour qu'elle voit le jour.
Avec
l'indépendance, notre pays a conquis le droit d'être
maître de son destin. Ce droit s'est concrétisé
par la naissance de notre Etat.
Un
Etat est à la fois un concept, un système, une structure
dont a impérieusement besoin toute société
humaine. Là où il n'y a pas d'Etat, c'est l'anarchie
ou plutôt le règne de la loi de la jungle.
L'Etat,
par essence, prend en charge les intérêts communs
de toutes les composantes de la Nation. Son rôle premier
est d'assurer les conditions de vie les meilleurs au peuple dont
il est l'émanation.
Malheureusement
il arrive que l'Etat soit confisqué par un petit nombre
de personnes. Dans ce cas, il n'est qu'un instrument au service
de ces personnes.
En
vérité ce sont les gouvernants, agents d'exercice
du pouvoir étatique, qui dévoient la mission noble
de l'Etat. Cette situation mène inévitablement à
la déchirure du tissu social. Elle est la cause des tragédies
africaines. Là où l'Etat et ses règles sont
bafoués, les lots quotidiens des peuples ont pour noms
: l'ethnicisme, le tribalisme, le clientélisme, la corruption,
le mensonge, la misère intellectuelle et matérielle.
Une
des règles fondamentales sur lesquelles reposent l'Etat
commande que les gouvernants soient choisis par le peuple. Il
n'en est rien pour un certain nombre de
pays africains dont le nôtre. Dans ces pays, ceux qui exercent
le pouvoir s'auto-désignent puisqu'ils refusent de se soumettre
à des élections libres, honnêtes et transparentes.
Ils tiennent le peuple pour quantité négligeable.
Ce
genre d'Etat que l'on appelle Etat partisan ou Etat dictatorial
n'a pas d'avenir. L'Histoire le condamne, que ce soit en Afrique
ou ailleurs. Il est heureux que
notre pays s'en rende compte, même s'il est parmi les tout
derniers à le faire. Les accords signés entre le
FRUD et le gouvernement, le 12 Mai dernier, nous
annoncent l'avènement d'un Etat démocratique. Nous
appelons de tous nos voux la concrétisation de cette promesse.
En
ce 24ème anniversaire de notre indépendance, le
Chef de l'Etat a prononcé un discours que l'on ne peut
pas ne pas qualifier de pathétique. Non seulement il a
fait montre d'un profond respect à l'endroit de ceux et
celles qui se sont sacrifiés pour la liberté de
notre patrie mais il a aussi manifesté de manière
sans équivoque son aspiration à une réconciliation
nationale véritable. Il a ouvert son cour au dialogue et
à la réconciliation. C'est certainement une marque
de courage politique et d'intelligence.
Pourquoi
l'opposition n'en ferait-elle pas autant ?
Pour
parachever cette réconciliation, il ne reste plus au Chef
de l'Etat qu'à réunir autour de lui l'ensemble des
membres de l'opposition civile regroupée au sein de l'OPPOSITION
DJIBOUTIENNE UNIFIEE (O.D.U.).
L'existence
d'une opposition est fondamentale pour un pays qui se veut démocratique.
Dans un tel pays, l'opposition a un statut et fait partie des
institutions républicaines.
Militantes,
militants
Chers frères et soeurs,
Notre
parti est profondément convaincu que notre pays ne connaîtra
ni cohésion nationale ni développement économique
et social tant qu'il n'empruntera pas la voie démocratique.
Pour nous il s'agit là d'une réalité incontournable.
C'est pourquoi nous ne
transigerons jamais sur cette croyance.
Notre parti est un parti patriote. Nous n'avons d'autre but que
de voir notre pays devenir une nation démocratique, prospère
et solidaire.
Nous
devons renforcer nos sections et nos fédérations
pour susciter l'adhésion populaire la plus large possible
afin que notre parti soit prêt pour les changements politiques
annoncés.
Je vous remercie de votre précieuse attention.
ADEN
ROBLEH AWALEH
Président du PND
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