ARDHD
Observatoire de la situation
des Droits de l'Homme à Djibouti


Bulletin N° B103
Du 30 juin au 6 juillet 2001

     

06/07/01 La famille Guelleh au Claridge, les enfants djiboutiens souffrent de la faim et l'opposition s'est encore fait 'avoir' ! (lecteur)
06/07/01 Pas de compromis avec le dictateur. Seul son départ permettra de changer les choses (lecteur)
06/07/01 DJIBOUTI - Légère modification du gouvernement (LOI)
05/07/01 LA BONNE DIRECTION... ? (Aïnache)
05/07/01 UNE MASCARADE DE PLUS ! (Freeman)
05/07/01 Je partage l'esprit et l'analyse des écrits de Freeman et de E.B. quant à l'action politique de Mr Ahmed Dini. (lecteur)
05/07/01 La composition du nouveau gouvernement
04/07/01- La course aux portefeuilles est-elle relancée ? "Papa, quand est-ce que l'on mange ? J'ai faim" (ARDHD)
04/07/01 Aden ROBLEH "encensé" dans une dépêche de l'ADI, organe de communication d'IOG.
04/07/01 Dini est-il pris dans le vortex du système dictatorial d'IOG? (lecteur)
04/07/01 La dictature et l’injustice encore mises en scène (lecteur)
04/07/01 Drogue : un fait similaire s'était déjà produit avec un ivoirien (lecteur)
03/07/01 Aéroport de Paris : saisie de drogue en provenance de DJIBOUTI, après l'arrivée de la Présidente ?
27/06/01 Discours du Président du Parti National Démocratique (PND), M. ADEN ROBLEH AWALEH, à l'occasion du 24ème anniversaire de l'Indépendance

27/06/01 : réconciliation effective ou de circonstance ?

bulletin B102

bulletin B104

     

06/07/01 La famille Guelleh se pavane au Claridge tandis que les enfants djiboutiens souffrent de la faim et que l'opposition s'est encore fait 'avoir' !

Freeman a déjà tout dit mais rien que le fait de le redire me fait encore tomber de rire.

Quand je pense à tous les pseudo opposants qui aspiraient à un poste ministériel et qui en étaient arrives à lécher les bottes du chef qui excelle dans l'art d'une-heure-de-séance-de-khat-et-vous-êtes-ministre-et-vous-êtes-"craché",comme ce qui me reste dans la bouche à la fin du broutage,c'est franchement hilarant.

Dini, Aden Robleh Awaleh, Moumin Bahdon, Gabayo, Meidal, Moussa Ahmed, DAF, et les autres qui font semblant de ne se souvenir de rien et/ou qui tiennent à leurs maigres biens(maisons...) et/ou qui en veulent plus, se sont encore une fois fait remarquer.

Même Me Aref, malgré le fait qu'il ait timidement avoué dans son échange avec Leterrier son scepticisme quant à la réelle volonté du truand d'appliquer l'Accord Cadre, m'a décu.

Quand comprendront-ils que l'histoire se répète et qu'à Djibouti elle se répète très très rapidement...

Quand comprendront-ils qu'IOG se joue d'eux comme d'un enfant?

Un vieux sage a dit un jour que si un arbre pousse de travers, il est impossible de le redresser. IOG est foncièrement tordu et il est très imprudent voire dangereux de s'associer avec lui.

Aujourd'hui, en nommant son nouvel ancien gouvernement, et par le même coup balayant la pseudo opposition, IOG a fait en sorte de perenniser son règne. Peut-être qu'il a une vision de son lendemain politique plus radieuse que la mienne, mais moi je ne vois pas du tout comment il espère avoir des fonds de la part du FMI ou d'autres bailleurs de fonds après la reconduction de l'insolent voleur Yacin Elmi Bouh. Et tout le monde sait que sans argent, il ne peut plus acheter qui que ce soit...sans oublier que le peuple, la masse des citoyens exige de sortir de la misère.

L'aumône que balancera l'ambassadeur Roussel couvrira à peine les frais de séjour de Madame et des enfants dans ce luxueux hôtel des Champs-Elysées (Claridge), où la famille du premier des citoyens passe habituellement ses vacances d'été alors que nombre et nombre d'enfants n'ont rien à se mettre sous la dent, présentent ces symptômes de malnutrition : ventre ballonné, yeux vitreux,diarrhée...

Au malheureux peuple djiboutien si meurtri, il ne lui reste plus qu'un sursaut de dignité pour mettre fin à cette comédie douloureuse.

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06/07/01 Pas de compromis avec le dictateur. Seul son départ permettra de changer les choses (lecteur)

Une fois de plus le "petit génie" de la corne de l'Afrique a trahi les espoirs des tous
les djiboutiens. Nous avons espéré que le nouveau gouvernement reflèterait le paysage réel de toute la classe politique djiboutienne. IOG a préféré reconduire les mêmes ministres en procédant à quelques minimes changements. Il faut remarquer que Yacin Elmi Bouh (le ministre le plus contre versé à Djibouti) reste le bras droit de IOG malgré ses récentes malversations mises en lumière par des journaux indépendants.

Il y a des similitudes entre tous les dictateurs que la terre ait connue dont voici quelques unes:
-Mensonges
-promesses non tenues
-aucunes compromis
-pilleurs des biens publiques
-et surtout tribalisme

IOG répond parfaitement à toutes ces critères dès lors on peut facilement prévoir sa fin inéluctable. Et ces dictateurs finissent tous un jour devant des tribunaux pour répondre
de leurs actes.

Pour que cela devienne possible il faut un soulèvement de la population djiboutienne
comme c'était le cas récemment en yougoslave. Nous constatons que avons en vain
porté nos espoirs pendant très longtemps sur les actions (politiques et militaires) de
l'opposition unifiée entre autres Dini, Aden Roblet, Moussa Idriss etc. Le résultat est
aujourd'hui catastrophique parce que les négociations étaient mal parties dès le début.

Au lieu de demander le départ de IOG comme la condition sine qua non, ils ont au contraire pactisé avec lui ce qui se confirme maintenant comme ayant été une grave erreur.

Désormais il revient la lourde tâche de se débarrasser de ce dictateur IOG aux jeunes
djiboutiens qui doivent prendre la relève. La question est de quelle façon ?

Il faut que la solution vienne d' un soulèvement du peuple et prenne d'assaut le parlement, la présidence et la télévision.


Un lecteur

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A lire dans LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN - 05/07/2001
06/07/01 DJIBOUTI - Légère modification du gouvernement
Le ministre de la justice, Ibrahim Idriss Djibril , a tout juste eu le temps d’inaugurer aux côtés du président Ismaïl Omar Guelleh les nouveaux locaux de son ministère, le 24 juin, avant d’être relevé de ses fonctions, le 4 juillet, dans le cadre d’un mini-remaniement ministériel. (...).

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05/07/01 LA BONNE DIRECTION... ?

Lors de la cérémonie du 27 juin dernier, célébrant, le 24ème anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale, nous avons vécu un moment émouvant, comme nous aimerions en voir le plus souvent.

Il nous a été donné de voir à cette cérémonie, un certain nombre de personnalités de l'opposition.

Il fallait se pincer pour le croire. Malgré la médiocre qualité technique (images et sons hachés) j'ai été saisi d'une véritable émotion en suivant cette cérémonie par le net et je pense que beaucoup de mes compatriotes, contraints à l'exil comme moi, ont vécu les mêmes sensations. Le plaisir est instantané. Savourons le comme il se doit.

SE HÂTER LENTEMENT

Pour parachever les processus vers la démocratie, j'ai lu par-ci par-là qu'il faut attendre encore quelques temps.

Décidément, nous nous enfermons sur cette fâcheuse habitude de se hâter lentement :
- Dix ans de guerre civile larvée pour comprendre que ce n'est pas la bonne issue.
- Quinze mois de négociations « secrètes » ou les plus intéressés sont mis à l'écart pour signer un accord.
- Et voilà qu'on nous dit d'attendre « dix huit mois » pour la mise en application de cet accord.

A ce rythme là on ne risque pas de s'essouffler.

Peut être qu'il serait plus sage, enfin de comprendre que le peuple Djiboutien est suffisamment adulte, qu'il a fait preuve des beaucoup de patience, supporté plus que
raisonnablement assez de souffrance et qu'il ne faut plus lui marchander le bonheur de vivre dans la dignité.

Est-ce que nous nous dirigeons dans la bonne direction ?

Je l'espère.

Bien entendu, nous nous sommes tous réjouis de cette initiative. Beaucoup de personnes considèrent tout à fait banal, la présence de l'opposition à cette réception. Il
faut tout de même saluer cette initiative comme il se doit, compte tenu du climat politique qui a régné jusqu'à présent dans notre pays.

Il n'y a pas si longtemps, l'évocation de certains noms ou le rappel des fonctions, de tel ou telles personnalités, conviés à cette réception, du rôle grand ou même minime
joué par l'un d'eux, déclenchait les foudres du tenant du pouvoir. Et je vous assure, je sais de quoi je parle.

Voici la preuve, qu'il ne faut jamais désespérer.

Faut-il croire que nous avons trouvé la bonne direction ?

Il n'est pas inutile de se reposer la question. Lors qu'on apprend, avant même que l'encre de la signature de l'accord du 12 mai soit sèche, l'arrestation du journaliste Daher
Ahmed Farah, pour la simple raison d'avoir écrit un article sur les agissements du Ministre des Finances. Ce vieux réflexe sème le doute dans l'esprit du simple citoyen.

Enfin, gardons l'espoir, et encourageons cette petite tentative vers la démocratisation.
Alors un petit effort encore. Il ne faut pas refroidir cet élan de démocratisation, continuions. Tordons le cou à cette habitude de déficit de dialogue et l'absence
chronique de communication érigée en système de gouvernement. Il n'est pas plus compliqué d'admettre que les Djiboutiens sont des adultes responsables capables
d'apprécier la politique menée par ses dirigeants et d'évaluer sans intermédiaire les propositions de l'opposition.

Il n'y a pas de peuple plus dangereux qu'un peuple qu'on infantilise.

Pour apaiser les esprits, il faudrait que le pouvoir présente ses excuses auprès de ceux qui ont souffert en perdant des proches, ceux qui ont subi des souffrances physiques, morales et matérielles. Reconnaître publiquement, qu'il s'est trompé qu'il a été dans l'erreur depuis si longtemps, que le temps de la répression est révolue, et faire le plus naturellement du monde son mea culpa . Il n'y a pas plus noble que de reconnaître ses
fautes.

Dans nos traditions, rappelez-vous, ceux qui reconnaissent leurs erreurs sont reconnues comme des sages.

Cela ne guérira peut-être pas les blessures mais les apaisera sûrement. Enfin c'est à espérer.

AÏNACHÉ

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05/07/01 UNE MASCARADE DE PLUS ! (Freeman)

Il est vraiment infernal notre Génie de la Corne (IOG). On prend les mêmes et on recommence. Les plus lâches, les plus corrompus, les plus serviles, les plus voraces (ex: Yacin Elmi Bouh) sont reconduits pour continuer à exécuter, en tant que Ministre Larbins, leurs basses besognes de détrousseurs et de fossoyeurs de la Nation. Messieurs vous êtes la honte de l'Afrique et de l'espèce Humaine !

IOG qui soit disant a changé selon Aden Robleh, Dini, Aref et consorts de l'opposition n'a même pas démontré un début de commencement de réel changement. On pouvait espérer un gouvernement d'Union Nationale! Les Aden Robleh, Dini et les autres n'ont pas manqué de faire de nombreux signes auxquels IOG est resté insensible et sourd. Bien Fait pour ces girouettes. Je parie un franc Djibouti que les déçus de ce remaniement vont à nouveau endosser leur costume d'opposant de circonstance pour dénoncer cette nième
mascarade du Génie de la Corne (IOG). Pourtant ils devraient avoir l'habitude!

Je suis désolé, mais de tels comportements me confortent dans mon scepticisme vis à vis de l'accord du 12 mai avec le FRUD et m'incitent à penser que le changement ne viendra que du peuple. Il doit "foutre" toutes cette racaille à l'eau à coup de pieds aux culs pour nourrir les requins. Je suis sur que la patience des djiboutiens n'est pas éternelle; viendra le jour ou ils sauront se défaire de leur chaîne et demanderont des comptes aux uns et autres.

La leçon à méditer par les girouettes de l'opposition (Aden Robleh, Dini, Moussa Ahmed et l'ODU en général ...) :

" PAS DE COMPROMIS POSSIBLE AVEC UN HOMME DONT LA DUPLICITE , LA TRAHISON ET LA MANIPULATION SONT UNE SECONDE NATURE. "


FREEMAN.

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05/07/01 Je partage l'esprit et l'analyse des écrits de Freeman et de E.B. quant à l'action politique de Mr Ahmed Dini. (lecteur)

Il est pathétique de voir Dini réduit à se demander mais qui diable est ce Freeman...C'est la voix des sans-voix djiboutiens, la voix de sa conscience, c'est la voix de Celui qui a demandé à Caïn"qu'as-tu fait à ton frère Abel?"

Dini a déçu certains mais ceux qui le connaissent bien ne sont point étonnés.
IOG fait partie de ceux-là, il a su jouer sur ses points faibles et l'agenouiller.

A-t-il un soupçon de regret? Se dit-il parfois:
"ô rage! ô desespoir! ô vieillesse ennemie!
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?...
ô cruel souvenir de ma gloire passée!
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée!" Le Cid.

Le Vieux ( j'emploie ce terme respectueusement ) il parait que tu as demissionné de ton poste de Premier Ministre parce que Gouled au-desssus de toi dans tous les domaines, ça heurtait ton orgueil. Tu avais choisi!

Maintenant, compte-tenu de ta signature sur ces accords de paix et tout le bien qui devrait s'en suivre, si dans les prochains jours le peuple ne voit pas un changement radical de la vie politique, sociale et humaine, il faudra qu'on se rende à l'évidence et que l'Histoire te place cette fois-ci "avant" Gouled dans l'ordre des fossoyeurs de la Nation. Une fois de plus, le choix t'appartient.

ADI/DJIB/1194/299 MOTS

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05/07/01
La composition du nouveau gouvernement

DJIBOUTI (ADI)-4 juillet- Le Président de la République et Chef de Gouvernement a procédé mercredi à un remaniement ministériel dont voici la composition :

Premier Ministre M.Dileita Mohamed Dileita

Ministre de l’Emploi et de la Solidarité M.Mohamed Barkat Abdillahi

Ministre de l’Education Nationale M.Abdi Ibrahim Absieh

Ministre de la Justice des Affaires Pénitentiaires et Musulmanes, Chargé des Droits de l’Homme M.Ismail Ibrahim Houmed

Ministre de la Jeunesse, des Sports, des Loisirs et du tourisme M.Otban Goïta Moussa

Ministre de la Santé Dr Mohamed Ali Kamil

Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire M.Abdallah Abdillahi Miguil

Ministre de l’Economie, des Finances et de la Planification Chargé de la Privatisation M. Yacin Elmi Bouh

Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale,Chargé des Relations avec le Parlement M. Ali Abdi Farah

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation M. Abdoulkader Doualeh Waïs

Ministre de la Défense M. Ougoureh Kifleh Ahmed

Ministre de l’Equipement et des Transports M. Elmi Obsieh Waïs

Ministre de l’Energie et des Ressources Naturelles M. Mohamed Ali Mohamed

Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Mer M. Dini Abdallah Bililis

Ministre du Commerce et de l’Industrie M. Saleban Omar Oudine

Ministre de la Communication et de la Culture, Chargé des Postes et des Télécommunications, Porte Parole du Gouvernement M. Rifki Abdoulkader Bamakhrama

Ministre des Affaires Présidentielles M. Osman Ahmed Moussa

Ministres délégués :

Ministre délégué auprès du Premier Ministre, Chargé de la Promotion de la Femme, du Bien-être Familiale et des Affaires Sociales Mme Hawa Ahmed Youssouf

Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères,

Chargé de la Coopération Internationale M. Mahamoud Ali Youssouf Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice Chargé des Biens Wakfs Cheik Mogue Dirir Samatar

ADI - 16h30 GMT - 4 Juillet 2001

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04/07/01- La course aux portefeuilles est-elle relancée ?
Papa, quand est-ce que l'on mange, j'ai faim !

De tous côtés, nous recevons des messages qui nous informent que la course aux maroquins ministériels serait lancée. Plusieurs membres historiques de l'opposition feraient même 'patte de velours' pour montrer leurs nouvelles et bonnes intentions oubliant les supplices et les sévices qui leur avaient été infligés par IOG à l'époque où ils étaient encore jeunes et turbulents.

Mais depuis, en particulier grâce aux enseignements de l'éminent professeur DINI, ils auraient appris à se tenir (bien) devant Guelleh et ils seraient devenus sages..... en retour, ils peuvent espérer de hautes responsabilités et une miette de pouvoir. Qui seront les prochains bénéficiaires ? A la Justice, par exemple ? Les paris sont ouverts.

Rassurez-vous, si cela devait vraiment arriver, chacun nous expliquerait alors, avec la plus grande sincérité, qu'il ne fait que son devoir pour le bien du peuple (qui a toujours bon dos à cette occasion). Il nous expliquerait aussi qu'il n'a accepté cette lourde charge que pour pouvoir apporter des changements (profonds) au mode de fonctionnement du système autoritaire et personnel de Guelleh.. Auront-ils aussi le courage de démissionner dès que Guelleh leur demandera de prendre solidairement une décision révoltante ou de couvrir un abus de droit ou un détournement d'argent public, car cela arrivera forcément ?

Ils ne démissionneront pas tout de suite et ils nous expliqueront, toujours avec sincérité, qu'un homme politique doit savoir lâcher un peu de lest pour mieux atteindre ses objectifs.

Les enfants djiboutiens auront encore tout le temps de crier : "Papa, quand est-ce que l'on mange, car j'ai faim ?"

En conclusion : peu de changement à attendre (sauf ?). Guelleh aurait réussi un joli coup le 27 juin 2001 .. puisque les membres de l'opposition ont accepté l'invitation et qu'en retour il lui adresse des félicitations.

ARDHD

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04/07/01 Condamné hier à six ans de prison avec sursis et à une lourde amende par le régime dictatorial, dans le cadre d'un attentat terroriste avec mort d'enfant, Aden ROBLEH est encensé aujourd'hui par l'ADI, organe officiel de communication du régime ....

Nous avons découvert sur le site de l'ADI, site officielle de la propagande de la dictature, une dépêche très flatteuse à l'égard de Monsieur Aden Robleh, dans laquelle de nombreuses phrases de son discours du 27 juin ont été reprises et en particulier les passages où il encense littéralement le chef de l'Etat pour son courage politique et pour son intelligence.

Ce spectaculaire retournement de situation méritait d'être signalé. Peut-être sera-t-il suivi par une distinction ou une nomination spécifique ? De notre coté pour ne pas être en reste, nous pourrions penser à une éventuelle nomination dans l'Ordre des Brosses à Reluire.

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04/07 Dini est-il pris dans le vortex du système dictatorial d'IOG?

Vive la paix ! peut-on s'écrier à la fin des hostilités militaires dans le pays.

C'est un sentiment naturel chez des gens qui ont beaucoup souffert de la guerre, des exactions de l'armée dite nationale et de la répression qu'exerçaient militaires gouvernementaux et rebelles sur leurs biens.

Mais vive la paix est une expression qui a une valeur relative, celle que lui accordent les deux belligérants. Pour qu'une paix soit durable, il faut définir les conditions requises : dans les dispositions de l'accord du 12 mai, je n'ai rien lu qui puisse s'en approcher.

L'état de paix est toujours idéalisé par les personnes ; ensuite il prend un sens qui va au-delà d'un simple texte.

Je crois que la personne humaine ne vit pas en paix tant que ses droits fondamentaux, comme le droit de vivre dignement en subvenant à ses besoins primaires de façon libre, sans pression ni contrainte exercées par qui que ce soit, sont bafoués quotidiennement.
Ce point posé, il permet de relativiser l'apport d'un texte plus ou moins négocié entre les deux parties. En effet, il ne faut pas oublier que les forces vives de la Nation - comme on dit communément - ont été exclues de la négociation. Je pense à l'opposition politique qui a toujours appelé au dialogue, aux mouvements associatifs comme la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme... Les deux parties affirment qu'elles ont signé l'accord pour le bien du peuple. Mais de quel peuple parlent-elles ? Celui qui est opprimé quotidiennement ou un autre qu'elles ont imaginé dans leurs têtes?

Un accord a été signé, le fameux accord du 12 mai 2001 dernier entre le Frud dit radical et le gouvernement djiboutien du dictateur IOG. Il ne serait pas faux non plus de le présenter comme un accord personnel entre deux hommes / ennemis. A mon avis, si la paix ne dépendait que d'un accord, certes signé avec solennité sous les lustres de la République, il ne serait pas nécessaire d'évoquer un autre accord : celui qui avait été signé entre une moitié de la rébellion, qualifiée de radicale et le même acteur : le gouvernement illégitime.

Je ne prédis pas l'éclatement de nouvelles hostilités armées entre une rébellion /résistance - que j'ai du mal à qualifier - et ce qu'on appelle les forces gouvernementales, pour simplifier les choses. Encore qu'il ne faille rien exclure dans cette Corne de ... sang selon l'expression de Abdourhaman A. Wabéri.

Donc conscient des conséquences sociales et juridiques 'toutes relatives' des dispositions de l'accord en faveur de la majorité silencieuse, je vais tenter de comprendre la position d'Ahmed DINI. A cette fin, je m'appuierai sur ses propos publics et sur les interviews qu'il a données.

Vous comprendrez que mon analyse, mesurée, est quand même marquée par la déception que je ressens à l'égard de Dini ; déception qui est sans doute la conséquence d'une surestimation de cette personne, que j'appelais affectueusement le Vieux. C'est aussi une sorte de thérapie personnelle pour m'aider à démystifier une personnalité politique qu'une propagande politique, bien orchestrée, avait distillé en moi, récepteur naïf !
Ahmed Dini est connu par ceux - qui s'intérresent un minimum à l'histoire de leur pays - comme l'opposant éternel, titre qu'il partageait avec un autre homme, prématurément disparu : Mohamed Ahmed Issa dit Ckeiko. Pour marquer sa différence avec les autres hommes politiques, il a toujours démissionné de ses fonctions ministérielles et de Premier Ministre, avec raison - il faut le reconnaître ! Alors, est-il fatigué ? Ou devenons-nous attendre un acte politique fort de l'énigmatique Dini ? Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, me direz-vous, mais de quel changement véritable, sommes-nous les spectateurs ?

Revenons au fameux accord. A la différence du contexte qui prévalait avant la signature de l'accord du 26 décembre 94, celui du dernier accord se déroulait dans une autre configuration politique.

Cela a commencé par la signature de l'accord cadre en février 2000 à Paris entre Dini et les représentants du dictateur IOG, à la suite d'un premier contact dont Dini revendique l'initiative. Puis un cycle de négociation a commencé à Djibouti-ville pour aboutir, par miracle à un accord en bonne et due forme au titre lénifiant d'"Accord de Reforme et de la Concorde Civile". Le terme "paix" n'y est même pas mentionné. C'est à croire que "réforme et concorde civile" sous-entendent, dans l'esprit des négociateurs, une connotation beaucoup plus forte et beaucoup plus prometteuse pour tous les citoyens de ce pays. Ah, la force des mots et " l'insupportable légeretè de l'être humain " pour paraphraser Milan Kundera.

Une première question me vient à l'esprit. Trois est un nombre chargé de symboles. Trois étapes est-ce un symbole choisi volontairement pour forcer la réussite de l'oeuvre politique des deux parties ou est-ce un simple étalement dans le temps d'un épiphénomène dans la scène politique et sociale djiboutienne ? Je pencherais pour la seconde option en essayant d'expliquer mon choix.

A mon avis, la lecture de l'interview accordée par Dini aux Nouvelles d'Addis en mars-avril 2000, c'est-à-dire à peine un mois après la signature de l'accord-cadre, explique beaucoup la position du chef de la rébellion, sa pensée politique et le moment particulier que vit la République de Djibouti.

Il commence par une banalité, tellement évidente pour tout le monde. "Je crois que cet accord mettra fin à la lutte armée" et il poursuit "parce qu'il permet d'examiner les causes de la lutte armée et d'organiser la réparation des conséquences...". Voilà une vision naïve pour un politicien expérimenté comme il aime à se décrire. C'est une manière de justifier et de surcroît de surestimer des dispositions qui ne produiront pas automatiquement d'effets positifs pour la majorité des citoyens, par le seul fait qu'elles sont écrites dans un texte, aussi solennel soit-il. Il est indispensable d'organiser en parallèle un processus politique, matériel et humain pour les mettre en oeuvre, sans négliger la mauvaise ou la bonne volonté des personnes chargées de son application effective (on pourrait ajouter l'arrogance des fonctionnaires et des agents qui, au motif d'exercer une parcelle du pouvoir sur les citoyens qu'ils maltraitent déjà, peuvent faciliter le processus ou le freiner)

Symboliquement, l'article premier dudit accord-cadre fait écho aux propos de Dini. Mais là aussi on peut dire que "les réparations et les indemnisations" sont la moindre des choses qu'on peut écrire dans un tel texte. C'est de l'ordre de la symbolique, de l'émotion. Il ne demande pas d'efforts aux parties pour la mise en pratique des dispositions convenues.
Les causes de la lutte armée sont la conséquence de l'attitude et des actions du pouvoir à l'encontre d'une "partie de la population, les Afars..." exprime-t-il. Et il revient à un objectif : un traitement égal de toutes les communautés, c'est-à-dire le droit de tous les citoyens de ce pays " à bénéficier des mêmes droits, et à assumer les mêmes devoirs".

Donc d'après Dini, le pouvoir dictatorial et autoritaire a exercé des traitements de faveur à l'égard de certaines communautés nationales. Je précise qu'il ne désigne pas formellement les communautés concernées. Je lui rappelle que si la guerre s'est déroulée dans une partie du pays, à dominante ethnique forte et qui a particulièrement souffert, la dictature et l'autoritarisme de Hassan Gouled puis/et de IOG ont étouffé tout le monde sans distinction, tout comme les bourreaux appartiennent aux trois communautés. Il est temps que nous nous départissions / débarrassions d'une idée reçue qui voit la simple opposition entre deux ethnies ou entre deux régions.

Pour moi, il y a d'un côté, un pouvoir autoritaire, dictatorial, répressif, violent et j'ajoute sanguinaire, incarné collectivement par des hommes connus publiquement, quelle que soit leur responsabilité individuelle, et de l'autre une population meurtrie dans sa chair, dans sa dignité, dans son quotidien...

La démocratie, le pluralisme, la liberté d'opinion, d'expression, d'association, de manifestation dont Dini parle fort justement sont des droits inaliénables. Le pouvoir les a refusés à tout le monde et pas seulement à une partie de la population. La question de savoir "qui était là avant l'autre" n'a aucun sens ; le pays appartient à tous ceux qui se sont battus, qui le construisent, qui ont mis tous leurs efforts humains, intellectuels et matériels pour offrir un avenir radieux aux générations futures.

Comment Dini explique-t-il politiquement la signature de l'accord du 7 février 2000 ?

Aussi surprenant et paradoxal que cela puisse paraître, Dini fait l'éloge du dictateur IOG. Peut-on parler dans son cas du syndrome de Stockholm, c'est-à-dire 'de l'otage qui prend la défense de son bourreau'.

Il tente de nous convaincre de la différence entre "l'offre actuelle et les multiples offres précédentes" sans aucun exemple concret, en dehors du fait que les acteurs sont différents et que les circonstances internes et externes le sont aussi. Pour mieux nous convaincre, il recourt à une démonstration emprunte d'une logique philosophique et surtout d'une approche cartésienne qu'il résume ainsi "c'est une ère nouvelle parce que c'est un nouveau Président".

Oui, c'est un nouveau président dans le sens où il porte officiellement le titre de président de la République. Mais personne n'est dupe, cet individu, espion et sanguinaire de fait, a co-dirigé le pays à côté d'un éternel malade. On peut même affirmer qu'il l'a pleinement gouverné à certains moments. De ce fait, les qualités de "nouvelle ère et nouveau Président" sont inadaptées pour conforter la démonstration.

Dini assure dans les faits la promotion politique d'un individu décidément en mal de légitimité populaire (Cf le site republique-djibouti.com où l'ère nouvelle rime avec l'institutionnalisation de l'image du dictateur, du corrompu, du sanguinaire).

Décidément, Dini ne tarit pas d'éloges sur le dictateur IOG ; il insiste sur sa jeunesse et surtout sur le fait qu'il aurait une "formation intellectuelle", ce qui n'a de valeur que si l'on juge en comparaison de son prédécesseur. Mais là aussi, le fait de lui attribuer ces deux qualités, ne constitue aucune garantie du respect des valeurs humaines : droits et libertés fondamentaux. C'est ce que le pouvoir politique doit garantir en premier lieu aux citoyens.

Ceux-ci ne vivent pas de discours, ni de vent comme dirait l'autre, mais il faut du pratique et du concret.

Ou bien Dini s'est honnêtement trompé ou bien il cache habilement son jeu. J'ignore en tout cas ce qui l'a aveuglé à tel point qu'il puisse affirmer que "les dictatures ont été éliminées de plusieurs continents [...] On fait attention aux violations des droits de l'homme, au développement humain". Remarquez qu'en fin politique, il n'utilise pas le terme 'dictateur'. Car cela identifierait la personne à l'état de dictature. Le mot dictature a l'avantage d'être un terme général, qui ne désigne pas de responsable.

Or il suffit d'observer et d'apprécier la nature du pouvoir exercé par IOG et par les 'obligés alimentaires' qui l'entourent. N'en déplaise à Dini, c'est un pouvoir autoritaire et dictorial. Une constitution, des élections, ni un référendum ne changent en rien la nature du pouvoir quand ceux qui le détiennent ne veulent pas changer de mentalité, lorsqu'ils sont obnubilés par la corruption et par l'argent et que pour parvenir à leurs fins, ils sont responsables des pires ignominies.

Donc au lieu de s'appuyer sur des actes concrets par exemple en matière de Droits de l'Homme ou de Justice, Dini a fondé son "confiance" sur une simple intention, exprimée tout au plus de façon verbale. Il le dit lui-même. "Je crois que le fait que le Président ait dépêché son Chef de Cabinet montre bien qu'il attache une importance au fait de signer cet accord avec moi". Remarquez qu'il ne dit pas avec le FRUD ; cela s'appelle "personnaliser" un problème qui concerne toute la population djiboutienne.

Le dictateur-sanguinaire IOG n'a jamais déserré l'étau répressif sur les opposants et sur les simples citoyens avant ni surtout après le 7 février 2000.C'est une affirmation qui se vérifie sur le terrain. Depuis l'acord-cadre, la violence contre les Droits de l'Homme n'a jamais diminué.

Il a fallu attendre cette date pour obtenir la libération des prisonniers politiques. Cela confirme la nature dictatoriale du pouvoir à Djibouti. En décembre 1994, des prisonniers avaient aussi été libérés. Mais qu'est qui a changé réellement après ? Rien, la dictature a eu tout le loisir d'écraser d'autres opposants, des simples citoyens, et de refuser le minimum de liberté et pouvoir économique aux Djiboutiens...

Comment, dans ces conditions, Dini a-t-il pu avoir suffisamment confiance pour prendre l'initiative d'un premier contact avec ce pouvoir ? Quelle garantie a-t-il reçu ? Sa réponse me laisse perplexe. Il dit qu'"il n'a reçu aucune garantie", et il poursuit "nous n'avons pas demandé de garantie parce qu'il n'y en a pas". Quelle inconscience de la part d'un homme responsable comme lui, d'un fin politicien, d'un chef d'un mouvement qui a payé pour les idéaux de "justice", "d'unité" et de "démocratie"- qui sont partagés par la majorité silencieuse. Connaissant la nature du pouvoir, il aurait dû exiger des garanties en contrepartie de ses propres engagements. Non il s'est contenté de la présence à ses côtés d'un "courtisan" du dictateur.

Lorsque l'on se bat pour une cause ou pour plusieurs, c'est pour les faire triompher. Comment garantir la mise en application effective des accords sur le plan politique et social, si le pouvoir ne donne aucune garantie ?

Dini, lui, de façon unilatérale a donné sa garantie au pouvoir autoritaire et dictatorial : l'arrêt des affrontements avec ses forces armées. Mais cela pourrait résulter tout simplement d'un cessez-le-feu prolongé. Ce qui est affligeant pour beaucoup de gens, c'est la réduction de la garantie une lutte quotidienne que doivent mener les gens. Ecoutons-le "la seule garantie qui vaille c'est que ceux qui doivent bénéficier de ces principes (lesquels?) luttent sans relâche, voilà la seule garantie". Et ce "sans relâche".

Comment lutter contre un pouvoir dictatorial et autoritaire qui s'appuie sur un puissant système répressif, un pouvoir qui affame les individus, qui élimine les forces vives du pays : jeunesse, jeunes cadres, hommes d'idée... Si la lutte doit être un facteur de vie, et elle l'est dans toutes les sociétés, il y a quand même un minimum réalisable : le respect de la personne humaine, sa dignité. Concrétement, la garantie que Dini devait exiger, c'est l'arrêt de l'arbitraire du pouvoir sur les opposants, les manifestants, bref sur la population, et non pas seulement la libération des opposants politiques incarcérés illégalement dans les sinistres cellules de la prison de Gabode. Exiger, mais ne pas obtenir une garantie est tout à différent que de ne pas en demander du tout.

Quoi qu'il en soit, l'exigence de la garantie est un élément important dans toutes les négociations, exigence valable pour les deux partenaires en présence, parce qu'il y a une méfiance au départ. A moins que la guerre meurtrière n'a été qu'un épisode normal de la vie politique, et dans ce cas les négociations ont été inutiles, puisqu'elles n'apportent rien de meilleur par rapport à la situation antérieure

Il y a une contradiction permanente dans sa position sur ce point crucial. Il nie l'importance de la garantie alors que pour lui un accord, même temporaire, en constitue une, du moins un engagment de son partenaire à réaliser ceci ou cela. Il ne le dit pas textuellement, mais c'est facilement perceptible dans ses propos. C'est en fait la seule croyance qu'il a dans les négociations avec le diable. Suivant une formule célèbre, il faut quand même s'accrocher à quelque chose dans une telle situation.

Alors soit il est conscient de ce qu'il affirme et dans ce cas, la lutte armée, les vies brisées et perdues et surtout la recherche de la dignité de la personne humaine n'ont été plus qu'un simple épisode de la vie des hommes, des femmes et du pays. Un idéal qui vole en éclats.

Et au fond, c'est un accord personnel qu'il cherchait avec le dictateur. Soit, il est conscient, mais garde pour lui la signification attachée à ses propos. Une signification herméneutique et donc difficillement accessible et compréhensible au commun des mortels.

Enfin un dernier point a retenu mon attention dans cette interview. C'est sa réflexion sur l'opposition et la démocratie. Voilà un autre point intéressant dans cette période particulière de la vie politique djiboutienne. En fait ce qui est posé, c'est la place de l'opposition politique et sociale dans un régime autoritaire et dictatorial, qui se couvre d'"une voile démocratique" par l'organisation (et l'institutionnalisation) d'élections vraiment insignifiantes sur le plan des enjeux socio-politiques pour la société et par la simple tolérance de l'existence d'un groupe d'opposants. Opposants considérés d'ailleurs comme des délinquants, des voyoux qu'une justice aux ordres du dictateur les condamnent de la manière la plus lâche (6 ans de sursis par exemple pour Aden Robleh).

Dini tente de nous expliquer comment devraient être les rapports entre l'opposition, à laquelle il dit appartenir, et le pouvoir autoritaire en place. Son explication est simple, même simpliste : paix d'abord - alors que le pouvoir illégétime parle de paix depuis 1994 -, ensuite négociation entre ce dernier et l'opposition pour dit-il "règler les caractéristiques civiles de la chose politique".

On ne peut rester qu'admiratif sur le sens profond de ces propos, mais l'homme qui les dit a fait tout autre chose. En refusant de s'associer avec certains membres de celle-ci, il n'y a aucun doute qu'il a participé à la marginalisation de celle-ci. Dans une négociation avec le pouvoir, toute l'opposition a sa place. Dini est sorti de ce groupe en tournant le dos à l'ODU. A partir de ce moment-là, il n'est pas comme les autres opposants; il est dans une situation de "ni-ni".

Quoi qu'il en soit, il a oublié un peu vite qu'il est avant tout un opposant au régime, et donc qu'il doit avoir une solidarité avec les membres de cette opposition, qui a tant souffert de la division de ses leaders depuis 1992. L'avenir du pays, le débat sur des questions aussi importantes que les "réformes démocratique" (qui n'ont aucune signification depuis qu'on en parle à tout bout de champ et dans n'importe quel contexte) ne doivent pas uniquement être le fait d'un petit groupe de personnes qui s'autoproclament responsables publics, et qui s'allient pour un moment avec d'autres comme le cas des "ex frudistes" de décembre 1994 ou de ceux de 2001.

Je rappelle que les leaders des partis légalisés en 1992 font partie de l'ODU; ce sont donc des hommes qui se sont présentées aux différentes élections depuis 1992. Ils ont du soutien dans l'opinion nationale que le pouvoir autoritaire refuse de reconnaître. C'est aussi ce qui explique son refus d'opérer une décentralisation sérieuse, c'est-à-dire qui passe par des élections locales. Ils font l'objet de répression physique, financière et judiciaire sans précédent. On peut résumer en une équation l'attitude d'un pouvoir autoritaire : refus de l'ordre constitutionnel et légal + pratiques répressives = permanence de l'autoritarisme et de la dictature, telle est la réalité qu'on ne doit pas ignorer, quelles que soient les arguties juridico-politiques et même affectives qu'on peut avancer. Et tout le monde en souffre, sauf ceux qui en tirent des bénéfices substanciels en premier IOG.

Les membres de l'ODU ne sont pas des gens qui cherchent la division du pays, contrairement à ce qui est écrit dans les torchons diffusés par les sbires du dictateur à travers Internet. Non, ils veulent simplement le respect d'un contexte constitutionnel et légal, approuvé théoriquement par le peuple en septembre 1992, que là aussi le pouvoir refuse de mettre en pratique. La prise en considération de ces éléments de fait l'auraient amené à proposer à son partenaire la participation inconditionnelle de certains membres de celle-ci.

Ce sont eux qui l'ont accueilli à son retour de Paris en mars 2000; Guelleh et sa bande ne sont pas déplacés sous le soleil pour, ne serait-ce, le saluer.

Les négociations avec le pouvoir autoritaire auraient une forte signification sur le plan politique avec la participation des membres de l'opposition; elle concernerait toute la collectivité et non seulement les intérêts égoïstes d'une élite "rapace" et très corrompue.
Dans une démocratie, comme il le dit fort bien, l'opposition a son mot à dire sur les projets, les lois; mais plus encore elle interpelle le gouvernement au Parlement et à travers sa presse sur des points précis. Je lui rappelle que pour négocier, il n'est pas nécessaire d'être deux.

De vraies négociations portant sur des sujets importants pour une collectivité doivent accueillir plus de deux parties. Sur ce point, il se place plutôt dans une exclusivité en matière de négociations politiques avec le pouvoir autoritaire. Et il n'y a aucune surenchère à voir dans les revendications des membres de l'ODU. Bien au contraire, elles encourageraient les parties en négociation à dépasser le simple cadre d'un texte qui remodèle un système foncièrement autoritaire, et à trouver une solution plus globale, même si les effets ne sont pas immédiats pour la majorité silencieuse.

Alors en négociant seul avec le pouvoir autoritaire, Dini l'a légitimé et l'a renforcé. Ceci lui a donc permit de mieux manipuler le Frud et son principal dirigeant. Contrairement à ce qu'il disait l'opposition et le pouvoir n'ont pas discuté "pour régler les caractéristiques civiles de la chose publique". A moins que la chose publique soit la relation plus que trouble entre une opposition armée et le pouvoir en place - toujours le même. Et dans ce cas précis, il est malhonnête de parler qu'il y a eu qu'"une seule partie".

Confrontons ce commentaire pessimiste à l'interprétation neutre de la Ligue Djiboutienne des Droits de l'Homme, publiée sur l'ancien site Liberte-aref.com. Elle dénonce à juste titre l'attitude d'un pouvoir toujours autoritaire un an après la signature de l'accord-cadre. Ses observations sur "les entraves diligentées par le pouvoir en place contre les organisations politiques et organisations syndicales ont toujours constitué une entorse au "processus démocratique" sont toujours d'actualité. "L'esprit à la prééminence de la légalité constitutionnelle, ... le respect des droits de l'Homme et du pluralisme des opinions, des convictions et des idées" annoncé dans le préambule de l'accord-cadre sont resté une intention très verbale, sans suite.

Que retenir de ces observations? D'une part que le Frud, aile radicale de Dini n'a obtenu aucune garantie de la part du pouvoir autoritaire sur des points aussi importants que le respect des libertés publiques. D'autre part avec un tel accord, le gouvernement et le dictateur IOG peuvent se targuer d'avoir "maîtrisé leurs passions" pour arriver à une paix. Mais laquelle et de quelle manière?

Dans une deuxième partie, je vais essayer de montrer comment Ahmed Dini explique l'accord signé le 12 mai 2001.Quels arguments a-t-il pour convaincre un homme très déçu comme moi? J'espère que je ne suis pas le seul. A-t-il renouvellé son discours et comment? Peut-il réagir aux propos des uns et des autres maintenant qu'il n'a plus d'épine sur le dos?

Pour se faire, je m'appuierais là aussi sur un autre entretien de Dini toujours au même organe d'information Les Nouvelles d'Addis en date du 12 juin, soit un mois après la signature du fameux accord, et des oppositions qu'il n'a pas manqué de soulèver au sein même de son mouvement,le FRUD.

D'entrée de jeu, il écarte l'idée de précipation dans la signature dudit l'accord; il préfére le terme "lenteur". La première traduit une action ou une décision rapides alors que la seconde retarde l'événement politique ou social. Et chacune a ses vertus (lire le libre de Milan Kudera sur la lenteur). Soit.

Mais c'est un jeu de mots, qui n'explique rien du tout à mon avis. Il aurait quand même expliqué par exemple les vertus de la lenteur. Il n'en est rien. Or la précipation de la signature de l'accord du 12 mai est un fait indiscutable, on ne peut l'ignorer. Celle-ci est liée par le facteur international que le dictateur ne maîtrise pas, malheureusement pour lui. Qu'il y ait juste une simple coincidence, pour Dini, entre l'agenda international du dictateur IOG - participation à la réunion internationale sur les PAM à Bruxelles le 14 mai 2001- et le fait de signer un l'accord (deux jours avant ladite réunion), on ne peut nier les pressions internationales sur le gouvernement djiboutien. Son chef devait être "présentable" à cette réunion. Plus clairement, cela veut dire que le dictateur devait apporter une information nouvelle sur la situation de "ni-ni" de son pays pour reprendre une formule célèbre d'un ancien président français. On ne peut oublier ou minimiser une reprobation du parlement européen à propos de la situation des droits de l'homme à Djibouti, ni la compagne menée par le député socialiste Arnaud de Montebourg, et au-délà d'une partie de la gauche plurielle, contre le dictateur IOG au Parlement français.

En fait, il passe sous silence des pressions extérieures sur le gouvernement. Il ne dit aucun mot sur les moments difficiles au niveau des commissions entre les deux parties en février dernier. Mohamed Kadamy a bien exprimé sur les ondes RFI le 10 février 2001 les obstacles à surmonter pour arriver à un accord sérieux avec le pouvoir autoritaire. Ce dernier faisait cas de la réticence dudit pouvoir face aux propositions du Frud. Si l'affaire était simple, je ne crois pas que le ministre de l'Intérieur, chef de la délégation gouvernementale dans les négociations, aurait réagit sur le ton de l'inquiétude et n'aurait pas interpellé le chef du Frud, Dini lui-même. L'ex représentant du Frud en Europe, Kadamy, a manifesté son opposition à l'accord et il l'a prouvé sur le terrain à Bruxelles.

Face à ces propos et les réactions qu'elles ont suscitées, Dini est resté silencieux, impassible, insuceptible. Pourquoi? Ne trouvait-il pas utile de donner sa version des choses à ce moment-là? Ou la réservait-il pour un autre moment? Y avait-il pour lui un droit à ne pas réagir alors que tout le monde attendu sa position, même ceux qui écrivent des torchons à la faveur du dictateur sur le Net(republique-djibouti.com)? En effet, ces derniers n'ont pas hésité à le critiquer. On pourrait lire ce texte, daté de février-mars 2001: "Ahmed Dini s'engage pour des raisons qui lui personnelles dans des maneouvres politiciennes risquant de compromettre le processus de l'accord-cadre signé, il y a un an de cela à Paris" ou encore "... à croire que nous avons l'opposant le plus destructeur".

C'est normal qu'une partie soit amenée à plus de réticences, qu'elle ne réponde pas aux proposition de l'autre. Mais qui a dit que négocier, c'est aussi facile que de tirer sur des populations civiles par exemple.

Dans cette interview aucun de cet épisode. En termes psychologiques, on dirait qu'il y a refoulement d'un moment gêneant ou très trouble de la personne. Il s'attarde plutôt sur des considérations d'ordre général par exemple en faisant un lien entre la "paix civile à Djibouti, la paix régionale et la sécurité internationale". Mieux encore il affirme que "la paix à Djibouti (est) l'unique chance de sortir de la crise économique dont souffre le pays [...] la paix désenclave ces régions". Il y a un mélange des genres dans son discours, confusion des ordres des priorités. On a du mal à le comprendre.

Mais alors qu'est-ce qui a changé pour signer un accord en mai, et comme il dit de rémedier à une situation dommageable pour la population, mais dont ils (les hommes politiques) ne sont pas responsables (d'après eux)? Il explique d'abord par l'inopérabilité de "l'issue militaire" pour les deux parties et ensuite par une formule lapidaire : "il y a eu acquisition de convictions". Encore une fois une expression à forte "valeur significative". J'aimerais bien savoir comment cette acquisition de conviction a pu cheminer dans les têtes de ces hommes engagés dans un conflit armée, il y encore qu'un peu plus d'an. Il aurait été mieux de parler, à mon avis, de changement de conviction durant les négociations pour justifier la signature. Or en l'employant ainsi sans lui donner une couverture ou un contexte explicatifs, le mot "conviction" ne produit aucun sens, aucune émotion.

Qu'en est-il de la revendication démocratique du Frud dans l'accord du 12 mai? Sur cette question, Dini reste très évasif alors qu'elle était l'une des revendications mobilisatrices du Frud dès 1991 (certains diront bien plus tôt). Il évite l'expression "réformes démocratiques" et parle plutôt de la démocratie. Or qu'elle soit l'expression, le débat politique et social tourne autour de l'éternelle question des réformes démocratiques. Elle est tellement utilisée par tout le monde et dans toutes les situations depuis 10 ans à tel point qu'elle a perdu totalement son sens, et surtout du fait de l'absence des démocrates dans cette classe politique ultracorrompue.

Mais tout de même, si on en parle, c'est parce que le système politique djiboutien est loin de réfleter les idéaux de la démocratie et en premier lieu le respect de la liberté sans laquelle on est dans un régime autoritaire et dictatorial. Compte tenu de la réalité d'aujourd'hui le bon sens ne peut ignorer, et je ne vois pas quel autre adjectif peut-on qualifier le régime djiboutien. Donc sur cette question, Dini s'empètre dans des considérations qui n'ont aucun sens quand il nous dit que "Pour nous, la démocratie, c'est de pouvoir choisir ceux qui vont gérer la chose politique et, s'ils ne donnent pas satisfaction en ne faisant pas leur travail ou en le faisant mal, ou encore en en profitant personnellement, c'est de pouvoir les remercier pour mettre d'autres à leur place. Pour nous, la base de la démocratie, c'est cela". Il ne nous indique pas comment ceux-ci (les citoyens) peuvent-ils remercier ceux-là (les dirigeants)? A moins qu'il ne pense à un autre moyen plus performant et démocratique que l'élection; celle-ci reste jusqu'à nos jours dans les régimes démocratiques le seul moyen à la disposition des citoyens, en dehors des autres formes de participation politique par exemple la manifestation. Mais être à la disposition ne signifie pas forcément qu'elle ait une effectivité sur le plan politique pour les dirigeants et les citoyens.

Dans notre pays, il y a toujours eu des élections pour soi disant élire des dirigeants politiques. Et ces derniers n'ont jamais satisfait le travail pour lequel ils ont été théoriquement élus. Au contraire, ils en ont largement profité sur le plan personel (voir les richesses et les fortunes personnelles visibles et invisibles des hommes politiques et ceux qui gravitent autour de la classe politique). Alors comment ce système peut-il fonctionner comme il le dit?

Le paroxisme de l'inconscience est atteint surtout quand il affirme que "l'accord donne satisfaction". Or à la lecture des dispositions contenues dans le fameux accord du 12 mai dernier et particulièrement sur la question des réformes démocratiques, on ne constate aucune réelle avancée démocratique. Le titre 4 relatif à ce point se compose de 8 articles. Mais est-ce le nombre d'articles qui est vraiment important? La forme doit-elle l'emporter sur le fond?

Cette partie est très disparate sur le plan des sujets, elle traite de la question brûlante de la nationalité (art.10) et du droit à l'éducation (art.17) en passant par le conseil constitutionnel (art.11), le multipartisme (art.12) ou encore de la liberté de la presse (art.14). C'est comme disent les juristes un chapitre fourre-tout, qui, à mon avis, satisfait bien le pouvoir et berce de manière éloquente les rebelles et en premier lieu l'opposant "éternel". Disons clairement que ces dispositions sont des simples intentions de la part des parties, il n'y a pas de garantie dans le futur.

Toutefois, pour Dini, le texte est bon, et il accuse l'homme comme ceux qui disent que "la nature est bonne, ce sont les hommes qui sont mauvais". Pire encore, il critique injustement les magistrats ou les professionnels de la loi. Un magistrat, dit-il, au lieu de résister, préfère exécuter l'instruction reçue du ministre, la justice n'est plus indépendante. Mais, ajoute-t-il, ce n'est pas dû aux textes, c'est dû au magistrat lui-même. C'est une accusation très déplacée et très grave pour une majorité de juges et d'avocats, qui jouent consciemment leur rôle dans la société, font sérieusement leur métier. Parce que s'il existe des magistrats et avocats corrompus et soumis à la loi du pouvoir autoritaire, il y a d'autres qui ont perdu leur métier et même tout avenir professionnel dans ce pays pour avoir cherché à appliquer la loi.

N'en déplaise à Dini, ceci est une réalité.

Les textes sont presque parfaits selon Dini. Il y a une hésitation dans sa phrase, le presque introduit une certaine réserve ou un soupçon de la pensée de ce dernier. Car que signifie des "textes presque parfaits"? Pourquoi ne parle-t-il pas d'amélioration de ceux-ci? Des textes peuvent bons ou mauvais, mais tout dépend de la manière dont les hommes, qui sont aménés à les appliquer, de les mettre en oeuvre, bénéficient ou non d'une liberté d'action de la part de ceux que l'on considére des dirigeants responsables d'un pays.

Il ne critique pas l'action de ceux-là, qui détruisent les équilibres sociaux, la solidarité naturelle des Djiboutiens entre eux ou tout simplement la vie de ce pays. Ils sont connus de tout le monde. Bien au contraire, il reste modéré et très mesuré pour ces derniers. On peut même dire qu'il ne aucun mot sur la corruption, les coups bas que le dictateur IOG est passé maître depuis ... plus de trente ans. Par exemple, à propos de l'arrestation du président du PRD et Directeur de la publication du journal Le Renouveau, Daher Ahmed Farah, à la suite de la révélation des malversations financières impliquant le ministre de l'économie et des finances (encore lui), il se contente d'une réponse lapidaire " C'est un déficit dans l'appréciation par le gouvernement de ses méthodes d'intervention, et de la limite qui sépare le secret du public". C'est quand même grave, il s'agit d'une atteinte avérée de la liberté d'expression et au-délà de l'expression de l'autoritarisme et de la dictature du pouvoir en place. En tant que "combattant éternel de la liberté et de la justice", on ne peut répondre par "je ne comprends pas". Tout est clair; il n'y a pas lieu de chercher une quelconque raison.

Un démocrate réagit autrement.

Le dernier aspect qui a retenu mon intention dans cette interview est le changement de sa position institutionnelle et donc les pouvoirs du Premier ministre. Il tente assez maladroitement un volte-face. D'entrée de jeu, il nous dit que "nous avons une des meilleures constitutions", mais la faute ce sont les hommes. Et d'ajouter comme pour mieux nous convaincre, sans doute pour nous convaincre de son volte-face plus ou moins attendu. Qu'est-ce qu'insinue sa formule " ce sont les hommes"? Qui sont-ils, ceux du pouvoir? Ou ceux de l'opposition donc lui aussi? Mais tous ne peuvent pas être mis sur un même plan.

Sur la question de la constitution, il y a encore un peu plus d'an, il la critiquait. Il avait appelé au boycott lors du référendum en septembre 1992. Or depuis lors il n'y a pas une nouvelle. Cette position crée un vertige chez le simple citoyen djiboutien. Il a cette phrase très intéressante, et qui, à mon avis, résume son changement sur le plan institutionnel et particulièrement sur la place du Premier ministre dans la vie politique du pays ""est-ce que la démocratie est incomplète parce que le Premier ministre n'est pas le Chef du gouvernement".

Sur un point on peut aller dans le sens que lui, car la démocratie ne se réduit pas uniquement à l'existence d'un Premier ministre; il existe bien des régimes démocratiques qui ne connaissent pas un tel poste titre, les régimes présidentiels comme aux Etats-Unis. Mais à cette différence que la distribution des pouvoirs politiques entre les institutions est bien ordonnée et qu'un contrôle est institué et donc l'existence d'un Premier ministre est inutile. Il n'ajoute en rien à ces deux importants éléments dans la vie politique d'une pays et d'une sociéte étatique.

Mais cela étant dit, l'erreur volontaire ou involontaire qu'il fait est de se livrer à des considérations dénudées de sens par exemple quand il dit que "si la fonction du chef de gouvernement est donnée au chef de l'Etat, il remplit les deux fonctions". Il feigne d'ignorer dans une telle situation le monopole des pouvoirs entre les mains d'un seul homme.
Ce qui est encore plus invraisemble, c'est de faire des comparaisons fallacieuses entre des situations vraiement opposées sur le plan de la construction de la société politique en Afrique, et surtout de porter atteinte à l'honneur d'une grande figure de l'indépendance de l'ex Zaïre, Patrice Lumumba. L'intérêt des telles comparaisons est d'aboutir finalement à cette affirmation tout aussi invraisemblable et insensée"l'unité du centre de décision dans certains pays d'Afrique en transition vers la démocratie peut être une nécessité, elle n'est pas anti-démocratique". Bien sûr même quand il y a une pluralité des centres de décision, on aboutit toujours un centre unique, comme on dit un tel a le dernier mot. Oui, mais s'il y a plusieurs niveaux de contrôle, il y a des sanctions quand ça ne marche pas.

Alors si pour lui, l'unité du pouvoir l'emporte sur sa répartition, il serait simple de proposer la suppression du poste de Premier ministre, c'est plus clair et ceci mettrait fin au vieux "débat" entre ceux - groupe qu'on trouvait jusqu'à ce jour un certain Dini - qui sont pour des pleins pouvoirs sur le plan constitutionnel pour le "premier des ministres" selon l'heureuse formule de Laudouze, qui est plus que janais administratif, et ceux qui se contentent d'une situation lâche et dévalorisante pour son occupant.

Mais il ne s'arrête pas sur cette affirmation. Il essaie de jusitifier sa position parce qu'il est conscient que son schéma institutionnel idéal ne peut fonctionner sans un contrôle. Voilà une idée très intéressante dans un régime démocratique. Toutefois pour lui, ce qui importe le plus, c'est un contrôle sur "la manière d'exercer cette fonction de chef de gouvernement", lequel contrôle se fait par une "transparence électorale". Et pour vraiment nous convaincre, il use une expression inconnue dans le discours politique djiboutien "la vigilance citoyenne". Celle-ci passe par les urnes, autrement dit par les élections. On peut constater seulement la nouvelle signafication qu'il donne à l'acte de vote, l'idée n'apporte aucune nouveauté sur le plan politique.

A n'en pas douter, c'est un argument très limité et inapplicable dans la mesure où il se réduit à une technique qui n'a jamais servi aux citoyens dans un régime autoritaire et dictatorial. Elle a plutôt fait l'objet d'une manipulation assez rôdée de la part du pouvoir autoritaire, ce qui a enlèvé tout le sens et le symbole qui lui sont attaché. Une transparence par l'élection est toujours un but à atteindre, même dans les démocraties dites consolidées. Dans un régime autoritaire elle constitue un combat permanent pour les démocrates. Dans le régime politique djiboutien, elle est complétement inconnue par la classe politique dirigeante, corrompue, et qui ne peut détenir le pouvoir de façon malhonnête.

Quant à la vigilance citoyenne, elle est une de ces expressions empruntées aux discours politiques des sociétés dites développées, où a lieu un débat entre les courants politiques opposés. Elle est du même ordre que celle qu'a utilisée le dictateur IOG la bonne gouvernance. Et qu'en a-t-il été de cette idée lumineuse? Rien. L'autoritarisme et la dictature d'IOG et de sa bande mafieuse continue à sévir sur la population.

Faut-il lui rappeler que le contrôle découle d'une pratique politique qui privilègie le respect de l'ordre constitutionnel, un système politique où chaque institution, nouvelle ou ancienne, joue pleinement son rôle, un système politique où tout simplement les libertés publiques et politiques sont respectées par les autorités administratives, policières et militaires et garanties par des juridictions libres, impartiales et compétentes.

Quel intérêt d'avoir une juridiction constitutionnelle quand elle est très partisane, quand elle justifie les victoires volées du pouvoir autoritaire lors des consultations électorales? Quelle signification peut-on avoir des élections organisées dans des conditions douteuses, des conditions qui annoncent déjà la couleur, en fait le vainquer, comme on dit dans le jargon journalistique? Aucune sur le plan politique. Même le mot plébiscite ne conviendrait pas pour désigner une telle situation.

Pour conclure, je constate d'une part que Dini a vraiment perdu le sens de la mesure et de l'observation. Il est rentré dans un moule où il n'est qu'un élément manipulé par un système, par un groupe d'occultes et d'inclutes, qui ne croient au pactole qu'ils décrochent par la position qu'ils occupent un moment donné dans l'Etat plus que néo-patrimonialisé. D'autre part, il y a chez lui, des remises en cause sérieuses sur ce qu'on pourrait appeler ses convictions. C'est vrai que l'homme peut changer, mais pas de cette manière, c'est-à-dire aller jusqu'à renier des principes qu'on croit parce qu'ils sont justes et partagés par d'autres, ce n'est vraiment pas changer. C'est se compromettre avec la dictature que l'on dénonçait.

A mon avis, Ahmed a vraiment râté un rôle : celui de rechercher le respect de l'ordre constitutionnel et plus encore de l'améliorer pour le bénéfice.

Mais il est juste de se poser aussi cette question : avait-il vraiment les moyens de faire fléchir un pouvoir plus qu'autoritaire?

Cependant, ceci ne le dédouane pas des critiques qu'on peut lui faire à juste titre, en tant qu'homme politique, en tant qu'opposant et surtout pour sa position particulière de chef d'une rébellion qui a négocié avec un pouvoir autoritaire et dictatorial. Il a créé un espoir, qui s'est transformé en désespoir. Car tout est remis à plus tard dans l'accord.

E.B.

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04/07 (lecteur) Bonjour,
Je vous envoie un texte sur un commentaire à propos de l'inauguration du nouveau édifice du ministère de la justice le 24 juin dernier.

La dictature et l’injustice encore mises en scène

Quel lien existe-t-il entre un bâtiment d’un ministère et le troisième pouvoir de l’Etat ? Apparemment aucun. Mais pour certains il y en a. Oui, c’est sûr.

Si le ministère, dans notre cas, celui de la justice, est un des composants du gouvernement; le pouvoir judiciaire comme le dit d’ailleurs la constitution du 15 septembre 1992, doit être indépendant des deux autres et particulièrement du pouvoir exécutif. C’est tout simplement ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs. Mais celle n’existe pas dans un régime autoritaire.

Le dictateur en chef IOG et un obscure acolyte trouvent un lien entre un bâtiment, aussi vieux et d’aucune estéthique architecturale, et les services de la justice. Le bâtiment accueille le ministre et son administration centrale tandis que les services de la justice constituent toute l’activité judiciaire du pays.

Alors comment justifient-ils ce lien? Aucune explication n’est donnée. Jusqu’à la construction de ce nouveau bâtiment du ministère, la question de la séparation physique entre le ministère, c’est-à-dire un ensemble de bureaux, et les lieux de décision des juges et autres avocats n’a jamais été dans l’agenda du dictateur actuel, comme de son prédécesseur.

Ni le dictateur IOG ni le ministre de la justice n’expliquent les problèmes résultant de la cohabitation entre le département gouvernemental responsable, théoriquement de ce domaine et une justice qui doit être normalement impartiale, neutre et rigoureuse dans ses décisions. Officiellement le ministre ne s’est jamais plaint de la nuissance qu’auraient créé les juges et autres avocats dans leur travail, dans la défense de la société et des citoyens. N’oublions pas aussi la défense de la cause du dictateur IOG par cette justice. Je ne comprends pas vraiment cette décision inutile, et même coûteuse pour les pauvres finances publiques, déjà mises à mal par un ministre arrogeant et une administration corrompue à tous les niveaux.

Mais alors comment expliquent-ils cette décision de séparation physique ? Le dictateur IOG donne une explication vaseuse. Cette décision résulterait de la réforme de la justice. Il remet à la surface un mot qui a perdu de sens depuis 10 ans que les dictateurs l’use et l’abuse dans leurs apparitions discursives. Il précise "leur justice", c’est-à-dire celle des Djiboutiens. Laquelle réforme est voulue par les Djiboutiens. Comment ont-ils décidé? Ils n’ont pris part d’aucune réforme. Quelle hypocrisie de parler de réforme quand tout est soumis à un contrôle plus qu’étouffant.

Le ministre de la justice donne une autre version à cette décision ingénieuse. D’après lui, le bâtiment était étroit et fort peu fonctionnel pour les différents services de son ministère, lequel aurait des nombreuses contributions. A croire que ladite réforme a accordé encore plus d’activités à des fonctionnaires qui s’ennuiaient, surtout du fait qu’ils n’étaient pas libres de leurs actions et soumis par le contrôle pressant et insupportable des zélateurs du dictateur IOG.

Mais de façon un peu plus juridique, et emprunte de démagogie, il évoque que la situation antérieure "n’était pas conforme au principe de la séparation du pouvoir exécutif et (du pouvoir) judiciaire". Voilà une signification du principe de séparation des pouvoirs, qui est affirmé pourtant dans la "Loi fondamentale" comme dirait le dictateur IOG. Mais la pratique politique et constitutionnelle n’a jamais fait cas d’un tel principe. Parce que dans une dictature, la règle d’or est la concentration de tous les pouvoirs dans un but unique et précis : contrôler puis mieux opprimer.

Le dictateur IOG peut dire à ceux qui veulent l’écouter et à ceux qui veulent accorder un sens à ses disgressions quand il affirme qu’"en aucun cas, il n’a été question de profiter d’une quelconque position de force pour subir à l’autre l’usage de la force pour l’empêcher d’exercer les prérogatives conférées par notre Loi fondamentale".

Il est inutile d’expliquer aux Djiboutiens avertis que la justice, dans un régime autoritaire et dictatorial, constitue un puissant moyen d’oppression ignoble, au même titre que la police, la gendarmerie et l’armée. La justice a été utilisée dans la lutte politique entre les membres du RPP. Je pense à un certain Moumin Bahdon Farah, ministre de la justice dans ses états et le principal dictateur IOG de 1995 à 1996, donc jusqu’à l’exclusion du parti et à l’emprisonnement du premier dans la sinistre prison de Gabode.

C’est encore une affirmation gratuite, dite durant un jour et qui n’a aucune suite, quand on établit un lien entre l’inauguration d’un bâtiment et la gestion des affaires publiques pour une "une société fondée sur l’état de droit". Un tel mélange est le langage d’un régime autoritaire dont la gestion des affaires publiques et plus encore l’idée d’état de droit n’ont aucune signification.

L’Etat de droit ne se réduit pas à une gestion des affaires publiques, saine fusse-t-elle, quand bien même elle serait un des éléments de ingénieuse idée. Non l’idée d’état de droit place au rang des principes : le respect de l’ordre constitutionnel, les droits de l’homme et surtout une justice libre, donc un juge qui joue parfaitement son rôle de régulateur des conflits de la société. Et non pas comme l’affirme le dictateur IOG "la fonction judicaire suppose que le juge observe quelques distances par rapport aux turbulences de la société au service de laquelle il est appelé à servir". Quelle incohérence? En fait, le dictateur choisit entre l’idée de l’état de droit et ses conséquences juridiciaires, pratiques. On ne peut pas à la fois faire un éloge à la justice et dans le même temps dire que ceux-là mêmes qui sont chargés ne doivent pas s’impliquer dans les affaires. Il est clair que ce dictateur veut un juge qui soit à ses ordres. Certains l’ont été d’ailleurs. Comment expliquer des jugements aussi incohérents qu’injustes contre des innocents.

Pourquoi le juge doit observer quelques distances? C’est une manière de confier le juge à certaines affaires et de l’éloigner d’autres plus néfastes pour la société, pour son développement, des affaires criminelles dont on trouve le nom d’Ismaël Omar Guelleh et ses amis. Je pense à la corruption dont il est le principal moteur et le principal bénéficiaire. Je pense aussi aux assassinats et autres attentats meurtriers auxquels on attribue à des innnocents alors que IOG et sa bande en sont les premiers responsables, les premiers commanditaires de ces faits et actes odieux pour discréditer d’autres personnes.

Une séparation physique entre les services du ministère et ceux de la justice ne crée aucune indépendance à celle-ci par rapport à l’exécutif. Si le ministre ne peut pas frapper à la porte du juge tous les jours, il peut tout de même lui téléphoner, le menacer de prendre telle décision dans cette affaire, aller dans telle direction pour cet autre cas. Il peut aussi utiliser le fax, c’est encore rapide.

Non si on se limite aux symboles, puisque cet acte d’inauguration n’est qu’un symbole parmi tant qui restent insignifiants, le dictateur IOG et le ministre de la justice ne doivent pas plus être membres du Conseil Supéríeur de la Magistrature. Faut-il rappeler que le premier préside et l’autre est le vice-président de cet organe. Alors quelle indépendance y-a-t-il dans ce cas?

Quand arrivera-t-on à cette autre séparation ? Elle est aussi importante que des pièces obscures où tout est dissimulé. Si cette étape est franchie, ces deux messieurs rentreront vraiment dans l’histoire politique et judiciaire du pays par la grande porte. Ils auront fait un grand pas dans l’instauration de l’état de droit.

C’est un rêve me dira-t-on. Mais l’activité sociale et politique dans une société a aussi cette part de un rêve. Il faut essayer de passer un tant soit peu à une certaine réalité. Or cette tentative n’existe dans le régime autoritaire et dictatorial de Djibouti.

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04/07/01 (lecteur) Drogue : un fait similaire s'était déjà produit avec un ivoirien

Dans une dépêche de ce matin, vous parlez d'affaire de trafic de drogue impliquant la famille du dictateur IOG en France.

Je vous juste rappaler un fait similaire qui s'est pasé dans un aéroport parisien il y a un plus de 10 ans.

Le chanteur Ivoirien, Alpha Blondy est arrêté par les douaniers français en possession de stupéfiants ou comme on dit de la drogue. Il est interrogé dans les locaux la police française. Comme les commentaire ont expliqué le chanteur se tire de cette affaire grâce à l'intervention de l'ancien président ivoirien, feu Félix Houpheite Boigny. On ne peut ignorer le poids ce monsieur dans le système franco-africain que dénoncent beaucoup d'auteurs et particulièrement par François-Xavier Vershave dans son livre La Françafrique.

Il a été une pièce maitresse de ce système occulte, et qui plus est, était au-dessus des lois de la République française en considérant que les républiques africaines sont bannières.

Donc, je prends cet exemple pour répondre à votre question sur l'existence d'une justice à double vitesse.

La justice française, dominée par une classe politique corrompue, avant les réformes de la fin des années quatre-vingt, n'a jamais entrepris une enquête sur certaines affaires impliquant les réseaux franco-africains.

A propos de Djibouti et du khat, ce n'est pas la première fois qu'il y a une telle affaire. Je rappelle qu'un des conseillers de l'ambassade djiboutienne à Paris a été arrêté par les policiers français au moment où il recupérait une valise contenant du khat. Malheurement ce conseiller avait oublié de porter avec lui la carte d'accréditation, qui permet aux membres des corps diplomatiques d'échapper à tout contrôle, elle permet aussi de dissimuler tout dans ces valises.

Le conseiller a été renvoyé à Djibouti. Il n'y a pas eu de suite.

La femme du président c'est est autre chose. Elle bénéficie du statut de son mari.

Le système françafricain continue. Pas de justice égale pour tout le monde.

A bientôt

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3/07/01 Aéroport de Paris : saisie de drogue en provenance de DJIBOUTI ?

On nous signale que Mme Guelleh est arrivée à Paris où elle s'est installée en grande pompe au Claridge avec ses enfants. Très rapidement, ils se seraient précipités dans les boutiques luxueuses pour effectuer, selon les observateurs, des achats importants.

Avait-elle aussi parmi ses bagages plusieurs cartons contenant de la drogue : du khat ? Il semble en tout cas que l'ambassade ait aussitôt dépêché Mohamed Robleh, membre du service de sécurité intérieur, pour récupérer des cartons. Toujours selon nos sources, la Police française ou les Douanes auraient pu avoir saisi le Khat sans procéder à aucune arrestation.

Protection spécifique de la famille Guelleh ?

Si l'information est confirmée, on peut s'interroger pour savoir si la Police française et/ou les douanes pourraient avoir reçu des instructions spécifiques pour protéger la famille de Guelleh et pour ne pas mettre en application des mesures habituelles qui auraient été prises à l'encontre de n'importe quel citoyen, en toutes circonstances.... c'est à dire au minimum une interrogation dans les locaux de la police pour connaître la provenance des substances interdites et ensuite s'il y a lieu, la présentation des 'trafiquants" ou des "passeurs" à un juge d'instruction.

Pourrait-il y avoir, aussi, en France un système de justice à deux vitesses qui permettrait d'appliquer des procédures particulières et protectrices, dès lors que des faits concernent le Président Guelleh et/ou sa famille ? Nous rappelons que Guelleh, déjà mis en relative difficulté dans l'affaire de l'assassinat d'un juge français, pourrait être soupçonné un jour de crimes contre l'humanité : tortures, exécutions sommaires, arrestations arbitraires, etc.. et de corruption aggravée.

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Le 27 juin 2001: réconciliation effective ou de circonstance ?

Selon les informations et les témoignages reçus, il semble que cette date puisse marquer une réconciliation "intelligente" entre IOG et l'opposition.

En effet, la majorité des membres de l'opposition se sont rendus à l'invitation du Président et des phrases 'calmantes' ont été prononcées de part et d'autre pour reconnaître les mérites passés et actuels de chacun.

Soit … Après tout, comme le disent de nombreux commentaires, les termes de l'accord constituent un cadre qui pourrait tout à fait permettre au pays de se 'refaire une santé', à condition qu'il y ait une volonté réelle et honnête de les mettre en œuvre.

Il ne nous appartient pas de critiquer ni ce mouvement ni ce fantastique et inattendu retournement de part et d'autre. Il ne reste plus qu'à espérer que la mise en œuvre des conditions (Justice, démocratie, renouveau économique) soit réelle et qu'elle ne soit pas un feu de paille motivé par le besoin de convaincre les donateurs des soi-disant bonnes intentions du dictateur.

Nous restons vigilants, car toute cette comédie jette un voile trop pudique sur des années de torture, de corruption, d'injustice, de fraude électorale et de privations économiques.

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PND
PARTI NATIONAL DEMOCRATIQUE

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LIBERTE - RESPONSABILITE - SOLIDARITE
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B.P : 10204
Tel : 34 21 94
Adresse internet : awaleh@intnet.dj
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DJIBOUTI
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Discours du Président du Parti National Démocratique
(PND), M. ADEN ROBLEH AWALEH, à l'occasion du 24ème
anniversaire de l'Indépendance

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Mercredi 27 Juin 2001
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Militantes, Militants,
Chers frères et sours,

Nous sommes aujourd'hui à la 24ème année de notre indépendance.

C'est le 27 Juin 1977 que la lumière de la liberté a brillé au-dessus de notre peuple. C'était la fin de la longue nuit coloniale, une nuit qui avait duré cent vingt ans.

Cette liberté n'a pas été un cadeau. Elle ne nous a pas été offerte sur un plateau d'argent. Elle a été conquise de haute lutte. Elle a été le résultat d'un combat héroïque. Des hommes et des femmes se sont sacrifiés pour qu'elle voit le jour.

Avec l'indépendance, notre pays a conquis le droit d'être maître de son destin. Ce droit s'est concrétisé par la naissance de notre Etat.

Un Etat est à la fois un concept, un système, une structure dont a impérieusement besoin toute société humaine. Là où il n'y a pas d'Etat, c'est l'anarchie ou plutôt le règne de la loi de la jungle.

L'Etat, par essence, prend en charge les intérêts communs de toutes les composantes de la Nation. Son rôle premier est d'assurer les conditions de vie les meilleurs au peuple dont il est l'émanation.

Malheureusement il arrive que l'Etat soit confisqué par un petit nombre de personnes. Dans ce cas, il n'est qu'un instrument au service de ces personnes.

En vérité ce sont les gouvernants, agents d'exercice du pouvoir étatique, qui dévoient la mission noble de l'Etat. Cette situation mène inévitablement à la déchirure du tissu social. Elle est la cause des tragédies africaines. Là où l'Etat et ses règles sont
bafoués, les lots quotidiens des peuples ont pour noms : l'ethnicisme, le tribalisme, le clientélisme, la corruption, le mensonge, la misère intellectuelle et matérielle.

Une des règles fondamentales sur lesquelles reposent l'Etat commande que les gouvernants soient choisis par le peuple. Il n'en est rien pour un certain nombre de
pays africains dont le nôtre. Dans ces pays, ceux qui exercent le pouvoir s'auto-désignent puisqu'ils refusent de se soumettre à des élections libres, honnêtes et transparentes. Ils tiennent le peuple pour quantité négligeable.

Ce genre d'Etat que l'on appelle Etat partisan ou Etat dictatorial n'a pas d'avenir. L'Histoire le condamne, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Il est heureux que
notre pays s'en rende compte, même s'il est parmi les tout derniers à le faire. Les accords signés entre le FRUD et le gouvernement, le 12 Mai dernier, nous
annoncent l'avènement d'un Etat démocratique. Nous appelons de tous nos voux la concrétisation de cette promesse.

En ce 24ème anniversaire de notre indépendance, le Chef de l'Etat a prononcé un discours que l'on ne peut pas ne pas qualifier de pathétique. Non seulement il a
fait montre d'un profond respect à l'endroit de ceux et celles qui se sont sacrifiés pour la liberté de notre patrie mais il a aussi manifesté de manière sans équivoque son aspiration à une réconciliation nationale véritable. Il a ouvert son cour au dialogue et à la réconciliation. C'est certainement une marque de courage politique et d'intelligence.

Pourquoi l'opposition n'en ferait-elle pas autant ?

Pour parachever cette réconciliation, il ne reste plus au Chef de l'Etat qu'à réunir autour de lui l'ensemble des membres de l'opposition civile regroupée au sein de l'OPPOSITION DJIBOUTIENNE UNIFIEE (O.D.U.).

L'existence d'une opposition est fondamentale pour un pays qui se veut démocratique. Dans un tel pays, l'opposition a un statut et fait partie des institutions républicaines.

Militantes, militants
Chers frères et soeurs,

Notre parti est profondément convaincu que notre pays ne connaîtra ni cohésion nationale ni développement économique et social tant qu'il n'empruntera pas la voie démocratique. Pour nous il s'agit là d'une réalité incontournable. C'est pourquoi nous ne
transigerons jamais sur cette croyance.

Notre parti est un parti patriote. Nous n'avons d'autre but que de voir notre pays devenir une nation démocratique, prospère et solidaire.

Nous devons renforcer nos sections et nos fédérations pour susciter l'adhésion populaire la plus large possible afin que notre parti soit prêt pour les changements politiques annoncés.

Je vous remercie de votre précieuse attention.

ADEN ROBLEH AWALEH

Président du PND

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L'HOMME
OU LA FEMME
DE LA
SEMAINE.

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e)
- soit par son zèle pour soutenir la dictature,
- soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc. .

Auront-ils à répondre un jour de leurs actes
et de leurs crimes
devant un tribunal pénal international ?


Rappel des personnages
déjà "élus" :

LA LIBERTÉ N° 17 -
Mme LEILA,
juge d'instruction

LA LIBERTÉ N° 19 -
Omar FARAH,
gendarmerie d'Ali Sabieh

LA LIBERTÉ N° 29 -
Le général Yacin YABEH,

LA LIBERTÉ N° 32 -
Le directeur de la Prison de Gabode,

LA LIBERTÉ N° 33 -
Ali Mohamed ABDOU,
procureur général

LA LIBERTÉ N° 35 -
Mme Hawa Ahmed YOUSSOUF
Ministre déléguée conjointement avec
M. Le Représentant de l'UNICEF
à Djibouti.

LA LIBERTÉ N° 36 -
M Ibrahim Idriss DJIBRIL,
Ministre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)

BULLETIN N° 4 -
Lieutenant GUELLEH de la FNP

BULLETIN N° 7 -
Le responsable des forces de police
qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

BULLETIN N° 16 -
M Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances.

LA LIBERTÉ bulletin N° 23 -
M. Yacin Elmi BOUH,
Ministre de l'Économie et des Finances (2ème nomination)

LA LIBERTÉ bulletin N° 28 -
Monsieur Abdallah Abdillahi Miguil,
Ministre de l'Intérieur

LA LIBERTÉ bulletin N° 29 -
Monsieur MOGUEH,
Ministre délégué aux affaires musulmanes

LA LIBERTÉ - bulletin N° 32 -
Madame Nima Ali Warsama,
Juge d'instruction

LA LIBERTÉ - bulletin N° 36
Monsieur Ali Mohamed Daoud -
Ministre de l'Agriculture et du développement rural.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 37
Le Lieutenant-colonel Abdourahman Ali Kahin,
Chef du groupement de police du district de Djibouti.


LA LIBERTÉ - bulletin N° 40
Le procureur IBRAHIM,

LA LIBERTÉ - bulletin N° 42
M. Idriss Arnaoud Ali, Directeur de Publication du Journal le Progrès, Président de la Commission Permanente de l'Assemblée Nationale et Secrétaire Général Adjoint du Parti RPP.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 43
le Président Saïd Mahamoud Abkar, Cour criminelle de Djibouti.

LA LIBERTÉ - bulletin N° 48
Hassan dit "Modaubé"

Directeur adjoint de la Police politique.

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Les principaux responsables
d'actes de torture
à Djibouti.

En attendant que la justice pénale puisse instruire les plaintes des victimes de mauvais traitements, de spoliation, de viols, de torture et d'emprisonnement arbitraire (...), nous rappelons à l'opinion publique internationale les noms des tortionnaires qui ont été le plus souvent cités par les victimes.

- Colonel
Mahdi Cheikh Moussa,
- Colonel
Omar Bouh Goudade

- Lieutenant-colonel
Hoche Robleh


- Commandant
Zakaria Hassan

- Lieutenant Ladieh
- Lieutenant Mohamed Adoyta
- L'aspirant Haroun
- Le sous-officier Naguib
- L'adjudant Tane
- Kalifa
- Wagdi

Certains se seraient déjà réfugiés à l'étranger (USA et Canada) sous de fausses identités, mais ils sont placés sous surveillance, par les polices locales.

Nos informations sur la torture à Djibouti et les récits des victimes

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L'Ordre des
Brosses à Reluire
réunit les meilleurs chantres du régime dictatorial

Bulletin n° 44
Mahdi Ahmed Abdilahi au grade de Cireur de Pompes - Premier échelon

Bulletin n° 45
Monsieur Ali Abdi, Ministre des Affaires Etrangères au grade d'hyène fonceuse - Premier échelon

Monsieur Johar, Ministre du commerce au grade d'hyène repue - Premier échelon