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COURRIER
DES LECTEURS
nous reprenons de façon anonyme
(pour garantir la sécurité des auteurs) le contenu intégral
des lettres qui nous sont adressées. Pour éviter toute polémique
nous avons volontairement choisi de ne pas répondre aux critiques.
Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent
répondre.
j'approuve
sincerement votre action face a cet dictateur
Tout
d'abord laisse moi vous souhaitez une tres bonne fin d'annee et un bon
debut de ramadan si vous le faites.
Puis j'exprime mes sinceres respects et mon soutien pour l'action que
vous
faites aux prisonniers politiques de mon pays.
Je ne suis pas d'accord du tout humainement du sort que subissent ces
hommes
de la part de Mr Guelleh.Je demande donc au Gouvernement djiboutien la
libération sans condition de tous les prisonniers politiques.
Et j'approuve sincerement votre action face a cet dictateur er a ce fait.
Pour ma part je m'appelle A I, j'etais etudiant dans le Nord de la France
et
actuellement je vis aux Etats-Unis.
Je vous dis a tres bientot et bonne chance pour la suite.
Vous avez mon soutien et j'espere vous aider dans votre combat si Allah
me
laisse la vie INCHA ALLAH....
A.I.
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Je
demande a M Isamel Omar Guelleh de relacher tous les
prionniers politiques avant le noouveau millenaire. Sous peu,
ce sera a son tour d'aller un brin de vacances
a Gabode.
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Je sollicite
la mansuétude du Gouvernement Djiboutien et l'exhorte ,comme des centaines
d'hommes de par le monde qui veulent vivre leur vie sur terre sans animosité
et en bonne entente,à rapporter sa politique visant les opposants au régime
en place. Il est anormal de traiter l'homme de l'opposition par le mépris
,la contrainte et la torture...Un régime s'élève en écoutant et travaillant
avec ses adversaires. Je souhaite la libération des prisoniers politiques
de ce pays et ajoute ma requête à celle de ceux qui ne sont pas indifférents
à ce qui se passe là-bas.
JPS VERSAILLES FRANCE
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L'équipe
de communication de la Présidence monte au créneau ... sous
des identités d'emprunt ... pour attaquer notre action. sur les
thèmes :
"Tout
va à merveille, contrairement à vos affirmantions quotidiennes.
Je
l'avoue , certaines choses ne sont pas correcte, les droits de l'homme
sont baffoués certe. VOS
AIDES FINANCIÈRES, VOUS POUVEZ LES GARDER POUR VOUS..... "
SALUT,
À CROIRE QUE DJIBOUTI EST UN PAYS LIBRE ET INDÉPENDANT.
Tout d'abord laissez moi vs remercier pour la fraternité et la
sympathie auquelle vous
éprouvez pour djibouti et son peuple. Mais laissez aussi vous dire
MERDE
pour ce que vous faites à travers ce site..........
NOUS DISONS C'EST ASSEZ !!!!! RAS LE BOLE!!!!!
Vous racontez n'importe quoi sur notre terre chérie, comme si c'étais
la fin pour djibouti et qu'elle étais à la dérive.
Mais non, tout va à merveille, contrairement à vos affirmantions
quotidiennes. Je l'avoue , certaines choses
ne sont pas correcte, les droits de l'homme sont baffoués certe,
mais c'est une affaire DJBOUTO-DJIBOUTIENNE
ET LE LINGE SALE , ON LE LAVE EN FAMILLE(entre djiboutiens) DONC MERCI
LES FRANÇAIS
ON POURRA SE PASSER DE VOUS !!!!!!!!!!
AREF EST UN DES NOTRE, L'ETAT SAURA UN JOUR SES VALEURS, ET SES POTENTIELLES.
pour guedi et moumin et les autres... ils ont tous goûtés
au pain sacré et sont passés par là eux aussi.......
DONC, SVP ARRETEZ VOS MENSONGES. ET VOS
AIDES FINANCIÈRES, VOUS POUVEZ LES GARDER POUR VOUS.....
ON A CONFIANCE À NOS FRÈRES ET ON N'EN EST FIER !!!
VOUS CROYEZ QUE DJIBOUTI N'EXISTERAIS PAS SANS LA FRANCE, OH NON!!!!
MONUMENTALE ERREUR !!! D'AUTRES ONT VÉCUS SANS ET VIVRONT SANS
VOUS.....
ALORS POURQUOI PAS DJIBOUTI !!!!!!!!!!!
Mr CHAAL-CATLAUD
ou je sais quoi encore !!! PENSEZ-S'Y À OUBLIER DJIBOUTI
désolé pour l'orthographe des noms.
JE PENSE
QUE CE MESAGE PARAÎTRA DANS VOTRE JOURNAL, À MOINS QUE VOUS
SOYEZ ANTI-DÉMOCRATE, J'AI PLAINEMENT LE DROIT D'AVANCER MES OPINIONS
QUI SONT CONTRAIRES AU VOTRE.. N'EST CE PAS Mr LES SOIT DISANT COSMOPOLITES.!!!!
ET LA XÉNOPHOBIE, JE L'AI RENCONTRÉ PERSONELLEMENT À
PARIS....
SALUTATIONS..........
P.S : n'oublier
pas d'insérer le message dans votre prochaine édition..
de la part
d'un djiboutien fière des leurs.!!!!!!!!!!!!
Par Waber
AXM (?)
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Cher ami,
Votre lutte acharnée
pour la liberté à Djibouti vient de connaître un
succès. Les trois leaders de l'opposition (MOUSSA AHMED, Général
ALI
MEÏDAL, DAHER AHMED) sont libérés par le régime
qui dit que "c'est en raison du mois béni du ramadan".
Mais bien entendu il y a des dizaines d'autres détenus
politiques et surtout Djibouti demeurera une dictature tant que le régime
en place n'acceptera pas l'instauration du pluralisme politique et de
la
démocratie. Il faut que le régime reconnaisse l'opposition,
ce qui n'est
pas le cas aujourd'hui.
AR
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MOBILISER POUR CONSTRUIRE -
ACTION TCHADIENNE POUR L' UNITE ET LE
SOCIALISME ( ACTUS )
FEDERATION D'EUROPE-SECTION FRANCE
54, Passage des Becquerelles 80 000 AMIENS (FRANCE)
Tél: 03.22.92.02.39 Fax: 03.22.72.05.66 E-Mail : actus@club-internet.fr
AMIENS, LE
06 DECEMBRE 1999.
A MONSIEUR LE PRESIDENT GUELLEH,
REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
MONSIEUR LE PRESIDENT,
A L'aube du troisième
millénaire et en cette période particulière de ramadan
où la tolérance est de mise chez tous les croyants, nous
venons par la présente vous demander la libération sans
conditions de tous les Prisonniers Politiques Djiboutiens.
Nous osons encore espérer que votre sentiment en tant qu'être
humain vous conduirait à respect les Droits de l'Homme. Ces derniers
l'emporteraient ainsi sur toutes autres considérations.
Veuillez agréer Monsieur
le Président, l'expression de nos sentiments les meilleurs et remerciements
anticipés.
Pour la
Fédération d'Europe-section France de l'ACTUS
Le Secrétaire Général
LEY-NGARDIGAL Djimadoum.
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"Je demande
au Gouvernement djiboutien la libération sans condition de tous
les prisonniers politiques"
V.R.
Secrétaire exécutive
"Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme"
31 Cours Emile Zola
69100 Villeurbanne
FRANCE
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04/12
APPEL INTERNATIONAL
POUR LA LIBÉRATION DE TOUS
LES PRISONNIERS POLITIQUES INCARCERES A DJIBOUTI
Tous
ces prisonniers sont incarcérés
dans des conditions épouvantables voire du moyen-âge,
sans hygiène, sans soin et sans assistance judiciaire.
L'ARDHD
lance un appel à tous ses lecteurs
pour qu'ils se mobilisent en faveur de la libération,
avant le 1er janvier 2000,
de tous les prisonniers politiques incarcérés à Djibouti,
(la plupart sans jugement).
Cet appel
s'adresse en priorité au Président GUELLEH pour lui demander
une geste d'humanité et de clémence en cette période
du Ramadan et de l'An 2000.
Un tel geste "fort"
aura immédiatement des conséquences favorables en :
- libérerant la conscience
des dirigeants de la République à l'aube du deuxième
millénaire,
- contribuant à
restaurer l'image très compromise du régime au sein de la
communauté internationale,
- en prouvant effectivement
"le désir", si souvent affirmé (mais jamais suivi
d'effet), de conduire Djibouti vers la Démocratie,
- en plaçant
les négociateurs djiboutiens dans une position plus favorable
lors de la conférence bilatérale de décembre sur l'attribution
des aides françaises
pour les cinq prochaines années.
Nous
offrons à tous les lecteurs de "LA LIBERTÉ"
qui partagent notre point de vue trois possibilités
pour s'engager à nos côtés dans cette démarche
::
1
- Soit directement par E-Mail
Il suffit de nous adresser simplement un E-Mail
en indiquant par exemple :
"Je demande au Gouvernement
djiboutien la libération
sans condition de tous les prisonniers politiques"
ajouter vos nom et prénom,
la ville et le pays où vous résidez
et votre adresse E-Mail et s'il y a lieu, le nom de votre Association,
pour que nous puissions vous tenir informés de la suite de notre
action.
Adresse : jlschaal@ardhd.org
2 - Soit en signant directement la pétition,
cliquez ici : http://agorax.com/signe.html
3
- Soit par Courrier ou par Fax
Les pétitions peuvent être adressées par courrier ou
par fax :
ARDHD Fax : 33 (0)1.46.34.25.93
84, rue Saint Louis en l'Ile
75004 PARIS France
ENFIN, n'oubliez pas d'envoyer
un E-Mail à tous vos amis,
pour que la chaîne se développe...
Ne l'interrompez surtout pas !!!!
SUIVI : toutes les pétitions seront
transmises au Président Guelleh.
Plus la mobilisation internationale sera importante,
plus nous aurons de chance de convaincre le régime
de libérer ces hommes, injustement incarcérés,
avant la fin du millénaire.
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LISTE NON EXHAUSTIVE
DES PRISONNIERS D'OPINION A DJIBOUTI
1
- Arrêtés illégalement en Ethiopie
puis
extradés aussitôt à Djibouti pour être accusés d'assassinat, de tentative
d'assassinat
et de vol en bande armée :
Extradés
le 27 septembre 1997
Ali
Mohamed Makki,
né en 1958
Mohamed
Kadamy Youssouf
né le 12/05/1950
Mohamed Daoud Chehem
Extradés
le 4 octobre 1997
Kamil
Mohamed Ahmed dit Kabir,
né en 1960
Extradés
:
Aden Moussa Yakissa (arrêté à Sakhisso)
né en 1970 à Hanlé
Amine Haggar Barho (arrêté à Aissata)
né en 1977 à Mahia
Bourhan Mohamed Cheikh (arrêté à Manda)
né en 1966 à Tadjoura
Houssein Ali Mohamed (arrêté à
Sakhisso) né en 1969 à Hanlé
Osman Dardar Mohamed (arrêté à Aissayta)
né en 1962 à Obock
Badoul Yayo Saïd (arrêté à Aïssayta) né
en 1967 à Bouya
2
- Arrêtés dans les districts du Nord de Djibouti
Aboubaker
Mohamed Ayoub,
blessé, né en 1975 à Obock
Aden Hassan Houmed dit Eder, blessé et
sans soins, né en 1974 à Djibouti
Ali Ahaw Houmed, blessé, né en
1980 à Djibouti
Ali Mohamed Ali, né en 1974 à Mabla
Daoud Ahmed Ali dit "Dinkara",
blessé, né en 1967 à Djibouti
Haïssama Idriss Hami, blessé, né
en 1970 à Alaïli-Dadda
Houmed Moussa Houmed, né en 1969
à Mabla
Houssein Ali Houmed, né en 1976 à Garassou
3 -
Arrêtés près d'Arta
Abdi
Houfaneh Liban,
né en 1964, marié, père de 2 enfants,
Abdi Moumin Djama, né en 1980, célibataire,
Abdilahi Moussa Bouhoul, né en 1969, marié,
père de 6 enfants,
Arab Ibrahim Amin, né en 1969, marié,
père de 2 enfants,
Farah Ali Rirach, né en 1963, célibataire,
Houssein Hagi Awaleh, né en 1969, marié,
père de 4 enfants,
Ibrahim Mahamoud Abdi, né en 1977, célibataire,
Moussa Omar Waïs, né en 1972, célibataire,
Omar Aden Abdi, né en 1962, marié,
père de 2 enfants,
Osman Youssouf Houfaneh, né en 1967, marié,
Robleh Farah Arreh, né en 1974, célibataire,
Waberi Hersi Bahdon, né en 1966, célibataire,
4
- Arrêté à OBOCK
Habile
Ahmed Houme, arrêté
le 15/11/98 pour
appartenance au FRUD. Ecroué dans la Caserne de l'Armée, puis
à Nagad et enfin depuis le 1/01/99 à la Prison de Gabode
5 -
La famille et les relations d'Ismaël Guedi, ancien proche de la Présidence,
qui a démissionné pour ne plus cautionner les exactions commises par le Gouvernement
Abdourahman
Hassan Aïnan,
marié, père de 6 enfants,
Ahmed Hoche Hared, marié, père de 9 enfants,
Ali Robleh Darar, marié, père de 12 enfants,
Andilahi Robleh Darar, marié, père de
2 enfants
Daher Guedi Hared, célibataire,
Eleyeh Aman, marié, père de 2 enfants,
Ibrahim Samireh Darar, célibataire,
Mahamoud Miguil Obsieh, marié, père de
11 enfants,
Omar Guedi Hared, 70 ans, père de 22 enfants,
Saïd Mahamoud, marié, père de 5
enfants,
Waïs Guelleh Bahdon, marié, père
de 12 enfants, ..
6
- Journalistes de l'opposition emprisonnés les 2 et 23 septembre 99
Général Ali Meidal WAIS, Ancien
chef d'Etat-Major de l'AND, Co-directeur du journal "Le Temps"
Moussa Ahmed IDRISS, Président
de l'Opposition Djiboutienne Unifiée,
Codirecteur du journal "Le Temps"
Daher Ahmed FARAH, Président du
P.R.D. et directeur du journal "Le Renouveau"
7
- Autres prisonniers
Abdoulfatah MOUSSA ,
fils de Moussa IDRISS, incarcéré le 22
juin 1999
Ahmed SALAH :
athlète djiboutien, ancien capitaine dans l'AND, incarcéré
le 24 novembre 1999
....
et d'autres encore.
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REPORTERS
SANS FRONTIERES
Reporters sans
frontières
Secrétariat international
Bureau Afrique
5, rue Geoffroy Marie - 75009 Paris France
Tél : (33) 1 44 83 84 84
Fax : (33) 1 45 23 11 51
E-mail : afrique@rsf.fr
Web : www.rsf.fr
_____________________________________________________________________________
Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate Paris, 7 décembre 1999
Burkina Faso
Où
en est l'enquête
sur la mort de Norbert Zongo ?
A l'occasion du
premier anniversaire de la mort du journaliste Norbert Zongo, le 13 décembre
1999, Reporters sans frontières rend public un rapport qui fait
le point sur les avancées de l'enquête et sur les promesses
faites par les autorités burkinabés pour élucider
cette affaire.
"Le fait,
constate l'organisation, qu'aucun des six suspects cités par la
Commission d'enquête indépendante n'ait été
inculpé à ce jour, et que François Compaoré,
le frère du chef de l'Etat, n'ait même pas été
entendu par le juge d'instruction, témoigne que le pouvoir, malgré
ses déclarations, n'est toujours pas décidé à
faire toute la lumière sur cette affaire." L'organisation
ajoute que "l'expulsion à deux reprises des représentants
de Reporters sans frontières - en mai et septembre 1999 - témoigne
de la mauvaise volonté des autorités burkinabés.
Ces mesures ne contribuent pas à apaiser la situation créée
par la mort de Norbert Zongo et renforcent l'impression que le régime
a des choses à cacher."
Reporters sans
frontières s'inquiète également de la lenteur de
la justice burkinabé dans cette affaire : "L'argument largement
invoqué de la présomption d'innocence ne saurait cacher
le peu d'empressement dont la justice fait preuve pour mettre en cause
les véritables responsables de la mort du directeur de L'Indépendant.
Aujourd'hui, le juge d'instruction en charge du dossier dispose de tous
les moyens matériels pour mener à bien son enquête,
mais sûrement pas de la latitude nécessaire."
Enfin, Reporters
sans frontières recommande "aux principaux bailleurs de fonds
du Burkina Faso, et tout particulièrement à l'Union européenne
(l'article 5 de la Convention de Lomé IV conditionne l'aide apportée
par les instances de Bruxelles au "respect des droits de l'homme"),
de faire pression sur les autorités de Ouagadougou pour que toute
la lumière soit faite sur les assassinats de Norbert Zongo et de
ses trois compagnons."
Ce rapport, dans
un souci de transparence, a été envoyé au gouvernement
burkinabé plus d'un mois avant sa diffusion. A ce jour, Reporters
sans frontières n'a reçu aucune réponse.
Par ailleurs, toujours
à l'occasion du premier anniversaire de la mort du journaliste,
l'organisation mène une campagne de presse dans sept pays d'Afrique
de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée,
Mali, Niger et Togo). Une vingtaine de journaux ont accepté d'offrir
de l'espace publicitaire pour diffuser la photo du véhicule carbonisé
de Norbert Zongo accompagnée du message : "Monsieur le président
du Burkina Faso, vous aviez fait des promesses concernant les assassins
du journaliste Norbert Zongo. Seraient-elles parties en fumée,
elles aussi ?".
_____________________________________________________________________________
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Jean-François
Julliard au (33) 1 44 83 84 84 ou consultez le site de Reporters sans
frontières : www.rsf.fr
Reporters sans frontières
5, rue Geoffroy-Marie - 75009 Paris - France
Tél. (33) 1 44 83 84 84 - Fax (33) 1 45 23 11 51
E-mail : afrique@rsf.fr - Web : www.rsf.fr
Paris, le 7 décembre
1999
Burkina Faso
Où en est l'enquête
sur la mort de Norbert Zongo ?
Le 7 mai 1999,
la Commission d'enquête indépendante, chargée de faire
la lumière sur la mort du journaliste Norbert Zongo et de ses trois
compagnons, remet son rapport au Premier ministre burkinabé. Mise
en place à l'initiative des autorités, elle conclut, après
avoir auditionné plus de deux cents personnes, que, "concernant
les mobiles de ce quadruple meurtre (), il faut les chercher du
côté des enquêtes menées depuis des années
par le journaliste, et notamment sur ses récentes investigations
concernant la mort de David Ouedraogo, le chauffeur de François
Compaoré, conseiller à la présidence". Et d'ajouter
: "En ce qui concerne les auteurs du crime, la Commission d'enquête
indépendante ne dispose pas de preuves formelles permettant de
les désigner. Elle a cependant relevé des contradictions
et des incohérences dans les auditions d'un certain nombre de personnes
suspectées en relation avec leur emploi du temps du 13 décembre
1998 [jour de l'assassinat de Nobert Zongo et de ses compagnons], notamment
le soldat Christophe Kombacéré, le soldat Ousseini Yaro,
le caporal Wampasba Nacoulma, le sergent Banagoulo Yaro, le sergent Edmond
Koama et l'adjudant Marcel Kafando du Régiment de la sécurité
présidentielle (RSP). Cela n'en fait pas des coupables mais de
sérieux suspects."
Réagissant
aux conclusions de la Commission d'enquête indépendante,
le président Blaise Compaoré annonce, le 21 mai, dans un
discours à la nation, "la réorganisation et le recasernement
du Régiment de la sécurité présidentielle"
et s'engage à faciliter la tâche de la justice à qui
il appartient, selon lui, de "trancher désormais en toute
souveraineté". Le chef de l'Etat explique également
que des dispositions seront prises pour "assurer une couverture sociale
aux veuves et orphelins de Norbert Zongo, de ses compagnons, ainsi que
de David Ouedraogo".
Le 1er juin, un
"Collège de sages" est mis en place à l'initiative
du président Blaise Compaoré avec pour "mission d'¦uvrer
à la réconciliation des c¦urs et la consolidation
de la paix sociale". Présidé par Mgr Anselme Sanou,
évêque de Bobo-Dioulasso, il comprend seize membres, dont
trois anciens chefs d'Etat, des représentants des autorités
religieuses et coutumières, et des "personnes ressources".
Le 17 juin, le "Collège de sages" demande l'arrestation
des personnes mises en cause dans la mort de David Ouedraogo. Le lendemain,
trois membres de la garde rapprochée du président Blaise
Compaoré (Yaro Ousseini, Edmond Koama et Marcel Kafando) sont écroués
à la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO),
inculpés de "coups mortels, coups et blessures volontaires
et recel de cadavre" dans le cadre de la mort du chauffeur de François
Compaoré. Mais ce dernier n'a pas été inquiété.
Le rapport du "Collège
de sages", remis le 2 août au président Blaise Compaoré,
fait un certain nombre de "propositions de solutions pour la sortie
de crise" : "mise en place d'un gouvernement d'union nationale
de large ouverture", création d'une "commission vérité
et justice pour la réconciliation nationale" et constitution
d'une "commission ad hoc consensuelle chargée de la relecture
de certains articles de la Constitution et de l'élaboration des
textes relatifs à la vie des partis politiques". Concernant
l'affaire Norbert Zongo et les autres "crimes récents",
le "Collège de sages" propose notamment d'accélérer
l'instruction et que l'Etat prenne en charge les veuves et les orphelins.
Lors de la cérémonie
de remise du rapport du "Collège de sages", le chef de
l'Etat déclare qu'il "prend acte" des propositions des
sages, et affirme qu'il prendra "les mesures qui vont dans le sens
de l'intérêt supérieur du peuple burkinabé"
après avoir mené des consultations.
Ce rapport a pour
objectif de faire le point sur la mise en ¦uvre effective des propositions
de la Commission d'enquête indépendante et des suggestions
du "Collège de sages" concernant exclusivement l'assassinat
de Norbert Zongo. Des recommandations ont été faites par
ces deux structures, depuis maintenant sept mois par la première
et depuis quatre mois par la seconde. Au-delà des discours et des
promesses, qu'en est-il réellement des suites données par
les autorités concernant les recommandations de la Commission d'enquête
indépendante et du "Collège de sages" sur la mort
du directeur de l'hebdomadaire L'Indépendant et de ses trois compagnons
?
1. La Commission d'enquête indépendante recommande "qu'une
suite judiciaire soit donnée aux résultats de l'enquête
et que des moyens matériels et financiers suffisants soient alloués
au magistrat chargé de ce dossier".
L'affaire Zongo
est entre les mains du juge d'instruction Wenceslas Ilboudo du cabinet
n°1 du tribunal de grande instance de Ouagadougou, depuis le début
de l'année 1999. Une somme de plus de 20 millions de francs CFA
a été débloquée sur un compte ouvert à
son nom. Il dispose, par ailleurs, de matériel (véhicules
4x4, téléphone cellulaire, ordinateurs, etc.) et de personnel
(gendarmes et policiers) pour assurer sa sécurité.
Le juge Ilboudo
a ouvert une information contre X. Plusieurs personnes, déjà
auditionnées par la Commission d'enquête indépendante,
ont été entendues. Mais il ne semble pas que les personnalités
au centre de cette affaire aient été auditionnées,
et notamment François Compaoré, le frère du chef
de l'Etat. A ce jour, aucun des six suspects désignés par
la Commission d'enquête indépendante n'a été
inculpé.
Pour les organisations
locales de défense des droits de l'homme, le juge aurait pu prendre
en compte les résultats des travaux de la Commission d'enquête
indépendante et inculper les six membres de la garde présidentielle
ainsi que François Compaoré, le frère du chef de
l'Etat. Il s'agirait, selon elles, d'un véritable recul.
2. La Commission d'enquête indépendante recommande "que
les veuves et les orphelins de Norbert Zongo et de ses compagnons bénéficient
d'une prise en charge par les services de l'Etat".
Le "Collège de sages" va dans le même sens, suggérant
"que les veuves et orphelins des victimes soient pris en charge par
l'Etat sur la base d'un texte de loi".
Le 11 juin 1999,
un arrêté conjoint du ministre de l'Economie et des Finances
et du ministre de l'Action sociale et de la Famille a été
promulgué. Il faisait suite à deux décrets, en date
des 9 et 11 juin, portant respectivement sur la "prise en charge
sociale des ayants droit des feus Norbert Zongo, Ernest Yembi Zongo, Ablassé
Nikiema, Blaise Ilboudo et David Ragnagnèwendé Ouedraogo",
et sur "l'octroi d'une allocation spéciale accordée
à titre exceptionnel aux familles" de ces mêmes personnes.
Cet arrêté
précise que la famille Norbert Zongo recevra la somme de 3 900
000 francs CFA, la famille Ernest Zongo 420 000 francs CFA, la famille
Ablassé Nikiema 1 080 000 francs CFA, la famille Blaise Ilboudo
720 000 francs CFA et la famille David R. Ouedraogo 1 440 000 francs CFA.
L'article 2 de l'arrêté précise que cette "dépense
est imputable sur le budget de l'Etat". Ces sommes auraient été
calculées en fonction du nombre de personnes à la charge
des défunts et de leurs revenus.
La famille Zongo
a décidé "de ne pas entrer en possession de la moindre
somme tant que les auteurs du crime ne seront pas connus". Et d'ajouter
: "La famille demande que la lumière soit faite sur cette
affaire, sinon il n'est pas question que l'Etat [nous] parle de prise
en charge car ce n'est pas l'argent qui [nous] intéresse mais [la
recherche du] coupable d'abord et avant toute chose."
3. La Commission
d'enquête indépendante recommande "que les textes en
matière de police soient respectés de façon rigoureuse
afin de faire la distinction entre fonctions militaires et fonctions policières,
y compris en matière de sécurité d'Etat".
Pour le moment,
explique un homme de loi : "Aucune mesure pratique n'a été
envisagée". Et d'ajouter : "Il est vrai que les fonctions
policières exercées par les membres de la garde présidentielle
ne relèvent pas de la loi, mais d'une pratique arbitraire".
Dans l'esprit de la Commission d'enquête indépendante, il
s'agissait d'en finir avec ce qui s'était passé au moment
de la mort du chauffeur de François Compaoré : comme l'enquête
l'a révélé, David Ouedraogo a été arrêté
par des membres de la garde présidentielle, alors que dans le cas
d'un vol, l'auteur présumé aurait dû être immédiatement
remis à la gendarmerie nationale. Dans cette affaire, les gendarmes
n'ont fait que "couvrir", après coup, les agissements
de la garde présidentielle.
4. La Commission d'enquête indépendante recommande "que
le Conseil de l'Entente, qui abrite la garde présidentielle, soit
soumis aux règles d'une armée républicaine et que
le Régiment de la sécurité présidentielle
se limite à sa mission qui est d'assurer la protection du chef
de l'Etat".
Le "Collège de sages" propose de son côté
"d'organiser la protection républicaine du chef de l'Etat
par la gendarmerie et la police".
Le "Conseil
de l'Entente" continue d'abriter le Régiment de la sécurité
présidentielle. Si des mutations ont eu lieu au niveau de la hiérarchie
de la garde présidentielle, ce sont, pour l'essentiel, les mêmes
hommes qui assurent la sécurité du chef de l'Etat.
Ces changements
d'affectation - dont on ne connaît pas le détail - surviennent
alors que la mauvaise humeur de certains militaires s'est fait entendre
jusque dans la rue. Au cours de ces derniers mois, les hommes de troupe
ont fait part de leur mécontentement concernant notamment des indemnités
de logement qui auraient été détournées.
Certains observateurs
font remarquer que le régime du président Blaise Compaoré
s'appuie largement sur l'armée et, tout particulièrement,
sur la garde rapprochée du chef de l'Etat. Aussi, ajoutent-ils,
"il semble invraisemblable que le président de la République
se sépare d'un régiment qui fait sa force et son autorité".
Concernant le "recasernement"
annoncé par le chef de l'Etat, il n'est toujours pas effectif :
le Régiment de la sécurité présidentielle
occupe toujours les mêmes locaux. Une nouvelle caserne serait en
construction dans le quartier de Ouaga 2000.
5. La Commission d'enquête indépendante recommande "que
l'ensemble des dossiers de "disparitions" et d'assassinats toujours
sans explication soient ouverts et définitivement réglés".
De son côté, le "Collège de sages" propose
de "faire toute la lumière sur ces affaires, sans passion,
sans pression et sans parti pris", de "prendre toutes les mesures
utiles pour accélérer l'instruction des dossiers",
"d'inculper tous les auteurs, commanditaires et complices conformément
aux règles du droit", de "rendre la justice en toute
liberté et équité dans des délais raisonnables"
et "d'appliquer effectivement les sanctions prononcées à
l'exclusion de la peine de mort".
Aucun dossier concernant
des affaires passées et jamais élucidées n'a fait
l'objet d'une véritable instruction ou de nouvelles investigations.
Seule, "l'Affaire David" est aux mains d'un tribunal militaire,
le dossier sur Norbert Zongo relevant de la justice pénale. La
proposition du "Collège de sages" de mettre en place
une "commission vérité et justice pour la réconciliation
nationale" n'a toujours pas été suivie d'effet. Déjà,
en 1998, saisie par le Mouvement burkinabé des droits de l'homme
et des peuples (MBDHP), la Commission des droits de l'homme et des peuples
de l'Organisation de l'unité africaine, qui siège à
Banjul (Gambie), avait demandé à l'Etat burkinabé
de tout mettre en ¦uvre pour faire la lumière sur ces affaires.
Ouagadougou s'y était engagée. Mais rien n'a été
fait.
Les organisations
locales de défense des droits de l'homme affirment que les autorités
ne les ont toujours pas interrogées sur les différents cas
de "disparitions" et d'assassinats toujours inexpliqués.
Pour le MBDHP, on ne peut rien attendre de la justice dans l'état
actuel du Burkina Faso. Même si, depuis la remise des conclusions
de la Commission d'enquête indépendante, certains des magistrats,
les plus contestés, ont changé d'affectation, le MBDHP affirme
que "ces mesures n'ont pas ébranlé l'affreuse situation
de dépendance de la justice". Et d'ajouter : "Ce ne sont
même pas des réformettes. Le plus gros reste à faire".
Interrogé
sur la nécessité de "faire toute la lumière
sur cette affaire", comme le demandait le "Collège de
sages", un responsable d'un média local résume bien
le sentiment de beaucoup quand il affirme que "pour l'instant, le
pouvoir n'a pas amorcé un début de solution".
6. La Commission
d'enquête indépendante recommande "qu'en raison de la
barbarie avec laquelle il a été commis et la cruauté
qu'il dénote, des dispositions législatives soient prises
afin que le crime du 13 décembre 1998 soit considéré
comme un crime imprescriptible".
Les autorités
ne se sont toujours pas prononcées sur cette proposition de la
Commission d'enquête indépendante. Avec l'ouverture d'une
information judiciaire, le risque de voir le crime prescrit est écarté.
Reste que pour les familles des victimes, comme pour les militants des
droits de l'homme, cette mesure doit être rapidement votée
par le Parlement. Selon les uns et les autres, il s'agit, avant tout,
d'une affaire de morale, d'un symbole. Un test de la bonne volonté
du pouvoir.
Conclusions et recommandations
Les autorités
burkinabés n'ont que partiellement donné suite aux propositions
de la Commission d'enquête indépendante et du "Collège
de sages" concernant l'assassinat de Norbert Zongo et de ses trois
compagnons (ce rapport n'a pas pour objet de se prononcer sur les recommandations
politiques et économiques du "Collège de sages").
Des allocations spéciales pour les familles des victimes ont été
débloquées, le juge d'instruction a été doté
de moyens suffisants et l'enquête judiciaire se poursuit. Mais le
fait qu'aucun des six suspects cités par la Commission d'enquête
indépendante n'ait été inculpé à ce
jour, et que François Compaoré, le frère du chef
de l'Etat, n'ait même pas été entendu par le juge
d'instruction, témoigne que le pouvoir, malgré ses déclarations,
n'est toujours pas décidé à faire toute la lumière
sur cette affaire.
L'expulsion à
deux reprises des représentants de Reporters sans frontières
- en mai et septembre 1999 - témoigne de la mauvaise volonté
des autorités burkinabés. Ces mesures ne contribuent pas
à apaiser la situation créée par la mort de Norbert
Zongo et renforcent l'impression que le régime a des choses à
cacher.
Une importante
opération de "relations publiques" a été
menée par les responsables burkinabés auprès des
bailleurs de fonds, des partenaires politiques et des médias internationaux.
Mais concrètement, on constate que la transparence n'est pas à
l'ordre du jour : l'argument largement invoqué de la présomption
d'innocence ne saurait cacher le peu d'empressement dont la justice fait
preuve pour mettre en cause les véritables responsables de la mort
du directeur de L'Indépendant. Aujourd'hui, le juge d'instruction
en charge du dossier dispose de tous les moyens matériels pour
mener à bien son enquête, mais sûrement pas de la latitude
nécessaire.
Sans une pression,
tant au niveau local qu'international, il serait naïf d'espérer
que le pouvoir burkinabé accepte que toute la lumière soit
faite sur la mort du directeur de L'Indépendant. Comme la Commission
d'enquête indépendante l'a démontré, cet assassinat
est trop directement lié à la famille présidentielle
elle-même, pour que le chef de l'Etat, sauf s'il y est contraint,
laisse la justice aller jusqu'au bout de ses investigations.
Après avoir
mis en place la Commission d'enquête indépendante et le "Collège
de sages" - deux initiatives qu'il faut saluer -, les autorités
de Ouagadougou semblent aujourd'hui paralysées, effrayées
de leur propre audace. Après avoir pris les bonnes décisions
- sous la pression de la rue, ajoutent certains -, elles semblent aujourd'hui
dans l'incapacité de laisser les investigations se dérouler
normalement. D'où les tergiversations, les retards, les arguties
invoqués depuis la remise du rapport de la Commission d'enquête
indépendante au Premier ministre.
Aujourd'hui, les
dossiers concernant David Ouedraogo et Norbert Zongo sont au point mort.
Le juge militaire qui a hérité du cas de David Ouedraogo
a des difficultés pour accéder au fond du dossier constitué
par les deux premiers juges qui ont eu à instruire cette affaire.
Dans quelques jours, le 13 décembre 1999, on commémorera
le premier anniversaire de l'assassinat du directeur de L'Indépendant
et de ses trois compagnons, un crime toujours impuni.
Reporters sans
frontières demande aux autorités burkinabés de mettre
enfin en ¦uvre toutes les recommandations de la Commission d'enquête
indépendante et du "Collège de sages", et notamment
la réorganisation de la sécurité du chef de l'Etat.
Reporters sans
frontières s'étonne que le juge en charge du dossier du
quadruple meurtre de Sapouy n'ait pas engagé des poursuites et
procédé à l'arrestation des trois autres membres
de la garde présidentielle cités dans le rapport de la Commission
d'enquête indépendante et toujours en liberté, ainsi
que de François Compaoré, directement impliqué dans
"l'affaire David Ouedraogo", un dossier à l'origine de
l'assassinat du directeur de L'Indépendant (le juge d'instruction,
avant qu'il ne soit dessaisi du dossier au profit d'une juridiction militaire,
avait inculpé celui-ci de "meurtre" et "recel de
cadavre").
Reporters sans
frontières recommande aux principaux bailleurs de fonds du Burkina
Faso, et tout particulièrement à l'Union européenne
(l'article 5 de la Convention de Lomé IV conditionne l'aide apportée
par les instances de Bruxelles au "respect des droits de l'homme"),
de faire pression sur les autorités de Ouagadougou pour que toute
la lumière soit faite sur les assassinats de Norbert Zongo et de
ses trois compagnons.
N. B : Reporters
sans frontières, dans un souci de transparence, a envoyé
le présent rapport au Ministre de la Justice, au Ministre de la
Communication et à l'Ambassadeur du Burkina Faso à Paris,
plus d'un mois avant sa diffusion. A ce jour, notre organisation n'a reçu
aucune réponse.
_____________________________________________________________________________
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Jean-François
Julliard au (33) 1 44 83 84 84 ou consultez le site de Reporters sans
frontières : www.rsf.fr
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COMMUNIQUE
DU PROCUREUR GÉNÉRAL
ET DU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE D'ACCUSATION
DE DJIBOUTI
_____________________________________________________________________________
Note de l'ARDHD :
Nous ne savons pas le but recherché par les magistrats djiboutiens
qui ont publié ce communiqué le 27 novembre. Mais il apparaît
qu'ils se sont complètement discrédités en le diffusant.
Deux hypothèses sont possibles :
- soit
ils ont écrit ce texte de leur propre initiative. Le monde
entier les considérera comme des hommes peu fiables, capables d'affirmer
des informations absolument fausses, contredites par des experts internationaux
et des associations dont la rigueur est incontestable,
- soit,
et c'est le plus vraisemblable, ils ont obéi à des pressions
gouvernementales. Cela
confirme qu'ils n'ont aucune indépendance et que leurs jugement sont
soumis aux volontés du pouvoir dictatorial.
Dans les deux cas de figure,
ils confirment qu'ils ne sont pas dignes de confiance pour juger des hommes
et des affaires : manque d'indépendance, refus de la vérité,
etc..
Nos lecteurs peuvent consulter
sur le site, en particulier :
- le
rapport de la FIDH,
- les
éléments d'information complémentaires de la FIDH
- le
Rapport d'Avocats
Sans Frontières.
_________________________________________________________________________
MINISTÈRE DE LA JUSTICE
DES AFFAIRES PÉNITENTIAIRES ET MUSULMANES
RÉPUBLIQUE DE DJIBOUTI
Unité - Égalité - Paix
LE PARQUET GÉNÉRAL
URGENT
Djibouti, le 27 novembre 1999
COMMUNIQUÉ
L'ensemble des magistrats djiboutiens
près toutes les juridictions djiboutiennes de droit commun, outrés
par les termes et conclusions du rapport d'une commission d'enquête,
internationale sur les " conditions de détention à Djibouti,
ainsi que les déclarations " des auteurs du rapport dans la Presse,
déplorons vivement le caractère partiel, outrageants et diffamatoires
de tels propos au demeurant dénuées de tout fondement.
La magistrature djiboutienne
qui a autorisé et facilité en toute transparence le déroulement
de cette mission sans entrave aucune, ne peut cependant tolérer sans
réagir, les égarements inacceptables et injurieux à leur
endroit, des auteurs d'un rapport dont le caractère partisan et malhonnête
obéit plus des considérations extrajudiciaires qu'à la
manifestation de la vérité objet initial de cette mission.
Même si les magistrats
djiboutiens (toutes juridictions confondues) ne prétendent nullement
à la perfection dans leurs domaines d'attribution respectifs, il n'en
demeure pas moins que la justice djiboutienne est rendue quotidiennement malgré,
ses moyens hélas limités dans les délais / égaux
raisonnables et dans le respect absolu des droits de la défense et
des victimes et ce conformément aux textes en vigueur compte tenu de
nos engagements internationaux et stipulations onusiennes en la matière.
De plus, contrairement aux allégations
excessives et abusives des rédacteurs du rapport, les conditions de
détention à la Prison civile de Gabode et celle d'Obock, sont
des plus clémentes et conviviales quand on sait que le droit de visite
des familles de détenus est aussi large que sans limites avec le plus
souvent possibilité pour elles de remettre elles-mêmes en main
propre les gamelles de nourriture et discuter au besoin avec eux le tout sous
le regard complice des gardiens qui ne rechignent nullement en outre aux libres
exercices des promenades ou de sport exception faite de quitter le périmètre
de la prison.
Dès lors, les prétendues
"lutte de clan, manque de soins ou absence de suivi médical supposé,
violences, détention abusive ou arbitraire, corruptions, déni
de recours ou absence de contrôle judiciaire de la détention
alléguée de mauvaise foi et sans preuve aucune, ne sont en réalité
que les fruits de l'imagination assurément fécondes des membres
de la mission ayant à l'évidence une idée préconçue
ou un souvenir indélébile des justices et systèmes pénitenciers
africains, sommes toutes similaires pour un esprit occidental en mal de sensation.
Une simple concertation avec les délégués de la Croix
Rouge Internationale qui visitent régulièrement et librement
les centres de détention de Djibouti aurait sans doute évité
à la mission de pêcher par ignorance vu son temps de séjour
très limité et d'outrepasser ses compétences d'attribution
en portant gratuitement et injustement le discrédit sur notre système
judiciaire fusse-t-il étayé à tort ou à raison
par un membre de la justice djiboutienne, parmi une multitude des magistrats
ayant une opinion contraire curieusement non rapportée.
II est par conséquent
de notoriété publique, comme confirmées par d'autres
missions nationales et internationales que les conditions de détention
à la Prison civile de Gabode et dépendances, dépassent
largement les normes minima des Nations Unies en matière de détention.
La volonté des pouvoirs publics de l'améliorer encore plus par
la dotation en moyens qui manquent cruellement en cette période de
crise ne peut que nous satisfaire.
En conclusion, notre démarche
a pour objectif en premier lieu d'exprimer notre révolte face à
cette mise en cause intolérable, ensuite de rétablir dans ses
droits toute la vérité sur la justice djiboutienne à
notre sens discréditée sans la moindre justification et à
l'insu de ceux la même qui la rendent quotidiennement, par des personnes
sans doute de mauvaise foi, alors même que nous attendions de leur part
concours et coopérations susceptibles de nous frayer durablement les
voies de la consolidation de notre jeune état de droit.
POUR LA MAGISTRATURE
DJIBOUTIENNE :
LE PROCUREUR
GÉNÉRAL
ALI MOHAMED ABDOU
LE PRÉSIDENT
DE LA CHAMBRE D'ACCUSATION
MOHAMED WARSAMA RAGUEH
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10/12
DECLARATION
DE L'UIDH ET DE SA SECTION BURKINABE, LE MBDHP
La situation nationale
au Burkina Faso est marquée par une crise institutionnelle profonde
depuis l'assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois (3) autres personnes,
le 13 Décembre 1998.
La recherche de la
vérité dans ces dossiers et dans d'autres dossiers de crimes
d'opinion concernant une centaine de personnes, identifiées par le
Mouvement Burkinabè des Droits de l'homme et des Peuples (MBDHP), le
Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques,
le collège de sages, rencontre de nombreux obstacles au niveau de la
justice.
D'autres griefs relevés
par le collectif contre le pouvoir de la IVe République et concernant
l'impunité, les lois liberticides, les obstacles institutionnels (code
électoral et constitution), ne trouvent pas de solution, malgré
l'insistance du mouvement social, qui s'est dessiné au Burkina Faso,
depuis le 13 décembre 1998.
Blaise Compaoré
et son régime ont choisi d'accroître la répression sur
les citoyens et les jeunes (élèves, étudiants) et donnant
ainsi l'impression de couvrir les assassinats et meurtres commis et contre
lesquels le mouvement citoyen " trop c'est trop " s'est constitué
pour exiger que toute la lumière soit faite sur ces crimes.
La constance et la détermination du collectif à exiger la lumière
sur tous les dossiers de crimes impunis valent à ses responsables des
tracasseries de toutes sortes :
- désinformation
sur la nature du mouvement contre l'impunité ;
- agressions contre
le Président du collectif et tracasseries judiciaires (attaque de
son domicile le 10 Mai 1999 par un groupe de milices, dirigés par
le Maire de Ouagadougou ;
- interpellation par
la gendarmerie au motif d'appel à un coup d'état contre le
régime ;
- création
de journaux à connotation fasciste par les suppôts du pouvoir
pour s'en prendre au collectif et à son Président Halidou
Ouédraogo. Il s'agit de : l'opinion et l'hebdo du Faso ;
Après la publication
du journal " le Pays " d'une déclaration du collectif appellant
les forces armées nationales à ne pas utiliser la force contre
les manifestants, tous les membres du bureau du collectif ainsi que deux (2)
journalistes firent l'objet d'une interpellation le 1er décembre 1999,
par la Sûreté de l'Etat. Il s'agit de :
- Halidou
Ouédraogo, Président
du MBDHPet de l'UIDH, Président du Collectif ;
- Mr
Sagnon Tolé ,
Secrétaire Général de la Confédération
Générale du Travail
du Burkina (CGTB) et Vice Président du Collectif ;
- Norbert
Tiendrebeogo, Vice
Président du Collectif et Président
du Front des Forces Sankaristes ;
- André
Tibiri, Président
de l'Union Générale des étudiants Burkinabè
(UGEB)
Rapporteur du Collectif ;
- Maître
Sankara Benwendé,
Représentant de l'Union des Jeunes Avocats
du Burkina , Rapporteur du Collectif ;
- Medah
Jean - Claude ,
Président de l'Association des Journalistes
du Burkina, Rapporteur du Collectif.
les deux journalistes
:
- Boureima
Sigué, Directeur du Journal le " Pays "
- Paulin
Yaméogo, Directeur du Journal " SAN FINA "
Présentés
au Parquet du tribunal de Grande Instance de Ouagadougou le 3/12/99 avec les
conclusions d'une enquête de la Sûreté de l'Etat les chargeant
des faits suivants :
- atteinte à
la sûreté de l'Etat ;
- appel à la
dissidence au sein de l'armée ;
- appel à la
désobéissance au sein de l'armée ;
Ils seront remis en
liberté et invités à se représenter le mardi 7/12/99.
Le Procureur du Faso leur signifiera qu'ils seront convoqués en justice
incessamment pour s'entendre juger des faits de démoralisation des
forces armées. Ces faits peuvent entraîner une peine d'emprisonnement
de un à cinq ans et d'une peine d'amende de 300 000 à 1 500
000 FCFA ou de l'une de ces deux peines seulement.
Ces faits montrent
clairement que la IVe République a choisi ses moyens, c'est-à-dire
s'abriter derrière des lois scélérates pour juger à
sa manière les membres de la société civile et des partis
qui conduisent la lutte du mouvement citoyen " Trop, c'est trop ".
Dans tous les cas,
pour ce qui est de la démarche du procureur du Faso, les personnes
convoquées devant lui ont répondu que l'armée était
un service public, ouverte aux critiques des citoyens sur les plans de son
fonctionnement, de son organisation, de ses défectuosités éventuelles.
Ainsi, les conclusions
du rapport de la Commission d'Enquête Indépendante (CEI) indiquant
six sérieux suspects en son sein relativement aux assassinats de Sapouy
en sont des signes. Les tortures faites à David Ouédraogo jusqu'à
ce que mort s'en suive, les tortures faites à Hamidou Ilboudo qui porte
cette affreuse blessure dans le dos, le meurtre de Pépin Auguste Ouédraogo,
de Mamadou Koné dans les locaux de la Police et de la Gendarmerie Burkinabè
sont des faits qui indiquent, que l'armée n'est pas exempte de toutes
critiques. En plus, demander aux militaires burkinabè de ne pas lever
leurs fusils sur les enfants comme ce fut le cas à Garango en 1995,
à Réo en 1996, à Toma en 1999, traduit un bon comportement
du collectif.
Le monde entier célèbre
cette année le 10e anniversaire de la Convention Internationale des
Droits de l'enfant. Par ailleurs, très tôt et à titre
de contribution, l'UIDH a organisé à Bamako, au Mali un séminaire
sur " le rôle et la place de l'armée dans le processus démocratique
". Ont pris part à cette rencontre des Hautes personnalités
de nos différentes armées.
Le Burkina Faso a
ratifié de nombreux textes aussi bien sur le plan régional qu'international
( Convention sur les Droits de l'enfant, les Pactes sur les droits civils
et politiques, économiques, sociaux - culturels de 1976...). La Communauté
Internationale a adopté le 9 décembre 1998 la Déclaration
sur les défenseurs des droits de l'homme. L'Etat Burkinabè doit
appliquer ces textes.
L'UIDH n'est pas satisfaite
de l'état des droits de l'homme au Burkina Faso et rappelle que ce
pays a promis et laissé un écrit devant la Commission Africaine
des Droits de l'Homme où il promet de tout mettre en oeuvre pour régler
les questions pendantes dans le domaine des droits de l'homme.
Le fait d'avoir interpellé
également pendant quelques heures des membres du bureau de coordination
de l'UIDH le 27 Novembre 1999 (Kapet de Bana, responsable UIDH pour les Iles,
Julien Tobadja, responsable UIDH pour l'Afrique Anglophone), au motif qu'ils
n'ont pas à prendre la parole dans un meeting du collectif, témoigne
d'une frilosité injustifiable.
En conséquence,
l'UIDH demande l'annulation
pure et simple de la procédure, initiée contre les membres du
bureau du collectif dont son président Halidou OUEDRAOGO.
Elle souhaite vivement
le traitement des dossiers pendants et non encore élucidés par
une institution judiciaire véritablement indépendante.
Ouagadougou
, le 9 Décembre 1999
Le Secrétaire
Administratif
Christophe COMPAORE
Copie à :
- Toutes les sections de l'UIDH
- Tous les membres du Bureau de Coordination
- Tous les membres ayant le statut d'observateur auprès de l'UIDH
- Membres auprès desquels nous avons un statut
1) Commission Africaine
(Banjul)
2) ECOSOC-New-York
3) ICBL
4) Nord/Sud de Lisbonne
5) Nord/Sud XXI
- Toutes chancelleries
- Toutes institutions des Nations Unies à Ouagadougou
- Collectif des Organisations de Masse et de Partis Politiques
NB : Un collectif d'Avocats s'est constitué pour un éventuel
procès. Vos contributions sont souhaitées.
Merci de bien vouloir
informer le secrétariat de l'UIDH de toutes actions entreprises.
UIDH
Tél : ( 226) 31 61 45
Fax : (226) 31 61 44
E-mail : uidh@fasonet.bf
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