10/11/02
Chronologie et analyse succincte des Traités (Par Roger Picon)
Cette étude
sans prétention est issue de recherches effectuées dans
les archives du Ministère des Affaires étrangères
et du Secrétariat d'Etat au DOM-TOM de la République française.
Par évidence,
certains recoupements peuvent s'avérer nécessaires afin
de confirmer certains faits relatés, je laisse aux lecteurs le
loisir d'apporter leur propre contribution.
Février
1835 à mars 1837
Exploration du Choa par M Combes et Tamisier.
Début
1838
M Rochet
d'Héricourt débarque à Tadjourah et se rend au
Harrar.
Années
1838 - 1839
Mission
scientifique et commerciale française en Abyssinie sous la direction
du Lieutenant de Vaisseau Lefebvre.
Débarquement
à Massaoua, séjour à Adoua capitale du Tigré.
Année
1839
M Rochet
d'Héricourt obtient l'appui du Sultan de Tadjourah qui garantit
sa sécurité sur les terres des Danakils.
En réponse
à la présence française dans la Corne Est de l'Afrique,
l'Angleterre occupe Socotra puis Aden.
Année
1840
L'Angleterre
achète les Iles de Moucha au Sultan de Tadjourah.
18 septembre
1840
Monsieur
Combes de la Compagnie Nanto-Bordelaise achète pour 1800 Thalers
un terrain à proximité du village d'Edd.
L'emplacement du
port ayant été mal choisi et la compagnie étant
en faillite, ce terrain sera cédé à la Maison Pastre
qui le rétrocédera par la suite au gouvernement français
; cette dernière cession ne sera jamais effective .
Année
1841
Installation
du Consulat de France à Massaoua.
7 juin 1843
Au nom
du Roi de France, Louis-Philippe, M Rochet d'Héricourt signe
avec la Roi du Choa, Saleh Selassié, un traité d'amitié
et de commerce qui stipule notamment que "
tous les
Français pourront commercer à Choa, y acheter des terres
et des maisons
".
Ce Traité
ne sera pas suivi d'effets et tombera dans l'oubli.
Année
1849
Monsieur
Rolland, Consul de France à Massaoua souligne au gouvernement
français l'importance d'Obock.
Années
1855 - 1856
Monsieur
Lambert, commerçant installé à Aden, effectue de
multiples voyages à Zeïla, Tadjourah, Obock, Haddeïda,
Moka et aux Iles de Moucha. Il se lie d'amitié avec le Sultan
de Tadjourah.
Année
1856
L'Angleterre
s'installe à Berbera.
Année
1857
M Lambert
est nommé comme Consul de France à Aden.
Prenant de vitesse
le marin français envoyé par la France, l'Angleterre s'installe
à Perim et hisse son pavillon.
Année
1859
Le Capitaine
de Frégate Russel, chargé par le Prince Napoléon
d'une mission en Mer Rouge, signe avec le Roi du Tigré, Negoussié,
un Traité aux termes duquel celui-ci cède à la
France la Baie de Zulla et l'Ile de Sissieh.
Peu après
Negoussié est tué par Theodoros, Roi du Gondar.
Le Traité,
contesté par les Turcs, ne sera pas appliqué.
4 juin 1859
M Lambert,
Consul de France à Aden, est assassiné aux Iles de Moucha.
Janvier 1861
Le Gouvernement
français confie à l'Amiral Fleuriot de Langle une mission
d'enquête sur la mort du Consul Lambert et de se faire livrer
ses assassins.
Octobre 1861
L'Angleterre
achète les Iles Dahlac situées dans la baie d'Adulis.
11 mars 1862
Le chef
somalien Chermaki coupable d'avoir ordonné l'assassinat du Consul
Lambert sera livré aux autorités turques. L'Amiral Fleuriot
de Langle ramène à Paris M Dini Ahmed Aboubekr, cousin
et délégué du Sultan de Tadjourah, représentant
des sultans de Raheïta et du Gobad.
Le Traité
et la Convention élaborés en 1858 entre M Dini Ahmed Aboubekr
et le Consul Lambert seront signés à Paris par M Triboulet,
Ministre des Affaires Etrangères et M Dini Ahmed Aboubekr.
Par Convention les
chefs Danakils cèdent à la France le port, la rade et
le mouillage d'Obock ainsi que la plaine qui s'étend de Ras Ali
à Doumeïra en contrepartie d'une somme de 10 000 Thalers.
Un article additionnel
spécifie qu'au cas où Obock serait reconnue impraticable
aux navires à fort tonnage, les chefs s'engageraient à
céder les ports, rades et mouillages du Ghoubet Al Karab ou tout
autre lieu sur le territoire qui en dépend.
20 mars 1862
La France
occupe officiellement Obock.
19 mai 1862,
Le pavillon
français est symboliquement hissé à Obock mais
il y aura aucune occupation militaire française effective.
Jusqu'en 1881, la
présence française sera matérialisée par
ce pavillon gardé par un vieux Danakil qui recevra de temps à
autre la visite d'un bâtiment de la marine française.
Année
1865,
Massacre en Abyssinie de la colonne anglaise Munzinger.
Année
1866,
Le Sultan
de Constantinople concède au Khédive une partie de ses
droits sur la Côte Est de la Mer Rouge jusqu'au Cap Gardafui.
Année
1867,
Mise en
place d'une garnison égyptienne à Tadjourah.
Début de l'installation de l'Angleterre à Zeïla.
4 Octobre 1868,
M Poilay,
représentant la Maison Bazin et Rabaud de Marseille, achète
pour 80 000 Thalers à Ali Toubatt Bourein le territoire de Cheik
Saïd.
L'acte de vente est signé à Aden.
Année
1869,
L'Italie
s'installe à Assab.
7 novembre 1869,
Inauguration
du Canal de Suez.
Année
1870,
L'Angleterre
interdit aux navires français l'accès au port d'Aden.
La France créé
un dépôt de charbon à Cheik Saïd.
Au début
de la guerre de 1870, le territoire de Cheik Saïd sera occupé
militairement par la France qui y fera construire quelques défenses.
Le territoire sera
ensuite abandonné, les Turcs procéderont à la destruction
des fortifications sans protestation du Gouvernement français
qui ne rachètera que dix huit ans plus tard les droits sur ledit
territoire.
Année
1873,
La France
envisage de céder Obock à l'Egypte en échange d'un
immeuble destiné à l'installation de son Consulat au Caire.
L'opération sera irréalisable du fait que l'Egypte n'a
jamais reconnu les droits français sur Obock.
Année
1876,
L'Egypte
échoue dans sa tentative de conquête de l'Abyssinie.
1er novembre
1880,
Resserrement
des liens politiques entre Ménélik, Roi du Choa et la
France.
Il adresse à
Gambetta, Président de la Chambre des Députés français,
une lettre d'amitié par laquelle il demande la protection de
la France vraisemblablement avec l'intention de réserver à
son royaume un couloir d'accès à la Mer Rouge au moment
(ou après ?) l'échec de la tentative égyptienne
de s'emparer de l'Abyssinie.
Le littoral de la
Mer Rouge se trouve, à cette époque, partagé entre
la France, l'Italie et l'Angleterre.
Année
1882,
L'Angleterre
établit son Protectorat sur l'Egypte.
Année
1882,
M Paul
Soleillet de la Compagnie française d'Obock et du Golfe Persique
obtient, de Ménélik Roi du Choa, plusieurs concessions
et l'autorisation de créer un Comptoir à Sagallo.
Année
1883,
M Lagarde
est envoyé à Obock par le gouvernement français
afin d'en délimiter le territoire.
M Mesnier de la
Compagnie des Steamers de l'Ouest obtient l'autorisation d'y créer
un dépôt de charbon.
M Bremond, Directeur
des Factories françaises d'Obock transfère ses activités
à Djibouti.
Le site d'Obock
se révèle très inconfortable à cette époque.
Chaleur torride, rade peu sûre, mal abritée, eau rare et
saumâtre.
Aucun ravitaillement
sur place, pénétration vers l'intérieur très
difficile.
Année
1884,
L'Angleterre
occupe militairement Zeïla et interdit aux navires Français
de se ravitailler en charbon à Aden en raison du conflit avec
la Chine.
18 juin 1884,
Par Décret
français, le Territoire d'Obock est placé sous la responsabilité
d'un commandant dont les attributions sont définies ( Décret
d'application de l'Ordonnance en date du 18 septembre 1844 relative
au statut de Saint Pierre et Miquelon).
9 août
1884,
M Lagarde,
nouveau commandant français d'Obock, signe avec Ahmed Loitah,
Sultan Dankali du Gobad, un Traité d'amitié par lequel
ce dernier s'engage à faciliter et à protéger le
trafic caravanier de la France et de ses agents et à ne pas signer
d'autre traité sans l'assentiment du chef de la colonie française
d'Obock.
21 septembre
1884,
M Ahmed Ben Mohamed, Sultan de Tadjourah, accepte le Protectorat
de la France.
18 octobre 1884,
En témoignage
d'amitié M Ahmed Ben Mohamed, Sultan de Tadjourah, donne à
la France Ras Ali, Sagallo et Rood Ali ( Ghoubet Al Karab)
17 novembre 1884,
Prise de possession officielle de Tadjourah par la France.
Années
1884 - 1885,
L'Egypte
étant sous Protectorat anglais depuis 1882, elle se retire de
la région.
Année
1885,
Le Budget
militaire français prévoit la mise en place à Obock
d'une Compagnie d'Infanterie de Marine composée de 80 hommes
et d'y faire stationner un navire de la Marine nationale.
2 janvier 1885,
Le Sultan
du Gobad signe un nouveau Traité transformant en donation officielle
la Déclaration du 18 octobre 1884.
25 mars 1885,
Monsieur
Henry, Consul de France à Zeîla, signe avec M Nour Oblé,
Ougaz des Gadaboursi, un Accord établissant le Protectorat de
la France sur les Somalis- Gadaboursis.
26 mars 1885,
M Lagarde
signe avec tous les Chefs Issas un Traité aux termes duquel "
ceux-ci donnent leur pays à la France pour que celle-ci les protège
contre tout étranger
.. "
3 juin 1885,
Un ouragan
s'abat sur Obock et provoque la disparition " corps et biens "
du navire français " Renard " avec 120 marins et passagers,
destruction des installations terrestres.
20 juin 1887,
L'Angleterre
annonce qu'elle a établi son Protectorat du Ras Jibuti à
Bunder Ciadeh.
5 septembre 1887,
M Lagarde
est nommé Gouverneur d'Obock.
Début
1888,
M Lagarde
installe sa résidence à Djibouti malgré les protestations
des Anglais.
9 février
1888,
A Londres,
le Protectorat français est reconnu par les Anglais sur les côtes
du golfe de Tadjourah y compris les îles de Moucha et l'îlot
de Bah en échange de l'abandon des droits français sur
Zeïla.
Année
1888,
La France
rachète le territoire de Cheik Saïd.
Année
1890,
Ménélik
demande l'aide de la France pour relier par une voie ferrée sa
capitale aux provinces d'Harrar Entotto ou Kaffa et le Nil.
Année
1892,
Transfert
d'Obock à Djibouti des Services Administratifs des territoires
occupés par la France.
9 mars 1893,
Ménélik signe la Convention de création de
la Compagnie Impériale d'Ethiopie pour la construction de la
voie ferrée de Djibouti à Harrar Entotto ou Kaffa et le
Nil blanc.
Année
1895,
L'anéantissement
de l'Armée Italienne combattant à Adoua met provisoirement
fin aux prétentions du Gouvernement de Rome sur l'Abyssinie.
20 mai 1896,
Décret
français groupant les Territoires d'Obock, Tadjourah, Danakils
et Somalis sous le nom de " Côte Française des Somalis
et dépendances " avec comme chef-lieu Djibouti.
Elle est placée sous l'autorité directe du Ministre de
France en Ethiopie (JO du 24 mai 1896).
Janvier 1897,
M Lagarde
signe avec Ménélik II un traité renouvelant et
complétant le Traité d'amitié signé en 1843
entre M Rochet d'Héricourt et Sahlé Sélassié.
Dans ce nouveau Traité, Menélik II y désigne Djibouti
comme "
débouché officiel du commerce Ethiopien
".
24 mars 1897,
Signature
à Addis Abéba, entre la France et Ménélik
II, de la Convention fixant la frontière entre la Côte
Française des Somalis et le Territoire de l'Empire Ethiopien.
Il est à
noter que ce Traité n'a jamais été suivi d'une
délimitation précise sur le terrain. Ce texte donnera
lieu à des interprétations les plus diverses qui aboutiront
à un incident de frontière en janvier 1938.
Année
1897,
Début
des travaux de construction de la voie ferrée.
29 août
1898,
Décret
français créant le poste d'Administrateur de la Côte
Française des Somalis, suppléant du Ministre de France
en Ethiopie, il est assisté d'un Conseil d'administration.
9 janvier 1899,
Statut
d'autonomie de la Côte Française des Somalis et nomination
d'un Gouverneur.
14 août
1899,
Inauguration
des 108 premiers kilomètres de voie ferrée de Djibouti
à Daouenle, première station ferroviaire en Ethiopie.
Janvier 1900,
Signature
à Rome de protocoles entre l'Italie et la France relatifs à
la délimitation des possessions italiennes et françaises
dans la région côtière de la Mer Rouge et du Golfe
d'Aden établissant à Ras Doumeïrah la limite entre
la Côte Française des Somalis et l'Erythrée italienne.
13 décembre
1906,
L'Angleterre,
la France et l'Italie concluent deux Traités tripartis relatifs
à l'Ethiopie. L'un traitant du commerce du transit et de la contrebande
d'armes, l'autre instituant le respect des droits souverains de l'Empe
"reur d'Ethiopie tout en limitant les zones d'influence de son
pays.
Janvier 1908,
Nouveau
Traité entre la France et l'Ethiopie relatif aux droits et prérogatives
des ressortissants des deux pays.
Année
1916,
Tentatives
d'infiltrations Allemandes dans la région.
11 janvier 1916
Le premier
Bataillon Somali est créé et combat en terre de France
pour chasser l'envahisseur.
Ses hommes se couvriront
de gloire.
Plus de la moitié
seront blessés au combat et le quart de ce " Bataillon Somali
" ne reverra plus sa terre natale.
31 août
1917,
Les Chefs
Issas signent un Accord avec la France renouvelant et complétant
les Accords de 1885 transformant en Cession la mise sous Protectorat.
2 mars 1925,
Décret
français fixant la composition du Conseil d'administration de
la Côte Française des Somalis.
2 mars 1927,
Occupation
militaire française de Tadjourah.
Année
1928,
Création
du Poste de Dikhil.
Décembre
1928,
Création
de Pelotons méharistes.
Année
1930,
Construction
de la route du Lac Abbé.
1er août
1936,
Accord
ferroviaire entre le Gouvernement italien et la Compagnie du Chemin
de Fer.
Janvier 1938,
Le Traité
de 1897 n'ayant pas été suivi d'une délimitation
précise sur le terrain, un détachement de méharistes
italiens pénètre de 40 km dans le territoire de la CFS.
23 juillet 1940,
Le Général
français Legentilhomme, commandant supérieur de la Côte
Française des Somalis est relevé de son commandement par
le Général Germain envoyé par le régime
de Vichy.
Le Conseil d'administration
de la CFS accepte les conditions d'armistice à ceci près
que les troupes italiennes n'occuperont pas la ville de Djibouti où
les forces françaises resteront stationnées.
juin 1941,
Début
du blocus de Djibouti.
1er janvier 1943,
Après des pourparlers menés en décembre 1942,
le Général, Platt commandant britannique pour l'Est africain
introduit solennellement le Général Legentilhomme comme
Haut Commissaire de la France Libre pour l'Océan Indien.
Années
1944 à 1945,
Le
16 mai 1944, un Bataillon de Marche Somali est mis sur pieds et sera
engagé quelques semaines plus tard dans le conflit.
Il se distinguera
entre le 28 mars et le 18 avril 1945 à la Pointe de Grave où
il y perdra 34 tués, 90 hommes y seront blessés.
Il est important
de retenir des différents Accords ou Traités, y compris
celui de 1897, ne firent que peu de cas des populations nomades habituées
à se déplacer sur de grands espaces et pour qui la notion
de frontière était absente et l'est encore dans leur esprit.
Il n'est pas exagéré
de prétendre que dans bien des cas les Accords précédemment
signés avec les chefs nomades ne furent jamais respectés,
ceci justifiant cela.
Des tribus entières
virent ainsi leurs zones de pâturages ou de transhumances partagées
entre deux ou trois états différents.
________________________
Devoir
de mémoire pour les soldats " Français par le
sang versé "
Participation
des ressortissants somalis, arabes et abyssins
aux différents conflits du 20ème siècle
Guerre 1914 -
1918.
Le premier
Bataillon Somali est créé le 11 janvier 1916.
Initialement, il
est constitué de 1400 hommes d'origine SOMALI et seront quelques
semaines plus tard plus de 2000 à monter au front.
On observera qu'outre
les Somalis, 200 Arabes originaires notamment du Yémen , 75 Comoriens,
25 Abyssins et Sénégalais participeront au conflit 1914
- 1918 au sein de ce que l'on dénommera comme le " Bataillon
Somali ".
Après avoir
servi dans la zone de Verdun et participé à l'attaque
de Douaumont en 1916 le Bataillon Somali est engagé dans les
âpres combats au Chemin des Dames puis en 1918 en Champagne et
dans la région de l'Oise - Aisne.
Lors de l'armistice
marquant la fin du conflit 1914 - 1918, le Bataillon Somali est titulaire
de 6 citations dont 3 à l'Ordre de l'Armée. 1195 citations
individuelles furent attribuées.
Les pertes du Bataillon
Somali et les blessés au cours du conflit 1914 - 1918 se sont
élevés à 383 morts et à 1035 blessés.
Guerre 1939 -
1945
Le 16
mai 1944 un Bataillon de Marche Somali est mis sur pieds et sera engagé
quelques semaines plus tard dans le conflit.
Il se distinguera
entre le 28 mars et le 18 avril 1945 à la Pointe de Grave où
il y perdra 34 tués, 90 hommes y seront blessés.
Le Bataillon de
Marche Somali se verra attribuer une Citation à l'Ordre de l'Armée.
Bien au delà
des considérations des uns, des unes et des autres sur la reconnaissance
par l'Etat de la nationalité française et de ses conditions
d'attribution, nul ne saurait contester à ces soldats, qui ont
combattu pour la Liberté, contre l'oppresseur et à plus
de 6.000 km de leur terre natale, ont le droit d'exiger, bien plus que
d'autres, le statut de " Français par le sang versé
".
Nancy le lundi 11 novembre 2002.
Roger
Picon.