A.R.D.H.D Bulletin 10
Du 19/08/00 au 25/08/00

Toutes les informations
des journaux,
des associations
et des opposants djiboutiens
diffusés 'en temps réel'
.

SOMMAIRE N° 10
- Maître AREF effectue son premier voyage en dehors de Djibouti,
- Monsieur Moumin Bahdon récupère son passeport,
- 44 candidats pour la Présidence de la Somalie.

19/08 NATIONS UNIES Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN Pour l'Afrique Centrale et de l'Est. Bulletin hebdomadaire 32 (du 5 au 11 août 2000

A quoi servirait l'argent du FMI ?

Somalie : dépêches AFP récentes
Le parlement somalien entre en campagne présidentielle
Abdallah Deerow Issaq élu président de l'assemblée somalienne de transition.
Tractations avec les seigneurs de guerre pour consolider la conférence de paix.

LE RENOUVEAU

N° 371 du 10/08/00

LE RENOUVEAU
N° 372 du 17/08/00
22/08 Monsieur Moumin Bahdon obtient enfin son passeport après trois ans d'interdiction de sortie de Djibouti !!!
......Maître AREF arrive à Paris !
 
   
LA L.D.D.H.
LE RENOUVEAU

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44 candidats pour l'élection présidentielle en Somalie !!!

Je dois avouer que je me suis beaucoup amusé en lisant dans votre bulletin qu'il y avait quarante-quatre candidats à la Présidence de la Somalie. Ce n'est pas sérieux.

Qu'est ce que cela veut dire ? Que la conférence de Djibouti n'a servi à rien et qu'il n'y a aucun accord de fond ? Seulement des accords de pure forme pour satisfaire M. Guelleh et ses ambitions ?

Est-ce aussi la manière que les Somaliens ont trouvé pour gagner du temps et pour continuer la constitution 'lente' d'un gouvernement en exil qui n'a pas très envie de rentrer en Somalie où il pourrait se heurter à de fortes oppositions armées ?

Merci de continuer à nous informer comme vous le faites.

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REVUE DE PRESSE
ET NOUVELLES BRÈVES

NATIONS UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est

AFRIQUE CENTRALE ET DE L'EST : IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 33 (du 12 au
18 août 2000)

SOMALIE: Première session de l'Assemblée nationale

L'Assemblée nationale transitoire en Somalie (ANT) a tenu sa première
session lundi à Djibouti, présidée par le général Mohamed Abshire Muse. Dans
le cadre de la nouvelle charte de la Somalie, l'ANT doit être présidée par
le membre le plus âgé du parlement jusqu'à l'élection du président de
l'Assemblée, ont expliqué à IRIN des sources à Djibouti. Le général Abshire,
âgé de 74 ans, un ancien chef de police du nord-est de la Somalie, est un
rival de faction du colonel Abdullahi Yusuf, chef de la région autonome
autoproclamée du Puntland, qui a rejeté le processus.


SOMALIE: Le Conseil de sécurité met en garde les seigneurs de guerre

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont salué mercredi la formation
du nouveau parlement somalien et ont prié toutes les forces politiques de la
société somalienne de soutenir le processus de paix qui se déroule à
Djibouti. Lors de consultations à huis clos, les seigneurs de guerre et les
leaders de faction ont reçu une mise en garde leur rappelant 'que le
sabordage ou l'obstruction des efforts destinés à obtenir un accord
d'ensemble en Somalie ne seraient pas tolérés', a fait savoir le président
du Conseil, l'ambassadeur malaysien Agam Hasmy, dans une déclaration à la
presse. Il a indiqué que les membres du Conseil demandaient aux seigneurs de
guerre de soutenir l'Assemblée nationale. Le Conseil s'est félicité de la
décision de réserver, au sein de la nouvelle Assemblée, des sièges pour les
femmes, en reconnaissance de leur contribution positive dans la construction
de la nation.


CORNE DE L'AFRIQUE: L'ONU insiste sur une 'aide massive et continue'

L'Erythrée, l'Ethiopie, la Somalie et le Soudan sont désignés comme étant
les pays les plus affectés, apparaît-il dans un document de la FAO,
présentant une liste des 16 pays de l'Afrique subsaharienne confrontés à des
situations d'urgences exceptionnelles dans le domaine alimentaire - et
décrivant la Corne de l'Afrique comme étant la région la plus touchée sur le
continent. Le rapport sur les prévisions de récoltes et les réserves
alimentaires publié en août par l'Organisation alimentaire et de
l'agriculture (FAO) a relevé que la sécheresse prolongée avait
considérablement réduit la production alimentaire dans de larges régions de
l'Afrique de l'est mais a également incriminé la guerre et les conflits
civils. 'Grand nombre de personnes auront besoin d'une aide d'urgence
massive et continue' jusqu'à la fin de l'année prochaine, lisait-on dans le
rapport.

AFRIQUE DE L'EST: Près de 20 millions de personnes touchées par la famine

En Afrique de l'Est, près de 20 millions de personnes sont confrontées à de
'graves' pénuries alimentaires, a signalé le rapport de la FAO. Le nombre a
augmenté de 3 millions depuis avril. La sécheresse prolongée a fait baisser
la production alimentaire dans de larges régions de l'Afrique de l'est. En
outre, la guerre et les conflits civils ont considérablement limité les
activités agricoles dans de nombreuses régions, lisait-on.

Nairobi, le 18 août 2000

[Les informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agencþs. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Les rapports d'IRIN sont archivÿE9s sur internet sous : http://www.reliefweb.int/IRIN. Toute utilisation par des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. ]

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24/08 : Maître AREF arrive à Paris.

Nous venons d'être informés de l'arrivée prochaine de Maître AREF. Sauf contre-temps, il devrait être à Paris à partir du jeudi 25 août.

Son passeport lui avait été retiré par M. Guelleh fin 1999. Au moment où il passait la frontière pour prendre un vol pour Paris, afin d'assister comme invité officiel aux cérémonies du bi-centenaire de la déclaration des Droits de l'Homme.

Il avait été ensuite incarcéré à partir de février 1999 dans des conditions épouvantables. Sa détention avait duré quatre mois. En sortant de prison, il n'avait pas pu récupérer son passeport, se heurtant à un refus systématique de M. Guelleh.

Son passeport lui a finalement été restitué en juillet 2000 et c'est le premier voyage qu'il effectue hors de Djibouti. Bien entendu nous nous réjouissons tous de cette bonne nouvelle.

Si vous souhaitez lui adresser un mot, vous pouvez envoyer un E-Mail en cliquant ici. Nous lui transmettrons tous vos messages.

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BRUITS ET RUMEURS

LE COMMUNIQUE DE M. DAHAN

Un communiqué rédigé par M Ali Dahan et diffusé largement fait parler de lui au sein de la communauté djiboutienne. Selon ce communiqué, Monsieur Dahan, ancien diplomate djiboutien, réfugié au Canada, mettrait en cause gravement les accords de Paris et la réelle volonté de négociation de Monsieur Guelleh. Il estimerait que les chances de modifier le caractère tyrannique et dictatorial du régime sont quasi nulles et il n'accorderait qu'un crédit limité à Monsieur Dini pour y parvenir.

Ce communiqué ayant été publié intégralement sur un autre site,
nous vous indiquons le lien : cliquez ici
_____________________________________________

Note de l'ARDHD :
Après avoir reçu une copie de ce communiqué, nous avons hésité pendant quelques jours sur la conduite à tenir. D'un côté, prônant la liberté de l'information, nous n'avons aucune raison de censurer une information qui émane d'une personnalité de l'opposition, mais d'autre part, l'ARDHD, qui s'interdit toute ingérence politique, n'a pas à prendre part à un débat interne au FRUD. De plus, elle s'interdit de mener des actions qui pourraient avoir, ne serait-ce qu'une incidence minime, sur le déroulement des négociations pour la Paix, car elle agirait contre ses propres objectifs ; ce communiqué pourrait-il affaiblir la position de M. Dini durant les négociations ou au contraire la renforcer ?

C'est la raison pour laquelle nous avons pris contact avec de nombreux dirigeants de l'opposition qui nous ont donné leur avis : la majorité d'entre eux nous ont conseillé d'attendre la fin du mois pour publier le document, d'autres nous ont recommandé de publier des extraits et certains ont insisté fortement pour une publication immédiate et intégrale. Nous nous sommes ralliés à la position majoritaire et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas le publier avant la fin du mois d'août.

Nous pensons que le communiqué, rédigé en termes vifs, a le mérite de faire bouger les choses et de créer une "prise de conscience" dans l'opposition.

Aujourd'hui constatant que ce communiqué a été publié sur un autre site sous la responsabilité de M Dahan, nous avons estimé qu'il était de notre devoir au titre de la liberté de l'information de donner l'adresse URL.

Le FRUD a promis de faire un bilan des négociations et des concessions obtenues d'ici quelques jours (la date de la fin du mois a même été avancée par certains) ; nous lui en donnons acte et nous attendons avec impatience des informations de sa part non seulement sur le déroulement des entretiens (la forme) mais surtout sur le contenu et sur les avancées.

Nous comprenons que M. Dini s'impose une grande réserve dans le cadre de délicates négociations, mais le silence dure depuis le 17 février et nous pensons que le déficit d'information pourrait l'exposer très vite à des critiques. Des doutes pourraient s'élever même au sein de sa propre structure, sur les résultats visés et sur sa ligne de conduite.

Le communiqué de Monsieur Dahan pourrait être la première manifestation d'une suspicion qui commence à émerger dans les rangs des sympathisants traditionnels, dans un tel contexte.

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A QUOI SERVIRAIT L'ARGENT DU FMI ?

M. Guelleh aurait commandé pour un miilion de US dollars de véhicules qui pourraient servir aux militaires : c'est certainement le nouveau versement effectué par le FMI qui lui aurait permis ce nouvel achat au détriment du paiement des fonctionnaires djiboutiens qui ne sont toujours pas payés.

Comme tous les dictateurs et tyrans de la planète, il privilégie ses propres intérêts et sa sécurité. Il se moque de ses concitoyens et de leurs difficultés. Il dépense à crédit pour satisfaire ses propres ambitions et il accumule les dettes de son pays qui s'enfonce chaque jour dans un marasme économique désastreux. Il sera difficile de surmonter la crise économique après son départ et cela promet encore de nouvelles privations pour les djiboutiens qui devront ensuite payer les dettes de M. Guelleh.

Nous avons appris aussi que M. Guelleh aurait placé les forces militaires en état d'alerte : pour quelles raisons ? Y-a-t-il un lien avec la conclusion attendue des négociations Gouvernement - FRUD armé ?

De toutes les façons, les forces militaires n'ont pas quitté le Nord du pays, en dépit des termes de l'accord signé à Paris.

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Auteur ONU - AFFAIRES ETRANGERES
New York - 29.06.2000
Titre SITUATION EN SOMALIE INTERVENTION DU REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES


SITUATION EN SOMALIE
INTERVENTION
DU REPRESENTANT PERMANENT DE LA France
AU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES
(New York, 29 juin 2000)

La tenue de ce nouveau débat ouvert au Conseil de sécurité sur la situation en Somalie est, aux yeux de ma délégation, particulièrement importante pour trois raisons :

En premier lieu, parce qu.il marque que notre Conseil est engagé dans la
résolution de toutes les crises, celles dont la presse internationale parle,
mais aussi celles qui ne sont plus sous les feux de l.actualité. Je voudrais
clairement marquer sur ce point qu.il n.y a pas de crises . oubliées . sur
l.agenda du Conseil. L.échec d.une méthode d.intervention ne doit pas nous
conduire systématiquement à l.inertie. Nous devons tirer des leçons de nos
difficultés passées pour voir de quelle façon les Nations unies peuvent appuyer
la paix en Somalie et permettre la renaissance de ce pays.

En second lieu, ce débat est important, parce qu.il souligne une fois de plus
le souci de notre Conseil de soutenir et d.appuyer, chaque fois que la
possibilité s.en présente, les initiatives régionales en faveur de la paix. Je
citerai naturellement l.initiative des signataires de l.accord de Lusaka sur la
RDC, celle de la CEDEAO en Sierra Leone, celle de l.OUA pour résoudre le
conflit éthio-érythréen et enfin celle de l.IGAD pour la Somalie. Nous nous
félicitons tout particulièrement, dans ce dernier cas, de l.implication
nationale de Djibouti, à travers l.initiative prise par le président Guelleh,
pour apporter une solution durable à la crise en Somalie.

Le troisième intérêt de ce débat est de nous permettre enfin d.endosser un
processus qui, s.il a été parfois difficile, n.en a pas été pour autant moins
exemplaire. A la différence des précédents plans de paix pour la Somalie, qui
ont tous, faut-il le rappeler, échoué, l.initiative du Président de Djibouti
s.est refusée à faire reposer la réussite du plan sur le bon vouloir des chefs
de guerre. Le témoignage que vient de nous offrir l.ambassadeur de Djibouti est
éloquent. Le processus de paix conduit par le président Guelleh a permis de
donner la parole à la société civile, à la population, victime du conflit. Les
anciens, les intellectuels, les ONG locales, les groupes de femmes, les chefs
religieux, les exilés : tous, sans exception, ont pu exprimer leurs vues sur
l.avenir de leur pays et ont montré leur profonde lassitude quant à la
poursuite du conflit.

La France estime donc très important que la communauté internationale puisse
désormais apporter un appui sans équivoque à Djibouti, un soutien qui ne reste
pas simplement moral mais qui prenne aussi une dimension financière et qui
permette effectivement d.accompagner jusqu.au bout la poursuite d.un processus
si heureusement engagé./.

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SOMALIE - Dépêches AFP récentes

Le parlement somalien entre en campagne présidentielle

ARTA (Djibouti), 21 août (AFP).
Les députés somaliens réunis à Arta (Djibouti), sont, malgré les constestation en Somalie, entrés lundi dans la phase cruciale de l'élection d'un président de la République après avoir choisi dimanche un président pour leur assemblée de transition.

Abdallah Deerow Isaaq, 50 ans, un ancien instituteur du clan Rahanwein, est devenu dimanche soir le président du premier parlement somalien depuis la chute du régime du président Mohamed Siad Barré, en 1991.

Jusque-là secrétaire général et reponsable de la branche politique du mouvement de Résistance Armée des Rahanwein (RRA), basé dans le sud de la Somalie, Abdallah Deerow a recueilli 156 voix, contre 22 à Mohamed Rajis Mohamed et 14 à Adelaziz Moukhtar Moualim.

194 députés ont pris part au vote, deux bulletins ont été déclarés nuls, a constaté un correspondant de l'AFP.

Selon les observateurs, les députés ont obéi, dans leur choix, aux consignes de votes données par les chefs des quatre grands groupes claniques - Hawiye, Darod, Dir et Rahanwein - dans le cadre des tractations pour l'élection d'un président qui doit être désigné par les députés.

Les Rahanwein ont emporté la présidence de l'assemblée, et les postes de président de la République et de Premier ministre devraient, selon des accords tacites entre clans, revenir aux Darod et Hawiye.

L'application de ces accords tacites risque de poser des problèmes. En, effet, le président de la "RRA", Hassan Mohamed Nour, dit "Chati Gudud", chef de guerre Rahanwein, et une trentaine de ses partisans ont boycotté l'élection du président de l'assemblée.

Hassan Mohammed Nour, qui contrôle militairement la ville de Baidoa (sud), où les institutions provisoires de la Somalie doivent théoriquement siéger, a postulé pour le poste de président de la République, selon des sources proches de la conférence.

Un premier désaccord avait déjà opposé Chati Gudud et Abdallah Deerow sur les listes des représentants au parlement du clan Rahanwein. Venu tardivement participer aux travaux d'Arta, le chef de guerre avait réussi à imposer sa liste au détriment de celle soumise par son rival.

Aux contestations de la plupart des chefs de guerre de Mogadiscio, qui ont rejeté l'initiative de paix lancée par Djibouti, s'est ajoutée celle du gouverneur de la région de Bay, Mohamed Aden Qalinle, qui appartient pourtant au clan du nouveau président du parlement.

Le gouverneur, proche de Chati Gudud, a rejeté lundi la nomination d'Abdallah Deerow et a affirmé que ce dernier n'était pas le bienvenu dans son fief de Baidoa, a-t-il indiqué à l'AFP à Mogadiscio.

L'élection du président de la République nécessitera plusieurs tours de scrutins en raison du nombre élevé de candidats, le vainqueur devant recueillir la moitié des suffrages exprimés pour être élu.

44 candidats se sont déjà fait connaître.

Mais auparavant, le parlement devait commencer lundi à désigner le bureau qui doit compter trois vice-présidents et former différentes commissions.

La conférence de réconciliation d'Arta (Djibouti), ouverte le 2 mai, vise à restaurer un pouvoir central en Somalie, livrée aux rivalités de chefs de faction depuis 1991.

La plupart des chefs de faction, ainsi que les autorités de la République auto-proclamée du Somaliland (nord-ouest) et de la région autonome auto-proclamée du Puntland (nord-est) ont boycotté cette conférence.

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Abdallah Deerow Issaq élu président de l'assemblée somalienne de transition.

ARTA (DJIBOUTI), 21 août (AFP). Abdallah Deerow Issaq, du clan Rahanwein-Mirifleh, a été élu dimanche soir à une écrasante majorité président de l'Assemblée somalienne de transition, a constaté sur place le correspondant de l'AFP.

Il a recueilli 156 voix des 194 députés qui ont pris part au vote. 22 voix se sont portées sur Mohamed Rajis Mohamed et 14 sur Abdoulaziz Mouktar Moualin. Deux votes ne sont portés sur aucun candidat.


L'élection du président de l'Assemblée se déroule sur un seul tour de scrutin. Le quorum de 2/3 des députés est atteint avec plus de 164 députés présents sur les 245 que doit compter l'assemblée somalienne de transition. (...)

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Tractations avec les seigneurs de guerre pour consolider la conférence de paix.

DJIBOUTI, 18 août (AFP). De discrètes tractations sont menées avec plusieurs seigneurs de guerre somaliens pour consolider les acquis de la conférence de paix à Djibouti, ont affirmé à l'AFP plusieurs élus de la nouvelle assemblée nationale somalienne de transition.

Avant le lancement du processus pour l'élection d'un président, puis la formation d'un gouvernement, ces élus évoquent la prochaine arrivée à Djibouti du président de la région proclamée autonome du Puntland, Abdullahi Youssouf, ainsi que celle du chef de guerre de Mogadiscio, Mohamed Hussein Aïdid.


Les deux hommes subiraient de fortes pressions pour assouplir leurs positions et s'engager à soutenir le processus en cours à Djibouti pour combler le vide institutionnel depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

La prise de position du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui s'est félicité de la formation d'un parlement somalien de transition, comme plusieurs autres pays de la région dont l'Egypte, le Yemen ou le Soudan, semblent les inciter à revoir leur position.

Le chef du Puntland se trouve à Addis Abeba où les autorités éthiopiennes tentent de le convaincre de se joindre à la conférence de réconciliation nationale ouverte depuis le 2 mai à Arta (Djibouti).

Le ralliement des chefs de guerre légitimerait, d'une part, le processus en cours, et d'autre part, atténuerait les risques de confrontations une fois les membres du parlement et du gouvernement somaliens de retour au pays.

"Peu importent les concessions qui peuvent leur être faites (...) Qu'ils viennent dire ce qu'ils veulent et l'Assemblée tranchera (...) Nous sommes même prêts à leur céder nos postes de députés", ont fait remarquer des élus.

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L'HOMME OU LA FEMME DE LA SEMAINE.

 

Dans cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle ou celui qui s'est distingué(e) soit pour soutenir la dictature, soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats, destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles ou de centres de soins, etc..


Rappel des personnages déjà "élus" :

N° 17 - Mme Leila, juge d'instruction
N° 19 - Omar FARAH, gendarmerie d'Ali Sabieh
N° 29 - Le général Yacin YABEH,
N° 32 - Le directeur de la Prison de Gabode,
N° 33 - Ali Mohamed ABDOU, procureur général
N° 35 - Mme Hawa Ahmed Youssouf Ministre déléguée conjointement avec M. Le Représentant de l'UNICEF à Djibouti.
N° 36 - M Ibrahim Idriss DJIBRIL, MInistre de la Justice, conjointement avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti (2ème nomination)
Bulletin N° 4 - Lieutenant GUELLEH de la FNP
Bulletin N° 7 - Le responsable des forces de police qui a donné l'ordre le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.

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LE RENOUVEAU

N° 371 du Jeudi 10 Août 2000

Directeur de publication : Daher Ahmed Farah
Rédaction - Administration :
Edité par la Commission Communication du Parti
Avenue NASSER Tel : 35 14 74 ou 34 17 88 B.P : 3570
Tirage : 1500 exemplaires. Dépôt Légal N°371

 

L'EVENEMENT

DE RAVAGEUSES INTEMPERIES S'ABATTENT SUR LA CAPITALE ET SES ABORDS

Vendredi 4 août 2000 au soir, de violentes intempéries se sont abattues sur la capitale Djibouti-Ville et ses dépendances. Le ciel s'est soudain assombri pour nous envoyer pluie et vent, et c'est par rafales vigoureuses que les éléments se déchaînaient. L'affolement s'emparait alors des Djiboutois au son de cette violente musique sur leurs toits de tôles, musique d'autant plus inquiétante qu'elle survenait en pleine période caniculaire. Il pleuvait comme il avait rarement plu à pareille époque. Arbres, toitures, antennes paraboliques... tout subissait cette violence du ciel venue où il s'abattait plus de rafales de vent que de gouttes de pluie.
En réaction croyante, les prières ne tardaient pas à se psalmodier sous les masures de nos quartiers populaires et populeux.
Au quartier Ambouli, un incendie se déclarait bientôt à quelques mètres de la principale place. Un incendie ravageur qui dévorait de ses flammes gloutonnes tout un pâté de ces habitations traditionnelles en matériaux légers très vulnérables au feu : six maisons étaient totalement détruites.
Les pompiers djiboutiens, arrivés sur les lieux avec leur retard habituel, ne pouvaient faire grand-chose. Leur intervention se révélait dérisoire face à la force du sinistre. Ils semblaient manquer de tout : d'eau, de matériel performant mais aussi de moral. Les flammes voraces se jouaient d'eux, installant la panique parmi les riverains, lorsque leurs confrères des Forces françaises stationnées à Djibouti sont arrivés. Bien équipés et entraînés, ils ne tardaient pas à faire la différence : l'incendie était rapidement circonscrit puis réduit à néant. Le soulagement était alors grand parmi la population. Ambouli était sauvé. " Merci la France ! ", pouvait-on entendre à la cantonade. Décidément, ces temps-ci, sans le concours jamais en défaut des pompiers militaires français, notre capitale aurait depuis longtemps été réduite en champ de cendres au premier incendie quelque peu ravageur.
Pourtant, cet incendie d'Ambouli survenu en pleines intempéries aurait pu être aisément évité. C'est en effet le contact d'un câble électrique d'alimentation avec les tôles d'un toit qui aurait provoqué le sinistre. Mal fixé, mal isolé, le câble en question se serait détaché dès les premières rafales de vent, dégageant d'énormes étincelles à chacun de ses contacts avec les tôles. Le propriétaire de l'habitation, un certain Awad Omar, se serait à plusieurs reprises adressé au service Dépannage de l'Electricité de Djibouti (EDD) à la Palmeraie d'Ambouli dans l'espoir inquiet d'obtenir sa prompte intervention et d'éviter ainsi le pire. Peine perdue : il se serait invariablement entendu répondre que l'équipe de permanence n'était point disponible. Incroyable... !
Il est clair que dans cette affaire la responsabilité de l'EDD est pleinement engagée. Il lui faut faire jouer ses assurances pour risques aux tiers en faveur des victimes de l'incendie.
Ailleurs, dans les autres secteurs de la capitale et de sa périphérie, les intempéries ont aussi causé des dégâts. Comme dans la région côtière Doudah-Damerjog-Atar-Bahour où plus de cent quarante masures ont été détruites, arrachées de toutes parts. Même spectacle désolant au Quartier PK12 où pas moins d'une cinquantaine d'habitations auraient disparu selon nos informations. Ce sont les secteurs dénommés Cinéma, Gagadé, Arhiba II, Ildjano, qui seraient les plus touchés : ils auraient chacun perdu une douzaine d'habitations. Le secteur Ambouli du Pk12 déplorant, lui, la destruction de cinq masures.
Mais, contrairement aux habitants de la région côtière qui ont reçu un peu de secours sous forme de tentes (une tente pour deux familles) et de vivres, les victimes des intempéries au PK 12 n'ont rien vu venir. Voilà qui s'inscrit dans la logique chère au fossile RPP des " deux poids, deux mesure " : la région côtière doit le peu d'aide reçu à la mobilisation de quelques aspirants alimentaires rppistes qui tentent vainement de prendre pied dans cette zone trop longtemps délaissée pour suivre leurs sirènes opportunistes.
Autres conséquences du déchaînement des éléments, la faune de la capitale a, elle aussi, souffert l'autre soir. Beaucoup d'arbres et autres plantes ornementales ont été arrachés par les rafales ravageuses.
Sans compter la rupture des lignes électriques alimentant les forages de l'ONED qui alimentent la capitale. Rupture qui a immédiatement provoqué une pénurie d'eau dans toute la capitale. Pénurie dont les effets perdurent encore au moment où nous mettons sous presse.
Selon la météorologie nationale, ces intempéries devraient se poursuivre jusqu'en septembre prochain. Prévisions peu rassurantes dont nous espérons qu'en milieu urbain elles se réaliseront non à notre détriment mais plutôt pour adoucir les caniculaires températures d'été.

CIVISME

LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES DE L'INTERIEUR, ABDALLAH ABDILLAHI MIGUIL, ET DE L'EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS, OSMAN IDRISS DJAMA PAR MONSIEUR DAHER AHMED FARAH

Messieurs,
Je voudrais, de ma modeste plume et dans le cadre de notre dialogue citoyen avec les pouvoirs publics, m'adresser aux serviteurs que vous êtes censés être. L'objet de mon propos a trait à des problèmes relevant de vos compétences respectives. Je devrais plutôt dire : deux problèmes parmi ceux, innombrables, qui tapissent tristement notre paysage national. Il s'agit de l' insécurité sur la Route Nationale n°1 et du réseau inachevé d'évacuation des eaux pluviales dans la capitale.
Le premier problème concerne spécifiquement le ministère de l'Intérieur qui, en tant que tel, est chargé par la loi de la protection des biens et des personnes sur l'ensemble du territoire national. Laquelle l'investit à cet effet de pouvoirs de police administrative (prévention) et judiciaire (répression). Pour accomplir cette mission vitale, Monsieur le Ministre, vous disposez de la Force nationale de police (FNP), institution organiquement intégrée à votre ministère, comme de la Gendarmerie qui, quoique rattachée au ministère de la Défense, est à votre disposition pour emploi.
Autant dire qu'avec de tels instruments, riches en hommes comme en équipements, la sécurité des biens et des personnes devrait être assurée de manière optimale. Notamment sur les routes.
Or, nous autres citoyens et résidents étrangers constatons douloureusement que ces temps-ci la Route Nationale n°1, qui relie la capitale aux districts du sud (Ali-Sabieh et Dikhil), est devenue la voie de la mort. Il ne se passe quasiment pas de mois sans que l'on ne déplore un accident aussi meurtrier pour les vies humaines que dévastateur pour les biens. Rien qu'en ces deux dernières semaines, pas moins de trois accidents sont survenus qui ont provoqué morts, blessés et pertes matérielles. Pêle-Mêle, une équipe de reportage de la Radio Télévision de Djibouti (RTD), de paisibles pasteurs venus se ravitailler en ville et autres citadins viennent à leur tour de payer un lourd tribut à l'insécurité sur cet axe.
Or, sur cette route où la circulation est devenue infernale, les accidents sont très souvent, trop souvent même, liés, directement ou indirectement, aux camions à remorque reliant le port de Djibouti aux hauts Plateaux Ethiopiens. Le détournement de la quasi-totalité du trafic éthiopien vers notre port à la suite du conflit éthio-érythréen a, il est vrai, brutalement jeté des norias de camions poids lourds sur une RN1 peu préparée. Mais l'insécurité née de cette nouvelle situation ne nous semble point une fatalité. C'est seulement du fait de l'absence d'une réaction appropriée de la part des pouvoirs publics compétents que les choses se sont dégradées.
Ce devrait pourtant être possible de mieux faire appliquer le code de la route sur cette route, par ailleurs à reconstruire pour l'adapter aux nouvelles conditions d'utilisation, ne serait-ce que par une présence policière ou gendarmique crédible. Une telle mesure nous semble d'autant plus envisageable que les effectifs des forces publiques nous semblent de taille à fournir l'élément routier nécessaire.
Je ne suis pas, Monsieur le Ministre, et vous le savez bien, un spécialiste de la sécurité routière, mais un simple citoyen qui refuse la fatalité, pour autant que le lui permettent son bon sens et son esprit critique. J'espère que vous m'entendrez, et à travers moi, tous les autres concitoyens dont je me fais le porte-voix.
De même que j'espère être entendu de votre collègue de l'Equipement auquel je m'adresse au sujet du réseau inachevé d'évacuation des eaux pluviales de Djibouti-ville. Ainsi que nous l'avons dénoncé à maintes reprises dans ces colonnes, les canalisations d'évacuation des eaux pluviales se trouvent dans un état aussi lamentable que dangereux.
Mal refermées, littéralement ouvertes en maints endroits, ces canalisations sont emplies d'eaux nauséabondes et grouillant d'agents pathogènes à force de stagnation. C'est que le réseau, en construction par la société SADE, s'est brutalement arrêté voilà quelques années. Abandonné en l'état depuis lors, il ne se jette donc nulle part et s'est mué en un réceptacle de tout ce qui s'y déverse, du ciel comme du sol. Réceptacle fort dangereux qui engloutit les êtres (de nombreux enfants y ont péri ) comme les choses (il est à l'origine de nombre d'accidents de la route).
Or, nous ne notons, nous autres usagers des infrastructures publiques, aucune attention concrète du département ministériel concerné. Hier, avant votre nomination comme aujourd'hui avec votre avènement. Qu'en est-il alors de ce projet de réseau d'évacuation des eaux pluviales, conçu et mis en exécution dans le cadre du Projet de Développement Urbain de Djibouti ? Aura-t-on dépensé des centaines de millions de nos francs juste pour ajouter de nouveaux dangers aux mille dangers déjà existant dans notre capitale dégradée ? A quand une réaction salutaire qui doterait, enfin, cette ville du système d'évacuation des eaux pluviales qu'elle mérite ?
Monsieur le ministre, à travers ce bref constat cru et autres questions candides, c'est un véritable cri de détresse que je pousse au nom de tous ces parents dont le réseau pluvial inachevé a englouti à jamais des êtres chers et de toutes ces victimes (passées et à venir) dont il est à l'origine des malheurs par les maladies suscitées, les accidents occasionnés ou les désagréments imposés.
Messieurs les ministres, il ne serait pas inutile de vous pencher sur ces deux sujets urgents, au moment où votre Chef, Monsieur Ismaël Omar Guelleh, parle d'" insuffisances et contre-performances " pour les différents secteurs ministériels de son gouvernement, dans sa circulaire sur l'élaboration de la loi d'orientation économique et sociale pour la période 2001-2010.
Nous vous attendons donc avec impatience. A vous d'apporter la preuve de ce souffle bâtisseur qui distingue les serviteurs publics dignes de ce nom
Très concitoyennement à vous.

JUSTICE

CES DETENUS QUI CROUPISSENT TOUJOURS A GABODE

Au moment où tout Djibouti évoque la grâce dont aurait bénéficié Monsieur Adwani, ressortissant tunisien emprisonné sous nos cieux depuis 1987, année de l'attentat contre le Café l'Historil qu'il était accusé d'avoir commis, au moment donc où l'on parle de la libération récente de cet homme, qui aurait déjà quitté le sol national, il nous semble opportun de rappeler la situation de trois prisonniers djiboutiens. Il s'agit de :


Abdi Bouh Aden
Mohamed Hassan Farah
Mohamed Ali Arreyteh

Accusés tous trois d'avoir participé à l'attentat contre le Café de Paris de septembre 1990 (qui avait notamment coûté la vie à un enfant français, Olivier Nervet), ces Djiboutiens ont été jetés en prison voilà plusieurs années. Ils y croupissent depuis lors, c'est-à-dire depuis plus de sept ans. Sans jugement aucun. Ils demeurent toujours sous le coup d'un mandat de dépôt.
La justice française les a condamnés en 1998 à de lourdes peines de prison, mais par contumace. Ils n'ont pas pu en effet comparaître devant les tribunaux français du fait de leur détention à Djibouti.
Leur situation est aujourd'hui confuse. La justice djiboutienne se contente de les maintenir en dépôt. Comme si elle n'avait pas assez d'éléments de preuve ! Quant à la justice française, elle se heurte à la loi djiboutienne et n'a pu que les condamner par contumace malgré leur désir de comparaître devant les juridictions françaises où les droits de la défense leur paraissent mieux assurés que sur leur terre natale.
La situation de ces hommes appelle une clarification immédiate par les autorités djiboutiennes. D'autant qu'un autre Djiboutien condamné pour les mêmes faits par la justice française, circule librement sous nos cieux... C'est une exigence légale, morale et humaine.
A suivre

EN BREF EN BREF

SERIE D'ACCIDENTS SUR LA RN1

En un moins de deux semaines, trois accidents graves se sont produits sur la route d'Arta, très fréquentée depuis mai 1998, date du déclenchement du conflit éthio-éythréen, par les poids lourds reliant le port de Djibouti aux hauts Plateaux d'Ethiopie. Le premier a blessé quatre techniciens et journalistes de la RTD, le second a coûté la vie à six nomades et en a blessé vingt-cinq autres. Ils étaient à bord d'un camion de marque Nissan provenant de Dikhil-ville. Quant au troisième accident, il a touché une quatre roues motrices de marque Land Cruiser qui a percuté en un choc frontal un camion à remorque éthiopien. Plusieurs de ses occupants ont été blessés.


LES VICTIMES DE L'INCENDIE DE BALBALA TOUJOURS LIVREES A ELLES-MÊMES

Les victimes de l'incendie meurtrier qui a détruit quelque dix-sept habitations au Quartier T3 de Balbala, restent toujours livrées à elles-mêmes. Sans assistance de la part des pouvoirs publics depuis la modique distribution de vivres par l'ONED au lendemain du sinistre. Seule la solidarité inter-balbaloise les a quelque peu aidées en collectant une somme de trente mille francs Djibouti par famille victime. A signaler également une aide des Forces françaises qui leur ont offert quelque dix-sept matelas.
A suivre

ACCIDENT DE TRAVAIL AU PORT

Un accident de travail s'est produit lundi au port où une trentaine de dockers, en train de décharger un bateau transportant de l'aide alimentaire à destination de l'Ethiopie, se sont précipités d'une passerelle. Ceux d'entre eux ne sachant pas nager ont été repêchés par des plongeurs des Forces françaises stationnées à Djibouti. Ils s'en tirent avec des légères blessures.

SOIF A BALBALA

La pénurie d'eau ne fait que s'aggraver à Balbala. Les robinets ne coulent que très rarement dans les habitations, au demeurant peu nombreuses, qui en sont dotées. Les autres habitations, c'est-à-dire la majorité, en sont réduites aux affres de la soif. Les camions-citernes à eau, du fait de la rareté du précieux liquide, ne passent pratiquement plus.
Or, il s'agit là d'une situation de pénurie chronique qui sévit en dehors des effets des intempéries actuelles.

CE DEPUTE QUI SQUATE

La population de Hayabley à Balbala se plaint de ce que l'ancien infirmier-major, devenu député à l'Assemblée nationale, occupe toujours son ancien logement de fonction, ce qui prive son successeur et pénalise la population dans son besoin de proximité géographique avec le nouvel infirmier-major. Ce qui est surtout illégal
A suivre

MOHAMED ALI DAGUEH SE PLAINT

Monsieur Mohamed Ali Dagueh, président de l'Association des Obockois Déplacés et membre de l'Opposition Djiboutienne Unifiée, se plaint d'avoir dû passer plusieurs jours dans les locaux de la police et de s'entendre enjoindre de payer une somme de cinq cent mille francs Djibouti à titre de dommages et intérêts, à la suite d'une vive altercation avec un cadre de l'ONED. Il estime n'avoir rien à se reprocher qui puisse justifier une telle condamnations.
A suivre

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LE RENOUVEAU

N° 372 du Jeudi 17 Août 2000

AVIS AUX LECTRICES ET LECTEURS

Pour des raisons d'ordre technique, votre fidèle hebdomadaire Le Renouveau ne paraîtra pas les jeudi 24 et 31 août prochains ainsi que le jeudi 7 septembre 2000. Il reparaîtra à partir du jeudi 14 septembre 2000. Par avance, nous nous excusons de ce contretemps.


ECONOMIE SOCIALE

PRAC : UN PROJET DOUTEUX

Ainsi que nous en avons rendu compte dans ces colonnes voilà quelques semaines, le Projet de Réinsertion des Anciens Combattants (des anciens mobilisés, s'entend) ne laisse pas indifférents. Par bien des aspects, il suscite doutes et interrogations.
Il faut dire qu'au delà de ses dysfonctionnements internes que nous avons relevés à l'occasion de notre précédent article sur le sujet, le projet étonne sur de nombreux points. Il s'achève dans un peu plus d'un an, en décembre 2001, alors même que son objet, à savoir la réinsertion des anciens combattants, est à peine effleuré. Seuls quelque sept cent cinquante (750) démobilisés ne sont-ils pas pris en compte jusqu'à ce jour alors que le nombre des anciens combattants se chiffre en milliers ? Pire, les dossiers des quelque sept cent cinquante heureux élus sont en début de traitement ou en attente de traitement. A notre connaissance, seuls ceux qui préparent l'examen du permis de conduire sont mis au travail qui reçoivent la formation correspondante. " Nous attendons toujours l'initiation commerciale promise ", nous confient certains des 450 anciens combattants qui sont pressentis pour l'entrée dans le petit commerce moyennant une subvention individuelle de 2600$, soit quelque quatre centre soixante mille francs Djibouti (460000 FD) environ.
Autre carence, le projet exclut toute insertion professionnelle dans les secteurs porteurs de l'économie nationale tels que la pêche ou les transports. Aux termes du rapport de la mission de la Banque Mondiale-Agence Internationale de Développement (publié par nos soins dans le renouveau n°369 du Jeudi 27 juillet 2000), le projet exclut " la possibilité de répondre favorablement aux demandes de formation à la pêche. De surcroît, le manuel de procédure du PRAC considère les projets incluant un équipement motorisé comme non-éligible, de ce fait les micro-projets impliquant l'achat d'une barque de pêche motorisée ou d'une voiture ne peuvent être retenus ".
A croire que la réinsertion visée par le PRAC est une réinsertion au rabais qui jette les démobilisés dans la précarité des petits boulots !
Sans compter que la répartition par districts des sept cent cinquante anciens combattants sélectionnés par le PRAC laisse coi de surprise. Le district de Djibouti se taille plus que la part du lion puisqu'il totalise 600 sur les 750 démobilisés, suivi de Dikhil qui compte 100 anciens combattants dans la distribution, Ali-Sabieh et Tadjourah se partageant les 50 places restantes à raison de 30 pour Ali-Sabieh et 20 pour Tadjourah. L'on ne saurait ne pas s'interroger sur les clés de répartition ayant abouti à de telles disparités ! Que la capitale reste prépondérante, démographiquement parlant, c'est une évidence, mais pas dans les proportions que laisse supposer la répartition opérée par le projet : l'on peut même dire que pour la campagne de mobilisation militaire gouvernementale les ruraux étaient bien plus nombreux que les citadins !
Nous écrivions, en guise de conclusion de notre article sur le sujet le 27 juillet dernier que le projet de réinsertion des anciens combattants offrait matière à exercer l'esprit critique et la réflexion. Il tient ses promesses comme tendent à le montrer, entre autres éléments, les brèves observations que nous vous livrons aujourd'hui.
Décidément ...
A suivre



METEOROLOGIE


APRES LA CAPITALE, LES DISTRICTS DU SUD SOUS LA BOURRASQUE

Après la capitale, Djibouti-ville, qui a été malmenée dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 août 2000, les districts de Dikhil et Ali-Sabieh viennent à leur tour de connaître la bourrasque. C'est Dikhil qui a été touché en premier avec des pluies très violentes où les rafales de vent atteignaient des sommets. Les dégâts matériels causés sont énormes avec des destructions de toutes sortes : toitures soufflées, arbres arrachés, véhicules endommagés, canalisations d'eau et lignes électriques rompues... Pas moins de treize maisons auraient été détruites. Même sort pour le centre médico-social, qui n'a pas été épargné, comme pour la grande mosquée , dont la toiture et le minaret ont été touchés. La ville de Dikhil s'est retrouvée sans eau et sans électricité quelques heures durant. Il aura fallu tout le savoir-faire et toute l'abnégation des techniciens locaux, notamment de l'Electricité de Djibouti, pour rétablir la situation.
Les pertes humaines sont fort heureusement nulles. L'on déplore seulement quelques blessés dont le plus grièvement atteint serait un homme touché par l'éboulement d'un abri sommaire de pierres près de la grande mosquée.
Comme toujours, les victimes attendent d'être secourues et, en ces temps durs où les salaires ne tombent plus, regardent vers les pouvoirs publics.
Les mêmes intempéries ont été observées à Ali-Sabieh où, dimanche 13 août 2000, des pluies chargées de vents violents se sont abattues sur la ville, entraînant des dégâts matériels importants. Là aussi, des toitures de maisons ont été soufflées, le centre médico-social particulièrement endommagé, des arbres arrachées... Plusieurs familles se retrouvent dans une situation de sinistrées.
Décidément, ces pluies de Karan (en somali) sortent de l'ordinaire à la fois par leur violence et par les dégâts occasionnées. Elles sont d'autant plus douloureusement ressenties par la population que cette dernière est économiquement démunie face à l'effort de reconstruction rendu nécessaire.
A suivre


ADMINISTRATION

PK 12 ENCORE ET TOUJOURS

Le malheureux quartier PK12 se plaint encore et toujours sans que visiblement ses cris de détresse ne soient entendus par les pouvoirs publics ou supposés tels. Il se plaint toujours des mêmes problèmes de survie qui seraient impensables dans un pays normalement dirigé. Les habitants du PK12, qui en arrivent à se considérer comme des citoyens de seconde zone, se plaignent de la défaillance du dispensaire local qui, selon eux, n'offre ni médicaments ni accueil digne de ce nom. " Il n'est même pas doté d'une ambulance ", avouent-ils. Ils se plaignent également de pénurie d'eau : les deux seules bornes-fontaines installées près des logements des deux chefs de quartier, ne suffisent plus à un quartier en pleine expansion démographique. Ils se plaignent aussi d'insécurité : aucune structure policière permanente n'existe au PK12 où l'autorité de l'Etat se réduit à deux chefs de quartier analphabètes dont le moins que l'on puise dire est qu'ils ne sont pas populaires auprès des habitants. Ils se plaignent, enfin, de discriminations lors des embauches locales et des distributions d'aides, opérées, selon eux, au profit des seuls membres du parti gouvernemental.
Décidément...
MEMOIRE


LE MEILLEUR HOMMAGE A RENDRE AUX VICTIMES DE LA GUERRE, C'EST DE PARVENIR A LA PAIX !

Une association affidée au pouvoir en place, c'est-à-dire l'une de ces coquilles vides que le régime a cru utile de faire essaimer à travers la capitale et dont il prétend pompeusement qu'elles forment ce qu'il appelle le Réseau National des Associations Djiboutiennes (RENAD), l'une de ces enseignes sans substance, donc, aurait organisé une journée santé cette semaine à l'occasion du premier anniversaire de la disparition d'une équipe médicale de l'Armée nationale et de l'équipage de l'hélicoptère militaire qui la transportait. Disparition liée à la destruction de l'appareil. Parmi les disparus , rappelons-le, il y avait deux officiers de valeur, le jeune capitaine médecin Aboubaker Ibrahim Halas et le sous-lieutenant Abdillahi Idleh Waberi.
Le régime, à travers cette prétendue association du Quartier 7, tente d'exploiter la mémoire de ces cadres de valeur à des fins politicardes. C'est oublier sa lourde responsabilité dans la guerre civile sans laquelle ces hommes n'auraient pas péri, en tout cas pas dans les mêmes circonstances tragiques.
Nous rappelons aux pseudo-responsables de cette prétendue association, dont (fait éloquent) l'opération a été largement couverte par la Radio Télévision de Djibouti (du pouvoir, devrions-nous écrire), ainsi qu'au régime en place que le meilleur hommage à rendre aux victimes de la guerre civile n'est pas de verser dans une tentative de récupération d'un autre âge, mais de mettre définitivement fin à la guerre civile et au bain de sang inhérent.
A bon entendeur...


REGIONALE

LA SOMALIE : ET SI ON Y REGARDAIT DE PRES ?
par DAF


Au moment où Monsieur Ismaël Omar Guelleh se découvre une vocation d'homme de paix avec la conférence de paix et de réconciliation somalienne d'Arta, alors même que le retour à la paix civile dans son propre pays attend désespérément d'entrer dans les faits comme dans les cœurs et les esprits, au moment où dans son initiative de paix somalienne le disciple gouledien, tout acquis à la tradition de la facilité, parsème son chemin de difficultés, par ses méthodes comme par ses motivations, il nous semble opportun de republier un article paru sur le sujet en été 1994 dans le mensuel Ensemble. Et qui déjà indiquait les pistes à emprunter pour une véritable réconciliation inter-somalienne.
Nous notons que le plan de Monsieur Ismaël Omar Guelleh présente de frappantes similitudes avec le point de vue développé dans cet article. Mais s'agit-il simplement de sa part d'une initiative de pure forme pour masquer des motivations inavouables ? L'avenir le dira.
" Comme si plus de vingt et un ans de sombre dictature ne suffisaient pas, la Somalie, à la chute de Mohamed Siad Barreh, a sombré dans une très meurtrière guerre fratricide. La communauté internationale, après un long silence peu justifiable, s'est mobilisée sans pouvoir cependant mettre fin à la tragédie. De sorte que le peuple somalien se retrouve seul. Pourtant, à l'analyse, le pourquoi du drame qui le déchire se révèle ; et la solution, alors, transparaît.
Peu après le départ forcé au mois de janvier 1991 du général dictateur Mohamed Siad Barreh qui aura pris le pouvoir par un coup d'Etat militaire en octobre 1969, pour l'exercer sans partage plus de vingt et un an durant, la Somalie voisine a sombré dans une guerre fratricide très meurtrière dont les victimes s'ajoutent aux victimes. Ni les ressources de la diplomatie occidentale ni les démarches du monde arabo-musulman ni même la conférence de réconciliation organisée sur le sol djiboutien en juillet 1991 ou les réunions d'Addis-Abeba et d'ailleurs dans la région, n'auront prévenu de stopper le déchaînement des passions. Pas plus que la tardive mais massive intervention militaro-humanitaire onusienne conduite par les Etats-Unis n'auront véritablement éteint l'incendie national. De sorte que finalement le peuple somalien est abandonné à lui-même et à son drame. Tout se passe comme si la Somalie n'était plus d'un intérêt suffisamment stratégique pour mériter un acharnement thérapeutique et que, de toute façon, la complexité apparente du problème rebutait les rares bonnes volontés. Pourtant, en y regardant de près, le problème se révèle...
Les responsabilités sont partagées
De fait, les causes de la tragédie somalienne, demeurent, au delà de l'anarchie apparente, perceptibles, et elles sont à la fois d'ordre externe et interne. Dans la mesure où , au nom de leurs intérêts particuliers, les pays dominants ont longtemps fermé les yeux sur les sombres méthodes de gouvernement en cours en Somalie, comme ils l'ont d'ailleurs fait pour les autres pays "pauvres" que l'on a baptisés du vocable évocateur de Tiers-Monde, ils portent leur part de responsabilité, et elle n'est pas mince. Ils sont responsables d'avoir aidé la dictature de Mohamed Siad Barreh, d'avoir opté pour la facilité en misant sur des tyrans dont les jours ne pouvaient être que comptés parce que contraires aux aspirations des peuples concernés. Ils sont, pour nombre d'entre eux, responsables d'avoir ainsi refusé au peuple somalien, comme aux autres du monde en développement, ce sur quoi ils fondent leur propre système politique, ce pour quoi ils ont souvent combattu le pouvoir personnel sur leur propre sol : la liberté, la dignité, la justice sociale... bref ces valeurs éminemment humaines que l'on englobe dans le concept universel de Démocratie. Car c'est assuré de ce silence cyniquement bienveillant que le sinistre Mohamed Siad Barreh aura semé et entretenu les germes de la guerre civile : en employant à fond la très vieille recette de la division et donc de l'hostilité suscitée. Jouer de mille et une manières tel clan contre tel autre, s'appuyer sur le sien propre par un intéressement privilégié à la prédation de l'Etat, l'ancien petit membre de la police coloniale aura eu tout le loisir de "travailler" son peuple qui n'est pas, faut-il le souligner, plus naïf qu'un autre. Hitler, tout ancien caporal-chef de l'armée qu'il était, n'a-t-il pas mené en bateau un peuple allemand pourtant à l'avant-garde du progrès du moment ? L'Europe de l'Est ne s'est-elle pas laissé passer le fer par une autre dictature, peinte en rouge celle-là ? Dans un rapport de forces défavorable, tout peuple connaît la défaite. Tout comme sa vigilance peut être mise en défaut par les démons de la démagogie. A ce niveau-là, donc, les Somaliens n'ont pas de motif de complexe.
En revanche, et c'est ce que l'on appelle l'élite politique qui est ici en cause, les Somaliens se sont trop laissé manipuler par des individus assoiffés de pouvoir et prêts à tout pour le conquérir. Des êtres sans scrupules que le spectacle de ce chaos de sang, de ruines et de famine qui a ému le monde entier, ne semble pas atteindre dans leur lutte démentielle pour la conquête du gouvernail. Il ne s'agit pas de clouer au pilori l'ambition personnelle, elle doit au contraire conserver toute sa légitimité, mais elle ne doit en aucun cas se déployer aux dépens de ce qui la fonde et l'autorise, le peuple. Si l'ambition conduit à utiliser le sang des siens, à orchestrer avec d'autres la destruction de sa patrie, de le vider de son substrat humain par la faim, la mort et l'exil, si elle amène au pillage et à la mise à sac du patrimoine national, elle cesse d'être ambition pour devenir pure folie. Il n'est point d'autre nom. Que dirigera-t-on quand on aura réduit le pays à l'état d'un champ de ruines baignant dans un fleuve de sang ? Comment envisager un seul instant un destin national avec une logique claniste ?
Oui les chefs de guerre et autres responsables politiques somaliens, auront démérité de leur pays et de leur peuple. En perdant la raison, en manipulant chacun son clan d'appartenance, en exploitant les rancœurs et frustrations nées du syadisme, en faisant miroiter prébendes, sinécures et autres privilèges de la prédation de l'Etat, mais aussi en se prêtant à toutes les compromissions avec l'Extérieur pour vu qu'ils y trouvent leur compte. Ces hommes et femmes qui eux ignorent les souffrances de la faim, savent préserver leur petit confort personnel dans la désolation générale, que l'on voit tantôt sur le terrain dirigeant les opérations de destruction et de pillage à peu de risques, tantôt dans les salons feutrés des conférences de réconciliation où ils viennent surtout pour ne pas se réconcilier, ceux-là portent une grande part de responsabilité au plan interne.
Un problème national de portée régionale
Mais le problème somalien ne se limite pas, du point de vue de son impact, aux seules frontières nationales, il en déborde largement pour devenir une question de portée régionale dont les conséquences se prolongent jusque dans toute la Corne. C'est qu'à Djibouti, en Ethiopie et jusqu'au Kenya, l'on retrouve le même peuple somali dans sa diversité clanique et que de ce fait ce qui oppose deux clans sur le sol de la Somalie ne peut laisser indifférents les autres membres (vivant ailleurs) des clans rivaux. D'où le risque que le conflit s'exporte et menace la stabilité sous d'autres cieux. De même, les vagues de réfugiés fuyant la guerre et la famine sont rarement vécues comme une petite visite de bon voisinage par les pays d'accueil pour lesquels ils représentent une source supplémentaire de soucis. Le cas de Djibouti qui plie sous l'afflux de réfugiés de Somalie et d'Ethiopie est suffisamment éloquent quant aux problèmes liés à l'exode en provenance du voisin. Accueillir des milliers de personnes démunies et psychologiquement en état de choc, leur assurer de quoi survivre (hébergement, alimentation, soins de santé) et de préparer un avenir minimal (scolarisation, formation)... voilà qui est malaisé pour ne pas dire plus. D'autant que les pays d'accueil de la région se débattent dans leurs propres difficultés et voient ainsi leur capacité d'absorption réduite.
C'est dire l'impérieuse nécessité pour les pays voisins de la Somalie de l'aider à se retrouver. Etant entendu qu'aider ne signifie pas s'immiscer dans les affaires internes à des fins inavouables : la plus monumentale des erreurs, de ce point de vue, serait de vouloir mettre à profit la situation de faiblesse et de chaos que traverse cette nation pour donner libre cours à de vieux rêves de domination, car, et l'Histoire le démontre abondamment, la chose rencontrerait un cuisant échec, emportant dans la tempête la crédibilité de ses auteurs et la sympathie populaire à leur endroit.
C'est donc une aide fraternelle, un élan désintéressé, qu'appelle le drame somalien de la part des pays limitrophes. Cette aide peut par exemple, au plan politique, revêtir la forme d'un soutien logistique à de véritables réunions intersomaliennes à tous les niveaux de décision de la société et pas seulement entre seigneurs de guerre et autres marchands de démagogie. Comme elle peut se traduire par un blocus sur les armes à l'encontre des bandes armées qui sèment la mort et la terreur.
La solution passe par la prise en compte de la société réelle
Cela aiderait à la recherche d'une solution, qui est possible. Elle réside dans le dialogue intersomalien qui doit être élargi de manière effective aux acteurs de la société réelle. C'est-à-dire à ceux qui détiennent le pouvoir traditionnel. Car, à côté de la société urbanisée, régie par le modèle institutionnel importé d'Occident, à côté donc de cette classe de professionnels de la politique, des armes, des affaires et du savoir acquis à l'école occidentale, évolue une autre société qui fonctionne selon les règles ancestrales, et celle-ci demeure de loin prépondérante dans la société globale. Même si les deux se sont depuis longtemps interpénétrées. Ne pas la prendre en considération, l'ignorer dans l'élaboration du schéma de la reconstruction institutionnelle, serait une profonde erreur aux lourdes conséquences pour la bonne marche du pays. Ce n'est pas en les ignorant que l'on se concilie les réalités, c'est en tenant compte d'elles que l'on arrive à un résultat digne de ce nom. Et ce n'est pas revenir en arrière que de prendre en compte les réalités locales, bien au contraire, c'est sur la vie concrète que doit reposer l'effort. Le modèle institutionnel légué par le colonisateur et que l'on s'est empressé de plaquer sur des sociétés pourtant très différentes des nations européennes, n'est pas tombé du ciel : il est le produit d'un ordre social, culturel et économique donné qui a sécrété par un long processus historique son mode d'organisation politique et sociale.
L'organisation clanique du peuple somali ne doit pas être vue comme une calamité ainsi que certaines sirènes tentent de nous le faire croire. Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler que la société somalie n'est pas née avec le fait colonial et qu'elle a toujours fonctionné harmonieusement, sans quoi elle n'aurait pas survécu. La régulation de la collectivité pose problème dans les centres urbains parce que le passage à la ville a marginalisé les structures traditionnelles arbitrales sans y substituer un cadre institutionnel fiable. Marginalisation survenue au profit d'une règle du jeu fondée hier sur la division et l'exploitation colonialistes, aujourd'hui sur une course sans morale au pouvoir. La crise somalienne traduit toute la difficulté de bien fonctionner de l'Etat colonial et post-colonial.
Concrètement, il faut un syncrétisme politique qui emprunte à la fois au modèle importé et au patrimoine local. Le premier est nécessaire pour vivre pleinement sur le mode urbain qui nous met, nous autres Africains, en prise sur la fureur de ce que l'on appelle modernité tandis que le second nous traduit nous-mêmes dans notre vérité profonde que le contact avec l'Autre n'a modifiée qu'en la recouvrant d'un léger vernis. En d'autres termes, il s'agit de trouver une formule qui concilie conscience clanique et sentiment national. Ce qui peut passer, par exemple, au niveau communal, par la mise en place, à côté du Conseil municipal, d'un Conseil traditionnel qui représente la société somalienne réelle avec des attributions qui en fassent un partenaire obligé de l'organe d'inspiration moderne. Ce schéma est transposable aux niveaux supérieurs et jusqu'à l'échelon national où la chambre des députés peut être renforcée d'un Conseil des Sages, de sorte que les structures ancestrales se trouvent associées au processus étatique de prise de décision. Ainsi s'amorcerait un processus de construction institutionnelle originale où les impératifs de la vie dite "moderne" fassent bon ménage avec les réalités locales et qui doit déboucher à terme sur une formule de vie collective harmonieuse. L'expérience mérite d'être tentée.
Les Somaliens touchent aujourd'hui, comme d'autres sociétés dans l'Histoire, le bas fond, d'où ils ne peuvent que remonter. Ils ont besoin d'être aidés dans leur effort de paix et de reconstruction nationale. Si le drame qu'ils connaissent est grave, il n'est pas insoluble. Il a ses causes qu'il convient de prendre la peine d'analyser autrement qu'à travers le prisme déformant des préjugés et autres clichés ambiants. Ces pasteurs nomades, qui ont toujours su défendre leur dignité, ne sont pas plus énigmatiques que d'autres. Ils sont eux-mêmes et doivent être vus comme tels. Non comme l'on voudrait qu'ils soient. "


CULTURE ET SOCIETE

POUR UN DEBAT SUR L'IDENTITE CULTURELLE NATIONALE
par Omaneh


Toute société humaine secrète sa propre culture par laquelle elle s'identifie et se distingue des autres. Mais une collectivité est un organisme vivant qui évolue par lui-même et au contact de son environnement. Ce qui ne signifie nullement qu'elle ait à subir son mouvement: bien au contraire, elle doit pouvoir contrôler sa marche. D'où un débat permanent en son sein pour que se dégage le nécessaire consensus qu'appelle chaque étape de l'évolution collective.
L'être humain tient, ce n'est point un mystère, à la conjonction de deux choses : le naturel et l'acquis. Le naturel étant ce qu'il possède en naissant -qualités et défauts- et qu'il hérite essentiellement de ses parents. La beauté physique, la taille, la couleur des yeux... relèvent par exemple du naturel. Quant à l'acquis, c'est ce qu'il apprend, ce qu'il acquiert. C'est donc un apport de l'extérieur. Où reçoit-il cet acquis ? Et comment ? Il le reçoit de l'environnement social où il naît. Cet environnement, ce milieu, c'est d'abord la famille, c'est-à-dire son père, sa mère, ses frères et soeurs et autres proches parents vivant avec eux s'il s'agit d'une famille élargie. En dehors de la cellule familiale (plus ou moins large), il y a la société, c'est-à-dire la communauté humaine à laquelle appartient la famille de l'enfant qui naît. Cette société peut être un ensemble d'individus unis par des liens ethniques (ethnie), claniques (clan), religieux (confession) ou nationaux (nation).
Et il apprend par mimétisme (imitation) et à travers l'enseignement (école moderne ou traditionnelle).
Culture, qui es-tu ?
L'enfant qui naît, donc, acquiert, apprend -progressivement- ce qu'il faut savoir pour survivre et se comporter.
Les règles de survie sont fonction du milieu et de la communauté humaine concernée. Du milieu naturel, parce qu'il faut s'adapter pour y survivre. Ainsi du pasteur nomade qui se déplace pour trouver eau et herbe : il effectue un geste de survie. De la société, parce que selon que le niveau de développement technique est élevé ou non, les règles de survie varient. C'est que le savoir-survivre prend en compte à la fois les caractéristiques du milieu naturel et les outils dont dispose la société concernée. Très logiquement, donc, le savoir-survivre d'une communauté de chasseurs différera de celui d'une société de pasteurs nomades qui lui-même se distinguera du mode de subsistance d'une collectivité agricole.
A côté de ces règles de survie, de l'acquis vital dicté par le réflexe de conservation, l'humain qui naît apprend aussi à se comporter. Se comporter vis-à-vis des siens (ses parents, sœurs, frères, oncles, tantes, etc.) à l'égard des personnes plus âgées que lui, de la femme (ou de l'homme si c'est une femme), des voisins, se comporter aussi par rapport à la collectivité prise dans sa globalité, à l'endroit des autres communautés, etc. Il apprend un ensemble de règles, de principes, de formes de comportement. Qui sont autant de repères, de valeurs pour vivre en harmonie avec la société d'appartenance. Ces valeurs - qui ne sont pas de la même importance selon qu'elles concernent les fondements de la communauté ou non- ne tombent pas du ciel. Elles s'inscrivent dans une logique cohérente liée à la fois à des impératifs de bon fonctionnement collectif et à une certaine vision de la vie sur terre et du monde. Vision elle-même forgée par le besoin qu'éprouve l'homme de s'expliquer l'univers. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ? Où suis-je ? Où vais-je ? Comment fonctionne-je ? Et ce qui m'entoure ?, etc. sont autant de questions auxquelles il répond par des croyances et ou des savoirs.
L'ensemble de ces formes de comportement s'appelle culture, laquelle - lorsqu'elle est mise en œuvre et concrétisée- donne naissance à la civilisation. C'est donc la culture qui prime la civilisation qui n'en est que la manifestation.
La culture, on le voit, est le fait de la société qui la secrète. Or celle-ci évolue sous l'influence de la nature (le milieu naturel change et contraint ceux qui en dépendent à faire de même), de l'Autre (relations conflictuelles ou pas avec les autres communautés humaines), ou sous l'effet de ses propres contradictions (remise en cause interne de l'ordre établi, dans ses dimensions politique, spirituelle, sociale...). Par voie de conséquence, la culture évolue aussi. Mais pas n'importe comment. Parce qu'une société possède, à l'instar de l'individu, un instinct de survie qui lui permet de faire face au danger de mort et de lutter de toutes ses forces. Quand, par exemple, en juin 1940, la France capitule face à L'Allemagne, c'est par réflexe de survie devant la puissance foudroyante de l'ennemi. A défaut d'y résister militairement on se soumet et se donne ainsi un peu de répit pour élaborer une stratégie qui mette fin à l'occupation et par là même à la défaite. C'est la résistance nationale, qui débouche sur l'appel mobilisateur lancé par le général Charles de Gaulle le 18 juin 1940. De même, si nos ancêtres ont militairement capitulé devant le colonisateur, ils ont su admirablement résister culturellement. Allant jusqu'à refuser d'envoyer leur progéniture à l'école du conquérant, de travailler pour lui. Et boudant la cohabitation (ce qui explique la faible sédentarisation). Résistance qui traversera les générations et débouchera sur l'indépendance. Mais la particularité du fait colonial, par comparaison aux autres rapports intercommunautaires, est qu'il est brutal, massif et volontairement déstructurant. D'où la violence de son influence que la résistance héroïque n'aura pas toujours circonscrite.
Pour nous autres Djiboutiens, l'heure a sonné du débat
Et à l'indépendance, nous avons manqué, dans l'euphorie de la liberté et de la dignité retrouvées, de nous demander quelle société il nous fallait. La fatigue était tellement forte que nous en avons oublié le nécessaire débat national : nous nous sommes effondrés, tel un marathonien épuisé mais heureux de gagner, sur la ligne d'arrivée. Longuement, nous nous sommes reposés. Profondément. Si profondément que le réveil, comme chez l'opéré qui revient à la normale, est un peu dur et nous secoue de convulsions.
L'heure est donc venue d'engager le débat et, sagement, lucidement, de répondre à la question : "quelle identité culturelle pour nous autres Djiboutiens ?". Ce qui revient à se demander quel type de société nous convient.


EN BREF-EN BREF

SANTE :
LES DIKHILOIS SE PLAIGNENT


La population de Dikhil se plaint de ce que son hôpital, qui est doté d'équipements modernes d'analyses médicales et d'un centre antituberculeux ouvert à l'ensemble du sud djiboutien, manque cruellement d'agents paramédicaux qualifiés. Notamment pour le laboratoire où, semble-t-il, l'on est incapable de faire une goutte épaisse. (test élémentaire du paludisme).
A suivre



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LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul

Monsieur Moumin Bahdon obtient enfin son passeport
après trois ans d'interdiction de sortie de Djibouti !!!

 

Réf. : LI n°26/LDDH/2000
Du 19 août 2000




Cher Jean - Loup Schaal,



A la demande de M. Moumin Bahdon Farah, j'ai le plaisir de vous transmettre tous ses remerciements pour vos actions et vos démarches positives à son égard notamment vos publications .

Ses profonds remerciements s'adressent également à tous les Défenseurs des Droits de l'Homme, aux membres du Conseil de l'Union Interparlementaire, au Parlement Européen, au Parlement Français, aux membres du Groupe d'Amitié Parlementaire France - Djibouti ainsi qu'à son Président M. Arnaud MONTEBOURG.

Des profonds remerciements pour tous ceux qui ont agi en sa faveur, et en particulier son avocat et ami CALATAYUD ainsi que tous les autres avocats qui ont plaidé et œuvré pour lui.

Grâce à vous tous, M. Moumin Bahdon a pu obtenir, du Ministère de l'Intérieur, un passeport ordinaire.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains se félicite de la levée de l'interdiction du Droit d'Aller et Venir, interdiction qui a duré presque trois ans.

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ASSEMBLEE NATIONALE REPUBLIQUE DU TCHAD
COMMISSION COMMUNICATION, UNITE-TRAVAIL-PROGRES
DROITS FONDAMENTAUX ET LIBERTES

YORONGAR Ngarlejy
DEPUTE FEDERALISTE
COORDINATEUR EXECUTIF FEDERAL
DE FAR/PARTI FEDERATION
PRESIDENT DE LA FONDATION POUR LE RESPECT
DES LOIS ET DES LIBERTES (FORELLI)
Directeur des Publications des journaux :
La Roue et Le Phare Républicain
TEL/FAX 51 45 59
B.P. 4.197 N'DJAMENA
E. mail : yorongar@intnet.td

N'Djaména, le 11 août 2000

Monsieur James WOLFENSOHN,
Président de la Banque Mondiale
A Washington (USA)


Objet : Massacres des populations du site pétrolier par des hélicoptères de l'armée nationale tchadienne (ANT).

Monsieur,

Depuis quelques jours les hélicoptères pilonnent villages, champs, hameaux, hommes, femmes, enfants etc. dans le Logone Oriental semant la mort et la désolation dans la population. Que s'est-il donc passé ?

En effet, il y a deux semaines, le journal, le Progrès, affirme, dans son édition n°555 du 2 août 2000 que les rebelles de M. Ketté ont attaqué un convoi des commerçants pour les déposséder de leur argent et de leurs biens.

Contrairement à ces affirmations du journal, Le Progrès, la réalité est toute autre.

Après vérification de cette information, il ressort que les biens récupérés sur les commerçants lors de cette attaque de ce convoi entre Djagdjaye et Béboungaye (Béboto) au retour du marché de Bétogo (République Centrafricaine) sont vendus sur le marché de Goré au vu et au su de tout le monde. Comment ces biens qui sont récupérés au cours de cette attaque à ùains armées d'un convoi se vendent-ils impunément sur un marché public sous l'œil des autorités administratives et surtout militaires qui écument la région ? Comme en janvier 1998 à Makenné sur l'axe Doba-Moundou à 12 km de Moundou, n'assistons-nous pas à la réédition d'un subterfuge pour permettre aux militaires indélicats de piller et aux tueurs à gage en uniforme qui écument la brousse de massacrer les populations du sud du pays notamment des sous-préfectures de Béboto, Goré, Doba, Bébédjia, Bessao, Mbaïbokoum, Moundou, Mbaïnamar, Krim-Krim, Koumra, Moïssala, Bénoye, Kélo, Laï, Gagal etc. comme d'habitude?

En tout cas, le 5 août 2000, force est de relever que ce sont les populations de la région de Doba sud. qui paient de leur vie. Le chef de village de Béboungaye (village de M. Ketté) a été recherché par l'ANT pour être tué comme nombre de ses administrés. Il a échappé à cette mort déjà connue maintes fois depuis 1982 dans son village en traversant le fleuve pour se réfugier dans le canton de Komé (sous-préfecture de Bébédjia). Ce 5 août 2000, le village de Béboungaye est pris en otage. Les habitants de ce village sont rassemblés avant d'être passés à tabac un à un. La femme dudit chef de village arrêtée, torturée et battue à mort par les militaires de l'ANT pour qu'elle leur montre là où se trouve son mari. Dans leur course-poursuite, ces militaires de l'ANT à la recherche du chef de Béboungaye ont incendié plusieurs villages sur leur passage notamment Bebeu, Békoura dont le chef, Monsieur Beurdé, est passé sommairement par les armes, Békondjo etc. dans la sous-préfecture de Béboto, incendie imputé à la rébellion par le journal, Le Progrès du 10 août 2000. Arrivés à Ngara (Komé, sous-préfecture de Bébédjia), situé de l'autre côté du fleuve, ils investissent le quartier Kousseri. Ils y tuent d'innocents paysans dont M. Mbatné avant d'arriver à Koumbot, le 6 août 2000. Ils pillent tous ces villages et tuent quelques paysans. Le lendemain, ils continuent à Makobo où ils tuent également plusieurs personnes dont un paysan venu de Béboungaye (Bébéoto). Arrivés à Nala, ces militaires de l'ANT ont tué des paysans etc. A la tête de son régiment, le tueur à gage, Masrané, commandant du régiment les rejoint à Sindalolo où il ordonne l'exécution sommaire de quelques pauvres paysans à titre d'exemple pour dissuader toute velléité de rébellion dans la sous-préfecture de Bébédjia, site des 300 puits de pétrole. Les ministres des cultes religieux sont particulièrement visés. Les parents de M. Ketté également. Sa femme arrêtée et atrocement torturée se trouve présentement à Moundou.

Les populations de ces sous-préfectures (Doba, Bébédjia, Bodo, Béboto, Goré, Bessao, Mbaïbokoum etc., fuient massivement en République Centrafricaine (RCA) ou au Cameroun. Celles qui décident de rester en dépit des risques évidents pour leur vie sont formellement interdits d'aller aux champs. Ainsi, s'ils ne meurent pas de balles et de tortures, ils finiront tout de même de mourir de faim.

Dans la semaine du 6 au 13 août, l'avion qui transportait les responsables d'ESSO (leader du consortium pétrolier) essuie des tirs nourris dans la région de Mbaïbokoum. Reparti en catastrophe, l'avion est revenu à N'Djaména.

Informé de ce qui s'est passé à Mbaïbokoum, M. Idriss DEBY envoie deux hélicoptères qui pilonnent villages, champs, hameaux, hommes, femmes, enfants etc., semant la mort, la désolation et incendiant tout ce qui peut brûler. Est-ce là encore, la mise en scène encore de l'ANT pour justifier le pillage et les massacres des populations ou bien réellement l'œuvre de la rébellion ?

Depuis lors, systématiquement, les responsables du consortium sont contraints par le gouvernement à demander obligatoirement l'escorte pour tous leurs déplacements dans la zone pétrolière.

Dans les brousses et villes de la préfecture du Logone Oriental, des rafles ont été opérées parmi les populations originaires de Béboto et Bodo.

Ainsi, par exemple, le capitaine Togadnan Mbaïssaroua (55 ans), le sous-lieutenant Mbaïadem Tépat (34 ans), Guelmbaye Philippe (sous-officier assimilé de 29 ans) etc. sont arrêtés à Moundou du seul fait qu'ils sont originaires de cette région. Ces compagnons d'infortune soumis sur instruction de la hiérarchie à la diète par leurs geôliers sont de véritables épaves. Le commissaire de police qui a, sur instruction de Déby, joué les bons offices entre ce dernier et le rebelle Moise Ketté, bons offices ayant débouché sur le premier contact entre Ketté et Koibla, médiateur est arrêté depuis le 4 août 2000 dans des conditions humaines et ce, sur instruction du Préfet de la place. Il est tenu, jusqu'à date, au secret sans être présenté au Procureur de la République.

Des pasteurs protestants sommairement exécutés. Parmi eux ont peut citer le pasteur de Pao (Larmanaye) près de Mbaïbokoum et celui de l'école biblique dans la sous-préfecture de Béboto etc.

Massacrées et traquées par les tueurs à gage de Monsieur Idriss Déby, les populations de cette région vident les villages, errent à travers la brousse ou se réfugient dans les pays voisins tels que la RCA et le Cameroun.

En juin dernier, nous avons, une fois encore, attiré votre attention sur le fait que pour M. Idriss Déby, l'autorisation que vous lui avez donné pour l'exploitation le pétrole de Doba équivaut à une autorisation de tuer, de massacrer, d'incendier et de génocider. N'est-ce pas nous y voilà ? Dans ce cas, la Banque Mondiale a le sang tchadien sur sa conscience.


M. Idriss Déby suspecte tout le monde à Bangui. Tout dernièrement, l'Ambassadeur du Tchad à Bangui est démis de ses fonctions sans ménagement. De même, le Colonel Miskine, commandant du centre d'instruction militari de Bouar (RCA) et son détachement d'instructeurs qui forment la garde présidentielle pour le compte de M. Ange-Félix Patassé sont également rapatriés manu militaire à N'Djaména où leurs jours sont comptés. Tout comme le Colonel Daoud de la MINURCA (RCA) est limogé et rapatrié à N'Djaména. Ils sont tous accusés de trop regarder et de trop tendre l'oreille en direction de M. Moise Ketté au sud et de Youssouf Togoïmi au Nord.

La suite de tous ces évènements et surtout la scène de ménage entre Patassé et Déby au sommet des chefs d'Etat à Malabo (Guinée Equatoriale) nous édifiera.

Les rafles opérées parmi les enfants de Faya ces derniers temps et à N'Djaména ces jours-ci comme chair à canon prouvent que la situation au BET n'est pas rassurante. Ces enfants pour lesquels le Tchad a ratifié la convention internationale y relative meurent par centaines au combat contre Youssouf Togoïmi. Il suffit de visiter les tentes dressées comme hôpitaux de fortune pour accueillir les blessés aux combats pour se rendre à l'évidence des horreurs. Ces enfants blessés sont fourrés dans ces hôpitaux de fortune pour éviter les regards des curieux bavards et des témoins gênants. A N'Djaména, ces rafles sont des sources de racket. Les parents qui ne veulent pas offrir leurs enfants comme chair à canon sont obligés de débourser 6.000 F CFA par enfant libéré et ce, à l'abri des yeux indiscrets et bien entendu sans reçu.

Nous osons espérer que vous exerceriez des pressions sur M. Déby pour mettre un terme à ces massacres inutiles qui discréditent votre institution aux yeux de l'ensemble des Tchadiens quoi que des fallacieux rapports de votre représentation à N'Djaména affirment le contraire.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération distinguée.

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