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A.R.D.H.D
Bulletin 10
Du 19/08/00 au 25/08/00 |
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Toutes
les informations
des journaux,
des associations
et des opposants djiboutiens
diffusés 'en temps réel'. |
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au menu général "Bulletins"
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AVERTISSEMENT
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- l'utilisation
de toutes nos informations est autorisée, (à l'exception
des extraits de presse, et ce, pour des raisons de propriété
intellectuelle).
- l'impression
et la diffusion sont autorisées et même recommandées
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Il
vous est demandé simplement
de citer la source de la façon suivante :
"Extrait du site de l'ARDHD -
https://old.ardhd.org"
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COURRIER
DES LECTEURS
nous reprenons de façon anonyme
en général (pour garantir la sécurité des
auteurs)
le contenu intégral des lettres qui nous sont adressées.
Pour éviter toute polémique nous avons volontairement
choisi de ne pas répondre aux critiques.
Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent
répondre.
L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages
de cette rubrique.
L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun
parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la Paix et des Droits de
l'Homme.
44
candidats pour l'élection présidentielle en Somalie !!!
Je
dois avouer que je me suis beaucoup amusé en lisant dans votre
bulletin qu'il y avait quarante-quatre candidats à la Présidence
de la Somalie. Ce n'est pas sérieux.
Qu'est
ce que cela veut dire ? Que la conférence de Djibouti n'a servi
à rien et qu'il n'y a aucun accord de fond ? Seulement des accords
de pure forme pour satisfaire M. Guelleh et ses ambitions ?
Est-ce
aussi la manière que les Somaliens ont trouvé pour gagner
du temps et pour continuer la constitution 'lente' d'un gouvernement
en exil qui n'a pas très envie de rentrer en Somalie où
il pourrait se heurter à de fortes oppositions armées
?
Merci
de continuer à nous informer comme vous le faites.
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REVUE
DE PRESSE
ET NOUVELLES BRÈVES
NATIONS
UNIES
Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires - IRIN
Pour l'Afrique Centrale et de l'Est
AFRIQUE
CENTRALE ET DE L'EST : IRIN-CEA Bulletin hebdomadaire 33 (du
12 au
18 août 2000)
SOMALIE:
Première session de l'Assemblée nationale
L'Assemblée
nationale transitoire en Somalie (ANT) a tenu sa première
session lundi à Djibouti, présidée par
le général Mohamed Abshire Muse. Dans
le cadre de la nouvelle charte de la Somalie, l'ANT doit être
présidée par
le membre le plus âgé du parlement jusqu'à
l'élection du président de
l'Assemblée, ont expliqué à IRIN des sources
à Djibouti. Le général Abshire,
âgé de 74 ans, un ancien chef de police du nord-est
de la Somalie, est un
rival de faction du colonel Abdullahi Yusuf, chef de la région
autonome
autoproclamée du Puntland, qui a rejeté le processus.
SOMALIE: Le Conseil de sécurité met en garde les
seigneurs de guerre
Les
membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont salué
mercredi la formation
du nouveau parlement somalien et ont prié toutes les
forces politiques de la
société somalienne de soutenir le processus de
paix qui se déroule à
Djibouti. Lors de consultations à huis clos, les seigneurs
de guerre et les
leaders de faction ont reçu une mise en garde leur rappelant
'que le
sabordage ou l'obstruction des efforts destinés à
obtenir un accord
d'ensemble en Somalie ne seraient pas tolérés',
a fait savoir le président
du Conseil, l'ambassadeur malaysien Agam Hasmy, dans une déclaration
à la
presse. Il a indiqué que les membres du Conseil demandaient
aux seigneurs de
guerre de soutenir l'Assemblée nationale. Le Conseil
s'est félicité de la
décision de réserver, au sein de la nouvelle Assemblée,
des sièges pour les
femmes, en reconnaissance de leur contribution positive dans
la construction
de la nation.
CORNE
DE L'AFRIQUE: L'ONU insiste sur une 'aide massive et continue'
L'Erythrée,
l'Ethiopie, la Somalie et le Soudan sont désignés
comme étant
les pays les plus affectés, apparaît-il dans un
document de la FAO,
présentant une liste des 16 pays de l'Afrique subsaharienne
confrontés à des
situations d'urgences exceptionnelles dans le domaine alimentaire
- et
décrivant la Corne de l'Afrique comme étant la
région la plus touchée sur le
continent. Le rapport sur les prévisions de récoltes
et les réserves
alimentaires publié en août par l'Organisation
alimentaire et de
l'agriculture (FAO) a relevé que la sécheresse
prolongée avait
considérablement réduit la production alimentaire
dans de larges régions de
l'Afrique de l'est mais a également incriminé
la guerre et les conflits
civils. 'Grand nombre de personnes auront besoin d'une aide
d'urgence
massive et continue' jusqu'à la fin de l'année
prochaine, lisait-on dans le
rapport.
AFRIQUE
DE L'EST: Près de 20 millions de personnes touchées
par la famine
En
Afrique de l'Est, près de 20 millions de personnes sont
confrontées à de
'graves' pénuries alimentaires, a signalé le rapport
de la FAO. Le nombre a
augmenté de 3 millions depuis avril. La sécheresse
prolongée a fait baisser
la production alimentaire dans de larges régions de l'Afrique
de l'est. En
outre, la guerre et les conflits civils ont considérablement
limité les
activités agricoles dans de nombreuses régions,
lisait-on.
Nairobi,
le 18 août 2000
[Les
informations contenues dans ce bulletin vous sont parvenues
via IRIN, un département d'informations humanitaires
des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement
les vues des Nations Unies ou de ses agencþs. Si vous
réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin,
merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation
ou extrait devrait inclure une référence aux sources
originales. Les rapports d'IRIN sont archivÿE9s sur internet
sous : http://www.reliefweb.int/IRIN. Toute utilisation par
des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite
d'IRIN. ]
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24/08 : Maître AREF arrive à Paris.
Nous
venons d'être informés de l'arrivée prochaine
de Maître AREF. Sauf contre-temps, il devrait être
à Paris à partir du jeudi 25 août.
Son
passeport lui avait été retiré par M. Guelleh
fin 1999. Au moment où il passait la frontière
pour prendre un vol pour Paris, afin d'assister comme invité
officiel aux cérémonies du bi-centenaire de la
déclaration des Droits de l'Homme.
Il
avait été ensuite incarcéré à
partir de février 1999 dans des conditions épouvantables.
Sa détention avait duré quatre mois. En sortant
de prison, il n'avait pas pu récupérer son passeport,
se heurtant à un refus systématique de M. Guelleh.
Son
passeport lui a finalement été restitué
en juillet 2000 et c'est le premier voyage qu'il effectue hors
de Djibouti. Bien entendu nous nous réjouissons tous
de cette bonne nouvelle.
Si
vous souhaitez lui adresser un mot, vous pouvez envoyer un E-Mail
en cliquant ici. Nous
lui transmettrons tous vos messages.
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BRUITS
ET RUMEURS
LE
COMMUNIQUE DE M. DAHAN
Un
communiqué rédigé par M Ali Dahan et diffusé
largement fait parler de lui au sein de la communauté djiboutienne.
Selon ce communiqué, Monsieur Dahan, ancien diplomate djiboutien,
réfugié au Canada, mettrait en cause gravement les accords
de Paris et la réelle volonté de négociation
de Monsieur Guelleh. Il estimerait que les chances de modifier le
caractère tyrannique et dictatorial du régime sont quasi
nulles et il n'accorderait qu'un crédit limité à
Monsieur Dini pour y parvenir.
Ce
communiqué ayant été publié intégralement
sur un autre site,
nous vous indiquons le lien : cliquez
ici
_____________________________________________
Note
de l'ARDHD :
Après avoir reçu une copie de ce communiqué,
nous avons hésité pendant quelques jours sur la conduite
à tenir. D'un côté, prônant la liberté
de l'information, nous n'avons aucune raison de censurer une information
qui émane d'une personnalité de l'opposition, mais d'autre
part, l'ARDHD, qui s'interdit toute ingérence politique, n'a
pas à prendre part à un débat interne au FRUD.
De plus, elle s'interdit de mener des actions qui pourraient avoir,
ne serait-ce qu'une incidence minime, sur le déroulement des
négociations pour la Paix, car elle agirait contre ses propres
objectifs ; ce communiqué pourrait-il affaiblir la position
de M. Dini durant les négociations ou au contraire la renforcer
?
C'est
la raison pour laquelle nous avons pris contact avec de nombreux dirigeants
de l'opposition qui nous ont donné leur avis : la majorité
d'entre eux nous ont conseillé d'attendre la fin du mois pour
publier le document, d'autres nous ont recommandé de publier
des extraits et certains ont insisté fortement pour une publication
immédiate et intégrale. Nous nous sommes ralliés
à la position majoritaire et c'est la raison pour laquelle
nous avons décidé de ne pas le publier avant la fin
du mois d'août.
Nous
pensons que le communiqué, rédigé en termes vifs,
a le mérite de faire bouger les choses et de créer une
"prise de conscience" dans l'opposition.
Aujourd'hui
constatant que ce communiqué a été publié
sur un autre site sous la responsabilité de M Dahan, nous avons
estimé qu'il était de notre devoir au titre de la liberté
de l'information de donner l'adresse URL.
Le
FRUD a promis de faire un bilan des négociations et des concessions
obtenues d'ici quelques jours (la date de la fin du mois a même
été avancée par certains) ; nous lui en donnons
acte et nous attendons avec impatience des informations de sa part
non seulement sur le déroulement des entretiens (la forme)
mais surtout sur le contenu et sur les avancées.
Nous
comprenons que M. Dini s'impose une grande réserve dans le
cadre de délicates négociations, mais le silence dure
depuis le 17 février et nous pensons que le déficit
d'information pourrait l'exposer très vite à des critiques.
Des doutes pourraient s'élever même au sein de sa propre
structure, sur les résultats visés et sur sa ligne de
conduite.
Le
communiqué de Monsieur Dahan pourrait être la première
manifestation d'une suspicion qui commence à émerger
dans les rangs des sympathisants traditionnels, dans un tel contexte.
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A
QUOI SERVIRAIT L'ARGENT DU FMI ?
M.
Guelleh aurait commandé pour un miilion de US dollars de véhicules
qui pourraient servir aux militaires : c'est certainement le nouveau
versement effectué par le FMI qui lui aurait permis ce nouvel
achat au détriment du paiement des fonctionnaires djiboutiens
qui ne sont toujours pas payés.
Comme tous les dictateurs et tyrans de la planète, il privilégie
ses propres intérêts et sa sécurité. Il
se moque de ses concitoyens et de leurs difficultés. Il dépense
à crédit pour satisfaire ses propres ambitions
et il accumule les dettes de son pays qui s'enfonce chaque jour dans
un marasme économique désastreux. Il sera difficile
de surmonter la crise économique après son départ
et cela promet encore de nouvelles privations pour les djiboutiens
qui devront ensuite payer les dettes de M. Guelleh.
Nous avons appris aussi que M. Guelleh
aurait placé les forces militaires en état d'alerte
: pour quelles raisons ? Y-a-t-il un lien avec la conclusion attendue
des négociations Gouvernement - FRUD armé ?
De toutes les façons, les forces
militaires n'ont pas quitté le Nord du pays, en dépit
des termes de l'accord signé à Paris.
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Auteur
ONU - AFFAIRES ETRANGERES
New York - 29.06.2000
Titre SITUATION EN SOMALIE INTERVENTION DU REPRESENTANT PERMANENT
DE LA FRANCE AU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES
SITUATION EN SOMALIE
INTERVENTION
DU REPRESENTANT PERMANENT DE LA France
AU CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES
(New York, 29 juin 2000)
La tenue de ce nouveau débat ouvert au Conseil
de sécurité sur la situation en Somalie est, aux yeux
de ma délégation, particulièrement importante
pour trois raisons :
En premier lieu, parce qu.il marque que notre Conseil est engagé
dans la
résolution de toutes les crises, celles dont la presse internationale
parle,
mais aussi celles qui ne sont plus sous les feux de l.actualité.
Je voudrais
clairement marquer sur ce point qu.il n.y a pas de crises . oubliées
. sur
l.agenda du Conseil. L.échec d.une méthode d.intervention
ne doit pas nous
conduire systématiquement à l.inertie. Nous devons tirer
des leçons de nos
difficultés passées pour voir de quelle façon
les Nations unies peuvent appuyer
la paix en Somalie et permettre la renaissance de ce pays.
En second lieu, ce débat est important, parce qu.il souligne
une fois de plus
le souci de notre Conseil de soutenir et d.appuyer, chaque fois que
la
possibilité s.en présente, les initiatives régionales
en faveur de la paix. Je
citerai naturellement l.initiative des signataires de l.accord de
Lusaka sur la
RDC, celle de la CEDEAO en Sierra Leone, celle de l.OUA pour résoudre
le
conflit éthio-érythréen et enfin celle de l.IGAD
pour la Somalie. Nous nous
félicitons tout particulièrement, dans ce dernier cas,
de l.implication
nationale de Djibouti, à travers l.initiative prise par le
président Guelleh,
pour apporter une solution durable à la crise en Somalie.
Le troisième intérêt de ce débat est de
nous permettre enfin d.endosser un
processus qui, s.il a été parfois difficile, n.en a
pas été pour autant moins
exemplaire. A la différence des précédents plans
de paix pour la Somalie, qui
ont tous, faut-il le rappeler, échoué, l.initiative
du Président de Djibouti
s.est refusée à faire reposer la réussite du
plan sur le bon vouloir des chefs
de guerre. Le témoignage que vient de nous offrir l.ambassadeur
de Djibouti est
éloquent. Le processus de paix conduit par le président
Guelleh a permis de
donner la parole à la société civile, à
la population, victime du conflit. Les
anciens, les intellectuels, les ONG locales, les groupes de femmes,
les chefs
religieux, les exilés : tous, sans exception, ont pu exprimer
leurs vues sur
l.avenir de leur pays et ont montré leur profonde lassitude
quant à la
poursuite du conflit.
La France estime donc très important que la communauté
internationale puisse
désormais apporter un appui sans équivoque à
Djibouti, un soutien qui ne reste
pas simplement moral mais qui prenne aussi une dimension financière
et qui
permette effectivement d.accompagner jusqu.au bout la poursuite d.un
processus
si heureusement engagé./.
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SOMALIE - Dépêches AFP
récentes
Le
parlement somalien entre en campagne présidentielle
ARTA
(Djibouti), 21 août (AFP).
Les députés
somaliens réunis à Arta (Djibouti), sont, malgré
les constestation en Somalie, entrés lundi dans la phase cruciale
de l'élection d'un président de la République après
avoir choisi dimanche un président pour leur assemblée
de transition.
Abdallah Deerow Isaaq, 50 ans, un ancien instituteur du clan Rahanwein,
est devenu dimanche soir le président du premier parlement somalien
depuis la chute du régime du président Mohamed Siad Barré,
en 1991.
Jusque-là
secrétaire général et reponsable de la branche
politique du mouvement de Résistance Armée des Rahanwein
(RRA), basé dans le sud de la Somalie, Abdallah Deerow a recueilli
156 voix, contre 22 à Mohamed Rajis Mohamed et 14 à Adelaziz
Moukhtar Moualim.
194
députés ont pris part au vote, deux bulletins ont été
déclarés nuls, a constaté un correspondant de l'AFP.
Selon
les observateurs, les députés ont obéi, dans leur
choix, aux consignes de votes données par les chefs des quatre
grands groupes claniques - Hawiye, Darod, Dir et Rahanwein - dans le
cadre des tractations pour l'élection d'un président qui
doit être désigné par les députés.
Les
Rahanwein ont emporté la présidence de l'assemblée,
et les postes de président de la République et de Premier
ministre devraient, selon des accords tacites entre clans, revenir aux
Darod et Hawiye.
L'application
de ces accords tacites risque de poser des problèmes. En, effet,
le président de la "RRA", Hassan Mohamed Nour, dit
"Chati Gudud", chef de guerre Rahanwein, et une trentaine
de ses partisans ont boycotté l'élection du président
de l'assemblée.
Hassan
Mohammed Nour, qui contrôle militairement la ville de Baidoa (sud),
où les institutions provisoires de la Somalie doivent théoriquement
siéger, a postulé pour le poste de président de
la République, selon des sources proches de la conférence.
Un
premier désaccord avait déjà opposé Chati
Gudud et Abdallah Deerow sur les listes des représentants au
parlement du clan Rahanwein. Venu tardivement participer aux travaux
d'Arta, le chef de guerre avait réussi à imposer sa liste
au détriment de celle soumise par son rival.
Aux
contestations de la plupart des chefs de guerre de Mogadiscio, qui ont
rejeté l'initiative de paix lancée par Djibouti, s'est
ajoutée celle du gouverneur de la région de Bay, Mohamed
Aden Qalinle, qui appartient pourtant au clan du nouveau président
du parlement.
Le
gouverneur, proche de Chati Gudud, a rejeté lundi la nomination
d'Abdallah Deerow et a affirmé que ce dernier n'était
pas le bienvenu dans son fief de Baidoa, a-t-il indiqué à
l'AFP à Mogadiscio.
L'élection
du président de la République nécessitera plusieurs
tours de scrutins en raison du nombre élevé de candidats,
le vainqueur devant recueillir la moitié des suffrages exprimés
pour être élu.
44
candidats se sont déjà fait connaître.
Mais
auparavant, le parlement devait commencer lundi à désigner
le bureau qui doit compter trois vice-présidents et former différentes
commissions.
La
conférence de réconciliation d'Arta (Djibouti), ouverte
le 2 mai, vise à restaurer un pouvoir central en Somalie, livrée
aux rivalités de chefs de faction depuis 1991.
La
plupart des chefs de faction, ainsi que les autorités de la République
auto-proclamée du Somaliland (nord-ouest) et de la région
autonome auto-proclamée du Puntland (nord-est) ont boycotté
cette conférence.
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Abdallah
Deerow Issaq élu président de l'assemblée somalienne
de transition.
ARTA (DJIBOUTI), 21 août (AFP). Abdallah Deerow Issaq, du clan
Rahanwein-Mirifleh, a été élu dimanche soir à
une écrasante majorité président de l'Assemblée
somalienne de transition, a constaté sur place le correspondant
de l'AFP.
Il a recueilli 156 voix des 194 députés qui ont pris part
au vote. 22 voix se sont portées sur Mohamed Rajis Mohamed et
14 sur Abdoulaziz Mouktar Moualin. Deux votes ne sont portés
sur aucun candidat.
L'élection
du président de l'Assemblée se déroule sur un seul
tour de scrutin. Le quorum de 2/3 des députés est atteint
avec plus de 164 députés présents sur les 245 que
doit compter l'assemblée somalienne de transition. (...)
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Tractations
avec les seigneurs de guerre pour consolider la conférence de
paix.
DJIBOUTI, 18 août (AFP). De discrètes tractations sont
menées avec plusieurs seigneurs de guerre somaliens pour consolider
les acquis de la conférence de paix à Djibouti, ont affirmé
à l'AFP plusieurs élus de la nouvelle assemblée
nationale somalienne de transition.
Avant le lancement du processus pour l'élection d'un président,
puis la formation d'un gouvernement, ces élus évoquent
la prochaine arrivée à Djibouti du président de
la région proclamée autonome du Puntland, Abdullahi Youssouf,
ainsi que celle du chef de guerre de Mogadiscio, Mohamed Hussein Aïdid.
Les deux hommes
subiraient de fortes pressions pour assouplir leurs positions et s'engager
à soutenir le processus en cours à Djibouti pour combler
le vide institutionnel depuis la chute du président Siad Barre
en 1991.
La prise de position
du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui s'est félicité
de la formation d'un parlement somalien de transition, comme plusieurs
autres pays de la région dont l'Egypte, le Yemen ou le Soudan,
semblent les inciter à revoir leur position.
Le chef du Puntland
se trouve à Addis Abeba où les autorités éthiopiennes
tentent de le convaincre de se joindre à la conférence
de réconciliation nationale ouverte depuis le 2 mai à
Arta (Djibouti).
Le ralliement
des chefs de guerre légitimerait, d'une part, le processus en
cours, et d'autre part, atténuerait les risques de confrontations
une fois les membres du parlement et du gouvernement somaliens de retour
au pays.
"Peu importent
les concessions qui peuvent leur être faites (...) Qu'ils viennent
dire ce qu'ils veulent et l'Assemblée tranchera (...) Nous sommes
même prêts à leur céder nos postes de députés",
ont fait remarquer des élus.
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L'HOMME
OU LA FEMME DE LA SEMAINE.
Dans
cette rubrique nous signalons à l'opinion internationale, celle
ou celui qui s'est distingué(e) soit pour soutenir la dictature,
soit en violant les Droits de l'Homme : cruauté, tortures,
exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, viols, assassinats,
destruction de cheptels ou de point d'eau, destruction d'écoles
ou de centres de soins, etc..
Rappel
des personnages déjà "élus" :
N°
17 - Mme Leila, juge d'instruction
N°
19 - Omar FARAH, gendarmerie d'Ali Sabieh
N°
29 - Le général Yacin YABEH,
N°
32 - Le directeur de la Prison de Gabode,
N°
33 - Ali Mohamed ABDOU, procureur général
N°
35 - Mme Hawa Ahmed Youssouf Ministre déléguée
conjointement avec M. Le Représentant de l'UNICEF à Djibouti.
N°
36 - M Ibrahim Idriss DJIBRIL, MInistre de la Justice, conjointement
avec M Mohamed Ali ABDOU, procureur général de Djibouti
(2ème nomination)
Bulletin
N° 4 - Lieutenant GUELLEH de la FNP
Bulletin
N° 7 - Le responsable des forces de police qui a donné l'ordre
le 24 juin de tirer à balles réelles sur Daher Guedi FOUREH.
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LE
RENOUVEAU
N°
371 du Jeudi 10 Août 2000
Directeur de
publication : Daher Ahmed Farah
Rédaction - Administration :
Edité par la Commission Communication du Parti
Avenue NASSER Tel : 35 14 74 ou 34 17 88 B.P : 3570
Tirage : 1500 exemplaires. Dépôt Légal N°371
L'EVENEMENT
DE
RAVAGEUSES INTEMPERIES S'ABATTENT SUR LA CAPITALE ET SES ABORDS
Vendredi
4 août 2000 au soir, de violentes intempéries se sont abattues
sur la capitale Djibouti-Ville et ses dépendances. Le ciel s'est
soudain assombri pour nous envoyer pluie et vent, et c'est par rafales
vigoureuses que les éléments se déchaînaient.
L'affolement s'emparait alors des Djiboutois au son de cette violente
musique sur leurs toits de tôles, musique d'autant plus inquiétante
qu'elle survenait en pleine période caniculaire. Il pleuvait
comme il avait rarement plu à pareille époque. Arbres,
toitures, antennes paraboliques... tout subissait cette violence du
ciel venue où il s'abattait plus de rafales de vent que de gouttes
de pluie.
En réaction croyante, les prières ne tardaient pas à
se psalmodier sous les masures de nos quartiers populaires et populeux.
Au quartier Ambouli, un incendie se déclarait bientôt à
quelques mètres de la principale place. Un incendie ravageur
qui dévorait de ses flammes gloutonnes tout un pâté
de ces habitations traditionnelles en matériaux légers
très vulnérables au feu : six maisons étaient totalement
détruites.
Les pompiers djiboutiens, arrivés sur les lieux avec leur retard
habituel, ne pouvaient faire grand-chose. Leur intervention se révélait
dérisoire face à la force du sinistre. Ils semblaient
manquer de tout : d'eau, de matériel performant mais aussi de
moral. Les flammes voraces se jouaient d'eux, installant la panique
parmi les riverains, lorsque leurs confrères des Forces françaises
stationnées à Djibouti sont arrivés. Bien équipés
et entraînés, ils ne tardaient pas à faire la différence
: l'incendie était rapidement circonscrit puis réduit
à néant. Le soulagement était alors grand parmi
la population. Ambouli était sauvé. " Merci la France
! ", pouvait-on entendre à la cantonade. Décidément,
ces temps-ci, sans le concours jamais en défaut des pompiers
militaires français, notre capitale aurait depuis longtemps été
réduite en champ de cendres au premier incendie quelque peu ravageur.
Pourtant, cet incendie d'Ambouli survenu en pleines intempéries
aurait pu être aisément évité. C'est en effet
le contact d'un câble électrique d'alimentation avec les
tôles d'un toit qui aurait provoqué le sinistre. Mal fixé,
mal isolé, le câble en question se serait détaché
dès les premières rafales de vent, dégageant d'énormes
étincelles à chacun de ses contacts avec les tôles.
Le propriétaire de l'habitation, un certain Awad Omar, se serait
à plusieurs reprises adressé au service Dépannage
de l'Electricité de Djibouti (EDD) à la Palmeraie d'Ambouli
dans l'espoir inquiet d'obtenir sa prompte intervention et d'éviter
ainsi le pire. Peine perdue : il se serait invariablement entendu répondre
que l'équipe de permanence n'était point disponible. Incroyable...
!
Il est clair que dans cette affaire la responsabilité de l'EDD
est pleinement engagée. Il lui faut faire jouer ses assurances
pour risques aux tiers en faveur des victimes de l'incendie.
Ailleurs, dans les autres secteurs de la capitale et de sa périphérie,
les intempéries ont aussi causé des dégâts.
Comme dans la région côtière Doudah-Damerjog-Atar-Bahour
où plus de cent quarante masures ont été détruites,
arrachées de toutes parts. Même spectacle désolant
au Quartier PK12 où pas moins d'une cinquantaine d'habitations
auraient disparu selon nos informations. Ce sont les secteurs dénommés
Cinéma, Gagadé, Arhiba II, Ildjano, qui seraient les plus
touchés : ils auraient chacun perdu une douzaine d'habitations.
Le secteur Ambouli du Pk12 déplorant, lui, la destruction de
cinq masures.
Mais, contrairement aux habitants de la région côtière
qui ont reçu un peu de secours sous forme de tentes (une tente
pour deux familles) et de vivres, les victimes des intempéries
au PK 12 n'ont rien vu venir. Voilà qui s'inscrit dans la logique
chère au fossile RPP des " deux poids, deux mesure "
: la région côtière doit le peu d'aide reçu
à la mobilisation de quelques aspirants alimentaires rppistes
qui tentent vainement de prendre pied dans cette zone trop longtemps
délaissée pour suivre leurs sirènes opportunistes.
Autres conséquences du déchaînement des éléments,
la faune de la capitale a, elle aussi, souffert l'autre soir. Beaucoup
d'arbres et autres plantes ornementales ont été arrachés
par les rafales ravageuses.
Sans compter la rupture des lignes électriques alimentant les
forages de l'ONED qui alimentent la capitale. Rupture qui a immédiatement
provoqué une pénurie d'eau dans toute la capitale. Pénurie
dont les effets perdurent encore au moment où nous mettons sous
presse.
Selon la météorologie nationale, ces intempéries
devraient se poursuivre jusqu'en septembre prochain. Prévisions
peu rassurantes dont nous espérons qu'en milieu urbain elles
se réaliseront non à notre détriment mais plutôt
pour adoucir les caniculaires températures d'été.
CIVISME
LETTRE
OUVERTE AUX MINISTRES DE L'INTERIEUR, ABDALLAH ABDILLAHI MIGUIL, ET
DE L'EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS, OSMAN IDRISS DJAMA PAR MONSIEUR DAHER
AHMED FARAH
Messieurs,
Je voudrais, de ma modeste plume et dans le cadre de notre dialogue
citoyen avec les pouvoirs publics, m'adresser aux serviteurs que vous
êtes censés être. L'objet de mon propos a trait à
des problèmes relevant de vos compétences respectives.
Je devrais plutôt dire : deux problèmes parmi ceux, innombrables,
qui tapissent tristement notre paysage national. Il s'agit de l' insécurité
sur la Route Nationale n°1 et du réseau inachevé d'évacuation
des eaux pluviales dans la capitale.
Le premier problème concerne spécifiquement le ministère
de l'Intérieur qui, en tant que tel, est chargé par la
loi de la protection des biens et des personnes sur l'ensemble du territoire
national. Laquelle l'investit à cet effet de pouvoirs de police
administrative (prévention) et judiciaire (répression).
Pour accomplir cette mission vitale, Monsieur le Ministre, vous disposez
de la Force nationale de police (FNP), institution organiquement intégrée
à votre ministère, comme de la Gendarmerie qui, quoique
rattachée au ministère de la Défense, est à
votre disposition pour emploi.
Autant dire qu'avec de tels instruments, riches en hommes comme en équipements,
la sécurité des biens et des personnes devrait être
assurée de manière optimale. Notamment sur les routes.
Or, nous autres citoyens et résidents étrangers constatons
douloureusement que ces temps-ci la Route Nationale n°1, qui relie
la capitale aux districts du sud (Ali-Sabieh et Dikhil), est devenue
la voie de la mort. Il ne se passe quasiment pas de mois sans que l'on
ne déplore un accident aussi meurtrier pour les vies humaines
que dévastateur pour les biens. Rien qu'en ces deux dernières
semaines, pas moins de trois accidents sont survenus qui ont provoqué
morts, blessés et pertes matérielles. Pêle-Mêle,
une équipe de reportage de la Radio Télévision
de Djibouti (RTD), de paisibles pasteurs venus se ravitailler en ville
et autres citadins viennent à leur tour de payer un lourd tribut
à l'insécurité sur cet axe.
Or, sur cette route où la circulation est devenue infernale,
les accidents sont très souvent, trop souvent même, liés,
directement ou indirectement, aux camions à remorque reliant
le port de Djibouti aux hauts Plateaux Ethiopiens. Le détournement
de la quasi-totalité du trafic éthiopien vers notre port
à la suite du conflit éthio-érythréen a,
il est vrai, brutalement jeté des norias de camions poids lourds
sur une RN1 peu préparée. Mais l'insécurité
née de cette nouvelle situation ne nous semble point une fatalité.
C'est seulement du fait de l'absence d'une réaction appropriée
de la part des pouvoirs publics compétents que les choses se
sont dégradées.
Ce devrait pourtant être possible de mieux faire appliquer le
code de la route sur cette route, par ailleurs à reconstruire
pour l'adapter aux nouvelles conditions d'utilisation, ne serait-ce
que par une présence policière ou gendarmique crédible.
Une telle mesure nous semble d'autant plus envisageable que les effectifs
des forces publiques nous semblent de taille à fournir l'élément
routier nécessaire.
Je ne suis pas, Monsieur le Ministre, et vous le savez bien, un spécialiste
de la sécurité routière, mais un simple citoyen
qui refuse la fatalité, pour autant que le lui permettent son
bon sens et son esprit critique. J'espère que vous m'entendrez,
et à travers moi, tous les autres concitoyens dont je me fais
le porte-voix.
De même que j'espère être entendu de votre collègue
de l'Equipement auquel je m'adresse au sujet du réseau inachevé
d'évacuation des eaux pluviales de Djibouti-ville. Ainsi que
nous l'avons dénoncé à maintes reprises dans ces
colonnes, les canalisations d'évacuation des eaux pluviales se
trouvent dans un état aussi lamentable que dangereux.
Mal refermées, littéralement ouvertes en maints endroits,
ces canalisations sont emplies d'eaux nauséabondes et grouillant
d'agents pathogènes à force de stagnation. C'est que le
réseau, en construction par la société SADE, s'est
brutalement arrêté voilà quelques années.
Abandonné en l'état depuis lors, il ne se jette donc nulle
part et s'est mué en un réceptacle de tout ce qui s'y
déverse, du ciel comme du sol. Réceptacle fort dangereux
qui engloutit les êtres (de nombreux enfants y ont péri
) comme les choses (il est à l'origine de nombre d'accidents
de la route).
Or, nous ne notons, nous autres usagers des infrastructures publiques,
aucune attention concrète du département ministériel
concerné. Hier, avant votre nomination comme aujourd'hui avec
votre avènement. Qu'en est-il alors de ce projet de réseau
d'évacuation des eaux pluviales, conçu et mis en exécution
dans le cadre du Projet de Développement Urbain de Djibouti ?
Aura-t-on dépensé des centaines de millions de nos francs
juste pour ajouter de nouveaux dangers aux mille dangers déjà
existant dans notre capitale dégradée ? A quand une réaction
salutaire qui doterait, enfin, cette ville du système d'évacuation
des eaux pluviales qu'elle mérite ?
Monsieur le ministre, à travers ce bref constat cru et autres
questions candides, c'est un véritable cri de détresse
que je pousse au nom de tous ces parents dont le réseau pluvial
inachevé a englouti à jamais des êtres chers et
de toutes ces victimes (passées et à venir) dont il est
à l'origine des malheurs par les maladies suscitées, les
accidents occasionnés ou les désagréments imposés.
Messieurs les ministres, il ne serait pas inutile de vous pencher sur
ces deux sujets urgents, au moment où votre Chef, Monsieur Ismaël
Omar Guelleh, parle d'" insuffisances et contre-performances "
pour les différents secteurs ministériels de son gouvernement,
dans sa circulaire sur l'élaboration de la loi d'orientation
économique et sociale pour la période 2001-2010.
Nous vous attendons donc avec impatience. A vous d'apporter la preuve
de ce souffle bâtisseur qui distingue les serviteurs publics dignes
de ce nom
Très concitoyennement à vous.
JUSTICE
CES
DETENUS QUI CROUPISSENT TOUJOURS A GABODE
Au moment où tout Djibouti évoque la grâce dont
aurait bénéficié Monsieur Adwani, ressortissant
tunisien emprisonné sous nos cieux depuis 1987, année
de l'attentat contre le Café l'Historil qu'il était accusé
d'avoir commis, au moment donc où l'on parle de la libération
récente de cet homme, qui aurait déjà quitté
le sol national, il nous semble opportun de rappeler la situation de
trois prisonniers djiboutiens. Il s'agit de :
Abdi Bouh Aden
Mohamed Hassan Farah
Mohamed Ali Arreyteh
Accusés
tous trois d'avoir participé à l'attentat contre le Café
de Paris de septembre 1990 (qui avait notamment coûté la
vie à un enfant français, Olivier Nervet), ces Djiboutiens
ont été jetés en prison voilà plusieurs
années. Ils y croupissent depuis lors, c'est-à-dire depuis
plus de sept ans. Sans jugement aucun. Ils demeurent toujours sous le
coup d'un mandat de dépôt.
La justice française les a condamnés en 1998 à
de lourdes peines de prison, mais par contumace. Ils n'ont pas pu en
effet comparaître devant les tribunaux français du fait
de leur détention à Djibouti.
Leur situation est aujourd'hui confuse. La justice djiboutienne se contente
de les maintenir en dépôt. Comme si elle n'avait pas assez
d'éléments de preuve ! Quant à la justice française,
elle se heurte à la loi djiboutienne et n'a pu que les condamner
par contumace malgré leur désir de comparaître devant
les juridictions françaises où les droits de la défense
leur paraissent mieux assurés que sur leur terre natale.
La situation de ces hommes appelle une clarification immédiate
par les autorités djiboutiennes. D'autant qu'un autre Djiboutien
condamné pour les mêmes faits par la justice française,
circule librement sous nos cieux... C'est une exigence légale,
morale et humaine.
A suivre
EN
BREF EN BREF
SERIE
D'ACCIDENTS SUR LA RN1
En un moins de deux semaines, trois accidents graves se sont produits
sur la route d'Arta, très fréquentée depuis mai
1998, date du déclenchement du conflit éthio-éythréen,
par les poids lourds reliant le port de Djibouti aux hauts Plateaux
d'Ethiopie. Le premier a blessé quatre techniciens et journalistes
de la RTD, le second a coûté la vie à six nomades
et en a blessé vingt-cinq autres. Ils étaient à
bord d'un camion de marque Nissan provenant de Dikhil-ville. Quant au
troisième accident, il a touché une quatre roues motrices
de marque Land Cruiser qui a percuté en un choc frontal un camion
à remorque éthiopien. Plusieurs de ses occupants ont été
blessés.
LES VICTIMES DE L'INCENDIE DE BALBALA TOUJOURS LIVREES
A ELLES-MÊMES
Les
victimes de l'incendie meurtrier qui a détruit quelque dix-sept
habitations au Quartier T3 de Balbala, restent toujours livrées
à elles-mêmes. Sans assistance de la part des pouvoirs
publics depuis la modique distribution de vivres par l'ONED au lendemain
du sinistre. Seule la solidarité inter-balbaloise les a quelque
peu aidées en collectant une somme de trente mille francs Djibouti
par famille victime. A signaler également une aide des Forces
françaises qui leur ont offert quelque dix-sept matelas.
A suivre
ACCIDENT
DE TRAVAIL AU PORT
Un
accident de travail s'est produit lundi au port où une trentaine
de dockers, en train de décharger un bateau transportant de l'aide
alimentaire à destination de l'Ethiopie, se sont précipités
d'une passerelle. Ceux d'entre eux ne sachant pas nager ont été
repêchés par des plongeurs des Forces françaises
stationnées à Djibouti. Ils s'en tirent avec des légères
blessures.
SOIF
A BALBALA
La
pénurie d'eau ne fait que s'aggraver à Balbala. Les robinets
ne coulent que très rarement dans les habitations, au demeurant
peu nombreuses, qui en sont dotées. Les autres habitations, c'est-à-dire
la majorité, en sont réduites aux affres de la soif. Les
camions-citernes à eau, du fait de la rareté du précieux
liquide, ne passent pratiquement plus.
Or, il s'agit là d'une situation de pénurie chronique
qui sévit en dehors des effets des intempéries actuelles.
CE
DEPUTE QUI SQUATE
La
population de Hayabley à Balbala se plaint de ce que l'ancien
infirmier-major, devenu député à l'Assemblée
nationale, occupe toujours son ancien logement de fonction, ce qui prive
son successeur et pénalise la population dans son besoin de proximité
géographique avec le nouvel infirmier-major. Ce qui est surtout
illégal
A suivre
MOHAMED
ALI DAGUEH SE PLAINT
Monsieur Mohamed Ali Dagueh, président de l'Association des Obockois
Déplacés et membre de l'Opposition Djiboutienne Unifiée,
se plaint d'avoir dû passer plusieurs jours dans les locaux de
la police et de s'entendre enjoindre de payer une somme de cinq cent
mille francs Djibouti à titre de dommages et intérêts,
à la suite d'une vive altercation avec un cadre de l'ONED. Il
estime n'avoir rien à se reprocher qui puisse justifier une telle
condamnations.
A suivre
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Sommaire ---------------------------------------------------------
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LE
RENOUVEAU
N°
372 du Jeudi 17 Août 2000
AVIS
AUX LECTRICES ET LECTEURS
Pour des raisons d'ordre technique, votre fidèle hebdomadaire
Le Renouveau ne paraîtra pas les jeudi 24 et 31 août prochains
ainsi que le jeudi 7 septembre 2000. Il reparaîtra à partir
du jeudi 14 septembre 2000. Par avance, nous nous excusons de ce contretemps.
ECONOMIE
SOCIALE
PRAC
: UN PROJET DOUTEUX
Ainsi que
nous en avons rendu compte dans ces colonnes voilà quelques semaines,
le Projet de Réinsertion des Anciens Combattants (des anciens
mobilisés, s'entend) ne laisse pas indifférents. Par bien
des aspects, il suscite doutes et interrogations.
Il faut dire qu'au delà de ses dysfonctionnements internes que
nous avons relevés à l'occasion de notre précédent
article sur le sujet, le projet étonne sur de nombreux points.
Il s'achève dans un peu plus d'un an, en décembre 2001,
alors même que son objet, à savoir la réinsertion
des anciens combattants, est à peine effleuré. Seuls quelque
sept cent cinquante (750) démobilisés ne sont-ils pas
pris en compte jusqu'à ce jour alors que le nombre des anciens
combattants se chiffre en milliers ? Pire, les dossiers des quelque
sept cent cinquante heureux élus sont en début de traitement
ou en attente de traitement. A notre connaissance, seuls ceux qui préparent
l'examen du permis de conduire sont mis au travail qui reçoivent
la formation correspondante. " Nous attendons toujours l'initiation
commerciale promise ", nous confient certains des 450 anciens combattants
qui sont pressentis pour l'entrée dans le petit commerce moyennant
une subvention individuelle de 2600$, soit quelque quatre centre soixante
mille francs Djibouti (460000 FD) environ.
Autre carence, le projet exclut toute insertion professionnelle dans
les secteurs porteurs de l'économie nationale tels que la pêche
ou les transports. Aux termes du rapport de la mission de la Banque
Mondiale-Agence Internationale de Développement (publié
par nos soins dans le renouveau n°369 du Jeudi 27 juillet 2000),
le projet exclut " la possibilité de répondre favorablement
aux demandes de formation à la pêche. De surcroît,
le manuel de procédure du PRAC considère les projets incluant
un équipement motorisé comme non-éligible, de ce
fait les micro-projets impliquant l'achat d'une barque de pêche
motorisée ou d'une voiture ne peuvent être retenus ".
A croire que la réinsertion visée par le PRAC est une
réinsertion au rabais qui jette les démobilisés
dans la précarité des petits boulots !
Sans compter que la répartition par districts des sept cent cinquante
anciens combattants sélectionnés par le PRAC laisse coi
de surprise. Le district de Djibouti se taille plus que la part du lion
puisqu'il totalise 600 sur les 750 démobilisés, suivi
de Dikhil qui compte 100 anciens combattants dans la distribution, Ali-Sabieh
et Tadjourah se partageant les 50 places restantes à raison de
30 pour Ali-Sabieh et 20 pour Tadjourah. L'on ne saurait ne pas s'interroger
sur les clés de répartition ayant abouti à de telles
disparités ! Que la capitale reste prépondérante,
démographiquement parlant, c'est une évidence, mais pas
dans les proportions que laisse supposer la répartition opérée
par le projet : l'on peut même dire que pour la campagne de mobilisation
militaire gouvernementale les ruraux étaient bien plus nombreux
que les citadins !
Nous écrivions, en guise de conclusion de notre article sur le
sujet le 27 juillet dernier que le projet de réinsertion des
anciens combattants offrait matière à exercer l'esprit
critique et la réflexion. Il tient ses promesses comme tendent
à le montrer, entre autres éléments, les brèves
observations que nous vous livrons aujourd'hui.
Décidément ...
A suivre
METEOROLOGIE
APRES
LA CAPITALE, LES DISTRICTS DU SUD SOUS LA BOURRASQUE
Après
la capitale, Djibouti-ville, qui a été malmenée
dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 août 2000, les districts
de Dikhil et Ali-Sabieh viennent à leur tour de connaître
la bourrasque. C'est Dikhil qui a été touché en
premier avec des pluies très violentes où les rafales
de vent atteignaient des sommets. Les dégâts matériels
causés sont énormes avec des destructions de toutes sortes
: toitures soufflées, arbres arrachés, véhicules
endommagés, canalisations d'eau et lignes électriques
rompues... Pas moins de treize maisons auraient été détruites.
Même sort pour le centre médico-social, qui n'a pas été
épargné, comme pour la grande mosquée , dont la
toiture et le minaret ont été touchés. La ville
de Dikhil s'est retrouvée sans eau et sans électricité
quelques heures durant. Il aura fallu tout le savoir-faire et toute
l'abnégation des techniciens locaux, notamment de l'Electricité
de Djibouti, pour rétablir la situation.
Les pertes humaines sont fort heureusement nulles. L'on déplore
seulement quelques blessés dont le plus grièvement atteint
serait un homme touché par l'éboulement d'un abri sommaire
de pierres près de la grande mosquée.
Comme toujours, les victimes attendent d'être secourues et, en
ces temps durs où les salaires ne tombent plus, regardent vers
les pouvoirs publics.
Les mêmes intempéries ont été observées
à Ali-Sabieh où, dimanche 13 août 2000, des pluies
chargées de vents violents se sont abattues sur la ville, entraînant
des dégâts matériels importants. Là aussi,
des toitures de maisons ont été soufflées, le centre
médico-social particulièrement endommagé, des arbres
arrachées... Plusieurs familles se retrouvent dans une situation
de sinistrées.
Décidément, ces pluies de Karan (en somali) sortent de
l'ordinaire à la fois par leur violence et par les dégâts
occasionnées. Elles sont d'autant plus douloureusement ressenties
par la population que cette dernière est économiquement
démunie face à l'effort de reconstruction rendu nécessaire.
A suivre
ADMINISTRATION
PK 12
ENCORE ET TOUJOURS
Le malheureux
quartier PK12 se plaint encore et toujours sans que visiblement ses
cris de détresse ne soient entendus par les pouvoirs publics
ou supposés tels. Il se plaint toujours des mêmes problèmes
de survie qui seraient impensables dans un pays normalement dirigé.
Les habitants du PK12, qui en arrivent à se considérer
comme des citoyens de seconde zone, se plaignent de la défaillance
du dispensaire local qui, selon eux, n'offre ni médicaments ni
accueil digne de ce nom. " Il n'est même pas doté
d'une ambulance ", avouent-ils. Ils se plaignent également
de pénurie d'eau : les deux seules bornes-fontaines installées
près des logements des deux chefs de quartier, ne suffisent plus
à un quartier en pleine expansion démographique. Ils se
plaignent aussi d'insécurité : aucune structure policière
permanente n'existe au PK12 où l'autorité de l'Etat se
réduit à deux chefs de quartier analphabètes dont
le moins que l'on puise dire est qu'ils ne sont pas populaires auprès
des habitants. Ils se plaignent, enfin, de discriminations lors des
embauches locales et des distributions d'aides, opérées,
selon eux, au profit des seuls membres du parti gouvernemental.
Décidément...
MEMOIRE
LE
MEILLEUR HOMMAGE A RENDRE AUX VICTIMES DE LA GUERRE, C'EST DE PARVENIR
A LA PAIX !
Une association
affidée au pouvoir en place, c'est-à-dire l'une de ces
coquilles vides que le régime a cru utile de faire essaimer à
travers la capitale et dont il prétend pompeusement qu'elles
forment ce qu'il appelle le Réseau National des Associations
Djiboutiennes (RENAD), l'une de ces enseignes sans substance, donc,
aurait organisé une journée santé cette semaine
à l'occasion du premier anniversaire de la disparition d'une
équipe médicale de l'Armée nationale et de l'équipage
de l'hélicoptère militaire qui la transportait. Disparition
liée à la destruction de l'appareil. Parmi les disparus
, rappelons-le, il y avait deux officiers de valeur, le jeune capitaine
médecin Aboubaker Ibrahim Halas et le sous-lieutenant Abdillahi
Idleh Waberi.
Le régime, à travers cette prétendue association
du Quartier 7, tente d'exploiter la mémoire de ces cadres de
valeur à des fins politicardes. C'est oublier sa lourde responsabilité
dans la guerre civile sans laquelle ces hommes n'auraient pas péri,
en tout cas pas dans les mêmes circonstances tragiques.
Nous rappelons aux pseudo-responsables de cette prétendue association,
dont (fait éloquent) l'opération a été largement
couverte par la Radio Télévision de Djibouti (du pouvoir,
devrions-nous écrire), ainsi qu'au régime en place que
le meilleur hommage à rendre aux victimes de la guerre civile
n'est pas de verser dans une tentative de récupération
d'un autre âge, mais de mettre définitivement fin à
la guerre civile et au bain de sang inhérent.
A bon entendeur...
REGIONALE
LA SOMALIE
: ET SI ON Y REGARDAIT DE PRES ?
par DAF
Au moment
où Monsieur Ismaël Omar Guelleh se découvre une vocation
d'homme de paix avec la conférence de paix et de réconciliation
somalienne d'Arta, alors même que le retour à la paix civile
dans son propre pays attend désespérément d'entrer
dans les faits comme dans les curs et les esprits, au moment où
dans son initiative de paix somalienne le disciple gouledien, tout acquis
à la tradition de la facilité, parsème son chemin
de difficultés, par ses méthodes comme par ses motivations,
il nous semble opportun de republier un article paru sur le sujet en
été 1994 dans le mensuel Ensemble. Et qui déjà
indiquait les pistes à emprunter pour une véritable réconciliation
inter-somalienne.
Nous notons que le plan de Monsieur Ismaël Omar Guelleh présente
de frappantes similitudes avec le point de vue développé
dans cet article. Mais s'agit-il simplement de sa part d'une initiative
de pure forme pour masquer des motivations inavouables ? L'avenir le
dira.
" Comme si plus de vingt et un ans de sombre dictature ne suffisaient
pas, la Somalie, à la chute de Mohamed Siad Barreh, a sombré
dans une très meurtrière guerre fratricide. La communauté
internationale, après un long silence peu justifiable, s'est
mobilisée sans pouvoir cependant mettre fin à la tragédie.
De sorte que le peuple somalien se retrouve seul. Pourtant, à
l'analyse, le pourquoi du drame qui le déchire se révèle
; et la solution, alors, transparaît.
Peu après le départ forcé au mois de janvier 1991
du général dictateur Mohamed Siad Barreh qui aura pris
le pouvoir par un coup d'Etat militaire en octobre 1969, pour l'exercer
sans partage plus de vingt et un an durant, la Somalie voisine a sombré
dans une guerre fratricide très meurtrière dont les victimes
s'ajoutent aux victimes. Ni les ressources de la diplomatie occidentale
ni les démarches du monde arabo-musulman ni même la conférence
de réconciliation organisée sur le sol djiboutien en juillet
1991 ou les réunions d'Addis-Abeba et d'ailleurs dans la région,
n'auront prévenu de stopper le déchaînement des
passions. Pas plus que la tardive mais massive intervention militaro-humanitaire
onusienne conduite par les Etats-Unis n'auront véritablement
éteint l'incendie national. De sorte que finalement le peuple
somalien est abandonné à lui-même et à son
drame. Tout se passe comme si la Somalie n'était plus d'un intérêt
suffisamment stratégique pour mériter un acharnement thérapeutique
et que, de toute façon, la complexité apparente du problème
rebutait les rares bonnes volontés. Pourtant, en y regardant
de près, le problème se révèle...
Les responsabilités sont partagées
De fait, les causes de la tragédie somalienne, demeurent, au
delà de l'anarchie apparente, perceptibles, et elles sont à
la fois d'ordre externe et interne. Dans la mesure où , au nom
de leurs intérêts particuliers, les pays dominants ont
longtemps fermé les yeux sur les sombres méthodes de gouvernement
en cours en Somalie, comme ils l'ont d'ailleurs fait pour les autres
pays "pauvres" que l'on a baptisés du vocable évocateur
de Tiers-Monde, ils portent leur part de responsabilité, et elle
n'est pas mince. Ils sont responsables d'avoir aidé la dictature
de Mohamed Siad Barreh, d'avoir opté pour la facilité
en misant sur des tyrans dont les jours ne pouvaient être que
comptés parce que contraires aux aspirations des peuples concernés.
Ils sont, pour nombre d'entre eux, responsables d'avoir ainsi refusé
au peuple somalien, comme aux autres du monde en développement,
ce sur quoi ils fondent leur propre système politique, ce pour
quoi ils ont souvent combattu le pouvoir personnel sur leur propre sol
: la liberté, la dignité, la justice sociale... bref ces
valeurs éminemment humaines que l'on englobe dans le concept
universel de Démocratie. Car c'est assuré de ce silence
cyniquement bienveillant que le sinistre Mohamed Siad Barreh aura semé
et entretenu les germes de la guerre civile : en employant à
fond la très vieille recette de la division et donc de l'hostilité
suscitée. Jouer de mille et une manières tel clan contre
tel autre, s'appuyer sur le sien propre par un intéressement
privilégié à la prédation de l'Etat, l'ancien
petit membre de la police coloniale aura eu tout le loisir de "travailler"
son peuple qui n'est pas, faut-il le souligner, plus naïf qu'un
autre. Hitler, tout ancien caporal-chef de l'armée qu'il était,
n'a-t-il pas mené en bateau un peuple allemand pourtant à
l'avant-garde du progrès du moment ? L'Europe de l'Est ne s'est-elle
pas laissé passer le fer par une autre dictature, peinte en rouge
celle-là ? Dans un rapport de forces défavorable, tout
peuple connaît la défaite. Tout comme sa vigilance peut
être mise en défaut par les démons de la démagogie.
A ce niveau-là, donc, les Somaliens n'ont pas de motif de complexe.
En revanche, et c'est ce que l'on appelle l'élite politique qui
est ici en cause, les Somaliens se sont trop laissé manipuler
par des individus assoiffés de pouvoir et prêts à
tout pour le conquérir. Des êtres sans scrupules que le
spectacle de ce chaos de sang, de ruines et de famine qui a ému
le monde entier, ne semble pas atteindre dans leur lutte démentielle
pour la conquête du gouvernail. Il ne s'agit pas de clouer au
pilori l'ambition personnelle, elle doit au contraire conserver toute
sa légitimité, mais elle ne doit en aucun cas se déployer
aux dépens de ce qui la fonde et l'autorise, le peuple. Si l'ambition
conduit à utiliser le sang des siens, à orchestrer avec
d'autres la destruction de sa patrie, de le vider de son substrat humain
par la faim, la mort et l'exil, si elle amène au pillage et à
la mise à sac du patrimoine national, elle cesse d'être
ambition pour devenir pure folie. Il n'est point d'autre nom. Que dirigera-t-on
quand on aura réduit le pays à l'état d'un champ
de ruines baignant dans un fleuve de sang ? Comment envisager un seul
instant un destin national avec une logique claniste ?
Oui les chefs de guerre et autres responsables politiques somaliens,
auront démérité de leur pays et de leur peuple.
En perdant la raison, en manipulant chacun son clan d'appartenance,
en exploitant les rancurs et frustrations nées du syadisme,
en faisant miroiter prébendes, sinécures et autres privilèges
de la prédation de l'Etat, mais aussi en se prêtant à
toutes les compromissions avec l'Extérieur pour vu qu'ils y trouvent
leur compte. Ces hommes et femmes qui eux ignorent les souffrances de
la faim, savent préserver leur petit confort personnel dans la
désolation générale, que l'on voit tantôt
sur le terrain dirigeant les opérations de destruction et de
pillage à peu de risques, tantôt dans les salons feutrés
des conférences de réconciliation où ils viennent
surtout pour ne pas se réconcilier, ceux-là portent une
grande part de responsabilité au plan interne.
Un problème national de portée régionale
Mais le problème somalien ne se limite pas, du point de vue de
son impact, aux seules frontières nationales, il en déborde
largement pour devenir une question de portée régionale
dont les conséquences se prolongent jusque dans toute la Corne.
C'est qu'à Djibouti, en Ethiopie et jusqu'au Kenya, l'on retrouve
le même peuple somali dans sa diversité clanique et que
de ce fait ce qui oppose deux clans sur le sol de la Somalie ne peut
laisser indifférents les autres membres (vivant ailleurs) des
clans rivaux. D'où le risque que le conflit s'exporte et menace
la stabilité sous d'autres cieux. De même, les vagues de
réfugiés fuyant la guerre et la famine sont rarement vécues
comme une petite visite de bon voisinage par les pays d'accueil pour
lesquels ils représentent une source supplémentaire de
soucis. Le cas de Djibouti qui plie sous l'afflux de réfugiés
de Somalie et d'Ethiopie est suffisamment éloquent quant aux
problèmes liés à l'exode en provenance du voisin.
Accueillir des milliers de personnes démunies et psychologiquement
en état de choc, leur assurer de quoi survivre (hébergement,
alimentation, soins de santé) et de préparer un avenir
minimal (scolarisation, formation)... voilà qui est malaisé
pour ne pas dire plus. D'autant que les pays d'accueil de la région
se débattent dans leurs propres difficultés et voient
ainsi leur capacité d'absorption réduite.
C'est dire l'impérieuse nécessité pour les pays
voisins de la Somalie de l'aider à se retrouver. Etant entendu
qu'aider ne signifie pas s'immiscer dans les affaires internes à
des fins inavouables : la plus monumentale des erreurs, de ce point
de vue, serait de vouloir mettre à profit la situation de faiblesse
et de chaos que traverse cette nation pour donner libre cours à
de vieux rêves de domination, car, et l'Histoire le démontre
abondamment, la chose rencontrerait un cuisant échec, emportant
dans la tempête la crédibilité de ses auteurs et
la sympathie populaire à leur endroit.
C'est donc une aide fraternelle, un élan désintéressé,
qu'appelle le drame somalien de la part des pays limitrophes. Cette
aide peut par exemple, au plan politique, revêtir la forme d'un
soutien logistique à de véritables réunions intersomaliennes
à tous les niveaux de décision de la société
et pas seulement entre seigneurs de guerre et autres marchands de démagogie.
Comme elle peut se traduire par un blocus sur les armes à l'encontre
des bandes armées qui sèment la mort et la terreur.
La solution passe par la prise en compte de la société
réelle
Cela aiderait à la recherche d'une solution, qui est possible.
Elle réside dans le dialogue intersomalien qui doit être
élargi de manière effective aux acteurs de la société
réelle. C'est-à-dire à ceux qui détiennent
le pouvoir traditionnel. Car, à côté de la société
urbanisée, régie par le modèle institutionnel importé
d'Occident, à côté donc de cette classe de professionnels
de la politique, des armes, des affaires et du savoir acquis à
l'école occidentale, évolue une autre société
qui fonctionne selon les règles ancestrales, et celle-ci demeure
de loin prépondérante dans la société globale.
Même si les deux se sont depuis longtemps interpénétrées.
Ne pas la prendre en considération, l'ignorer dans l'élaboration
du schéma de la reconstruction institutionnelle, serait une profonde
erreur aux lourdes conséquences pour la bonne marche du pays.
Ce n'est pas en les ignorant que l'on se concilie les réalités,
c'est en tenant compte d'elles que l'on arrive à un résultat
digne de ce nom. Et ce n'est pas revenir en arrière que de prendre
en compte les réalités locales, bien au contraire, c'est
sur la vie concrète que doit reposer l'effort. Le modèle
institutionnel légué par le colonisateur et que l'on s'est
empressé de plaquer sur des sociétés pourtant très
différentes des nations européennes, n'est pas tombé
du ciel : il est le produit d'un ordre social, culturel et économique
donné qui a sécrété par un long processus
historique son mode d'organisation politique et sociale.
L'organisation clanique du peuple somali ne doit pas être vue
comme une calamité ainsi que certaines sirènes tentent
de nous le faire croire. Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler
que la société somalie n'est pas née avec le fait
colonial et qu'elle a toujours fonctionné harmonieusement, sans
quoi elle n'aurait pas survécu. La régulation de la collectivité
pose problème dans les centres urbains parce que le passage à
la ville a marginalisé les structures traditionnelles arbitrales
sans y substituer un cadre institutionnel fiable. Marginalisation survenue
au profit d'une règle du jeu fondée hier sur la division
et l'exploitation colonialistes, aujourd'hui sur une course sans morale
au pouvoir. La crise somalienne traduit toute la difficulté de
bien fonctionner de l'Etat colonial et post-colonial.
Concrètement, il faut un syncrétisme politique qui emprunte
à la fois au modèle importé et au patrimoine local.
Le premier est nécessaire pour vivre pleinement sur le mode urbain
qui nous met, nous autres Africains, en prise sur la fureur de ce que
l'on appelle modernité tandis que le second nous traduit nous-mêmes
dans notre vérité profonde que le contact avec l'Autre
n'a modifiée qu'en la recouvrant d'un léger vernis. En
d'autres termes, il s'agit de trouver une formule qui concilie conscience
clanique et sentiment national. Ce qui peut passer, par exemple, au
niveau communal, par la mise en place, à côté du
Conseil municipal, d'un Conseil traditionnel qui représente la
société somalienne réelle avec des attributions
qui en fassent un partenaire obligé de l'organe d'inspiration
moderne. Ce schéma est transposable aux niveaux supérieurs
et jusqu'à l'échelon national où la chambre des
députés peut être renforcée d'un Conseil
des Sages, de sorte que les structures ancestrales se trouvent associées
au processus étatique de prise de décision. Ainsi s'amorcerait
un processus de construction institutionnelle originale où les
impératifs de la vie dite "moderne" fassent bon ménage
avec les réalités locales et qui doit déboucher
à terme sur une formule de vie collective harmonieuse. L'expérience
mérite d'être tentée.
Les Somaliens touchent aujourd'hui, comme d'autres sociétés
dans l'Histoire, le bas fond, d'où ils ne peuvent que remonter.
Ils ont besoin d'être aidés dans leur effort de paix et
de reconstruction nationale. Si le drame qu'ils connaissent est grave,
il n'est pas insoluble. Il a ses causes qu'il convient de prendre la
peine d'analyser autrement qu'à travers le prisme déformant
des préjugés et autres clichés ambiants. Ces pasteurs
nomades, qui ont toujours su défendre leur dignité, ne
sont pas plus énigmatiques que d'autres. Ils sont eux-mêmes
et doivent être vus comme tels. Non comme l'on voudrait qu'ils
soient. "
CULTURE
ET SOCIETE
POUR UN DEBAT SUR L'IDENTITE CULTURELLE NATIONALE
par Omaneh
Toute société
humaine secrète sa propre culture par laquelle elle s'identifie
et se distingue des autres. Mais une collectivité est un organisme
vivant qui évolue par lui-même et au contact de son environnement.
Ce qui ne signifie nullement qu'elle ait à subir son mouvement:
bien au contraire, elle doit pouvoir contrôler sa marche. D'où
un débat permanent en son sein pour que se dégage le nécessaire
consensus qu'appelle chaque étape de l'évolution collective.
L'être humain tient, ce n'est point un mystère, à
la conjonction de deux choses : le naturel et l'acquis. Le naturel étant
ce qu'il possède en naissant -qualités et défauts-
et qu'il hérite essentiellement de ses parents. La beauté
physique, la taille, la couleur des yeux... relèvent par exemple
du naturel. Quant à l'acquis, c'est ce qu'il apprend, ce qu'il
acquiert. C'est donc un apport de l'extérieur. Où reçoit-il
cet acquis ? Et comment ? Il le reçoit de l'environnement social
où il naît. Cet environnement, ce milieu, c'est d'abord
la famille, c'est-à-dire son père, sa mère, ses
frères et soeurs et autres proches parents vivant avec eux s'il
s'agit d'une famille élargie. En dehors de la cellule familiale
(plus ou moins large), il y a la société, c'est-à-dire
la communauté humaine à laquelle appartient la famille
de l'enfant qui naît. Cette société peut être
un ensemble d'individus unis par des liens ethniques (ethnie), claniques
(clan), religieux (confession) ou nationaux (nation).
Et il apprend par mimétisme (imitation) et à travers l'enseignement
(école moderne ou traditionnelle).
Culture, qui es-tu ?
L'enfant qui naît, donc, acquiert, apprend -progressivement- ce
qu'il faut savoir pour survivre et se comporter.
Les règles de survie sont fonction du milieu et de la communauté
humaine concernée. Du milieu naturel, parce qu'il faut s'adapter
pour y survivre. Ainsi du pasteur nomade qui se déplace pour
trouver eau et herbe : il effectue un geste de survie. De la société,
parce que selon que le niveau de développement technique est
élevé ou non, les règles de survie varient. C'est
que le savoir-survivre prend en compte à la fois les caractéristiques
du milieu naturel et les outils dont dispose la société
concernée. Très logiquement, donc, le savoir-survivre
d'une communauté de chasseurs différera de celui d'une
société de pasteurs nomades qui lui-même se distinguera
du mode de subsistance d'une collectivité agricole.
A côté de ces règles de survie, de l'acquis vital
dicté par le réflexe de conservation, l'humain qui naît
apprend aussi à se comporter. Se comporter vis-à-vis des
siens (ses parents, surs, frères, oncles, tantes, etc.)
à l'égard des personnes plus âgées que lui,
de la femme (ou de l'homme si c'est une femme), des voisins, se comporter
aussi par rapport à la collectivité prise dans sa globalité,
à l'endroit des autres communautés, etc. Il apprend un
ensemble de règles, de principes, de formes de comportement.
Qui sont autant de repères, de valeurs pour vivre en harmonie
avec la société d'appartenance. Ces valeurs - qui ne sont
pas de la même importance selon qu'elles concernent les fondements
de la communauté ou non- ne tombent pas du ciel. Elles s'inscrivent
dans une logique cohérente liée à la fois à
des impératifs de bon fonctionnement collectif et à une
certaine vision de la vie sur terre et du monde. Vision elle-même
forgée par le besoin qu'éprouve l'homme de s'expliquer
l'univers. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ? Où suis-je ? Où
vais-je ? Comment fonctionne-je ? Et ce qui m'entoure ?, etc. sont autant
de questions auxquelles il répond par des croyances et ou des
savoirs.
L'ensemble de ces formes de comportement s'appelle culture, laquelle
- lorsqu'elle est mise en uvre et concrétisée- donne
naissance à la civilisation. C'est donc la culture qui prime
la civilisation qui n'en est que la manifestation.
La culture, on le voit, est le fait de la société qui
la secrète. Or celle-ci évolue sous l'influence de la
nature (le milieu naturel change et contraint ceux qui en dépendent
à faire de même), de l'Autre (relations conflictuelles
ou pas avec les autres communautés humaines), ou sous l'effet
de ses propres contradictions (remise en cause interne de l'ordre établi,
dans ses dimensions politique, spirituelle, sociale...). Par voie de
conséquence, la culture évolue aussi. Mais pas n'importe
comment. Parce qu'une société possède, à
l'instar de l'individu, un instinct de survie qui lui permet de faire
face au danger de mort et de lutter de toutes ses forces. Quand, par
exemple, en juin 1940, la France capitule face à L'Allemagne,
c'est par réflexe de survie devant la puissance foudroyante de
l'ennemi. A défaut d'y résister militairement on se soumet
et se donne ainsi un peu de répit pour élaborer une stratégie
qui mette fin à l'occupation et par là même à
la défaite. C'est la résistance nationale, qui débouche
sur l'appel mobilisateur lancé par le général Charles
de Gaulle le 18 juin 1940. De même, si nos ancêtres ont
militairement capitulé devant le colonisateur, ils ont su admirablement
résister culturellement. Allant jusqu'à refuser d'envoyer
leur progéniture à l'école du conquérant,
de travailler pour lui. Et boudant la cohabitation (ce qui explique
la faible sédentarisation). Résistance qui traversera
les générations et débouchera sur l'indépendance.
Mais la particularité du fait colonial, par comparaison aux autres
rapports intercommunautaires, est qu'il est brutal, massif et volontairement
déstructurant. D'où la violence de son influence que la
résistance héroïque n'aura pas toujours circonscrite.
Pour nous autres Djiboutiens, l'heure a sonné du débat
Et à l'indépendance, nous avons manqué, dans l'euphorie
de la liberté et de la dignité retrouvées, de nous
demander quelle société il nous fallait. La fatigue était
tellement forte que nous en avons oublié le nécessaire
débat national : nous nous sommes effondrés, tel un marathonien
épuisé mais heureux de gagner, sur la ligne d'arrivée.
Longuement, nous nous sommes reposés. Profondément. Si
profondément que le réveil, comme chez l'opéré
qui revient à la normale, est un peu dur et nous secoue de convulsions.
L'heure est donc venue d'engager le débat et, sagement, lucidement,
de répondre à la question : "quelle identité
culturelle pour nous autres Djiboutiens ?". Ce qui revient à
se demander quel type de société nous convient.
EN
BREF-EN BREF
SANTE
:
LES DIKHILOIS SE PLAIGNENT
La population
de Dikhil se plaint de ce que son hôpital, qui est doté
d'équipements modernes d'analyses médicales et d'un centre
antituberculeux ouvert à l'ensemble du sud djiboutien, manque
cruellement d'agents paramédicaux qualifiés. Notamment
pour le laboratoire où, semble-t-il, l'on est incapable de faire
une goutte épaisse. (test élémentaire du paludisme).
A suivre
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LIGUE
DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS
L.D.D.H
Le Président NOEL ABDI Jean Paul
Monsieur
Moumin Bahdon obtient enfin son passeport
après trois ans d'interdiction de sortie de Djibouti !!!
Réf.
: LI n°26/LDDH/2000
Du 19 août 2000
Cher Jean -
Loup Schaal,
A la demande
de M. Moumin Bahdon Farah, j'ai le plaisir de vous transmettre tous
ses remerciements pour vos actions et vos démarches positives
à son égard notamment vos publications .
Ses profonds
remerciements s'adressent également à tous les Défenseurs
des Droits de l'Homme, aux membres du Conseil de l'Union Interparlementaire,
au Parlement Européen, au Parlement Français, aux membres
du Groupe d'Amitié Parlementaire France - Djibouti ainsi qu'à
son Président M. Arnaud MONTEBOURG.
Des profonds
remerciements pour tous ceux qui ont agi en sa faveur, et en particulier
son avocat et ami CALATAYUD ainsi que tous les autres avocats qui ont
plaidé et uvré pour lui.
Grâce
à vous tous, M. Moumin Bahdon a pu obtenir, du Ministère
de l'Intérieur, un passeport ordinaire.
La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains se félicite de la levée de l'interdiction
du Droit d'Aller et Venir, interdiction qui a duré presque trois
ans.
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ASSEMBLEE
NATIONALE REPUBLIQUE DU TCHAD
COMMISSION COMMUNICATION, UNITE-TRAVAIL-PROGRES
DROITS FONDAMENTAUX ET LIBERTES
YORONGAR
Ngarlejy
DEPUTE FEDERALISTE
COORDINATEUR EXECUTIF FEDERAL
DE FAR/PARTI FEDERATION
PRESIDENT DE LA FONDATION POUR LE RESPECT
DES LOIS ET DES LIBERTES (FORELLI)
Directeur des Publications des journaux :
La Roue et Le Phare Républicain
TEL/FAX 51 45 59
B.P. 4.197 N'DJAMENA
E. mail : yorongar@intnet.td
N'Djaména,
le 11 août 2000
Monsieur
James WOLFENSOHN,
Président de la Banque Mondiale
A Washington (USA)
Objet : Massacres des populations du
site pétrolier par des hélicoptères de l'armée
nationale tchadienne (ANT).
Monsieur,
Depuis quelques
jours les hélicoptères pilonnent villages, champs, hameaux,
hommes, femmes, enfants etc. dans le Logone Oriental semant la mort
et la désolation dans la population. Que s'est-il donc passé
?
En effet, il
y a deux semaines, le journal, le Progrès, affirme, dans son
édition n°555 du 2 août 2000 que les rebelles de M.
Ketté ont attaqué un convoi des commerçants pour
les déposséder de leur argent et de leurs biens.
Contrairement
à ces affirmations du journal, Le Progrès, la réalité
est toute autre.
Après
vérification de cette information, il ressort que les biens récupérés
sur les commerçants lors de cette attaque de ce convoi entre
Djagdjaye et Béboungaye (Béboto) au retour du marché
de Bétogo (République Centrafricaine) sont vendus sur
le marché de Goré au vu et au su de tout le monde. Comment
ces biens qui sont récupérés au cours de cette
attaque à ùains armées d'un convoi se vendent-ils
impunément sur un marché public sous l'il des autorités
administratives et surtout militaires qui écument la région
? Comme en janvier 1998 à Makenné sur l'axe Doba-Moundou
à 12 km de Moundou, n'assistons-nous pas à la réédition
d'un subterfuge pour permettre aux militaires indélicats de piller
et aux tueurs à gage en uniforme qui écument la brousse
de massacrer les populations du sud du pays notamment des sous-préfectures
de Béboto, Goré, Doba, Bébédjia, Bessao,
Mbaïbokoum, Moundou, Mbaïnamar, Krim-Krim, Koumra, Moïssala,
Bénoye, Kélo, Laï, Gagal etc. comme d'habitude?
En tout cas,
le 5 août 2000, force est de relever que ce sont les populations
de la région de Doba sud. qui paient de leur vie. Le chef de
village de Béboungaye (village de M. Ketté) a été
recherché par l'ANT pour être tué comme nombre de
ses administrés. Il a échappé à cette mort
déjà connue maintes fois depuis 1982 dans son village
en traversant le fleuve pour se réfugier dans le canton de Komé
(sous-préfecture de Bébédjia). Ce 5 août
2000, le village de Béboungaye est pris en otage. Les habitants
de ce village sont rassemblés avant d'être passés
à tabac un à un. La femme dudit chef de village arrêtée,
torturée et battue à mort par les militaires de l'ANT
pour qu'elle leur montre là où se trouve son mari. Dans
leur course-poursuite, ces militaires de l'ANT à la recherche
du chef de Béboungaye ont incendié plusieurs villages
sur leur passage notamment Bebeu, Békoura dont le chef, Monsieur
Beurdé, est passé sommairement par les armes, Békondjo
etc. dans la sous-préfecture de Béboto, incendie imputé
à la rébellion par le journal, Le Progrès du 10
août 2000. Arrivés à Ngara (Komé, sous-préfecture
de Bébédjia), situé de l'autre côté
du fleuve, ils investissent le quartier Kousseri. Ils y tuent d'innocents
paysans dont M. Mbatné avant d'arriver à Koumbot, le 6
août 2000. Ils pillent tous ces villages et tuent quelques paysans.
Le lendemain, ils continuent à Makobo où ils tuent également
plusieurs personnes dont un paysan venu de Béboungaye (Bébéoto).
Arrivés à Nala, ces militaires de l'ANT ont tué
des paysans etc. A la tête de son régiment, le tueur à
gage, Masrané, commandant du régiment les rejoint à
Sindalolo où il ordonne l'exécution sommaire de quelques
pauvres paysans à titre d'exemple pour dissuader toute velléité
de rébellion dans la sous-préfecture de Bébédjia,
site des 300 puits de pétrole. Les ministres des cultes religieux
sont particulièrement visés. Les parents de M. Ketté
également. Sa femme arrêtée et atrocement torturée
se trouve présentement à Moundou.
Les populations
de ces sous-préfectures (Doba, Bébédjia, Bodo,
Béboto, Goré, Bessao, Mbaïbokoum etc., fuient massivement
en République Centrafricaine (RCA) ou au Cameroun. Celles qui
décident de rester en dépit des risques évidents
pour leur vie sont formellement interdits d'aller aux champs. Ainsi,
s'ils ne meurent pas de balles et de tortures, ils finiront tout de
même de mourir de faim.
Dans la semaine
du 6 au 13 août, l'avion qui transportait les responsables d'ESSO
(leader du consortium pétrolier) essuie des tirs nourris dans
la région de Mbaïbokoum. Reparti en catastrophe, l'avion
est revenu à N'Djaména.
Informé
de ce qui s'est passé à Mbaïbokoum, M. Idriss DEBY
envoie deux hélicoptères qui pilonnent villages, champs,
hameaux, hommes, femmes, enfants etc., semant la mort, la désolation
et incendiant tout ce qui peut brûler. Est-ce là encore,
la mise en scène encore de l'ANT pour justifier le pillage et
les massacres des populations ou bien réellement l'uvre
de la rébellion ?
Depuis lors,
systématiquement, les responsables du consortium sont contraints
par le gouvernement à demander obligatoirement l'escorte pour
tous leurs déplacements dans la zone pétrolière.
Dans les brousses
et villes de la préfecture du Logone Oriental, des rafles ont
été opérées parmi les populations originaires
de Béboto et Bodo.
Ainsi, par exemple,
le capitaine Togadnan Mbaïssaroua (55 ans), le sous-lieutenant
Mbaïadem Tépat (34 ans), Guelmbaye Philippe (sous-officier
assimilé de 29 ans) etc. sont arrêtés à Moundou
du seul fait qu'ils sont originaires de cette région. Ces compagnons
d'infortune soumis sur instruction de la hiérarchie à
la diète par leurs geôliers sont de véritables épaves.
Le commissaire de police qui a, sur instruction de Déby, joué
les bons offices entre ce dernier et le rebelle Moise Ketté,
bons offices ayant débouché sur le premier contact entre
Ketté et Koibla, médiateur est arrêté depuis
le 4 août 2000 dans des conditions humaines et ce, sur instruction
du Préfet de la place. Il est tenu, jusqu'à date, au secret
sans être présenté au Procureur de la République.
Des pasteurs
protestants sommairement exécutés. Parmi eux ont peut
citer le pasteur de Pao (Larmanaye) près de Mbaïbokoum et
celui de l'école biblique dans la sous-préfecture de Béboto
etc.
Massacrées
et traquées par les tueurs à gage de Monsieur Idriss Déby,
les populations de cette région vident les villages, errent à
travers la brousse ou se réfugient dans les pays voisins tels
que la RCA et le Cameroun.
En juin dernier, nous avons, une fois encore, attiré votre attention
sur le fait que pour M. Idriss Déby, l'autorisation que vous
lui avez donné pour l'exploitation le pétrole de Doba
équivaut à une autorisation de tuer, de massacrer, d'incendier
et de génocider. N'est-ce pas nous y voilà ? Dans ce cas,
la Banque Mondiale a le sang tchadien sur sa conscience.
M. Idriss Déby
suspecte tout le monde à Bangui. Tout dernièrement, l'Ambassadeur
du Tchad à Bangui est démis de ses fonctions sans ménagement.
De même, le Colonel Miskine, commandant du centre d'instruction
militari de Bouar (RCA) et son détachement d'instructeurs qui
forment la garde présidentielle pour le compte de M. Ange-Félix
Patassé sont également rapatriés manu militaire
à N'Djaména où leurs jours sont comptés.
Tout comme le Colonel Daoud de la MINURCA (RCA) est limogé et
rapatrié à N'Djaména. Ils sont tous accusés
de trop regarder et de trop tendre l'oreille en direction de M. Moise
Ketté au sud et de Youssouf Togoïmi au Nord.
La suite de tous
ces évènements et surtout la scène de ménage
entre Patassé et Déby au sommet des chefs d'Etat à
Malabo (Guinée Equatoriale) nous édifiera.
Les rafles opérées
parmi les enfants de Faya ces derniers temps et à N'Djaména
ces jours-ci comme chair à canon prouvent que la situation au
BET n'est pas rassurante. Ces enfants pour lesquels le Tchad a ratifié
la convention internationale y relative meurent par centaines au combat
contre Youssouf Togoïmi. Il suffit de visiter les tentes dressées
comme hôpitaux de fortune pour accueillir les blessés aux
combats pour se rendre à l'évidence des horreurs. Ces
enfants blessés sont fourrés dans ces hôpitaux de
fortune pour éviter les regards des curieux bavards et des témoins
gênants. A N'Djaména, ces rafles sont des sources de racket.
Les parents qui ne veulent pas offrir leurs enfants comme chair à
canon sont obligés de débourser 6.000 F CFA par enfant
libéré et ce, à l'abri des yeux indiscrets et bien
entendu sans reçu.
Nous osons espérer
que vous exerceriez des pressions sur M. Déby pour mettre un
terme à ces massacres inutiles qui discréditent votre
institution aux yeux de l'ensemble des Tchadiens quoi que des fallacieux
rapports de votre représentation à N'Djaména affirment
le contraire.
Veuillez agréer,
Monsieur le Président, l'assurance de ma considération
distinguée.
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