LA LIBERTÉ N° 22

Journal indépendant de tous les Djiboutiens de l'opposition.



La résidence personnelle de M. Guelleh à Djibouti
Toutes les informations
que le régime dictatorial
de M. Ismaël Omar GUELLEH
cherche à vous cacher

AVERTISSEMENT : l'utilisation de nos articles est autorisée,
(à l'exception des extraits de presse)
à la seule condition de citer la source de la façon suivante :
"Extrait de LA LIBERTÉ - ARDHD - https://old.ardhd.org"
L'impression et la diffusion du journal sont autorisées (et recommandées !)

SOMMAIRE N° 22 du 20 au 25 février 2000
- DJIBOUTI : POUBELLE NUCLEAIRE ??
- Du "RIFIFI" AU PALAIS ?
- LE HARCELEMENT DES OPPOSANTS RECOMMENCE...

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(LA LIBERTE sera disponible désormais par abonnement le samedi matin tôt !)

ALERTE

22/02 : L'ACHARNEMENT
A REPRIS !
M. NOEL ABDI, Jean Paul, Président de la LDDH est de nouveau convoqué par la Gendarmerie.

Appel à toutes les associations

20/02 Les militaires à l'assaut ... de la Trésorerie Nationale ?
22/02 : Le ministre de l'Intérieur remboursera-t-il sa dette au HCR ?

19/02 : D'après le Président IOG, le plan de paix Somalie serait mal compris par les Djiboutiens ! Il organise des soirées musicales de sensibilisation...

16/02 : Encore des armes pour l'Ethiopie qui transitent par Djibouti. Une explosion accidentelle sur les quais du terminal à conteneur

22/02 - Affaire BORREL :
les juges LE LOIRE et MORACCHINI
pourraient se rendre à Djibouti dans le cadre d'une commission rogatoire pour entendre de nouveaux témoins dont le Président Ismaël Omar GUELLEH.

23/02 : Lettre d'un français, ex-résident à Djibouti, à Mme BORREL. "Je ne connais pas toutes les affaires djiboutiennes, mais le commanditaire des crimes suivants est .... "
23/02 : Affaire BORREL : Dans un article paru dans la Nation le 24 janvier, le Gouvernement djiboutien rappelle que c'est à la justice française de se prononcer sur le résultat de ses investigations.
23/02 La NATION - Djibouti :
"L'Etat (français) contrôle
la presse ce qui suppose
qu'il peut l'utiliser ou l'orienter ..."
25/02 : LDDH (N°10) - Réactions à la suite du harcèlement policier régulier contre ses dirigeants
25/02 Manifestations à BALBALA
25/02 : La Paix sera-t-elle
au rendez-vous ?
 
Sommaire de 'LA LIBERTÉ'
Tous les numéros depuis le N° 0

COURRIER DES LECTEURS
nous reprenons de façon anonyme en général (pour garantir la sécurité des auteurs)
le contenu intégral des lettres qui nous sont adressées.
Pour éviter toute polémique nous avons volontairement choisi de ne pas répondre aux critiques.

Nous publierons en revanche les messages des lecteurs qui souhaitent répondre.
L'ARDHD n'assume aucune responsabilité quant au contenu des messages de cette rubrique.
L'ARDHD rappelle qu'elle ne soutient aucune action politique, ni aucun parti
et qu'elle milite exclusivement en faveur de la paix et des Droits de l'Homme

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Bonjour mon ami

Il est 10 H 00 et le café n´est pas encore servie.

Les djiboutiens, partout ou ils se trouvent du quatre coins du monde attendent tous les samedis matin que tu nous serves notre tasse de café chaude.


Aussitot reveillés, nous nous dirigeons vers notre ordinateur pour pouvoir ouvrir nos yeux, et boire notre tasse de café chaude.


Aprés avoir bu notre tasse de café nous nous sentons fiers et forts et les idées se mettent en place.
Sans la tasse de café du samedi la journée est brisée.


Notre tasse de café du samedi : ce sont les informations chaudes de la semaine.



Note de l'ARDHD :
Pour répondre aux demandes exprimées et plus particulièrement à ce lecteur, nous avons décidé de modifier la date de diffusion du journal par abonnement. Désormais, les abonnés le trouveront dans leur Boite E-Mail tous les samedis à leur réveil !!!


C'est ce qui explique que la période couverte par le n°22 va du dimanche 20 février au vendredi 25 février. Nous reprendrons ensuite notre rythme hebdomadaire.

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23/02 : LETTRE D'UN FRANCAIS, EX RESIDENT A DJIBOUTI,
A MME BORREL.


Je ne connais pas toutes les affaires djiboutiennes, mais le commanditaire des crimes suivants est ....

S.H.

Le 14 février 2000



A Madame E. Borrel


Chère Madame,
Par cette modeste lettre, je voudrai une nouvelle fois apporter mon soutien pour votre combat pour la vérité. Dès le début, jr vous avais adressé deux courriers à Toulouse en dénonçant la thèse du suicide. Le juge Monsieur Le Loir a été à la botte du régime et n'a écouté que l'entourage mafieux de l'Ancien Chef de Cabinet, Monsieur Ismaël Omar Guelleh, aujourd'hui Président de la République, qui s'est carrément attribué le pouvoir et je dirai même sous les regards de certains observateurs français. La France a été complice et je le dis haut et fort.


Aujourd'hui, on essaie de réparer par une justice plus clémente si j'ose dire et par une ouverture politicienne nationale.


J'ai adressé de nombreux courriers aux hautes autorités françaises, mais personne ne m'a répondu. Cela paraissait comme " ingérence " …


Et puis on écoute ou l'on guère un simple citoyen. Cela devient même dérangeant….
(…)


Le juge Le Loir n'a jamais fait son devoir de juge instructeur. Il s'est contenté des ragots de l'entourage présidentiel tout à fait " préparé ". Je ne connais pas toutes les affaires djiboutiennes, mais le commanditaire des crimes suivants est le chef de l'Etat en personne :


1°) Tuerie d'Arriba
2°) Attentat du Café de Paris (Le juge Le Loir avait même déclaré que Monsieur Aden Robleh Awalleh était en fuite. Monsieur Aden Robleh Awalleh habite à 100 m de la maison de Monsieur Ismaël Omar Guelleh, alors Chef de Cabinet de la Présidence (Ambouli). Le juge s'y était rendu.
3°) Assassinat d'un membre allié de notre famille (1993) avec une arme automatique. En présence des forces armées et policières. Il a été déclaré qu'il s'est suicidé.
4°) ……….(…)
5°) L'assassinat de votre cher et défunt époux, qui a dû certes trouver des indices compromettants. Je suis sûr qu'il y a non seulement une corruptions djiboutienne organisée mais cela va au delà, car je sais qu'il y avait aussi une corruption franco-djiboutienne au plus haut niveau, je dirai des petites affaires comme Elf … ou de nombreuses personnes se mettaient de l'argent dans la poche sur le dos du contribuable français ..


Je ne vous citerai qu'un petit exemple : des officiers supérieurs vendaient des meubles soi-disant réformés au prix fort à des commerçants de la place et empochaient l'argent pour arrondir leur fin de mois ou pour payer les crédits de leur maison en France … Nous, petits employés avons été soudoyés avec de petites sommes … En ce qui me concerne , j'avais dénoncé cette indélicatesse et j'avais remis l'argent aux orphelins ..
(…)
Je vous souhaite un franc succès afin que la justice française condamne les coupables de l'assassinat de votre époux. Vous verrez, d'autres vérités en sortiront. La France ne peut en aucun cas critiquer l'Autriche et d'autres pays, qu'elle se préoccupe de ce dictateur malsain qui fait des ravages depuis 1990.


Veuillez, je vous prie, Chère Madame, accepter l'hommage de tout mon respect et courage pour la suite.



Note de l'ARDHD.
Comme toujours, nous protégeons l'identité des personnes qui nous écrivent dans cette rubrique. Nous publions cette lettre avec l'accord de son auteur sous son entière et seule responsabilité. Compte-tenu des graves accusations qui sont portées à l'encontre du Chef de l'Etat djiboutien et d'officiers français, nous signalons que nous ne prenons pas partie ni pour cette thèse ni pour d'autres. Nous la versons simplement au dossier et nous publierons toute réponse qui nous serait adressée par les personnes citées.

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BRUITS ET RUMEURS

17/02 : Une réception de tous les prisonniers politiques libérés récemment,
chez le Général Ali Meydal Waïs.


Jeudi soir, le 17 février, tous les prisonniers politiques récemment libérés ont été invité chez le Général Ali Meydal Waïs, ancien chef d'Etat-Major. Sans connaître le contenu des discussions, mais nous pouvons imaginer qu'il a été question de l'avenir de Djibouti et de retour à la démocratie, dans le cadre des accords de paix conclus le 7 février à Paris.

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19/02 : Les moyens de transport de la Présidence :
un parc qui s'enrichit, qui se rénove et qui s'agrandit. Alors que les salaires ne sont pas payés
depuis trois mois !


Lundi 14 février au soir au Port Autonome de Djibouti, il a été pris livraison d'une superbe berline de couleur noire blindée avec toutes les options (de marque américaine GM 6) d'un montant de 36 millions de francs Djibouti. Cette voiture est-ellet la nouvelle acquisition du Président ... ou celle du directeur du Port ?

La berline Mercédes S280 du Président Guelleh a été envoyée en Allemagne pour une révision complète et pour renforcer le blindage.

L'épouse du Président, quant à elle, continue de changer de voiture aussi souvent qu'elle en a le désir ... Son dernier choix : une Mercédes Espace toutes options. C'est la seule à Djibouti. ...

L'avion personnel de M. Guelleh aurait été envoyé sur l'aéroport du Bourget (Paris) pour des transformations et des embellissements à hauteur de 100 M de FD.

Nous rappelons, que les salaires des fonctionnaires accusent un retard de paiement de trois mois. A l'exception des employés des Ministères de la Santé et de l'Éducation, les fonctionnaires n'ont pas perçu le mois d'Octobre ni les suivant. Ou est passé l'argent de la France et du FMI ? .... Dans l'achat de nouvelles voitures ?

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20/02 Les militaires à l'assaut ...
de la Trésorerie Nationale ?


Les retards dans le paiement de leur solde auraient fini par exaspérer les militaires de l'Armée Nationale djiboutienne. Ils auraient tenté un 'coup de force' contre la Trésorerie. Aussitôt alerté et craignant le pire, le Gouvernement aurait décidé de les satisfaire immédiatement. Mais il fallait de l'argent : celui-ci aurait été trouvé (comme souvent) dans les caisses de l'EDD (Electricité de Djibouti). Maintenant ce sont les électriciens qui risquent d' attendre un peu plus longtemps le paiement de leur salaire.

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19/02 : Le premier Ministre djiboutien
reprendrait du service !


Le Premier Ministre djiboutien Barkat Gourad HAMADOU reprendrait la pratique de son sport favori, et ce n'est pas le cheval !


Il essaierait de constituer une opposition parlementaire au sein de l'Assemblée Nationale djiboutienne. Le premier bras de fer devrait avoir lieu lors du vote de la Loi sur l'Amnistie des Prisonniers politiques, qui ne prévoie rien pour les prisonniers du FRUD-SUD, toujours incarcérés.

On a rarement entendu le Premier Ministre djiboutien ... qui ne s'exprime pratiquement jamais (même durant les périodes difficiles pour Djibouti) ... mais il serait un expert en opposition parlementaire, parait-il !
(A suivre)


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19/02 : Affaire BORREL - Affaire BOREH. La rumeur évoque toujours le juge LE LOIRE à Djibouti.

Le propriétaire du Sheraton Hôtel M Albdourahman BOREH a été entendu par les gendarmes djiboutiens hors la présence de magistrats éthiopiens dans le cadre de l'affaire de M Tamrat LAYNE (commerce, trafic illicite, blanchiment d'argent, etc...).


En effet, M. Tamrat LAYNE, ancien Vice-président et Ministre de la Défense d'Éthiopie est incarcéré et il risque une peine de 25 ans de prison ferme.

Une rumeur qui court à Djibouti. : "Certains se demandent, sous le manteau, si l'affaire T.LAYNE / A. BOREH sera instruite, elle aussi, par le juge français Roger LE LOIRE, très célèbre à Djibouti., pour avoir détourné la vraie piste de l'attentat du Café de Paris"

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19/02 : D'après le Président IOG, le plan de paix Somalie serait mal compris par les Djiboutiens !
Il organise des soirées musicales de sensibilisation...


C'est ce qu'il aurait estimé récemment. Pour sensibiliser la population au plan de paix pour la Somalie (dont il est l'auteur), le Président Guelleh aurait décidé de faire organiser des soirées musicales.

En dépit de cela les Djiboutiens sont très partagés sur ce plan. Beaucoup estimeraient que le Président n'aurait pas la capacité de réussir l'opération, alors qu'il a montré son incompétence pour régler les problèmes dans son propre pays. D'autres affirmeraient qu ce plan ne devrait pas inclure le Somaliland.

L'épouse du Président, de son côté, aurait choisi son camp : elle a boudé la soirée de sensibilisation organisée au Quartier 4, fief des Issac (originaires du Somaliland), opposés à ce plan de paix.

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21/02 : DJIBOUTI / POUBELLE NUCLEAIRE ?
Vrai ou faux ?
APPEL A INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES.


Nous sommes alertés par de terribles informations concernant des enfouissements possibles de déchets nucléaires et il serait nécessaire d'obtenir des précisions complémentaires.

Selon nos informateurs, des déchets nucléaires extrêmement radio-actifs auraient pu être enfouis il y a plusieurs années dans la région du Lac Assal ou du Grand Barra, à l'époque où Monsieur GUELLEH était le bras droit de son 'oncle' Hassan Gouled. Il se confirmerait qu'à cette occasion, Monsieur Guelleh aurait reçu des sommes fort importantes virées via la BCCI de Djibouti.

Si ces informations sont confirmées, il y a tout lieu de penser que le stockage a été réalisé dans des conditions proches du stockage sauvage et que les protections sont limitées au strict minimum. Qu'en est-il des contrôles périodiques et indispensables pour vérifier qu'il n'y a pas de contamination de l'environnement ?

Un tel stockage pourrait constituer une menace potentiel de première importance pour la région et pour les populations.

Nous remercions tous ceux qui pourraient nous donner des informations complémentaires et précises sur les enfouissements qui auraient pu être exécutées dans cette région.


Date des enfouissements, type exact des matières, estimation des volumes, provenance des déchets, etc. ?

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22/02 Le Ministre de l'Intérieur
remboursera-t-il sa dette au HCR ?


M Abdallah Abdillah Miguil en 1992 avait, paraît-il, détourné 70 millions de FD des caisses du HCR. 'Emprunt forcé ou faute d'inattention ???'

Le HCR aurait exigé le remboursement, mais depuis qu'il est Ministre, M. Abdallah Abdillah ne répond plus. Il refuserait de donner le moindre centime en arguant qu'il a des instructions de la Présidence.

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16/02 : Encore des armes pour l'Ethiopie
qui transitent par Djibouti.
Une explosion accidentelle
sur les quais du terminal à conteneur.


Le soir du mercredi 16 février, un bateau affrété par l'Ethiopie, avec à son bord 800 conteneurs, a été déchargé dans le Port de Djibouti. La majorité des conteneurs étaient remplis d'armes et d'explosifs.

Lors du déchargement, un conteneur a explosé, faisant un cratère de 180 M2 dans les quais du nouveau terminal à conteneur. L'Ambassadrice d'Ethiopie, en poste à Djibouti, est immédiatement arrivée sur les lieux de l'accident pour demander à tous les employés et aux responsables du Port de ne rien divulguer moyennant une somme d'argent pour chacun.


C'est le deuxième bateau contenant des armes pour l'Ethiopie qui est déchargé à Djibouti en moins d'une semaine.

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22/02 : AFFAIRE BORREL : LES DEUX JUGES FRANCAIS Roger LE LOIRE et Marie-Paule MORACCHINI pourraient se rendre à Djibouti pour entendre
de nouveaux témoins dont le Président GUELLEH.


Des rumeurs persistantes nous informent du fait que les juges français LE LOIRE et MORACCHINI pourraient se rendre à Djibouti pour entendre de nouveaux témoins dans le cadre de l'affaire BORREL Il se dit que le Président GUELLH pourrait être entendu directement et que le Procureur de la République français souhaiterait participer à l'interrogatoire.

En général, l'interrogatoire de personnalités n'est décidée, en ultime recours, que lorsque des éléments concordants et probants ont été réunis dans un dossier.


(A suivre)

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25/02 DU "RIFIFI" AU PALAIS ?

Les dictateurs se querellent ... l'ancien et le nouveau ! Directement et par l'intermédiaire des membres de leurs familles...

Il faut savoir qu'Ismaël Omar GUELLEH souvent appelé "le neveu" d'Hassan Gouled APTIDON, n'est pas un vrai neveu, c'est un membre de la même tribut.

Le vrai neveu de Gouled s'appelle Houssein Idriss Gouled. Ismaël Omar GUELLEH vient de lui faire fermer tous ses comptes bancaires. En même temps, nous apprenons qu'il a retiré la voiture de sa soeur, Saida Idriss Gouled.

Les mesquineries s'abattent aussi sur l'ancien dictateur Hassan Gouled APTIDON : ses gardes du corps et ses boys lui ont été retirés.

(ARDHD) -> Ces informations ne nous attristent pas véritablement, mais elles confirment que la rage de M. GUELLEH est universelle et constante et qu'elle atteint désormais tout le monde même ses pairs.

D'ailleurs il est aussi en conflit larvé avec son général de police Yacine Yabeh


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25/02 Manifestations à BALBALA

Les factures d'électricité ont triplé pour les
pauvres alors que, dans le même temps, on a diminué la facture
d'électricité des commerçants et des riches.


Au debut de cette semaine, il y a eu des manifestations à Balbala
(banlieue de Djibouti). Des lacrymogènes ont été lançés. Il n'y a pas
eu, finalement, de dégats importants.


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NOUVELLES BRÈVES ET REVUE DE PRESSE

Extrait des nouelles d'ADDIS "www.lesnouvelles.org"

Entretien avec Ahmed Dini Ahmed, président du Frud-armé,
ancien Premier ministre de Djibouti

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PROPOS RECUEILLIS PAR
ALAIN LETERRIER (Les Nouvelles d'ADDIS)
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(Extraits de l'entretien à paraître dans les Nouvelles d'Addis n°16, mars-avril 2000)


Le Gouvernement de la République de Djibouti et le Front pour la restauration de l'unité et de la démocratie (Frud-armé) ont signé un accord-cadre "de réforme et de concorde civile" le 7 février à Paris. Selon cet accord, "les prisonniers des deux parties détenus de part et d'autre seront immédiatement libérés pour marquer le début du processus mettant fin à l'état de belligérance." Les combats ont cessé ; les premières libérations de prisonniers ont eu lieu dans les tout premiers jours suivants l'accord de paix. M. Dini, en exil en France, rentrera prochainement à Djibouti ; on parle de son entrée au gouvernement. Une nouvelle conception de la politique pourrait-elle voir le jour dans la Corne de l'Afrique ?
Alain LETERRIER a rencontré Ahmed Dini et abordé trois thèmes avec lui : lutte armée, perspectives politiques, paix-sécurité-développement régional. Voici les idées fortes de cet entretien. -- AL


"Djibouti est une escale française, un port éthiopien,
une ville somalie, le tout enclavé dans un pays afar marginalisé."
[Robert Lambotte, l'Humanité, 1967]

[Paris, 14 février 2000]

AD. La lutte armée c'est une forme d'expression lorsque [...] le dialogue devient impossible ou inopérant. [...] À ce moment-là, la lutte armée devient inévitable. [...] Voilà le but d'une lutte armée : donner la parole à la parole.

[...]

La lutte armée a été déclenchée en 1991, lorsqu'une partie de la communauté nationale a considéré qu'elle était l'objet d'une politique systématique d'exclusion et de marginalisation. [...] Le pouvoir a répondu par la force. Étant donné que la force était privilégiée par le pouvoir, elle a également été choisie par la partie qui se sentait lésée, comme réponse à la force.

LNA. L'accord-cadre met-il fin à la lutte armé ?

AD. [...] Si je ne le croyais pas, je n'aurais pas signé cet accord. Je crois que cet accord mettra fin à la lutte armée parce qu'il permet d'examiner les causes de la lutte armée et prévoit les réparations des conséquences de la lutte armée.

[...]

LNA. Avez-vous une idée des conséquences humaines, du gâchis humain de la lutte armée ?

AD. [...] La lutte armée a provoqué un énorme gâchis. D'abord, elle n'était pas inévitable, à condition que les deux parties fassent l'effort nécessaire pour l'éviter ; ensuite il n'était pas dit qu'elle devait se poursuivre aussi longtemps, si les deux parties s'en étaient rendu compte suffisamment tôt pour estimer le gâchis qu'elle provoquait.

[...]

Afin d'affaiblir les tentatives des combattants maquisards, le gouvernement a appliqué un blocus alimentaire et un blocus médical. Il y a eu plusieurs épidémies qui ont aggravé les effets des combats. Des régions entières ont été dévastées, les cultures totalement détruites, les gens qui vivaient d'élevage ont vu leurs troupeaux décimés, par des actions voulues de l'armée gouvernementale. Il y a eu des tortures, des viols, il y a des filles et des femmes qui sont traumatisées pour la vie.

[...]

Nous n'avons pas mené une guerre totale. En neuf ans de conflit, nous n'avons pas perpétré un seul attentat individuel, pas d'assassinat, pas un seul sabotage de bien public, pas d'actes de guérilla urbaine. Les seules bavures possibles peuvent avoir eu lieu lors du minage des voies de circulation empruntées par les véhicules militaires.

[...]

Nous n'avons pas posé une seule mine antipersonnel [...], c'est un type d'arme que nous n'avons jamais voulu posséder, que nous n'avons jamais utilisé.

[...]

Nous avons mené une guerre chevaleresque pour laisser une porte ouverte à la réconciliation et à la coexistence.

[...]

Nous avons déjà commencé à déminer, parce que nous connaissons le nombre de mines, les emplacements puisqu'il n'y a pas de minage systématique. [...] Pour nous, quelques dizaines. Seulement sur des tronçons de routes qui relient un poste militaire à un autre.

[...]

LNA. Revenons aux aspects politiques de la lutte armée ; quels en étaient les fondements et les visées idéologiques ?

AD. Notre lutte armée n'avait pas pour objet de créer un État distinct de celui que nous combattions. Elle n'avait pas non plus pour objectif d'imposer une idéologie différente - gauche, droite, communiste, capitaliste, islamiste... Elle n'avait pas cet objectif d'imposer quelque chose de différent de ce qui était en cours dans le pays. Notre lutte avait pour objectif principal, je dirais même unique, de considérer et de traiter l'ensemble de la communauté nationale sur un même pied d'égalité. Mêmes droits mêmes devoirs. Ce qui devait couvrir la démocratie, permettre le pluralisme, la liberté d'opinion, d'expression, d'association, de manifestation.

Rien que de classique et de conventionnel. Mais le pouvoir considérait une partie de la population, les Afars, comme des intrus introduits dans le pays par le colonialisme français. Alors qu'ils étaient là lorsque le colonialisme français est arrivé, ils étaient même, je peux dire, les seuls à se trouver là. Partant de là, il les considérait comme un résidu de colonialisme qui devait donc être éliminé par l'indépendance.

[...]

Maintenant le Frud-armé est un mouvement national.

LNA. Estimez-vous que l'élection de M. Ismaël Oumar Guelleh à la présidence a créé une ère politique nouvelle ?

AD. [...] L'offre de dialogue n'est pas nouvelle, elle n'est pas la première, c'est une proposition que nous faisons périodiquement. L'offre de dialogue avait eu lieu avant le déclenchement de la lutte armée, en 1991, et c'est faute d'avoir été prise en considération que la guerre s'est déclenchée. Et après le déclenchement de la lutte armée, nous l'avons renouvelée et la lutte armée a continué parce que cette nouvelle offre n'a pas été écoutée.

Mais la différence entre l'offre actuelle et les multiples offres précédentes, c'est que les précédentes avaient été formulées par l'intermédiaire d'une tierce partie. [...] C'est une ère nouvelle parce que c'est un nouveau président. Son prédécesseur avait refusé toutes les démarches.

LNA. Est-ce seulement parce que c'est un nouveau président ou est-ce parce qu'il n'est pas pareil ?

AD. Il y a des deux. Il est nouveau dans la fonction présidentielle - quoiqu'il n'était pas très loin de la présidence puisqu'il était chef de cabinet - et il est différent parce qu'il est jeune et qu'il peut avoir l'ambition de rester longtemps au pouvoir. Par ailleurs, il a une formation intellectuelle différente de celle de son prédécesseur ; c'est un homme que l'on peut dire cultivé et qui peut donc avoir une ouverture d'esprit plus large. C'est pour cette raison que nous nous sommes adressés directement à lui et je considère, jusqu'à présent, que nous ne nous sommes pas trompés dans notre appréciation. Pour la suite, nous verrons...

[...]

Je crois qu'il comprendra, ou même qu'il a déjà compris, que la formule actuelle d'exercice du pouvoir est une formule sans avenir. Parce que l'environnement international, l'environnement régional et l'environnement local ne sont pas comme avant. [...] Les dictatures ont été éliminées de plusieurs continents [...] ; elles sont actuellement, je ne dirais pas harcelés mais encerclés. On fait attention aux violations des droits de l'homme, au développement humain. Donc les pouvoirs autoritaires, autocratiques, qui empêchent le développement humain et le développement économique de leurs pays ne sont pas très appréciés à travers le monde.

[...]

Il a été élu, il y a moins d'un an, il lui reste encore cinq ans avant les prochaines élections pour redresser la situation. Si les cinq ans sont utilisés pour faire taire les oppositions, les syndicalistes, les critiques... ce seront cinq ans de perdus et pour un résultat aléatoire ; si ces cinq ans sont utilisés pour libéraliser, pour réaliser une vertu et un début de développement humain et une remise sur la voie des progrès économiques, je pense que le résultat sera meilleur.

[...]

LNA. L'accord-cadre dit "il n'y a pas de république viable sans démocratie, ni démocratie sans équilibre des pouvoirs, pluralité de l'opinion, liberté d'en faire état et de droits d'agir pour les faire valoir...", quelles garanties vous sont offertes concernant ces aspects ?

AD. Il n'y a pas de garantie. Nous n'avons pas demandé de garanties parce qu'il n'y en a pas. Il y a des principes et les exigences de ces principes. Ces principes ont été formulés par écrit. La seule garantie qui vaille c'est que ceux qui doivent bénéficier de ces principes luttent sans relâche, voilà la seule garantie ; la garantie écrite ou orale, ça n'existe pas. Combien de textes écrits sont violés, bafoués, du moment que le rapport de force le permet ? Combien de promesses verbales sont parties en l'air ? La seule garantie c'est la continuité, l'équilibre politique, le rapport de force et la lutte sans relâche. Nous sommes décidés à exercer ces garanties.

LNA. En somme, vous venez de poser le fusil mais il restera dans un coin de la maison...

AD. Je ne sous-entends pas la reprise des combats armés, mais la lutte politique. Mais comme les mêmes causes produisent les mêmes effets...

LNA. Tout le monde dit que vous allez entrer au gouvernement.

AD. Moi je ne l'ai jamais dit. Et ce n'est écrit nulle part. Je ne suis pas amoureux du pouvoir ni des fauteuils ministériels. Et puis j'ai largement dépassé l'âge où on recherche le pouvoir pour le plaisir. Tous les candidats au pouvoir disent qu'ils ne sont pas candidats. Mais ce n'est pas mon cas. Et si je suis appelé à participer d'une manière ou d'une autre au pouvoir, ça sera pour faire quelque chose d'utile et non pas pour profiter des avantages liés au pouvoir.

LNA. À quel niveau accepteriez-vous de "faire quelque chose d'utile" ?

AD. Partons d'un principe. J'ai des idées précises sur le diagnostic du mal djiboutien. Et également, étant donné que je prétends poser un diagnostic juste, j'ai des idées précises sur les traitements, sur la thérapeutique. Poser un diagnostic et poser une thérapeutique n'est pas l'affaire d'un garçon de salle ou d'un infirmier. Cela se situe à un autre niveau. Je ne peux pas être plus clair.

LNA. Il existe plusieurs mouvements d'opposition à Djibouti. Le fait que vous seul, leader du Frud-armé, ayez signé un accord d'égal à égal avec le président djiboutien ne modifie-t-il pas l'équilibre des pouvoirs ?

AD. En ce qui me concerne, je crois que le fait que le Président ait dépêché son chef de cabinet montre bien qu'il attache une importance au fait de signer cet accord avec moi. Mais, dans mon esprit, cela ne marginalise pas le reste de l'opposition qui se trouve à l'intérieur. L'opposition armée présente une particularité, celle d'être armée et de mener une lutte armée. Il a été tenu compte de cette particularité d'abord pour donner à la paix civile sa chance. Les partis ou les oppositions légales ou civiles c'est dans le cadre d'une paix retrouvée et assurée qu'ils pourront exercer leur activité. Ils viendront donc chronologiquement au deuxième stade du déroulement des processus : d'abord on fait la paix, ensuite, dans un pays en paix, l'opposition et le pouvoir discutent pour régler les caractéristiques civiles de la chose politique. Mais la revendication de la démocratisation, présentée dans l'accord, correspond bien aux revendications de toute l'opposition djiboutienne unifiée et non pas seulement à la revendication du Frud.

Je n'aurais pas servi la démocratie si je participais à la marginalisation de l'opposition ou d'une partie de l'opposition. La démocratie a besoin d'opposition.

[...]

LNA. Vous avez qualifié de "gesticulations" l'initiative djiboutienne visant à régler la crise somalienne [cf. déclaration à l'AFP, publiée le 18/11/99]. Que pensez-vous de la politique étrangère de Djibouti dans la région ?

AD. Je pense toujours la même chose. J'ai bien employé ce mot, mais dans une phrase précise. Pour moi ce mot signifie faire des gestes dans tous les sens. Mais cette "gesticulation" en l'occurrence n'est pas dénuée d'intérêt. Parce qu'elle permet que l'on parle de la Somalie qui commençait à quitter les préoccupations internationales. Maintenant, à l'occasion de cette gesticulation, on en parle. J'ai dit gesticulation parce que je suis convaincu qu'une solution au problème somalien ne viendra pas de l'extérieur - quelle que soit la perfection du plan qui sera présenté - mais qu'elle viendra des Somaliens eux-mêmes.

[...]

LNA. Vous avez déclaré que "le groupe afar est le plus concerné et le plus intéressé par l'arrêt des combats entre l'Éthiopie et l'Érythrée". Avez-vous une position personnelle dans les revendications des deux parties en présence dans ce conflit ?

AD. Pour parler des revendications territoriales, je connais pas les cartes de la région et des frontières de cette région, je suis donc absolument incapable de dire qui a raison et qui a tort sur le plan des revendications territoriales. Mais je continue à considérer, comme je le disais en novembre dernier, une question purement frontalière ne mérite pas une guerre entre ces deux pays. Pour régler un contentieux territorial, il y a des instances régionales, internationales, judiciaires. Il y a le tribunal international de La Haye ; il y a des accords, des conventions... La frontière éthio-érythréenne ne se trouve pas sur Mars, c'est un endroit connu qui figure sur les cartes ; si ces cartes sont véridiques, truquées, il y a des instances qui sont capables de déchiffrer ces cartes et de dire la vérité. Actuellement, on peut savoir la frontière d'après les cartes internationales existantes ; on peut même savoir la frontière par satellite, à un mètre près. Cela ne mérite pas la mort de centaines ou de milliers de gens.

[...]

Les Afars se trouvent en Érythrée comme Érythréens, en Éthiopie comme Éthiopiens et bien sûr à Djibouti aussi. En Éthiopie ou en Érythrée, ils sont conscrits dans l'armée de gré ou de force. Ils ont la particularité d'appartenir aux mêmes tribus, aux mêmes familles. Donc des frères, des cousins se tirent dessus en estimant qu'ils ont tort des deux côtés. Dans chaque famille c'est un drame. Et c'est un drame politique également parce que les Afars d'Érythrée font l'objet de soupçons de sympathies avec l'Éthiopie et on se méfie d'eux en Érythrée. Et l'inverse, en Éthiopie. Donc pour les Afars, il n'y a pas de paix et il ne jouit de la confiance de personne dans la guerre. Il tue à tort, il meurt à tort. Une partie des Tigréens se trouve dans la même situation puisqu'ils se trouve des Tigréens des deux côtés. Ce sont les deux peuples qui se trouvent dans cette situation. Les trois frontières passent au milieu des familles afars. Nous sommes donc le groupe le plus concerné par la paix. S'il n'y a pas la paix, nous ne pouvons pas choisir, puisque nous avons de la famille de l'autre côté. Nous ne pouvons pas considérer l'Érythrée comme ennemi, nous ne pouvons pas considérer l'Éthiopie comme ennemi puisque les rapports entre les familles dépend des rapports entre les états. Nous sommes les seuls à nous trouver dans cette situation.

[...]

Ils [les Afars, ndlr] ne peuvent pas avoir un avenir indépendant de l'avenir de la région. Les Afars érythréens se considèrent comme Érythréens, les Afars djiboutiens se considèrent comme Djiboutiens, les Afars éthiopiens se considèrent comme Éthiopiens. Et leur avenir dépend des relations entre ces trois États.

[...]

Les aspirations des Afars sont que les relations entre les trois pays soient les meilleures possibles pour ne pas être écartelés. La politique de chacun de ces trois pays est la politique afar. Pour éviter l'écartèlement, il faut qu'ils vivent en harmonie. Et l'avenir afar se trouve dans cette harmonie. Pour le moment, dans les trois pays ils craignent d'abord d'être marginalisés parce que chacun les soupçonne d'être en faveur de l'autre.

LNA. Mais à Djibouti, quel est l'avenir des Afars djiboutiens ?

AD. La décentralisation. Un pouvoir décentralisé où ils pourront administrer la région qu'ils habitent. Pour que leur bien-être, leur développement et même leur survie ne dépendent pas d'un pouvoir centralisé qui pourrait leur être hostile. Le passé nous démontre que c'est possible. Le pouvoir à Djibouti, de 1977 à 1991, était absolument hostile à la nationalité afar. Sur tous les plans. Pour se prémunir contre l'hostilité d'un pouvoir centralisé, il n'y a que la décentralisation. Ce n'est pas irrédemptisme, sécessionnisme ou séparatisme, c'est une exigence de survie.

LNA. Certains de vos frères du Frud ont été arrêtés par les autorités éthiopiennes et livrés à Djibouti. En concevez-vous de la rancoeur ?

AD. De la rancoeur non. Parce que les dirigeants des États prétendent, ou sont convaincus que leurs actions sont dictées par l'intérêt des pays qu'ils dirigent. Ils ont considéré à un certain moment que capturer et livrer sommairement les dirigeants du Frud à Djibouti servait l'intérêt de leur pays. Je pense qu'ils sont revenus de cette conviction. Pour deux raisons. Premièrement parce que l'intérêt de l'Éthiopie à Djibouti ne dépend pas d'une des parties en présence, mais de tout le monde. Donc, en se dressant contre les Afars, ils ne servent pas l'intérêt de leur pays. Deuxièmement, l'activité politique afar, quelle que soit la forme utilisée pour cette activité, n'est pas fondamentalement contre les intérêts de l'Éthiopie. Comme elle n'est pas contre les intérêts d'aucun des pays de la région.

[...]

LNA. Quel est votre point de vue sur l'évolution des relations djibouto-éthiopiennes ?

AD. Djibouti c'est essentiellement le port. Il y a une admirable définition donnée par un journaliste français, du journal communiste l'Humanité, Robert Lambotte, qui a dit (il faisait partie de la délégation de journalistes qui accompagnait de Gaulle, en 1967 à Djibouti) : "Djibouti est une escale française, un port éthiopien, une ville somalie, le tout enclavé dans un pays afar marginalisé". C'est absolument véridique. Et ça n'a pas changé. Le port de Djibouti a été principalement édifié comme débouché de l'Éthiopie, import et export. Il y a donc ce lien organique entre l'Éthiopie et Djibouti. Si le port de Djibouti n'est pas utilisé par l'Éthiopie, il n'a pas d'autre client ou très peu. C'est un port de redistribution mais personne ne l'utilise pour la redistribution. Il est utilisé à 80 ou 90% par l'Éthiopie.

Djibouti sans port, ce n'est pas Djibouti. Donc il y a ce lien. Mais à partir de ce lien, Djibouti et l'Éthiopie doivent éviter plusieurs écueils dont le principal et le plus dangereux, du côté éthiopien, serait de vouloir mettre la main sur Djibouti pour qu'il soit sous la souveraineté éthiopienne. C'est un risque dangereux pour l'Éthiopie. Si l'Éthiopie mettait la main sur Djibouti, elle perdrait ce port. Djibouti deviendrait ipso facto partie intégrante, prolongement de l'Ogaden, donc un territoire à libérer. Il y aurait donc une lutte de libération. Les autorités djiboutiennes doivent éviter de se conduire en vassaux de l'Éthiopie. Il doit y avoir complémentarité, pas dépendance. Djibouti doit garder sa marge de manoeuvre, sa liberté.

LNA. Quand rentrez-vous à Djibouti ?

AD. Oui je vais rentrer, mais en évitant la précipitation et la lenteur. Si je suis trop long à rentrer, la dynamique que nous avons créée par la signature se casserait ; il ne me faut pas trop tarder, trop traîner, faire preuve de trop de lenteur. Mais si je rentrais dès maintenant, je créerais une précipitation, un tourbillon, des activités qui nuiraient à la sérénité de l'action. Je rentrerai d'ici deux ou trois semaines [la première semaine de mars donc, ndlr]. La précipitation n'est pas souhaitable et trop de lenteur non plus.

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LA PAIX À DJIBOUTI ? --
"Convaincus qu'à la suite d'une confrontation armée, ayant opposé des membres de la Communauté nationale djiboutienne, il est indispensable d'apporter des solutions globales et définitives permettant l'instauration de la paix civile par le dialogue, la tolérance et le respect de l'autre", le gouvernement de la République de Djibouti et le Front pour la restauration de l'unité et de la démocratie (Frud-armé) ont signé un accord-cadre "de réforme et de concorde civile" le 7 février à Paris.
Les combats ont cessé ; les premières libérations de prisonniers ont eu lieu. Fait nouveau, le texte de l'accord fut tout de suite disponible en ligne : sur un site d'opposition en France d'abord, sur un site proche du gouvernement djiboutien ensuite. Le premier offre en plus le communiqué de presse commun gouvernement-Frud.
L'accord sur le site "Liberté-Aref"
L'accord sur le site "République-Djibouti"


PAIX-SÉCURITÉ-DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL. --
Et si le traité de paix entre le gouvernement djiboutien et son opposition armée changeait profondément les choses dans la région ? Nous avons rencontré Ahmed Dini Ahmed, président du Frud-armé, ancien Premier ministre de Djibouti. L'entretien intégral paraîtra dans les Nouvelles d'Addis n°16, mars-avril 2000. Des extraits significatifs sont mis en ligne.
M. Dini, en exil en France, rentrera prochainement à Djibouti ; on parle de son entrée au gouvernement - et pourquoi pas comme Premier ministre ? Une nouvelle conception de la politique verrait-elle le jour dans la Corne de l'Afrique ?
Trois thèmes sont abordés dans l'entretien avec M. Dini : lutte armée, perspectives politiques, paix-sécurité-développement régional.

LE FRUD OPÉRAIT-IL DEPUIS L'ÉRYTHRÉE ? --

Paris, vendredi 18 février 2000, Ahmed Dini Ahmed, président du Front pour la restauration de l'unité et de la démocratie (Frud-armé), dément la rumeur faisant état d'opérations conduites par des maquisards de son mouvement à partir du territoire érythréen.


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SITE DES "NOUVELLES D'ADDIS" SUR LE CONFLIT. -- Pour comprendre le conflit érythréo-éthiopien (origines, issues, enjeux), rendez-vous régulièrement aux pages publiées par Les Nouvelles d'Addis. www.lesnouvelles.org



------------------------------------------------------- Sommaire ---------------------------------------------------------------- 23/02 SIGNATURE D'UN PROTOCOLE FINANCIER
ENTRE L'ITALIE ET DJIBOUTI.


Ce protocole prévoit l'octroi par l'Italie d'une aide d'un milliard de francs djibouti, soit environ 35 millions de Francs Français, répartis comme suit :

450 millions de FD pour la RTD (projet d'équipements en télécommunication)

450 millions de FD en équipements de santé

100 millions de FD en camions-citernes pour transporter de l'eau.

(Extrait La Nation Djibouti du 24 janvier 00)

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Les autorités djiboutiennes
rejettent avec la plus grande fermeté
la campagne de désinformation
menée par voie de presse !


Le Gouvernement djiboutien s'exprime par la voie de son porte-parole dans La Nation du 24 janvier 00 (Extrait ci-dessous)

Le gouvernement de la République de Djibouti a précisé, samedi, dans une déclaration de son porte-parole "que l'information judiciaire concernant la mort du margistrat Bernard BORREL n'a jamais été close, contrairement aux allégations véhiculées par les médias opérant à Paris", a rapporté l'agence djiboutien d'information.

(...)

"Le Gouvernement de la République de djibouti tient à relever qu'il appartient à la justice française de se prononcer formellement sur le résultat de ces investigations", a indiqué le porte-parole du Gouvernement djiboutien, avant de conclure que "les Autorités djiboutiennes rejettent avec la plus grande fermeté la campagne de désinformation menée par voie de presse"

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La France couvre, pour raison d'état,
les vrais coupables dans l'assassinat de M. BORREL,
qui continuent en toute impunité d'occuper
des hautes fonctions au sein de la Françafrique ...


(Extrait de la Nation - Djibouti - Rubrique "Point de vue")

Les récents développements du dossier BORREL (ancien magistrat français décédé à Djibouti dans des circonstances mystérieuses) révélés par les médias français sous prétexte d'éléments nouveaux, surviennent en vérité dans un contexte politique de clivages gauche / droite.

Derrière l'affaire BORREL se profilent donc des enjeux purement électoraux. A preuve, celle-ci s'est brusquement médiatisée quelques jours après la nomination d'un nouveau patron à la tête de la DGSE.

Ainsi, cet énième scandale (les financements occultes de partis politiques, les ramifications d'Elf ou encore la francophonie) est ordinaire, dirait-on. Mais ce qui est moins est la volonté à la limite de l'acharnement de quelques pivots de la criminelle nébuleurs d'acteurs qui interviennent dans cette affaire.

(..)

Aujourd'hui à ce stade de la situation dans l'évolution de cette affaire qu'elle a volontairement déclenché, la France couvre pour raison d'Etat, les vrais coupables dans l'assassinat de M. BORREL qui continuent d'occuper en toute impunité de très hautes fonctions au sein de la Françafrique. (*)

(..)

En conclusion, la France gagnerait beaucoup à transcender ses querelles politiciennes, à réformer ses structures gouvernementales de coopération, de même qu'à changer sa politique africaine. Ce sont-là quelques exigences pour des relations justes et respectueuses et pour l'usage à bon escient des deniers de ses contribuables.

Car la corruption n'existe pas que dans les pays du Sud, mais également dans ceux pourtant développés. "Les corrupteurs d'hier sont devenus des corrompus, risquant de mettre ainsi en péril les fondements même de la démocratie".

(*) Note de l'ARDHD :

  • 'Françafrique' ou 'France à fric' : terme ironique utilisé par François-Xavier Verschave
    dans un ouvrage publié sur la politique africaine de la France,
  • on peut effectivement regretter, que les noms des personnalités visées ne soient pas cités !

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La NATION - Djibouti : "L'Etat (français) contrôle
la presse ce qui suppose
qu'il peut l'utiliser ou l'orienter ..."


Extrait de la Nation - Djibouti - Dossier "L'ETAT ET LA PRESSE" (française)

Depuis quelques semaines la population djiboutienne est quasiment prise en otage par une simple information propagée par la presse française, d'autant plus que les gens en Afrique en général et à Djibouti en particulier ne voient pas ou ne comprennent pas une possible collaboration pour ne pas dire complicité entre la presse et l'Etat, en France, ce qui n'est ni choquant ni un secret en Europe où la presse bénéficie des aides indirectes et directes.

(..)

S'il fallait caractériser la presse en France ou en Europe, il n'y a pas de presse d'Etat à proprement parler, mais l'Etat contôle la presse ce qui suppose qu'il peut l'utiliser ou l'orienter. La presse dit tout haut ce que l'Etat pense tout bas en quelque sorte.

(..)

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22/02 : ALERTE
L'ACHARNEMENT RECOMMENCE !
NOEL ABDI Jean-Paul, Président de la LDDH
a été de nouveau convoqué par la Gendarmerie.
Il a été laissé en liberté provisoire ....

APPEL A TOUTES LES ASSOCIATIONS
POUR UNE INTERVENTION EN SA FAVEUR

M. Guelleh n'a pas pu tenir plus de deux semaines. Après l'accord de Paris, il avait bien été obligé de calmer son agressivité envers l'opposition, pour donner l'impression, l'illusion que tout avait changé.


Mais deux semaines, c'était déjà trop pour lui. Sa véritable nature a besoin de s'exprimer et il faut qu'il écrase les opposants. L'acharnement a repris contre la LDDH et contre son Président, alors que nous attendions des signes forts en faveur de la démocratie et de la Justice.

Ce nouveau geste hypothèque fortement l'avenir. Toute les 'attentes' que les djiboutiens avaient placées dans l'accord de Paris, vont-elles s'envoler ainsi progressivement en fumée et en déceptions ? ... Nous ne le souhaitons pas et c'est pour éviter cela que nous devons rester très vigilants... afin de tenter d'empêcher les injustices et les violations caractérisées des Droits de l'Homme.


Nous apprenons donc que M NOËL ABDI Jean-Paul, Président de la LDDH a été de nouveau convoqué par la gendarmerie ce matin 22/02 afin d'y être entendu au sujet de plusieurs communiqués qu'il a publiés en particulier sur les épidémies dans le Nord (voir un exemple ci-dessous). Vu le nombre de fois où il avait déjà été convoqué, on aurait pu imaginer que les gendarmes n'avaient plus beaucoup de questions nouvelles à lui poser. Et pourtant !

Selon nos sources, le gourvernement djiboutien veut absolument savoir le nom de ses informateurs afin de faire pression sur eux ensuite. Le Président de la LDDH (Ligue Djiboutienne des Droits Humains) a été relâché ... mais il est toujours susceptibel d'être déféré devant la justice..... Un comble : lui qui n'a cessé depuis le mois d'août de lancer des appels à la Paix, à la réconciliation nationale et surtout à la protection des populations civiles.

Si son inculpation, dans le cadre des ses activités en faveur des Droits de l'Homme et des populations, devait être confirmée, nous lancerions immédiatement une alerte à toutes les Associations mobilisées sur la situation des D.H. à Djibouti.

Nous solliciterons aussi l'avis de M. Ahmed DINI et ce qu'il compte faire en faveur de Noël Abdi Jean-Paul, puisque les accords de Paris évoquent le retour progressif à la Démocratie et à la Justice. En les signant, il en est devenu en quelque sorte le garant ....

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LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS


Le Président : Noël Abdi Jean-Paul
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n° 66
B.P. : 74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel : 253 357 804
Domicile Tel/Fax : 253 358 007

Djibouti, le 20 décembre 1999


COMMUNIQUE DE PRESSE N.13/99/LDDH du 20 décembre 1999

A la suite du blocus sanitaire imposé par le pouvoir aux populations du Nord, une épidémie de rougeole s'est déclarée et fait rage dans les secteurs suivants :


DABRIMA - ANBABA - WEIMA - AMBLA - GODA -DALHA


De très nombreux cas de décès nous ont été rapportés. Ce sont, bien sûr, les populations civiles locales qui souffrent de ce blocus.

Il est à noter que depuis le déclenchement de la guerre civile en 1991, Il n'y a pas eu de " vaccinations " dans l'ensemble des districts du Nord.


Déjà victimes de la guerre civile, ces populations subissent, de surcroît, un blocus alimentaire en règle, qui les fragilise face à cette épidémie.


De ce fait, la LDDH lance un appel urgent à toutes les organisations nationales et internationales pour venir en aide à ces populations délibérément affamées, réprimées et maintenues à la merci des fléaux de toutes sortes.



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25/02 - LA PAIX SERA-T-ELLE AU RENDEZ-VOUS ?


Dans notre dernier numéro, nous nous sommes interrogés sur les motivations personnelles ou secrètes des signataires des accords de Paris. Ce point nous semblait important pour essayer de comprendre l'actualité et d'anticiper les prochaines étapes du processus.


Aussitôt connu, cet accord a soulevé manifestement un grand enthousiasme, partagé par tous les observateurs. Même si l'opposition non-armée a été déçue de ne pas avoir été invitée à partager les accords, chaque djiboutien a cru trouver, au détour de phrases soigneusement imprécises, les graines d'une évolution possible du régime dictatorial vers la démocratie et la justice.

Il faut reconnaître que le bilan, après deux semaines, n'est pas à la hauteur des espérances. Nous avons noté en particulier :

  • le manque d'information et le secret absolu qui couvre les négociations entre M. Dini et le gouvernement ; cela suscite l'inquiétude...

  • la libération partielle des prisonniers politiques (39 au lieu des 47 annoncés officiellement) qui jette un doute sur la volonté réelle d'ouverture de M. Guelleh,

  • la poursuite et l'intensification de la répression contre la LDDH et contre les populations du Nord (voir aussi le communiqué N° 11 de la LDDH à paraître dans le prochain numéro (23) de LA LIBERTÉ, la non-restitution des passeports aux personnalités,

  • etc...

Tout cela constitue des signes forts ....
mais pas du tout ceux que nous attendions ...


Nous voulons surtout éviter de "jeter de l'huile sur le feu",
mais nous lançons simplement un appel
vers les signataires des accords de Paris pour leur demander :

  • de communiquer leurs intentions et de nous informer régulièrement
    sur les avancées (s'il y en a, comme nous l'espérons) des négociations
    et des points d'accord qui permettront le retour à la démocratie
    et à la justice pour le peuple djiboutien,

  • de prendre rapidement des décisions importantes
    en faveur des Droits de l'Homme :
    • Cessation des violences contre les populations civiles,
    • Restauration de la liberté de déplacement à l'intérieur
      comme à l'extérieur (restitution des passeports),
    • Rétablissement de la liberté d'expression et de la presse d'opposition,
    • Libération de tous les prisonniers politiques encore incarcérés,
    • etc...

     

Il en va de l'avenir de Djibouti et de l'avenir de ce processus.

    Jean-Loup SCHAAL
    ARDHD

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24/02 : CONTRASTE

Un quartier pauvre de DJIBOUTI

Au loin la silhouette de la résidence personnelle de M. GUELLEH.
Une immense palais .. construit avec des fonds .. certainement suspects ....?

Photos prêtées par un aimable lecteur.

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25/02 LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS


Le Vice-Président : Omar Ali Ewado
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n° 66
B.P. : 74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel : 253 357 804
Domicile Tel/Fax : 253 358 007

Djibouti, le 22 février 2000


COMMUNIQUE DE PRESSE N.10/LDDH/2000

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est une ONG apolitique non
assujettie aux décisions Gouvernementales, soucieuse de préserver avant tout
l'étiquette humanitaire dans le cadre de la protection des Droits Humains, elle fait
impassiblement les frais des pouvoirs publics, nonobstant la mission et le rôle qui lui
sont assignés dans la légalité et pour cause.

En dépit de l'accord cadre de PAIX signé entre le Gouvernement et FRUD,
accord qui, faut-il le rappeler est appelé à décrisper la situation politique sociale et
économique du pays, et de mettre fin au conflit armé, le Pouvoir en place continue
de généraliser les harcèlements de tous bords, notamment à l'endroit de la LDDH et
de son Président. c'est ainsi que le 22 février 00, le Président de la LDDH a été
enquêté par la brigade des recherches de la Gendarmerie sur la Note d'information
n° 13/LDDH/du 20 décembre 99

Les derniers agissements en date étant l'atteinte grave portée à l'honneur des
membres de sa direction, par le Secrétaire Général par Intérim du Ministère de
l'intérieur

Les harcèlements Incessants à l'encontre du Président de la LDDH n'étant
point un acte isolé mais découlant à posteriori de l'acharnement tout azimut des
pouvoirs publics : après le Trésor, le Parquet, c'est autour des Ministères de la Santé
et de l'intérieur de prendre l'oriflamme de la répression, qui s'est amplifiée
manifestement depuis les appels constants à la Paix et surtout après la signature du
7 février dernier à Paris.

La Ligue djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est convaincue de
la nécessité d'une paix globale et elle ne se laissera pas intimidée.




 

Omar Ali EWADO

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