31/05
ALERTE AU TCHAD : FRAUDE ET TENTATIVE DE HOLD-UP ELECTORAL, EXACTIONS,
SEVICES ET TORTURES
SURVIE
57 av du Maine 75014 Paris
tél : 01 43 27 03 25 fax: 01 43 20 55 58
survie@globenet.org
C O M M U N I Q U E , le 27
mai 2001, 19 heures.
TCHAD
: suspicion de fraude électorale massive
Lettre
ouverte au Président de la République et au Premier
Ministre
La France comptable de tous les morts que pourrait susciter la
réélection truquée du
Président tchadien Idriss Déby
Nous recevons du Tchad des informations extrêmement inquiétantes.
S'appuyant comme en 1996 sur une multiplicité de fraudes,
Idriss Déby s'apprêterait à proclamer sa réélection
au premier tour. Sure de la volonté populaire, l'opposition
réagira certainement à la "relégitimation"
frauduleuse de l'une des pires tyrannies africaines.
La
France, qui a cautionné et financé cette élection
malgré tous les avertissements, et qui entretient sur place
son principal contingent en Afrique (hors Djibouti), en plein
accord avec le régime Déby, sera tenue comptable
devant l'histoire de tous les morts qui pourraient résulter
de la répression dont de nombreuses sources nous annoncent
la préparation. Nous ne manquerions pas de dénoncer
devant l'opinion publique les conséquences de son "imprévoyance"
criminelle.
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Le
28 mai 2001, 13h15.
Communiqué n° 2 (Survie)
Tchad : Risque d'une répression
sanglante :
Les six candidats d'opposition brièvement enlevés
par des militaires
La
tension consécutive à l'escroquerie électorale
tchadienne (cf. notre communiqué de 11h15) se confirme.
Les six candidats d'opposition, réunis chez l'un d'eux,
Saleh Kebzaboh, ont été interpellés vers
midi et emmenés par une patrouille d'hommes en armes, appartenant
probablement à la Garde présidentielle. Ils ont
été libérés au bout d'une heure et
demie environ, après que l'Elysée ait été
alerté.
Le
dictateur Idriss Déby inaugurait ainsi sa réélection
frauduleuse, avec le score surréaliste de 67,35 %, par
le seul mode d'expression qu'il connaît : la force. Mais
il semble que la France ait la possibilité et ressente
la nécessité de le tempérer.
Elle
porte une grave responsabilité dans la relégitimation
de ce tyran : avec l'argent de la " coopération ",
elle a cofinancé cette élection, et l'armée
française a assuré une bonne partie de sa logistique.
Les responsables politiques français, qui ont cautionné
ce processus, sont comptables de son issue.
A
force de prêcher la démocratie, l'attention se porte
sur ceux qui, comme Idriss Déby, n'en respectent pas les
règles. A ce jour, nous n'avons rien entendu sur la question
dans la classe politique française.
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28/05
- APPEL DE LA COMMUNAUTE TCHADIENNE DE FRANCE
La communauté tchadienne de France, porte à l'attention
de l'opinion internationale, son indignation face à la
mascarade électorale qui s'est déroulée au
Tchad et dont le seul but est de maintenir au pouvoir le dictateur
Idriss Deby et de conférer à son régime honni
une vitrine démocratique.
Nous
dénonçons la complicité de la France, des
bailleurs de fonds internationaux, des observateurs internationaux,
et de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI
qui n'est indépendante que de nom et qui est complètement
à la solde du pouvoir).
La
réélection du dictateur Deby est une IMPOSTURE et
ceux qui l'ont cautionnée démontrent une fois de
plus leur mépris face aux aspirations démocratiques
du peuple tchadien.
Nous
appelons le peuple tchadien à prendre son destin en main
et à refuser ce diktat.
Nous
appelons toutes les forces vives, associations, société
civile, partis politiques de l'opposition à se mobiliser,
à faire de la désobéissance civile, à
organiser des villes mortes, à organiser des marches de
protestations, à faire des manifestations, à maintenir
la pression jusqu'à la reddition du pouvoir.
Nous appelons tous les tchadiens de l'étranger à
occuper leurs ambassades et marquer leur solidarité avec
les compatriotes au pays. Nous devons par tous les moyens refuser
cinq autres années de dictature, d'arbitraire, de clientélisme,
de violation des droits humains, de meurtre, d'une maffia institutionnalisée.
Nous
devons rester déterminés face aux intimidations
du pouvoir de Ndjaména.
Nous appelons tous les démocrates du monde à soutenir
notre combat.
Fait
à Paris le 28.05.2001
LA
COMMUNAUTE TCHADIENNE DE FRANCE
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Communique
de la FIDH
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- -
TCHAD
: Etat durgence de fait
Paris,
le 28 mai 2001
La
Fédération internationale des ligues des droits
de lHomme (FIDH) exprime sa très vive préoccupation
à légard du climat de violence qui règne
à Ndjaména à la suite de la proclamation
des résultats provisoires de lélection présidentielle
au Tchad.
Selon
nos informations 4 jeunes militants de lopposition ont été
tués, ce matin au cours dune descente des forces
de sécurité au domicile de Monsieur Saleh Kebzabo,
où se tenait une réunion de concertation des candidats
de lopposition. Messieurs Ngarlejy Yorongar, Ibni Oumar
Mahamat Saleh, Wadal Abdel Kader Kamougue, Saleh Kebzabo, Delwa
Kassiré Coumakoye et Jean Bawoyeu Alingué, ainsi
que 19 autres militants qui se réunissaient au domicile
de Monsieur Kebzabo après linterdiction par les autorités
de Ndjaména du meeting prévu ce matin, ont été
conduits de force au commissariat central de Ndjaména par
la police. Ils ont été retenus pendant quelques
heures avant dêtre relâchés. Contactés
au téléphone, ils affirment pour la plupart avoir
été brutalisés au moment de leur arrestation
et tabassés dans les locaux de la police qui a confisqué
les objets et autres documents quils avaient en leur possession.
La
situation reste très tendue dans la capitale, où
un impressionnant dispositif de sécurité a été
déployé dans les rues, aux endroits stratégiques
et aux abords des domiciles respectifs des leaders de lopposition.
Les
résultats provisoires proclamés par la CENI donnent
le candidat Idriss Déby vainqueur de lélection
présidentielle, alors quhier la tendance des résultats
donnée par le président de la Commission électorale
nationale indépendante (CENI) laissaient entrevoir un ballottage
entre lui et son principal opposant Ngarlejy Yorongar.
La
FIDH rappelle que le respect des valeurs démocratiques
et de la volonté populaire est la seule issue possible
pour le peuple tchadien soucieux dinstaurer un Etat de droit
respectueux des principes démocratiques et des droits de
lHomme.
Une
confiscation du verdict des urnes, susceptible dembraser
le pays ne ferait quaccroître les souffrances dun
peuple qui veut enfin rompre avec un passé marqué
par des années de guerre civile et de graves violations
des droits de lHomme, qui ont laissé une économie
exsangue
La
FIDH dénonce les brutalités policières sur
les militants de lopposition. Elle condamne le recours à
la force comme moyen de répression sur les manifestations
pacifiques de lopposition qui ont causé la mort de
4 militants de lopposition. Elle sassocie en outre
à ses partenaires locaux pour exiger la poursuite des auteurs
de la mort de quatre jeunes militants de lopposition.
La
semaine dernière déjà, la garde présidentielle
avait ouvert le feu sur un adolescent qui avait stationné
devant la Présidence de la République pour réparer
son vélo.
La
FIDH appelle à la cessation des actes dintimidation
des forces de sécurité et à éviter
tout recours disproportionné et arbitraire à la
force.
Enfin,
elle appelle les autorités tchadiennes à respecter
les libertés fondamentales et les droits de lHomme,
conformément à leurs engagements.
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Communiqué
inter associatif, Le
30 mai 2001
Élections
présidentielles au Tchad : indignation
Nos
associations expriment leur indignation devant le silence
de la communauté internationale tout entière au
sujet de la répression dune voie démocratique
au Tchad.
Les
élections présidentielles ont été
entachées dirrégularités grossières
selon tous les observateurs crédibles.
Aujourdhui,
les 6 candidats de lopposition au Président sortant
Idriss Déby ont été arrêtés.
Cinq dentre eux seraient détenus à lécole
de police de NDjaména, le dernier, Ngarléjy
Yorongar, a été amené seul dans un quartier
du Nord de la capitale. Nous venons dapprendre que les directeurs
de campagne de ces derniers ont également été
arrêtés par la Garde Républicaine.
Dautres
arrestations ont été effectuées dans les
milieux de lopposition et de lUnion Syndicale Tchadienne
qui contestent le résultat du scrutin.
Nous
demandons à la France, à lUnion Européenne,
aux Institutions financières internationales, à
toute la communauté internationale de prendre position
face à ce déni du droit des peuples à choisir
leurs représentants. Nous leur rappelons que la promotion
du respect des principes démocratiques doit nécessairement
saccompagner dun soutien aux forces qui souhaitent
les appliquer, et dune condamnation ferme du non respect
de ces principes.
Nous
demandons à la France dinitier, via lUnion
européenne, une recommandation de gel de toutes les opérations
liées au projet doléoduc Tchad-Cameroun jusquà
ce que soient réunies les conditions dans lesquelles ce
projet pourrait bénéficier au peuple tchadien.
Premiers
signataires :
Agir
ici - Tel: 33-1-56 98 24 40 - Fax: 33-1-56 98 24 09
Les
Amis de la Terre - Tel : 33-1-48 51 32 22 - Fax : 33-1- 48 51
33 23
CIMADE
- Tel : 33-1-44 18 60 53 - Fax : 33-1-45 56 08 59
FIDH
- Tel : 33-1-43 55 25 18 - Fax : 33-1- 43 55 18 80
LDH
- Tel : 33-1-44 08 87 29 - Fax : 33-1-45 35 23 20
Survie
- Tel : 33-1-43 27 03 25 - Fax : 33-1-43 20 55 58
ARDHD - Tel 01 46 34 70 70 - Fax 01 46 34 25 93
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Sommaire
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MOBILISER
POUR CONSTRUIRE
ACTION TCHADIENNE POUR L' UNITÉ ET LE SOCIALISME
( ACTUS )
54, Passage des Becquerelles 80. 000 AMIENS ( FRANCE)
Tél: 03.22.92.02.39 Fax: 03.22.72.05.66
E-Mail : actus@club-internet.fr
N/Réf : 372/SGSF/2001 AMIENS,
LE 30 MAI 2001
V/Réf :
LETTRE OUVERTE ET INTERPELLATION
DES DIRIGEANTS POLITIQUES FRANCAIS SUR LA RESPONSABILITÉ
DE LA FRANCE DANS LE SACRE DE LA DICTATURE DU GÉNÉRAL-PRÉSIDENT
IDRISS DÉBY : LE SECOND HOLD-UP ÉLECTORAL PRÉSIDENTIEL
DU 20 MAI 2001 AU TCHAD.
MONSIEUR JACQUES CHIRAC, Président
de la République,
MONSIEUR LIONEL JOSPIN, Premier Ministre,
REPRÉSENTANTS DU PEUPLE FRANÇAIS, Députés
et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs,
L'Action Tchadienne pour l'Unité
et le Socialisme (ACTUS), vous interpelle sur la chronique d'une
tragédie annoncée au Tchad. Nous osons encore espérer
que vous n'allez pas entériner ou cautionner définitivement
le hold-up électoral du Général-Président
IDRISS DÉBY.
Vous dirigeants de la France et représentants
du Peuple, vous qui êtes sensés représenter
le pays des Droits de l'Homme, les défenseurs de la démocratie
universelle, les héritiers de cette France du siècle
des Lumières, il serait un devoir et droit pour vous d'assister
le peuple tchadien en danger de mort, car il refuse la dictature
et veut instaurer la démocratie.
Le 28 Mai 2001, furent proclamés
les résultats du premier tour de l'élection présidentielle
pseudo démocratique du 20 Mai: Le Général-Président
et Dictateur IDRISS DÉBY s'est autoproclamé Président
du Tchad avec 67,35% (après une semaine de tricherie) contre
les 6 autres candidats.
Selon les sources dignes de foi, émanant de certains observateurs
nationaux , internationaux et nombre de membres de la Commission
Électorale Nationale Indépendante ( CENI ), le Député
YORONGAR a remporté la présidentielle dès
le premier tour avec plus de 52% des voix.
La démission de 8 Membres de la CENI dont son vice-président,
pour cause de fraudes, peu de temps avant la proclamation des
résultats et ainsi que leurs déclarations sur Radio
France Internationale (RFI), témoignent si besoin est,
de la cuisante défaite du dictateur IDRISS DÉBY.
Mesdames, Messieurs, les Dirigeants
Français, le Peuple Tchadien, supplicié et victime
depuis 10 ans des affres de la dictature de DÉBY, ne voterait
jamais pour lui. Ce pourcentage de 67,35% est une escroquerie.
De plus, d'autres conditions objectives nationales ne permettent
nullement un tel score de DÉBY et moins encore une victoire
au premier tour face aux 6 candidats de l'opposition:
- Les circonscriptions électorales
les plus peuplées du pays qui totalisent les 2/3 de l'électorat
(les deux Logones, la Tandjilé, le Moyen-chari et le Mayo-Kebbi),
ont plébiscité le Député NGARLÉJY
YORONGAR .
- Les circonscriptions électorales du Ouaddai géographique
et celles du Nord, prétendues " fiefs " du Général
Déby, ont massivement voté pour le candidat Ibni.
L'électorat de Déby est donc réduit en peau
de chagrin.
- Jamais dans l'histoire dramatique de notre pays, un régime
n'a été si loin dans la barbarie humaine, comme
celui du Général-Président IDRISS DÉBY
alors chef d'État-major des armées. Selon la commission
internationale sur les crimes de l'ancien Président HISSENE
HABRÉ, 40.000 Tchadiens furent assassinés par les
forces de l'ordre dirigées personnellement par l'actuel
Président IDRISS DÉBY.
Le volumineux rapport de la mission d'enquête du 12 au 23
juillet 1991 de Jean-Paul JEAN pour le compte de la Fédération
internationale des droits de l'Homme ( FIDH ), donne des détails
précis sur ces crimes.
Selon le journal Alwihda, à ces morts viennent s'ajouter
plus de 25.000 autres depuis le 1er décembre 1990, date
à laquelle Idriss Déby a pris le pouvoir à
la faveur d'un coup d'état militaire et aidé par
l'armée française au Tchad (Dossier Noir de la politique
africaine de la France N°13 éd, L'Harmattan Paris,
1999).
- Jamais notre pays n'a connu un
régime si incompétent, corrompu, corruptible et
doué d'une malhonnêteté proverbiale. À
ce triste palmarès de la bassesse humaine, viennent se
greffer d'autres défauts telle que la moralité douteuse
: viols, gangstérisme, pillage des Masses Populaires, détournements
des deniers et biens publics, adepte de la délinquance
financière internationale (fausse monnaie, narco-trafiquant
).
Ces faits gravissimes sont dénoncés
par François Xavier VERSHAVE dans son ouvrage " Noir
Silence " (éditions Les Arènes, Paris 2000)
et pour lesquels les trois Dictateurs-Présidents africains,
épicentre du réseau mafieux de la Francafrique (Déby
du Tchad, Sassou du Congo-Brazzaville et Bongo du Gabon ) ont
porté plainte contre l'auteur et l'éditeur pour
diffamation de chefs d'états étrangers.
Cependant, heureusement, ce crime de lèse majesté
ne fut pas retenu par la 17èmeChambre correctionnelle de
Paris, et les illustres plaignants furent déboutés
le 25 Avril 2001.
Un second ouvrage du même auteur et éditeur intitulé
" Noir Procès " vient de paraître. Il relate
les témoignages de deux Tchadiens, anciens proches collaborateurs
de Déby, qui décrivent avec de forts détails
croustillants, leurs participations aux massacres, aux trafics
de drogues en passant par le faux monnayage
, le tout sous
l'ordre et pour le compte personnel de Déby , ont-ils affirmé.
- Jamais dans l'histoire de notre pays, la fracture sociale, l'injustice,
le régionalisme, le tribalisme et l'éthnicisme,
n'ont connu un telle propension. Ils sont érigés
en système de Gouvernement.
- Jamais les Masses Populaires n'ont
connu une telle paupérisation (maladies, analphabétisme,
famine
) avec pour conséquence une déshumanisation
de la société.
- Jamais notre pays n'a été
gouverné avec une telle brutalité sauvage, une telle
coercition : les Droits de l'Homme sont systématiquement
violés.
- Le régime n'a gouverné
que par le mensonge, l'imposture et la violation systématique
de tous les accords et engagements contractés.
- Jamais un régime n'a autant
déshonoré tout un peuple.
Cette liste macabre est loin d'être
exhaustive. En effet, tous les rapports d'Amnesty International
sur le Tchad depuis 1990 fournissent une riche littérature
sur les crimes du Général-Président Déby.
D'autres sources indépendantes comme celle du Pasteur suisse,
Roland Hammel, dans son témoignage " Tchad : sait-on
vraiment ce qui se passe ? " dans l'hebdomadaire Jeune Afrique
N°1855 du 24 au 30 Juillet 1996, mérite d'être
lu. Son récit suscite de la répugnation et corrobore
cette thèse de crime contre l'humanité dont est
coupable le Général-Président IDRISS DEBY.
Mesdames, Messieurs les dirigeants
français, comme en 1996, votre pays a financé la
présente élection présidentielle et ce, malgré
les mises en garde et toutes les observations des Associations
des Droits de l'Homme, des Partis Politiques de l'opposition qui
ont dénoncé en leur temps la préparation
de ces fraudes à grande échelle.
La réélection de Déby et les crimes commis
sont donc partagés par votre pays. Cette responsabilité
est d'autant plus engagée que la France dispose d'une base
militaire importante au Tchad d'une part, et que d'autre part,
elle équipe , entraîne et conseille la garde présidentielle,
unité d'élites de l'armée, véritable
machine à broyer les vies humaines.
Comment un pays démocratique comme la France continue d'appuyer
une dictature sanguinaire contre les
6 candidats de l'opposition civile ? Et pourtant ces derniers
ont choisi la voie pacifique des urnes.
La France s'est opposée à plusieurs reprises lors
des assemblées de la commission des Nations-Unies pour
les Droits de l'Homme, d'inscrire le Tchad en procédure
d'urgence. Ce qui a permis jusqu'à ce jour au régime
du Général Déby d'échapper à
la condamnation.
Il y a quelques mois, la France a débloqué plusieurs
millions d'aide pour moderniser le système de communication
des forces de sécurité (Gendarmerie). Il est évident
que cette modernisation servirait à mieux verrouiller le
territoire et à mater toute velléité de contestation.
Depuis cette forfaiture de hold-up électoral au Tchad,
la classe politique française s'est enfermée dans
un mutisme. Ce silence équivaut à un consentement
donc à une carte blanche accordée au régime
du Général-Président IDRISS DÉBY à
assassiner, à violer, à détourner les deniers
publics, à poursuivre son trafic de drogues, blanchiment
d'argent et de fausses monnaies.
Selon certaines sources émananant du Tchad, l'Ambassade
de France à N'Djaména aurait envoyé un message
au consulat de Moundou (Sud du Tchad) pour donner l'ordre de ne
pas chercher à cacher les tchadiens recherchés par
les forces de l'ordre. Cette non assistance à personne
en danger équivaut à une participation aux crimes
de Déby.
Il est incompréhensible qu'un gouvernement démocratique
comme celui de la France, qui prêche la démocratie
à tout vent, puisse être l'allié, le parrain
et ami d'un régime dictatorial, adepte de la délinquance
financière internationale. Cela déshonore et discrédite
incontestablement, vous, Mesdames et Messieurs, descendants de
cette France des Droits de l'Homme et des Grands Humanistes.
La Gauche qui se réclame de la "génération
morale" donc par essence est favorable à la libération
des peuples, a en pratique, fait le contraire. Au demeurant rappelons
que pour le Tchad, c'est bien le Gouvernement socialiste de Mitterrand
qui a décerné le brevet d'honorabilité au
dictateur Habré en l'invitant à ses côtés
lors de la cérémonie du 14 juillet 1987.
Dans son ouvrage "Les blancs
sont partis
", l'ancien Premier Ministre Pierre Messmer,
a écrit que la somme de toutes les interventions militaires
françaises en Afrique sous la Gauche, est supérieure
à celle de toutes les interventions militaires sous les
gouvernements de droite réunis.
Cette macabre performance jette de l'opprobre sur cette Gauche,
les Socialistes qui se réclament de la " génération
morale ".
Nous souhaiterions que le Premier Ministre LIONEL JOSPIN, candidat
potentiel du Parti Socialiste à la Présidentielle
de 2002 et ainsi que les autres se prononcent sans ambages en
condamnant officiellement ce hold-up électoral et aident
les tchadiens à recouvrer la démocratie par des
actions concrètes contre la tyrannie du Général-Président
Déby.
Mesdames, Messieurs, les députés
et sénateurs, en votre nom, des crimes sont commis dans
les pays africains par vos gouvernements successifs. Nous, victimes
qui avons vu nos surs, mères, violées ou massacrées,
nos frères, nos parents, amis , enfants, bébés,
vieillards, spoliés, assassinés ou subir des traitements
dégradants et humiliants, souhaiterions que vous, élus
du peuple français, puissiez interpeller le gouvernement
sur cette politique à la Rwandaise, déguisée
sous sa version démocratique, insidieuse, cependant tout
autant criminelle: le sacre du Général IDRISS DÉBY
par les élections truquées couvertes par votre pays.
Le Peuple Tchadien vient d'exprimer massivement son rejet de ce
au régime sanguinaire par les urnes. Cependant, hélas,
votre Gouvernement a jugé notre peuple indigne et immature
pour la démocratie. Il est évident que sans le soutien
politique, économique, financier et militaire de la France
au régime tchadien, ce dernier serait balayé en
quelques jours par la révolte populaire.
Selon les observateurs neutres internationaux,
l'organisation de cette présidentielle est entachée
dès le départ d'irrégularités monstrueuses
: recensement sélectif (à titre d'exemple, citons
le cas des Tchadiens opposants ou supposés qui ont été
rayés sur la liste électorale par l'Ambassadeur
et la CENI à Paris malgré nos vives protestations
),
votes multiples, votes des mineurs (par exemple celui d'une fillette
Yeskié Adié détentrice d'une carte d'électeur
n°0707, n°de série 2297774 à Moussoro ou
mieux encore, du mineur Abakar Guihini, vice-président
du bureau de vote au quartier Béchir II de Moussoro), bourrages
des urnes, intimidations, tabassage des militants de l'opposition
(cas de Mr Néotobaye Bidi Valentin, président d'un
parti de l'opposition PAP/JS, qui a reçu une flèche
à la poitrine pour avoir mené la campagne du candidat
favori, le Député Ngarléjy Yorongar, président
d'un parti d'opposition FAR-Parti Fédération.
Au demeurant, nous vous rappelons que ce dernier fut embastillé
plus de 10 fois en dix ans de pouvoir du Général-Président
Déby pour son opposition implacable au système mafieux
de ce gouvernement. Il a subi d'atroces tortures et est marqué
à vie.
Mr Burkinébé, président de l'Union des Syndicats
du Tchad (UST), Mr Ngatoguiam Ngarbaye, secrétaire adjoint
de la Ligue Tchadienne des Droits de l'Homme (LTDH) et Mr Sayam
Soulassidé de l'Association Tchadienne pour la Non Violence
(ATNV), ont tous été assaillis sous un déluge
de coups par les partisans du Général-Président
Déby. Cette meute fut dirigée par Mr Oumar Boukar,
Secrétaire d'État à la fonction publique,
qui a ouvert le bal en assenant le premier coup de poing à
Mr Boukiré puis a ordonné aux gendarmes de continuer
les sévices dans les locaux de la police. Les trois suppliciés,
membres des observateurs nationaux, alertés de la distribution
frauduleuse de nouvelles cartes d'électeurs par le monsieur
le ministre-boxeur, s'étaient rendus sur les lieux pour
en faire le constat. Ils ont fini malheureusement par un séjour
médical aux urgences.
Le 28 Mai 2001, les 6 candidats de
l'opposition ont été arrêtés lors d'une
réunion de travail, interrogés dans les locaux de
la police pendant une heure, puis relâchés. Le public
massé au cours de cette interpellation, recensa 4 morts
dans son rang sous les balles des militaires. Des arrestations
massives ont été opérées au sein des
militants de l'opposition dans tout le pays.
Ce matin 30 Mai 2001, les six candidats de l'opposition à
l'élection présidentielle et leurs directeurs de
campagne respectifs ont été arrêtés
et seront déférés au parquet.
Mesdames, Messieurs les Dirigeants
Français, votre pays continuera t-il à être
complice en fermant les yeux sur les crimes du Général-Président
Déby ?
Souvenez-vous de ces jeunes Tchadiens, arrachés de leur
pays, enrôlés dans l'armée coloniale et qui
ont libéré la France occupée par les Nazis
? Les descendants de ces braves chairs à canons sont-ils
devenus si dangereux et ennemis de votre pays à tel point
qu'il fallait organiser leur extermination systématique
?
Au niveau des institutions internationales
(FMI et BM), leur complaisance et soutien au dictateur Déby
sont sans faille. En effet, quelques 48 heures avant le premier
tour, elles ont accordé au Tchad de millions de dollars
et ont admis le Tchad au sein des pays pauvres très endettés
(PPTE). Rappelons que les mêmes institutions ont rejeté
cette candidature du Tchad il y a un mois auparavant pour cause
de mauvaise gestion ( les 25 millions de dollars du bonus pétrolier
destinés à l'éducation et à la santé
furent utilisés pour acheter des armes de guerre).
Le 24 Mai 2001, le FMI et la BM ? sûrs de la victoire fraudée
de leur poulain, ont accordé une remise de dette de 260
millions de dollars.
Mesdames, Messieurs, le Peuple Français
a rejeté le gouvernement de Pétain imposé
de l'extérieur par l'Allemagne Nazie. Il lui a opposé
une résistance armée pour se libérer et instaurer
la démocratie. C'est de la légitime défense.
Au nom de ces même principes et droits que vous avez éprouvez,
nous exigeons de nous reconnaître ce même droit :
celui de choisir librement notre président. Depuis le 28
Mai 2001, le Président légitime du Tchad démocratiquement
élu, est le Député NGARLEJY YORONGAR.
Toute tentative de nous imposer Déby
sera considérée comme une déclaration de
guerre et mis en échec par tous les moyens dont le peuple
mettra en uvre. La résistance, la violence légitime
qui suivraient, ne seraient que l'instinct de survie face au génocide
pratiqué depuis 10 ans par le Général Déby.
Les auteurs ou complices du Général
Déby qui s'opposent au droit du peuple tchadien à
disposer de son avenir, assumeraient les lourdes conséquences
de cette tragédie humaine face à l'histoire.
En désespoir de cause et d'être entendu, notre peuple
assurerait sa légitime défense.
Se défendre contre la tyrannie, c'est aussi le droit élémentaire
de l'Homme. Faire l'apologie de la passivité dans de telles
circonstances, c'est être coupable de ce génocide.
L'Action Tchadienne pour l'Unité
et le Socialisme (ACTUS) exige :
- la libération immédiate
et sans conditions des 6 leaders politiques arrêtés
(Yorongar, Kebzabo, Ibni, Alingué, Kasiré, Kamougué)
et ainsi que leurs militants.
- le respecter par les institutions
internationales (OUA, ONU, UE, FMI et Banque Mondiale) et notamment
les bailleurs de fonds (USA , FRANCE ), la volonté de notre
peuple : c'est à dire reconnaître le Président
NGARLEJY YORONGAR comme Président légitime du Tchad
démocratiquement élu.
- de mettre en quarantaine ce régime
mafieux du Général-Président Idriss Déby
et le contraindre à céder le pouvoir à son
titulaire légitime.
- de geler le projet pétrole
jusqu'à la prise de pouvoir par le Président démocratiquement
élu.
- de tout mettre en uvre afin
de traduire en justice Hissène Habré et ainsi que
son ancien chef d'État-Major le colonel IDRISS DEBY, coupables
de 40.000 morts, 54.000 arrestations arbitraires et 80.000 orphelins
dont les parents ont été sommairement exécutés
entre 1980 et 1990,
- de restituer au Tchad , tous les
biens matériels, financiers et autres pillés par
Idriss Déby son clan et les dignitaires du régime,
Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames
et Messieurs les Députés et Sénateurs, nous
osons encore espérer que les cris de désespoir et
de colère du Peuple Tchadien sont entendus et que cette
injustice qui lui a été imposée, cesse.
Ainsi, disparaîtront les rancurs pour qu'enfin naisse,
des relations saines, dignes et humaines entre nos deux Peuples
et Etats.
Veuillez agréer, Monsieur
le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et
Messieurs les Députés et Sénateurs, l'expression
de notre considération distinguée et ainsi que celle
de nos remerciements anticipés.
Pour l'ACTUS (Action Tchadienne pour l'Unité et le
Socialisme)
Le Secrétaire Général
Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum
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COMMUNIQUE
de SURVIE
Le 31 mai 2001.
Exactions
à Paris et N'Djamena
Pour protester contre le scrutin présidentiel truqué
au Tchad, une manifestation a eu lieu hier soir 30 mai devant
l'ambassade tchadienne à Paris. Y participait la députée
Vert, Marie-Hélène Aubert. Une trentaine de militants
démocrates tchadiens ont pénétré vers
20 heures dans l'ambassade, par le garage.
L'attaché militaire tchadien, le colonel Bichara, a fait
appel aux CRS. Une dizaine d'entre eux se sont mis à tabasser
François Bangui, fils d'un ancien ministre tchadien et
leader de l'opposition, Antoine Bangui. Il a eu le nez cassé.
Il a été emmené le visage en sang, avec trois
autres manifestants, au commissariat du 16ème arrondissement.
Ces quatre personnes ont été gardées à
vue jusqu'à 14 heures le 31 mai.
Pendant
ce temps à N'Djamena, le candidat apparemment le mieux
placé lors du premier tour du scrutin présidentiel
du 20 mai, le député Ngarlejy Yorongar, était
retenu par la Garde Présidentielle et battu durant trois
heures avec des barres de fer. Il venait d'être soigné
en France, avec l'appui de l'Assemblée nationale française,
pour une hernie discale invalidante. Il a été aussi
atteint à l'il. Il a été relâché
ce 31 mai, en début de matinée, suite à diverses
interventions, dont celle de James Wolfensohn, directeur de la
Banque mondiale.
Dans cette bataille pour le respect du suffrage des Tchadiens,
de quel côté sont les pouvoirs publics français
?
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